
<® qu’il falloic du temps pour .-délibérer fur une en**
» treprife fi importante»; Alors Maharbal lui dit
ce mpt qui a été fi célèbre Annibal 3 les dieux
» n;accordent:pàs- toutes leurs faveurs à un hom^
•» me : vous fàvez vaincre > mais vous ne fa v er pas
» profitër de la fyiëfcoire ».
C e général vi&ôrieux alla perdre fa gloire 8t
fes•(éfpérances dans les délices de Càpoiié , où.
ft>ûS prétexte dè laiffer rèpqfer fes'foldats VUlëür
donna le temps de s’énerver aux romains celui
de revenir de leur .furprifè.-, • v.
1.' AnnihaJ'.y depuis cette époque éprouva dès revers.
Ses foldats. coi^jnencèrent à Redouter les
peines 8c. lés fatigues, 8t leur général' ne ;puts’em-
pêcher d’avouer que, ce jufques-là il avoit eu une
armée d’hommes ; mais qu’il n’avoit plus qu’une
»i armée de femmes ». .
' Si Annibal 3 au fortir de Càpoue, eût encore
des fü'ccès ils fie furent ni fi rapides,, ni fi. continuels.
Fabius Maximus > qîi’ on lui mit ëh têtey
trouva Jë' fecret de ,1e vaincre eh évitant de combattre.
Marcellus-fuccéda à Fabius dans le commandement
des troupes, :& préfenta trois batailles
aux carthaginois , avec des fuccès différens.
Lorfqu’il fe préparoit à livrer’ une quatrième bataille
, Annibal fe retira, en difant : « -que faire
».avec cet homme, -qui ne peut demeurer, ni vic-
» tôrieux , ni vainc ii » ? .
I: A N N O B L IS S EM E ^ .^ e neoonnois point, dit
Sà.inte-Foix, de titre d’ ànnobtijfement -plus", flatteur
& plus beau que cétfii que firoduifirentr à la réformation
lès defeendaris à3Anne Mùfnier. Trois
hommes, dans une allée, du jardin du comte
4e Champagne , en . attendant fon lever, s’en-
fretënoient du complot‘qu’ils. avoient fait de l’af-
fafliner. Anne Mufnier ., cachée derrière un arbre,
avoir entendu une partie , de, leur converfation :
Voyant qu’ils fortoient, emportée par l’horreur
d’un attentat,contre fonx>rince , ou craignant dé
n’ avoir-pa$ le temps d’avertir , ëllë cria de l’autre
bout de l’ allee , en leur faifant fîgne qu’elle voulait
leur parler : un d’eux s’avança, elle le fit tomber
à fes pieds d’un coup de couteau de cuifine,
fe défendit contre les de.ux autres , & reçut plusieurs
blefliires. Il vint du monde : on trouva fur
cés fcëiéràts dés indices de leur confpiration , ils
l ’avouèrent dans les tortures, & furent écartelés.
“ Anne Mufnier.Girard , de Langres, fon mari
$c leurs defeendafis , furent annoblis.
• ANSO N. Georges Anfon 3 né en Angleterre,
d’une famille noble & ancienne, fe dévoua, dès; fa
plus tendre enfance, au fervice de mer. Son nom
étoit déjàtfè's-femeux en Angleterre J lorfqué- le
gouverneniënt lui. confia fix-vaifieaüx ÿ.-en 1739,
pour porter la guerre fiir les poflèfllons des éfpa-
$nol$ëo Amérique. Après une- campagne heureufe,-
Ànfrn faifoît voile vers les files Ladronnes, avec
-le Centurion} feul vaifleaü qu’il eût confervé ymais
ii arriva à -Macao, où,il rado,uba fon vai f leaü&
fe remit en mer. Quelques,jours après il rencontra
un navire efpagnôl richement chargé, i f l’ attaqua ,
8 t 3 q u o iq u e a v e c d e s f o r c e s in f é r i e u r e s , i l l e
p r i t , a v e c q u in z e m i lle p ia ft r é S q u ’ il c o n t e n o i t .
