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miner * les entrailles des vi6Hm.es pour en tirer
, ,des préfages. C ’étoit ,d’Etrurie que les romains
fàiloient venir leurs, arufpices , ils envoyoient
même tous les ans des, jeunes gens en ce pays
pours’inftruire dans là fcience des arufpices 3 &
ces jeunes gens étoient chbilîs parmi les meilleures
familles de Rome. Ils obferv oient principalement
le coeur j le foie., les reins, ia rate & j
la langue des vi6Hmes. Les romains ont cm que*
lorfque Céfar fut affaffiné on ne .trouva point
de coeur dans les deux viéHmes qu’on avoit
immolées..
A S C E N D A N T . L'afcendant d’un grand homme,
eft tout puiffant, même fur les nations lés
plus corrompues.
; ASCLEFIADE. J f i lépiade , médecin , mort
1 an196 avant .J. C . Il gagea contre la fortune ,
■ qu'il ne feroit jamais malade pendant fa v ie , à
peine de perdre la réputation qu'il avoit acquife
de fameux médecin ; en effet, il gagna fa gageure,
n'ayant jamais été malade., & étant mort
d’une chute dans une extrême vieillelïb. „
. .Affiépiadc difoit que la doârine d'Hypocrate -
n'étoit que la méditation de la mort.
Sa maxime étoit qu'un médecin doit guérir
fès malades , fûrement, promptement, agréablement.
ASPASIE. Afpafie , de Milet dans l ’Ionie,
'fu t célébré courtifane & fophifte. Son éloquence
& fes talens pour la politique la rendirent fi célèbre
que Socrate même venoit ' à fon école.
Périclès l’aima pa-ffionnément, quitta fa femme
pour l’époufer, & ce héros fe laifia conduire
par elle. On dit que c ’eft elle qui fit entreprendre
la guerre de Samos , pour venger, les
nabitans de Milet, fes compatriotes. Les mégariens
ayant enlevé deux filles de fa fuife, elle
décida qu’il fallpit les' combattre; & de là la
guerre de Mégare, d’où naquit celle de P’élopo- ,
nefe. Son nom devint fi fameux dans toute l'A-
f ie , que Cyrus le fit auffi ' porter à fa mal- '
treife. Afpafie vivoit vers l ’an 418 avant J. C . i
A S P E R T IN I , ( Ami ) peintre, mort en L ç )Z.
C ’étoit un homme extrêmement bifarre ; on l’ap-
pelloit I homme à deux pinceaux, parce eue,
par fingularité, il peignoit en même temps* des i
deux mains; l ’une produifoit le clair, & l ’autre
l ’obfcur.
ASSAISONNEMENT. Le plus exquis de.tous
les mets des fpartiates étoit ce qu’ils appelloïent
la fauce noire, & les vieillards, la préféroient à
tout ce qu’on pouvoir leur fe ra i fur la table.
Dcnys-le-tyran, s’étant trouvé à un de ces repas
, n’en jugea pas de même, & ce ragoût
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lui parut déteftabie : ù Je n’en fuis pas furpris,
33 dit celui qui 1 avoit préparé , l ’djfaifonnemènt
M y a i manqué.. — Et quel ajfaifonnement, dfi-
» manda le prince ? La epurfe, la Tueur, la
-,?» -fà^gue la faim, la foif : voilà v ajouta le
»> cumnier, ce qui relève ici tous nos mets *>.
ASS AS, . ( le chevalier d’e), capitaine françois,
mort en 1760. Ce brave officier étant furpris
par une troupe d’ennemis en embufeade qui le
menaçoient d’une mort certaine s’il.proféroit un
fèulmot, le chevalier êiAJfas s’écrie : Auvergne ,
faites feu 3 ce font les ennemis , & tombe mort auffi-
tot percé de mille coups de bayonnette. Louis X V ,
pour récompenfer cette aétion, a créé une pea-
fion pour être héréditaire de mâle en mâle dans
la famille de ce héros.
ASSAUT. BriiTac forme le projet de s’emparer
de Cardé, petite , mais importante place du Piémont,
8t donne à Biragues le commandement des
troupes deftinées à cette expédition. Ceipme la
place n eft guère défendue que par quatre cents
bannis , neceffairêment deftinés à un fupplice in-
fame, s ils font pris, on s’attend à une réfiftance
opiniâtre.
