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» j'en Cjfsi la v ^ ’uïie xj, Lg ;rqi -luipromit 1
uq fçcr.et inyi-olflbje:tk 1'aiïura; qiyil ïTo ï ia-voft
ettfore parjéjqq'au f e # lpère Ai^o-ux fpl) eopr ,
feifour, ( Mém* fit B.qjfqmpiçrfe. },) ,
A 'peu près daqs le même temps y milord Haf,
ambaftadéur d'Angleterre, a-près'-av.ôir eu fa première
aludj'ehce du rQiî fe rendit $ celle dp conr
nëï’ablç. Louis- appetlà encore Baifiompierre , &
lui dit en préie'ncè de Mijde Puifteü'x : Voîljriti-
Icfrd HaL qui' y a ‘prenSré V audience- du roi Llfynes.
Baifompierre feignit de ne pas comprendre ce que |
ceja Agnifi^t. Qh ! dit Jë prince,. U'Xy- fl point
de dqnggr fleyqçt Buifeu# 0 çflf il ejf de notre fccrpt. '
s ? r fy# point •'■ de 4 aPgÇf ? - repr.end Baffpmpierre,,
-je fuis a^wçômçnt. ,,perdu ; paç Tui- ;
33.£üpjc eft .ho/nnie-craintif $c ^eju^eftx., comme .
». Mr iP ■ qhs.nc^iier fort père* au premier kcqup
4$ fou§t, (if.Qoufeffora topt, perdra enfui te
M tous Tes eoipplices & adhérans ». Le roi fe
mit à .rixe,, •& continua à parler .contre fon connétable.
,£),aAs"un bal qu'on donnoît à la cour, le rpi
qui s*y ènnbyâ; voulut 'fe'fietiref dans ie temps “
même que le cardinal de Richelieu fortoit. Tour
1^.1 monde fe rangeait pour laifler pafler.cç nji-
niShf'-» &i lej prince crut s'appetoevoir qu'oiv-Iui;
rendpic à lui-même beaucoup moins de refpeét
qu au .jcardinaly iG.elüi-ci ignoroit que le roi le
fui vît j rqais.voyaiit. avancer .quelques pages, il fe
met de côté afin de faire place à fa majefté. Le
roi s'arrête & lui dit.-: 'Pourquoi ne pajfe^-vous
pas , M .. le cardinal, ri êtes vous pas le i maître ?
Le iêns .dé cette dernière exprefiicn n'échappa
poimc à Richelieu, le plus pénétrant des hommes y
& celui qui eonnnoifloit le mieux le foible de
fon maître : il •prend a-u fil tôtun flambeau des
mains d'un page, & marche devant le roi en
lui difant : « Sire, je ; ne puis -paffer devant votre;
»» ma j ö f t é qu-en: falfarit la ffcnôUon du plus
x > humble de • fes- Ter videurs ». >
£è rpi eut des, mytreffes j'‘ .^i.r fes Amours
dit bd ',-épxiyafPv du 'temp?, ' etoied-i purmtA fpi-
ritqejs riaipe a ame , •# t'es jquiJjances en étaient
vjerg.es. Jamais il n’iifia de la moindre .liberté
envers les f^mn-ies,. La re;ine ayant un mur i;e,çu
tin billet, l'^tt^cha.à là xapiflftrie ,J | fa chambre,
afin.' dé .pe. pas .Qfÿlier 4 ’y faire reponje; Le roi
jymuel elle ,v,9uiupifaire un myftère étant entré^,
elle dit à mademoifelie d’Hautefert ,de prendre
cz de ferrer le billet , ce qu'elle fit. Le rpi voulut
le lui ôter , &. ils, fe débattirent aflez longrtemp.s
en badinant niais .madepnoi|e;lje d'H^utefort ne
pouvant,plus Te i é f e . n( i ; : eTe billet clans fon
Lm -x ,& lp jepïfbiit y le: roii n ai^ p.as..qfé ,port ; r.
là c.uijpfité plus- loin. U m M 11?-? M&É^$:Ae\ %
tour.)} i
Louis X I I I / voyant fouvent au louvre une dame
accompagnée de fa fille, qui follidtoit quelques
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feigne,ur$ poijr un procès, &■ craignant-que la
beauté de la fiije , qui avojt 'quelque chofe de
frappant, ne la fit tomber en quelque faute ,
voulut, fa voir à combien montent la femme pour
laquelle elle plaidoit : ayant appris qu’elle pouvoit
aller à dix mille francs, ifl.es lui fit donner,. &
la r.e^ÿrjya d^ns fcyi pays..