Il revint en Angleterre en 1744, & fit porter à
Londres en triomphe , fur trente-deux enarriots ,
au fon des tambours & des trompettes, -& aux
acclamations de la multitude, toutes les richeflcs
qu’il avoit conquifes. Ses ’ différentes prifes fe
montaient en or à dix millions, elles furent le
prix de fa valeur 8rde celle de fes compagnons y
8c le roi fefufa d’entrer en partage. ' ' ' /
Anfon vainquit l’illuftfe M. de la Jonquière ,
dans un combat où la fupériorité des forces lui
fit feule remporter l’avantage. Cette yi&oire lui
valut le titre de vice-amiral, & bientôt après celui
de premier lord de l’amirauté.
M. de la Jonquière étant fon prifonnier, lui dit :
; « Vous avez Vaincu YInvincib.e , 8c la Gloire vous
; » fuit ». ' G ’étôient en effet les noms de deux vaif-
feaux de l’efcadre qui avoit été défaite.
Anfon eut encore quelques occafiqns de fignaler
fes talens & fa valeur; mais enfin , après.quarante
ans de eéùrfes maritimes, la mort l’enleva à
; fa patrie, dont il avoit été la gloiré, 8c l’ornement.
ANTH RO POM A N T IE , divination qui fe
[ faifoît par les entrailles-d’hommes ou dë femmes
qtr’on éventroit. L’empereur Héliogabale prati-
■ quoit cette exécrâble-divination. Julien Tàpoftat ,
dans des facrifices nodurnes , & dans des opérations
magiques , faifoit périr grand nombre de
jeunes enfans pour confulter -leurs entrailles.
: Lorfqu’il eut pris la route de Perfe , dans l’expé-
1 dition même o.û ^ périf > étant à,.Carra en Mefo-
potamie, il s’enferma, dans le temple de là Lune 5
& après avoir fait ce qu’il voulut avec les complices.
de fon impiété , il fcella les portes, & y
I pof?. une garde qui ne devoit être levée qu’a
| fon retour. Ceux qui entrèrent dans le temple ,
fous le règne de. Jovien fon fuççelTeur, y virent
une femme pendue par les cheveux , les mains
| étendues & le ventre ouvert, Julien ayant voulu
: chercher dans fon foie quelle feroit 1 iffue de la
guerre.
ANTHROPOPHAGIE. Vanthropophagie eft
l’ade ou. l’habitude ' de manger de la chair humaine.
Quelques auteurs font remonter l’origine
dé cette coutume barbarejufqu’au déluge. Nous
liforis dans T ite-Live qu’Annibal faifoit manger à
fes foldats de la chair humaine \ pour les rendre
plus féroces. On dit que l’ ufage de vivre de chair
humaine fubfifté encore dans quelques parties mé*
'ridionales de l’Afrique, & dans les contrées fau-
vages de l’Amérique.
ANTICHAMBRE. M. de <, . . intendant des
•finances, fortant de fon cabinet avec des fous-
fermiers , 8c faifant des exeufes à madame de . . . .
de ce qu’elle- étoit dans l ’antichambre avec les
laquais, elle lui répondit : tf ce n’ éft pas là où je
3^ les crains, c’eft dans le cabinet de mes juges ».
Elle plaidoit alors contre les intéreffés.
A N T I G O N E , mort l’ an 301 avant Jefus-
Chrift.
Après la mort d’Alexandre, Antigone fe fit
couronner roi d’une partie de l’Afie ; il auroit
voulu l’être de tout le monde entier. Il avoit hérité
du courage, de l’aélivité 8c de l’ambition de
fon maître. C ’eft cependant ce même homme qui
difoit à fon fils : ce que la royauté étoit une hôn-
» nête fervitude, 8t que fi l’ on favoit ce que
» pèfe une couronne , on craindrait de la mettre
» fur fa tête ».
Antigone étoit perfuadé qu’ un général doit toujours
fè réferver le fecret de fa marche. Son fils
Démétrius lui demandant un jour quand il decam-
peroit? ce As-tu peur 3 lui dit-il, dé nepas enten-
» dre le fon de la trompette» ?
Dans le moment qu’il venoit de donner audience
à des ambafiadeurs , fon fils , qùi revenefit
de la chafte, entra dans la falle , embrafla fon
père, 8c s’aflit auprès.de lu i, ayant encore fes
dards dans'fes mains.Antigone yenoit de rendre
réponfe à fes ambafiadeurs , 8c il les renvoyoit 5
mais il les . rappella 8c leur dit : « vous inftruirez
» de plus vos maîtres de la manière dont nous
»„vivons mon fils & moi ».
