
etrdefri tmrs tes jours deux méfies, & de ceux
qui jurent par leur confcience.
Abdaliader, fameux doéteirr mufulm m , fai-
foit ordinairement la prière fm vante : « O -dieu
tout - puiifant,. f i , proftemé fans ce fie devant,
ton erre fuprème , je ne m’occupe qu’à te rendre
un culte digne de to i, daigne quelquefois
jetter un regard de bonté fur ce vil infecte qui
t ’adore.
PR IN C E DE GALLES. Le fils aîné du roi
d’ Angleterre, & préfomptif héritier de la couronne
, eff nommé prince de Gai Us. C e titre fut
donné pour la première fois par Edouard ï . à
fon fils aîné , de cette manière. Ceux dô Gaîles
ne pouvant fe réfoudre à fubir le joug des An-'
glors j le roi Edouard, qui leur avoir déclaré
la guerre , 'Vavifa pour lès fcumeTtre de leur pro-
pdfer un -arc'omm'îdefntrrt ; il îe'ur demanda s’ ils
voudroient s’affujettir à un prince de leur nation,
dont la vie étoit fans reproche, .& qui ne par-
doit pas un mot Anglois. C e peuple ayant déclaré
-qa'Otii, le roi leur préfèrïta fon fils, dont'la reine
venoit d’accoucher dans ‘le château de Càefrîa-
van dans la province de, Galles, à qui.-le peuple
prêta d’abord le ferinent de fidélité.'.'
De fameux doéfedr PrtnfelF, pré fi dent d”e la Société
royale de Londres , mort en 1782 , paroif-:
Toit envifager la médecine appuyée fur la feule
-obfervation , comme la meilleure méthode. « Il
faut du moins que cet enrpirHrne Toït taifonné
lai dix-un de fes confrères : — Le moins qu'il
fe pourra, répondit-il, c’ eft en raifonnant que
nous avons tout g â t é *,
PROBITÉ: Voici 'desxraitî de h grandepror
biU des Offiakes, peuples qui habitent un canton
de la Sibérie.
Un Suédois, “égaré dans leur p a y s , fe logea,
-comme fl pdt, dans litre tente ouverte, & habitée
par une nombreule famille ; ’ 1l'avoit avec
lui beaucoup de pelleteries, & rien ne lui fu t>
Volé;
Un ruffe après avoir paffé la nuit dans la tente I
«d’un autre Oftiake , perdit le lendemain matin.,.
^ environ une Tisue dedà une ho'ürfe', dans laquelle
il y avoit à peu prêt cent roubles. Lç fils de rÔf-
tiake alla quelques jours après à la chafTe^ -ap-:
perçut cette bourffc, l’examina, mais nela ramaffa
point. De retourchez fon père il dit ce qu’il avoit
•vu. Son père le renvoya auffi-tôt fur le lieu, &
lui ordonna de couvrir cette'bburfè d*ur.e branche
d’arbre, afin de la cacher aux regards des
paffarrs. Plus de trois mois après > ce ruffe re- }
vint de fon voyage, alla loger chez le même ’
Oftiake, & raconta lac perte 'qu’il avoit faire *
de fà bourfe. S o/V tranquille , répondit le
bqn vieillard , je vais te donner mon fils qui ira
te montrer T endroit ou elle eft , tu n auras qu'a la
reprendre. En effet le ruffe la trouva à la même
place où elle étoit tombée.
Une vielle femme perfécütée par un bourgeois
romain, auquel elle devoit quinze écus quelle
he‘ pôüvôic payer, fut un jour avec fa fille pour
lui demander du délai. C e t homme ayant jeté les
geug for. cette. jeune perfonne , qui étoit belle,
propOfa à U mère de lui remettre la dette, pourvu
qu’elle lui promît de lui laiffer fa fille. Cette
femme au defefpoir , confentit de. la lui livrer
dans huit jours, fi elle n’apportoit pas la femme.
Le temps s’écoula & point d’ argent. Dans cette
extrémité, e1îe fut fe jeter aux pieds d'un vertueux
cardinal allemand , à qui elle expofa fa
fitUatioh. Le prélat lui donna ordre. ;par écrit,
de toucher foixante écus’chez le tréTofier. La bonne
femme qui né favoic pas lire, fut bien furprife,
loïfqu’ on lui délivra cet argent. « Mo'nfeigneur
s’ efi trompé, dit-elle, je n’ ai demandé que quinze
écüs ». Sur le champ elle couit chez fon protecteur
: «« Monfeigneur, lui crie telle, vous vous
êtes trompé en écrivant foixante, au lieu de quinze5
votre tréfoffêr ne veut point d«'votre ordre,
.qu’aux conditions que je reprendrai toute la fomme.