Le cardinal de Richelieu en mourant, dît au roi,
pomme il fe 'praignoit dé lé-perdre dans • le ’temps
qu'il en avoït lé plus de befoin : « Sire , j‘é’ vous
p-lailTe - de bons miniflres ; vous n'avez lien a
j» appréhender de vos ennemis du dehors,-fi vous
« fuivez les confeils de ceux que j'ai mis dans
j» les affaires : mais c'efl a votre petit coucher
j» que vobs avez à craindre, & qui nfa dônne
plus de peine que tous les etrangers e-nfcmble »•« •
La mort de Louis] fuivit de près celle de Richelieu
: quelques jours avant que ce prince '
mourût, le dauphin fon-fils, âgé de quatre ans
üc demi, venoitid êrre tenu fur les fonds de baptême,
par le caidinai Mazàrin & la pr.iiceflTe de
Condé.- Après la cérémonie, on le eon iuifit dans
.l’appartement du roi, qui étoit dans' - fon lit. Le
dauphin, lui dit qu'il, vpnoit;d’être baptdé : ^ J’en
;» fuis bien aife, coanipent vous appelez vous à
!» prëfent ?.» — Je m’appelle Louif iKlV3 mon
papa. Cette réponfe enijntine parut^ chagriner
le* ro i, & fe tournant de Tauh-q côté : « pas
» encore, mon fis ,, pas encore, j mats ce fera.
» peut-être bientôt, fi c'eft ia volonté de Dieu ?3..
LOUIS XIV, furnommé le grand, né en .iè^B,
mort en jiy^y., , :
Quel prince fut mieux tempérer h dignité de
fes manières par les agrémens, & f'affabilite de
j la pojiteflé 2 La richtfl'e de fa taille, la beafite
; majcftucufé de fes, traits, un fi n de vpix noble
i &,:t;ouçl}ant, pne démarche pleine de dignité le
ï faifoient aîfétnent reniarqfier au milieu dë la.folfile
’ des caurtifans qui Tenvirpnnoient. C'étoit lui
• que Racine ayqit ,e.u en vue dans ces deux vers
de Béçénicq.
En quelque obfcurité que le cipl l’eût fait naître y
Le monde , en le voyant, .eût reconnu Ton maître.
Dans la c.onqûât.e, que ç,é;' ro i||| de la Frânjphe*
Conne en Léf iSfa pref^nce afhpva de lui gagner
. les. coeiirs de çcpx' que Tes armes' lui avolent
fournis. Un pâyfan qlli ito jt accouru, pour Je Voir
s'écria dans cytte furprife qiie .donné un objet
qu’qn ' admire : 5« m W t^nne plus.
L'embarras oui il infpiroit à ceux, qui lui parlaient
y eroit un’ hommage qui flatroit fa Tupéric-
rite'5 ^s=Roa" pâ0t croire que-ce v-ied officier qui
fe r-'onblâ- ën^ lui* dtmandant une grâce, -& lui
dit tout? ém\X < Sire'ri je ne tr-epille. pas aiàfi
devant vos ennemis , obtûû ài-fément -ce qu'il
i fouhaitoit. Ce
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Ce prlnfcê dut plus à la nature qu’à fes inftitu-
teurs qui avoîent fort négligé fon éducation. On
a rapporté à ce fujet le trait fuivant, qui ne prou-
veroit cependant pas qu'il ignorât abfolument la
langue latine. Il affiftoit à un motet où le musicien
aroit fait répéter plufieurs fois le mot niebi-
corax , oifeau de nuit, ( Jicut nifticorax in domicilia.
) Ce 'prince demanda au prélat qui étoit le
plus proche de lui, ce que c ’étoit que ce nitti-
corax. Le prélat qui l'ignoroit aufli bien que le
roi, mais qui devoit le favoir, ne voulut pas
demeurer court & lui répondit : Sire, c étoit un
des principaux officiers de la. cour de David.
Louis lifoit peu. Lorfque la Fontaine donna les
amours de Pfycké & de Cupidon, fes amis lui firent
remarquer un endroit qui pouvoit regarder le roi,
& dont ce prince auroit pu être offenfé fi quelqu’un
fe fût avifé de le lui rapporter. L'auteur
s'adreffa au duc de Saint-Aignan, qui étoit alors
dans la confidence étroite du monarque. «« Il efl:
» vrai, lui dit le duc, l'endroit eft délicat i mais
» voulez-vous que je vous donne un moyen d’em-
» pêcher que perfonne n'en parle? Le roi ne lit
» point j faites relier promptement un exemplaire
» de votre livre, & préfentez-le à fa majefié. Je
» vous introduirai i les courtifans vous verront
» foyez fur après cela que peifonne ne parlera
» mal de votre ouvrage ».
