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îonne qu^T avoit fait creufer & attacher contre
un des piliers de la paroiffe;> afin, difoit-il, qu’il
ne puilfe pas arriver que quelque bourgeois ou
vilain marchât fur fon corps.
GEORGES TÏ. Roi d’Angleterre, né en ré8$.
On remarque que le feu roi, Georges I I , a été
le feul de tous les fouverains d’ Angleterre, feepnds
de leur nom , qui aient 'régné heureufement dans
ce royaume depuis la conquête.
Guillaume II furnommé le roux fut tué à la
çhaffe.
Henri II fut malheureux pendant toute la première
partie de fon règne par les affaires que lui
fufcita l’archevêque de Cantorbéry; il 1= fit-affaffi-
ner, & le repentir qu’il en eut empoifonna le relie
de les jours.
Edouard II fut détrôné par fon fils, & affaffiné
dans le château de Berkley.'"
Richard II ftit chaffé du trône par Boling-
brocke, qui devint roi lui-même, fous le nom de
. Henri IV .
On a prétendu que la mort de Charles II
n’avoit pas été naturelle.
Enfin Jacques I I , après s’être vu enlever fa
couronne, elt mort dans un douloureux exil.
Georges I I , prefque toujours brouillé avec fon
père , n’avoit eu pendant fa vie aucune part dans
le gouvernement du royaume ; mais fon g: nie
avoit fuppléé à ce qui lui manquoit dans cette
partie de fon éducation. En montant fur le trône
il parut ne rechercher que la paix , & cependant
fon règne fut continuellement troublé par des
guerres étrangères. En 1747.il fe trouva dans une
fâcheufe pofition avec l’armée qu’il commandoic
en Allemagne. Le maréchal de Noailles, qui
étoit à la tête des françois, fut par une manoeuvre
lui couper les vivres, & h un officier
général de cette armée eut exécuté à la lettre
les ordres du maréchal, les anglois étoient perdus.
Georges I I délivré de ce péril, dit à quelques
Officiers : « je favois bien que Moniteur de
» Noailles avoit defifein de nous affamer, mais je
» n’en voulois rien dire » . . . . Le duc d’Arem-
berg, répondit froidement: « c’ eft pouffer loin
» la difcrétion ».
C e prince mourut en 1760, d’une attaque
d’apoplexie ; quoique pendant fon règne il eut
à foutenir des guerres continuelles, jl laiffa des
fommes immenfes, qu’il avoit pris plaifir à amaL
fer. On lui a reproché un peu plus que de l’économie.
Il n’y a pas de prince en Europe, dit Rapin
Thoiras, qui égale en richeffes le roi d’Angle-’
terre ; non-feulement fes revenus font plus que
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fuffifans pour entretenir un train & une courfpîefl-
dides î mais il eft le feul fouverain qui, toutes
les fois qu’ il a befoin d’ argent le trouve toujours
prêt dans les bourfes de fesfujets. Quel prince
en Europe peut , comme lui , s’afïurer de ne
jamais manquer d’-argent ? On demandera peut-
être ce qu’il faut que faffe un roi d’Angleterre
ppur gagner l’amour de fes fujets ? Rien que de
facile, de raifonnable & de jufte, rien qui ne
s’accorde avec fes véritables intérêts, auffi bien
qu’avec ceux de l’état ; il n’a qu’à obferver les
lois émanées de lui-même ou de fes prédéceffeurs*
& eftimées néceffaires pour l'avantage du prince
& du peuple ( en tant que fondées lur la raifon
& l’équité ). C e n’eft donc que la hauteur ou
l’avarice infatiable de quelques favoris ou mi-
mft.es mal-intentionnés qui ont fait perdre à quelques
uns de nos monarques ces avantages incomparables
, & les ont fait décheoir d’un bonheur
réel &" folide dans un état miferable. Nous avons
eu des preuves inconteflables de cette vérité fous
plufieurs des règnes précédens, & dans la révolution
qui fuivit. Les quatre princes qui régnèrent
avant ce changement s’étant conduits par de
mauvais confeils d’ une manière qui leur fit perdre
l’amour de leurs fujets^ ils devinrent miférables
& ne purent rien faire de glorieux ni pour eux ni
pour leur nation.