Vous aVéz raifoh ,-mon erifarit, répondit le cardinal
, je--'me fuis trompé , au Heu de 66,. je
vouloir mettre'600 : allez avec cette fomme &
penfez à marier votre fille..
Un feigneur dès plus qualifiés ayant fait beaucoup’
dé dépenfe dans le monde, fe vit contraint
de fe retirer dans une de Tes terres. I l y avoit
dans Ton voifinage un mâgiftrat d’une petite ville,
dont le mérite, les tâlens, l’intégrité lui avoienc
acquis Teftime & la coiifidération du,public, &
Tamhié particulière de ce feigneur. Celui-ci demanda
un jour à c e ‘juge Ta fille en mariage pour
fon fils. Le magiffrat fe -récria beaucoup fur la
• disproportion du côté de la naiflànce. *Là demoi-
ftlle étoit aimable à toüs égards. L ’éducation
qu’elle avoit reçue la rendoit accomplie. Leffe-
gneur de retour chez lu i,, en parla -à fon -fils.,
qui en Témoigna fa furprife : « Mon fi’s , lui d-t
le père; il- vous paioît que jVi 'beaucoup de bien,
je crois devoir vous défabufer-; voici l’état de ma
fortune & de mes dettes ; lifez-le ; réflechifez-y,
& jugez fi la propofition que je vous fais eft
raiformable; Je vous allie à une famille honnête
&• veftûetffe , Vous trouverez du bién pour vous
fourenir dans le monde. J ’attends à de main Votre
réponfè Le fils fe retira dans fon appartement
&c ayant lu l’étar que fon père lui avoit remis,
il vit que bien loin d’efpérer quelque chofe de
la fucceffion de fon père, il fe trouvoit furchargé
de dettes confîdérables , le Tehdemain matin il
“monte à cheval Uc fe ' rend chez le magiffrat.
« Monfieur,
n o
! Monfieur, lui dit le* jeune homme en Tabor- 1
I dant, mon père a eu la. bonté dé me faiic part
hier de la demande qu’ il vous avoir-faite-en ma
faveur, mais je fuis trop honnête honrne pour
[‘vouloir tromper vous-, .& mademoifelle votre
fille. « Voici l’ état que mon père m’a remis j
vous y verrez le détail affligeant de Ton infortune;
jUrr,»z, monfieur, fi mes prétentions peuvent
[ être fondées ? «— Ah. ! Monfieur , s'écria le ma-
giftrat, je vous regardois déjà comme un très-«
grand feigneur & par vos qualités & par votre :
naiffance ; mais j’admire encore^ plus votre vertu
& votre probité qui mettent le comble à votre
mérite; Ma fortune peut vous dédomager de celle
qui vous, manque, fi vous daignez accorder à
ma fille l’honneur de votre alliance *»*■ Le ma-
[ riage fe conclut, & comme la vertu l’avoit ci- I mtnté, le vrai bonheur en fut la réçompenfe.
| Le receveur d’un village à une lieue de Roye
en Picardie, a eu le malheur d’être brûlé. Bef-
tiaux, meubles, fout a été la proie de l’incen-
die à l’exception de deux mille livres qu’il avoit
des deniers' 'royaux. Cet honnête homme a eu
le courage d’ aller'les prendte dans les flamme-.pour
I les porter le. lendemain au diteéfeur. des aydes.