Malgré une éducation négligée, ce prince accorda
toujours fa protection aux talens & les re-
compenfa. Il fe plaifoit dans la compagnie des
gens d'efprit, preuve qu'il en avoir lui-même. Il
dit à Boileau qui vouloit fe -retirer à Auteuil : ec Si
3Ï votre faute vous permet de venir encore quel-
ss quefois à Verfailles, j’aurai toujours une demi-
» heure à vous donner ». On connoît la lettre
qu'il fît écrire à Vofîius. Ce qu'on demande dans
un fouverain ; ce n'eft pas dire, mais faire de
belles chofes. Cependant, il favoit toujours s’exprimer
avec noblefle & avec précifion. Lorfque
le duc d’Anjou partit pour aller régner en Ef-
pagne,'il lui d it, pour marquer Funion qui alloit
déformais joindre les deux nations : I l riy a plus
de Pyrénées.
Un cara&ère de grandeur & de noblefle, fe
faifoit également remarquer dans fon goût pour
les arts. Les Teniers & les autres peintures dans
le goût flamand ne trou voient point grâce devant
fes yeux. Ote^-mo'i ces magots la , dit-il un jour
qu’on avoît mis un tableau de Teniers dans un
de fes appartemens. Ce prince ne perdoit jamais
l’occafion de dire à fes officiers & aux perfonnes
en place, de ces chofes qui excitent l'e'mulation
& rendent la petfonne du fouverain plus chère
au fujet. Madame la dilcheffe de Bourgogne encore
fort jeune, voyant au fouper de fia majefté un
tomme qui étoit fort laid, plaifantà beaucoup
& très-haut fur fa laideur. Pour moi , madame ,
Encyclopédiana.
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dit le roi encore plus haut, je le trouve un des
plus beaux hommes de mon royaume; car c eft un des
plus bravesi
Un grand feigneur, dont la jeunefle avoit été
fort inégulière, fit au fiège de Mons tout ce
qu'il fallut, pour regagner l'eftime du prince, 8c
y réuflit». Monfieur, lui dit le roi, vous n'étiez
» pas content de moi j je n'étois pas content
» de vous : oublions le pafle -3 & dorénavant,
» dattons de Mons,
Le comte de Marivaux, lieutenant général,
homme un peu brufque, & qui n'avoit point adouci
fon caractère dans la cour même de Louis X D f ,
avoit perdu un bras dans une aétion* 11 fe plai-
gnoit au roi, qui l'avoit cependant recompenfé*
« Je voudrais, lui dit i l , avoit perdu l’autre,
» & ne plus fervir votre majefté ». T en fer’ois
bien fâché pour vous & pour moi , lui répondit le
roi, & ces paroles furent fuivies d'une nouvelle
grâce qu'il lui accorda.
Le prince de Condé fe trouvant à-Ia tête de
fon armée, lui fit faire halte par une exceflîve
chaleur, pour rendre au roi qui y arrivoit, les
honnenrs qui lui étoient dûs. Sa majefté exigea
que le prince entrât dans l’unique cabane qui fe
préfsntoit, afin de fe mettre à l’abri des ardeurs
du foleil. « Mon coufîn, ajouta-t-il, puifque je
» ne viens dans votre camp qu'en qualité de
» volontaire , il n'eft pas jufte que je fois à
» l’ombre, tandis que mon général feroit expofé à
» toute la chaleur du jour ».
Le maréchal Dupleflis, qui n'avoit pu faire
la campagne de 1672, à caufe de fon gand âge,
fembloit porter envie à fes enfans qui avoient le
bonheur de fervir fa majefté : pour moi, ajoutoit-
il devant ce prince, je ne fuis plus propre à rien*
« Monfieur le maréchal, lui répondit le roi en
» l ’embrafïant, on ne travaille que pour ap-
» piocher de la réputation que vous avez acquife.
» Il eft agréable de fe repofer après tant de
» victoires ».
Le marquis, depuis maréchal d'Uxelles, ve-
noit de rendre en 1689 au prince Charles de Lorraine,
la ville de Mayenc%.qu’il avoit défendue
pendant cinquante jours de tranchée ouverte. Il
alla rendre compte de fa conduite au roi dont
il craîgnoit les reproches , & fe jetta à fes
pieds : « Relevez - vous , marquis , lui dit ce
» prince, vous avez défendu votre place en
» homme de coe u r , & vous avez capitulé en
» homme d’efprit ».
Il avoit donné une penfion de fix mille livres
à M. l'avocat général Talon. M. de Lamoignon
qui étoit auflî avocat général, lui demanda la
même faveur} le roi la lui promit. Six mois fe
pafsèrent pendant lefquels M. de Lamoigaon fe
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