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travagant * hâbleur fi confus, que de plus de
quatre minutes, il n’ofa proférer un itnen-
fonge..
Un nouvellifte de profelïîdn avoit toujours au-'
tour $e lu i, dans les promenades publiques, beaucoup
de gens qui l’écoutoient. Un jour , ■ voyant
un laquais qui étoit mêlé parmi les autres , il
voulut l ’envoyer plus loin. Moniteur, lui.dit le
laquais, je retiens place ici pour mon maître.\
Quelqu’un demandoit en préfence de M. N***
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s’il y avoît des nouvelles inrérefîantes : on lui
répondit : M. N * * * peut vous en inflruire, car
il en lait.
N * * * , grand nouvellifte, ne débitoit guères
que de faulfes nouvelles. Un jour il en dit . une
vraie, mais nullement vraifemblable. Quelqu’un la
redifant d’après lui, on ne le crut point. Il cita
fon auteur & on crut moins encore. Un tiorfième
furvint, qui confirma la nouvelle & la- pi ou va.
Mais.., reprit vivement un des,incrédules, puif-
que cela eft vrai ÿ. pourquoi-N l’ at-il dit?
ODORAT.
O dorat. Cardan, lit. I î de fubtilitate, croît
qu'un odorat excellent e£t une marque d’efprit,
parce que la qualité chaude & fèche du cerveau
eft propre à rendre Xodorat plus fubtil, & que
ces mêmes qualités rendent l'imagination plus vive
& plus féconde.
Ce fentiment eft bien faux î car nous voyons
qu’il n’y a pas de peuple qui ait fi bon nez que
les habitans de Nicaraga, les abaquis , les iro-
quois, 8f on fait que cë' ne font pas les plus
fpirituels de ces contrées. Quoi qu’il en foît ,
Mamurra , félon Martial » ne confultoit que fon
nez pour favoir fi.le cuivre qu’on lui préfentoit
étoit de Corinthe. Des marchands indiens ne font
que Ternir ürie pièce de monnoie pour connoître
fon titre.
Marcomarci dit qu’un religieux de Prague, à
qui l’on donnoit une chofe à fentir , diftinguoit
au nez, avecautant .de certitude que le meilleur
chien, par qui elle avoit été maniée.
Le même auteur ajoute que ce religieux diftinguoit
à l’odeur les femmes impudiques. Pour ac-
quérir une connoiffance fi parfaite , il falloir né-
cefiâirement que fon miniftère l’eût fouvent rapproché
de ces fortes de femmes.
Les guides que l’on prend fur la route de Smyr-
ne, ou d’Alep à Babilone, annoncent avec certitude
le chemin qui refte à-faire pour arriver
dans cette dernière v ille , en fleurant feulement
le fable. Peut-être jugent-ils de cet éloignemefit
par l’odeur des petites plantes, ou des racines
mêlées parmi ce fable.
OISIVETÉ. Un empereur delà Chine, trouvant
un homme oifif, déchira fes vêtemens de
défefpoir & de colère; parce qu’un homme qui
ne travaille pas en fait fo offrir un autre. Si ce
prince eût parcouru la France, combien de fois
n’eût-il pas eu occafion de témoigner la même
indignation ?
O M A R , fécond calife des mufulmans , mort
âgé de 63 ans en 643.
Le mahométifme n’a point eu d’apôtre plus
zélé, & l’Arabie de guerrier plu< intrépide
qu'Omar. Il conquit la plus grande partie de
l’Afie avec la rapidité de la foudre. Qui auroit
pu réfifter à une armée de foldats enthoulîaftes
qui alfrontoient la mort, qui la regatdoient même
comme,un bien. « Qui que tu fo is , difoit leur
Encyclopéaiana.
général, qui, amoureux de la liberté, veux être
riche fans b ien , puiflant fans fujets, fujet fans
maître, ofe méprifer la mort : les rois trembleront
devant t o i , toi feul ne craindras perfonne».
L e calife Omar febornoît dans fa table & dans
fes vêtemens au feul néceflaire, ne fe nouriflant
que de pain d’orge, ne buvant que de l’eau &
pratiquant toutes les aufiérités preferites par l’Al-
coran. 11 donnoi^. des habits précieux aux autres
& s’habillait fort fimplement-
C e calife , dans la diftributîon.des grâces, avoit
moins égard au mérite qu’aux befoins des perfon-
nes. « La vertu, difoit-il, a une récompenfe fuf-
fifante en l’autre monde, 8c les biens temporels
ont été ordonnés de Dieu , principalement pour
fubvenir aux néceflités de cette vie ».
On avoit donné à ce calife le furnom d'Alfa-
ruk, furnom par lequel on faifoit entendre qu’il
favoit diftinguer le vrai d’avec le faux, te jufte
d’ avec l’injufte, auffi bien qu’il avoit fu féparer
la tête du corpsd’un chicaneur. Voici l’anecdote.
Un juif avoît un procès avec un mufulman opiniâtre
j te dernier en appejla au jugement d'un
rabin diftingùé, & 1e premier à Mahomet. Mais
ils convinrent enfuite de s’en remettre à la déci-
fion de Mahomet uniquement, qui prononça en
faveur du juif > 1e mahometan déclara qu’il n’ac-
quiefeeroit point à la fentence que l’affaire n’ eût été
revue & examinée par Omar , depuis calife. Etant
venus 1e trouver, 1e juif lui dit que Mahomet avoit
déjà décidé l’affaireen fa faveur, mais que fa partie
adverfe ne vouloit point fe foumettre à ce jugement.
Le mahométan en convint. Omar leur dit
d’ attendre un moment , & revenant le fabre à
la main, il abattit d’un feul coup la tête de l’opiniâtre
mufulman , difant tout haut : « Voilà la
récompenfe de ceux qui refufent de fe foumettre
au jugement de Diëu & de fon apôtre ». D ’Her-
belot.
Le gouverneur dé la ville de Bailbra., à l'embouchure'
du Tigre , ayant été accule d'adultère
par quatre témoins du même lieu , Omar fit venir
ces témoins devant lui. Trois depefèrent-qu ils
avoient vu Taélion par une des fenêtres de la
même chambre. Le quatrième témoin qui étoit
homme grave 8e d'autorité , dit lentement qu’il
avort vu quelques circonHancés , qui pouvoiert
(ervir d'indice. Alors Omar le 'preffant lui demanda
s'il, avoit vu mettre l’aiguille dans la boëte.
du Sutnreth, efpèce de poudre pour les yeux, en