Antigone employoit toutes fortes de moyens
pour fe procurer de l’argent, & lorfqu’on lui re-
préfentoit qu’Alexandre fe comportait bien différemment
: Alexandre, avoit-il coutume de répondre
, moijfonnoit y mais , moi 3 je nt fais ‘ que
glaner.
Un cynique fe préfenta, un jour devant Antigone
, & lui dçmandaune dragme : c. cê; n’eft pas
« aflez pour un prince, lui répondit-il. -t- Donne-
Ü moi donc .un talent. — C ’eft trop , jeprit Anti-
» gone y 'po'ür ua cynique ». -
Antigone y fur la fin de fes jours, avoit la même
indulgence pour tous; ceux qui l’approchoient :
«c J’ai befoin , difoit-il quelquefois, de conferver
». par la douceur, çe que j’ ai acquis par la force ».
Comme i f campok l’hiver dans un lieu fort
incommode, il dit à quelque foldat qu’il ente'n-
doit murmurer près, de fa tente : “ allez vous
»plaindre ailleurs, afin que je ne fois’pas obligé
99 de vous pünh
Antigone dit à un écrivain qui lui avoit dédié un
traité de la julHce-: ce cela vient fort à propos dafts
» un temps où je prends le bien-d’autrui »•
Ce roi avoit fait une étroite alliance avec les
Athéniens : ils offrirent à un de fes domeftiques
de lui donner le droit de bourgeoifie à. Athènes,
ce Je ne veux pas dit ce prince, qu’il accepte cet
» honneur là , de peur qu’ étant quelque,, jour, en
» colère, je ne vinfle à. battre un athénien ».
Antigone prioit- les dieux de le préferver de : fes
amis. Un courtifan lui demanda pourquoi il né
faifoit pas plutôt cette prière .pour, fes ennemis :
fi eft facile, dit-il, de fe garantir des embûches
v des ennemis j mais les amis qui manquent de
» fidélité font capables de ruiner les morïar-'
»chies».
Il çonfuljjoit un jour le philofophe Ménédetne ,
pour favoir s’il devoit fe trouyer à certaine, partie
de débauche? Le fage, pour toute réponfe, .lui
dit : Seigneur , vous êtes roi.
ANTIMOINE. 1Yantimoine y çe remede. fi célébré.,
a été découvert par un moinê, nomme Ba-
file Valentin , allemand de nation , qui cherchoit
la pierre philofophale,.& qui ayant,.jeté.le; réfidu
de fes expériences aux pourceaux, reconnut que
ceux qui en avoient mangé, après avoir été purgés
violemment, en étoient devenu^ bien plus
gras. La fantaifie lui,prit de faire le même eflai fur fes confrères : mais la dofe étoir trop fdrte, &
les religieux en moururent : delà le nom àf antimoine
qu’on donna dans la fuite à ce minéral.J
A N T IO CH U S V I I , roi de Syrie, mort l’an 130
avant J. C . , s’égara un jour à la chafle , & étant
entré chez un laboureur il l’interrogeafur Ië prince.
Notre roi, dit le payfan, eft jufie & hienfarfant ,
mais il a de méckans minift res ; \be.'roi.fe fit con.^
noîtr.e & lui .dit : mon ami , tu tri as dit des vérités
que je n ai 'jamais entendues a. m'a cour.
ANTIPA TH IE. L’antipathie eft l’inimitié naturelle
, ou l’avèrfion d’une perfonne ou d’une chofe
pour une àutrë.
Il y a une telle antipathie entre le loup .& le cheval,
que fi le cheval pafle où lé loup a pafle, ïlTent
un engourdifiement en fes pieds, qui l’èmpêche prefè
que de marcher. C ’eft Pline qui nous' apprend cettë
antipathie.
$4 . Boyle parle d’une dame qui avoit grande
averfion pour le miel : fon médecin croyant qu’il
entroit beaucoup de fantaifie dans cette ayerfiqn ,
mêla un peu de miel dans un emplâtre qu’ il fit’appliquer
au pied de la dame j il s’ en repentit biën.r
tôt., en voyant le dérangement fâcheux que l’eip-
plâtre avoit produit j & que l’on ne fit cdfer.qu’ên
l’ôtant.