| Celui-ci frappé de cette a&ion, en a écrit, aux
[ îégiffeurs. M. Necker informé , du fa it, en a
! rendu compte au ro i, & a écrit de fa main au
| payfan : « Sa majellé ayant été inftruite des
; détails de votre malheur, & touché - de votre
probité-, vous fait la refmfe des deux mille livres
que vous avez verfées dans la caiffe des-aydes
Un eccléfiaffique très fich e , jouiffant «Tune
reétorerie confidérable , dans le comté de Wor-
cefter , mourut il y a quelques femainès ; on
vendit fes meubles dans la maifon qu’il occu-
poit. Un pauvre vicaire qu’il-avoir ptis & qui
faifoit le fervice de la paroiffe pour ùn Glaire très-
médiocre, eut envie d’ une groffe & vieille boîte,
ayant la forme d’un vol urne > in-folio, il l’acheta,
& la fit porter dans la maifon qu’il occupoic à
quelque diffance. De retour chez lu i, il n’eut
rien de plus preffé que de voir fon acquifition,
& d’examiner fi elle étoit en bon état, S: fi elle
n’avoir pas été dégradée dans le tranfport; il
ouvrit fa boîte avec peine, & en la vifitant, il
découvrit un petit fecret qui *fermoit une café
qu’on ne voyoit point, & dans laquelle il trouva
un rouleau de deux cens,guînés. Etonné de voir
cette fomme , il examina la boîte plus attentivement,&
trouvqune autre café fecrette qui contenoit
une pareille Tomme en or. Il prit cet argent
: dans fa poche , & courut au presbytère, où il
l ié n mit entre les mains des adminiftrateurs des
biens du défunt, en leur racontant où il l’avoit
: trouvé. Ils ne furent pas peu furpris de cette
reffitulon, en confidérant la pauvreté du vicaire,
fa: malheureufe famille, la facilité qu’il avoit à
Encyclopédianu.
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s’approprier une fomme dont perfonne n’aV.oit
connoiffance, & qui n’tûc jamais ƒ te ftClamee.
Oti auroit dû peut-être récompenfer fa probité
en la lui laiffant ; & on ne dit pas fi on lui fit
un préfent, qu’ il méritpit egalement par fou
honnêteté & par fes befoins.
f e u M. de la Martinière, premier chirurgien
du ro i, avoit fait un teftament qui n’eut point
d’effet parce qu’il n’êtoit point figné, & fos hé-
ritiers qui font de bons payfans du Poitou, vinrent
pour recueillir fa fucceffion. Dans la vente
qui fe fit des meubles, un des héritiers eut envie
d’un petit meuble qu’on appelle coin ; il l ’acheta
& le fît porter où il logeoit. De retour dans •
fa chambre, & voulant mettre lui même ce meuble
en place, il entendit dans le hauxquelque chofe qui
remuoit;- ou pour iifer de Tes termes, quelque
cbofequiberloquoit, jugeant au fon & aü poids du
meuble, qui étoit plus, pefant qu’il ne devoit êtré, k
qu’il pouvoit y, avoir, de l’o r , il ne voulut point
effayer de vérifier lui-même & tout -foui fi fa
çonjtéhirc étoit juffe : mais ayant fait venir fo-s
cohéritiers ,. il fie en leur préfence l'ouverture du
coin , au haut duquel il y avoit un tiroir à fecret
dans^lequel on trouva mille louis d’or, qui furent
,partages entre tous.
Le'maffacre des Huguenots fut aufiî horrible
dans plufieursvilles du royaume, qu’il l’avoit été
à Paris ; il y en eut plus de deux mille égorgés
a Lyon ;. le boureau de cette v ille, à qui le gouvernement
ordonna d’ aller en expédier quelques
uns. qui étoient dans les prifons, lui répondit :
qu’il ne~ travaillait que judiciairement. Voilà
i’homme le plus vil par fon état, qui a f»lus
d’honneur qu’une reine & fon confeil.
PROCÈS. On a comparé les tribunaux au buif-
fon épineux, où la brebis cherche un refuge contre
les loups, & d’où elle ne fort point fans y laiffer
une partie de fa toifon.
■ Ce fut en 1 y i3,-qu’on commença à faire payer
aux parties les frais de leurs procès 3 à caufè qu'un
commis avoit emporté les fends deftinés au paiement
des procédures & que la guerre ne permet-
toit pas d’en afligner de nouveaux. Ces frais n’é-
toieny pas confidérables ; chaque expédition ne
coutok que trois fols. Avant ce temps on ne payoit
rien ; & l’arrêt même fe délivroit gratuitement par
le greffier auquel le roi donnoit des gages.
Un négociant, aveugle de naiffance, ayant re-
fufé d’acquitter une lettre de change tirée à vue
fur lu i , le porteur de cet effet fe pourvut par
la voie ordinaire , & le fit condamner â payer la
fomme principale & les frais. L ’aveugle a intenté
un procès à ce créancier de mauvaife humeur &
demande le rembourfement des frais auxquels
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