Biragues, pour les étonner', fait brufquement
donner un afiaut par fés meilleures troupes, qui
font reçues avec tant de réfolution qu’elles demandent
à faire retraite. Quoi donc ! s’écrie le
fage & intrépide ch tî./feroït-il pojftble que le dejir
ûfe la gloire vous infpiràt moins de courage que le
defefpair lien donne a ces brigands ! Prenant alors
lui-même une pique, il arrête un Officier par fa
main, lui montre la brèche. Ccft-Va, dit-iî ,
q uil faut aller mourir., plutôt que de nous fauvèr
par une retraite honteufe. Son courage ranime celui
des foldatsj ils retournent à l’ aftaut, & combattent
avec tant d’opiniâtreté , qu’ils forcent la garnifon.
Comme elle n’attènd point de quartier ,.. elle fe
fait tuer fur la brèche.
« Valenciennes fut prife d’eiTaut par un de ces
<événemens fînguliers qui caradérifent le courage
impétueux de la nation françpife. Louis X IV
faifoit ce fiege , ayant avec fui fon frère cinq
maréchaux de France 5 d’Humières, Schomberg ,
la Feuillade, Luxembourg; & de Lorgés. Les maréchaux
commandoient■ chacun leur jour;, Km
après F autre. Vaiïban dirigeoit! toutes les opérations.
On n’a voit pris encore aucun des dehors'Te la
place. Il fallut d’abord, attaquer dëux-, demi-lunes.
Derrière ces -demi-lunes étoit un grând ouvrage
couronné , paliffadé & fraifé; i entouré d’un foffé
coupé de çfufieurs traverfes' g* ;dans-;eët. ouvrage
couronné étoit. encore un autre ouvrage entoure
d’un autre foffé, ,Ilt falîoit, après s’êtte rendu
maître de tous ces Tetrâncbemens ,i franchir, un
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•fer« ael'Eféaüt. Cabras franchi, on trouvoit .
«fi autre1 ouvrage qu’on nomme pare r cler-
j-ière ce pâté couloir le grand cours de 1 Efcaut,
profond 8c rapide, qui fert de foffé à la muraille.
Enfin la muraille étoit foutenue par de larges
remparts. Tous ces ouvrages étoient couverts de
canons : une garnifon de trois mille hommes pre-
paroit une Jongiie réfiftance.. , . ; ' .
Le roi tint cOnfeil de guerre pour attaquer les
ouvrages -de. dehors. C ’étoit l’ufage que c es -attaques
fe fîffent toujours pendant la nuit, afin de •
marcher aux ennemis fans etre appercu , & d épargner
le fang du foldat. Vauban propofa de taire
l’attaque en plein jour. Tous les maréchaux de
France fe recrièrent contre cette propofition:
Louvois la condamna. Vauban tint ferme, avec
la confiance’d’un homme certain de eequ il avance.
Vous voulez , dit-il, ménager le fang du foldat :
vous l’épargnerez bien davantage quand il com-
, battra de jour fans confufion & fans tumulte, fans
craindre qu’une partie de nos gens tire fur 1 autre,
comme il n’arrive que trop fouvent.. Il s agit de
furprendre l’ennemi i il s’attend toujoùrs aux_attaqués
de nuit : nous le furprendrons en effet,
lorfqu’il faudra qu’épuifé des fatigues d une veille 3
11 foutienne les efforts de nos troupes "fraîches.
Ajoutez à cette raifon quë, s il y. «a dans cette
armée des foldats de peu. ,de courage, la nuit favorite
leur timidité > mais que pendant le jour, 1 oeil
du maître infpire la valeur', & eleve les hommes
au-deffus d’eux-mêmes.