GIBIER. Corneille de la Pierre , dans les
commentaires fur l’écriture fainte,, rapporte qu’ un
moine foutenoit & prêchoit que le bon gibier
avoit été créé pour les religieux, & que li les
perdreaux , 1rs féfans, les ortolans pouvoient parler,
ils s’éerieroient : « Serviteurs de D ieu, foyons
» mangés par vous, afin que notre fubftance
» incorporée à la vôtre, reflufeite un jour avec
» voifs dans la gloire, & n’aille pas en enfer avec
» celle des impies »
G IO R G IQ N , ( dit Georges Barbarrelli ) né en
1478, mort en 'iy i 1.
Le furnom du Giorgion, fous lequel cet artifte
eft connu, lui fut donné à çaufe de fa taille avan-
tageufe, Ôç de fon cara&ère fanfaron.
Il s’éleva du temps du Giorgion une fameufè
difpute à Venife entre les aitiftes, au fujet de la
prééminence de la peinture & de la fculpture : le
Giorgion entreprit ae prouver que l’art du peintre
pouVoit-montrer un objet dans toutes fes faces,
auffi - bien que le fculpteur. Pour cet effet, il
repréftpta un homme tout nud , vu par derrière,
& placé au bord d’une fontaine, qui, par ré*>
flexion, offroit le devant de lg figure, tandis
qu’une cuiraffe luifante découvroit l’un des côtés,
& qu’un miroir réfléchiffoit l’autre. Ce tableau
ingénieux mérita les fuffrages de tQUS lçs aftiftes,
mais ne termina point la difpwtç,
G I O
Le Giorgion mourut à l’âge de trente-trois ans-,
du profond chagrin que. lui caufa l’infidélité de
fa maitreffe.
- G IO R D A N O ou JO R D A N O , ( Lucas) peintre,
furi.ommé jfo Prefio, né à Naples, l’an 1632,
ihort en 176y.
Le fur nom de cet artifte lui vint de ce que fon
père lui répétoic fans ceffe : Lucas, fa prefio,
( travaille vite ). Charles IL, roi d Efpagne, lé fit
venir à fa cour : la reine lui témoignant un jour
avoir envie de connoitre fa femme , & lui en parlant
, tandis qu’il travaillôit, le peintre auffi-tôt la
repréfenta dans le tableau dont il étoit occupé.
La reine, d’autant plus étonnée qu’elle ne s’y étoit
point attendue , détacha dans l’inftant fon collier
de perles, & le donna à Giordano pour fon
époufe.
Giordano ayant peint deux particuliers, qui
néglgeoient de retirer leurs portraits qu’ils lui
avoient commandés , il prit le parti de les expofer
en public, chacun avec cette infeription : Je. fuis
ici faute d’argent. Par ce moyen il trouva le fectet
de fe faire promptement payer.
G IO T T O , peintre, né en 1276, mort l’an
1336.
Le Giotto, fils d’un fîmple laboureur, & dont
Cimabué fie fon élève, après l’avoir vu defliner
en gardant lés moutons, dut à fon mérite la
gloire de fe faire chérir des rois & de plufieurs
papes,. qui , fans fes talens, auroient ignoré fon
exiftence. Le Giotto eut fa bonne part de la vanité
qui n’anime que trop fouvent la plupart des
artiftes : à l’exemple de Parrhàfius , il écrivoit au
bas de fes ouvrages fon nom en lettres d’or.