, Le roi fe rendit aux raifons de Vauban, malgré
Louvois & cinq maréchaux de Fr ancre. A neuf
•heures du matin, les deux compagnies de mouf-
iquetaires , une centaine de grenadiers* un bataillon
des gardes , un du régiment de Picardie,
montent de tous côtes fur ce grand ouvrage a
couronne. L’ordre étoit finalement de s’y loger ,
& c’ étoit beaucoup ; mais quelques moufquetaires i
noirs ayant pénétré par un petit fentier jufqu au
vetranchement intérieur qui étoit dans cet ouvrage,
■ ils s’ en rendent d’abord les maîtres. Dans le
•même temps , les-moufquetairës gris y abordent
par. un autre endroit : les bataillons des gardes les
-fuivent: on tue 8c on poürfuit les affiégés.. Les
moufquetaires baiffent le pont-levis qui joint cet
ouvrage aux-autres : ils fuivent ,1 ennemi de retranchement
ert retranchement , fur le petit bras
de l’Efcaut & fur le grand.. Les gardes s avancent
en foule : les moufquetaires font déjà dans la
-ville, avant que le roi fâche que.le premier ouvrage
attaqué eft emporté.
C e n’ étoit pas encore ce qù’il. y eut de plus
étrange dans cette aétion. Il étoit vraifemblable
que de jeunes moufquetaires , emportés par 1 ardeur
du fuccès, fe jetteroient aveuglément fur
les troupes & fur les bourgeois qui venoient à
cbx dans là. rue, qu’ils y périroient, ou que la
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ville alloit être pillée : mais ces jeunes gens > conduits
par un cornette nommé Moiflac , fe'mirenr
en bataille derrière des charrettes $ & tandis que
les troupes qui venoient fe formoient fans précipitation
, d’autres moufquetaires s’emparoiènt des
maifons voifines, pour protéger par leur feu ceux
qui étoient dans la rue. On donnoit des ôtageç
de part & d’autre ; le confeil de ville s afferti-
bloit, on députoit vers le roi ; tout- cela fe faifoit,
fans qu’il y eut rien de pillé, , fans confü-
fion, fans faire de faute d’aucune éfpèce. Leroi
fit la garnifon prifonnière de guerre, & entra dans
Valenciennes, étonné d’en etre le maître.
ASSOUCI. Charles Coypeau, fieur êîAjfouci,
appellé le finge de Scarron- , naquit a Paris en
1604, d’un Avocat en Parlement. A l’âge de
huit ans , il s’échappa de la maifon paternelle, fe
rendit à Calais , où il fe préfenta comme fils de
Céfar Noftradamus. S’étant mêlé de vouloir guérir,
il vint à bout de procurer la fanté à un malade
d’imagination. Le peuple de Calais croyant
qu’ il mêloit à fes connoiffances en médecine quelque
-, peu de magie , voulurent le , jetter dans^ la
mer. Il partit pour Londres , enfuite alla,à Turin,
èt enfin à MontpeUièf., d’où il fut qbligé.de
foftir pour des caules, graves. Il fe rendit à Tome,
où fes fatyres contre cette cour le firent mettre à'
l’inquifition. lien fortit, & revint en France, ou
* il fe fit mettre à la baftille & au châtelet pour les
mêmes caufes qui lui avoient fait quitter Montpellier}
le crédit de fës amis ‘ l’en firent fortir.
enfin il mourut en 1679, biffant des ouvragçs qui
ne lui ont pas fait un grand nom.
ASTER vint s’ offrir à Philippe, roi de Macédoine
, comme un tireur qui ne manquait jamais
les oifeaux à la volée. Je te prendrai a mon fervice ,
dit ce prince, quand je ferai la .guerre aux étourneaux.
L ’ arbalétrier, piqué de cette réponfe., chercha
â s’en venger, fe jetta dans la ville .de Mé-
thon que Philippe affiégeoit. De-là il décocha
une flèche qui-creva l’oeil droit du monarque,
& qui portoit pour infeription : After envoie.ee
trait a Philippe. Le même trait fut renvoyé avec
ces mots : Philippe fera pendre Ajler quand La ville
fera prife} ce qui arriva.
ASTROLOGUES. Vajlrologie eft l’art prétendu
d’annoncer les événemens avant qu’ils foient
arrivés. ■ v
Sons Catherine de Médicis , 8c même fous
Henri III & fous Henri IV ^ l’aftrologiè ét'oit encore
en grand crédit, & de nos jours le comte
de Boullainvilliers, homme d’ailleurs de beaucoup
d’efprit, en étoit infatué, & en a écrit très-férieu-
fementr
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