Le pape Benoît IX , voulant avoir à Rome
un habile peintre, «envoya quelqu’un à Florence *
chargé de^ lui rapporter un tableau de chaque
artifte qui étoit dans cette v i l e , alors la feule ou
la peinture fût cultivée avec qudque: foir. Le
faitit père fe propofoit de juger par lui-même du
mérite de l’àrtifte qu’ il devoit préférer. On ne
manqua pas de s adreffer au Giotto, qui, prenant
une feuille de papier, en préfence de l'envoyé du
pape, fit d un feul trait de crayon oti' de pjume,
un O auffi rond que s’il l’eût tracé avec le com
pas. — << Portez cela au pape, dit-il enfuite à
»3 1 emmaire romain, & affurez-le que vous m’ a-
» vez vu travailler. — Mais c’eft un tableau que
» je vous demande, lui répondit-on. — Allez,
» répliqua Giotto ; je vous protefte que fa fain-
» teté fera contt nte ». Les efpérances du peintre
'ne furent point trompées. Benoît IX admira cette
•façon fingulière de faire connoître fes talens, &
préféra le Giattp à tous ceux qui avoient fait les
plus grands efforts pour obtenir fon fuffrage.
Lncyclopédiana.
G L A
L’O.du Giotto donna lieu à ce proverbe italien,,
qui fe dit encore de nos jours, lorfqu’on veut
faire entendre qu’un homme eft extrêmement
ftilpide : Tu fe i plu rondo che l’O del Giotto :
( tu es plus, rond que 1 O du Giotto.
Perrault, voulant diminuer le mérite de ce trait
du Giotto 3 affûte que Ménage lui a dit avoir connu
un moine, qui, fans être peintre, faifoit non-
feuiemenf d’un feul trait de plume un O parfaitement
rond, mais qui, en même-temps, y met-
toit un point juftement dans le milieu.
La république de Florence, afin de donner au
Giotto une marque particulière d’eftime, fit placer
fur fon tombeau fa figure en marbre.
GLADIATEURS.
Quelques pérfonnes fe font1 efforcée/de jufti-
fier le goût des anglois' pour les combats de gladiateurs
: elles ont prétendu que l’air qu’on ref-
pire à Londres & les alimens dont on s’y nourrit,
exigent qu’on s’y livre à des exercices vidlens
pour aider la tranfpiration ; ces; exercices, dit on,
font des préfervatifs contre la an al a die deSpléenfûs
rendent les anglois plus forts que leurs voifins/
parce que les'hommes font d’autant plus forts,
qu’ils fontplus d’ufage de leurs forces. Rien de plus
jufte que ces raifons ; mais les exercices violens
ne confiftent-ils que dans les barbares & dégoûtantes
luttes de gladiateurs ? N ’en eft-il pas de
plus nobles & d auffi falutaires. Comment des
êtres qui;_ont quelques féntimens d’humanité ,
peuvent- ils voir comme des jeux, ces affauts
fanglants de vils gladiateurs 3 qui les mettent de
niveap, avec les animaux , dont ils imitent la
férocité ?
Pour prouver combien ces combats dégradent
1 homme , & font capables de jetter, par gradation,
une forte de barbarie dans les moeurs, il
ne faut que lire lés défis fuivans. Ils font l’ouvrage
de deux Braves, efpèce de bêtes féroces
inconnue aux françois, & fort ellimée en Angleterre.
C A R T E L .
<c D ’autant que moi, George Bishop de Shaftf-
I 9 D le Cf>mté de Dorfet, maître de la
» noble fciénce de defenfe dans toutes fes bran-
3» ches , ai ere très-injurié par monfieur Maguire
>3 en ce qui regarde celle de l’épée, je l’invite
” ^att^ avec m°i, à toute outrance, fur le
33 rhearre. Ç e f t ce que je defire, & ce qu’attend
“ avec empreffement ». Votre ferviteur,
George Bishop,
R É P O N S S .
” M o i, Félix Maguire, du royaume d’Irlande
» maure de mon épée, & qui me. fuis battu avec
Q qq