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Utiles , ont excité l’envie & la jaloufie, 8c les traits
fabriques n’àltérant en aucune manière la gloire
qu elles fe font acquife , nous croyons pouvoir
les rapporter pour ce qu’ils valent y iaris crainte de
paroître lès approuver.
ec h 3académie françoife 3 dit un critique , eft un
corps où l’on reçoit des gens titrés , des gens
d’églife 3 des gens de robe 8c même dés gens de
lettres »y
Piron s’ecrioit , en paffant devant la falle de
\académie françoife : ils font là quarante qui ont
de l’efprit comme quatre.
L e même auteur 3 qui ne put jamais être reçu à
Xacadémie ; fit fon épitaphe de la manière fuivante :
Ci g ît Piron qui né fût rien,
Pas même académicien.
Paracelfe difoit qu’il n’avoit étudié ni à Paris, ni
a Rome , ni àToùlo'ufe; ni dans aucune académie :
qu’il n’avoit eu d’autre univerfité que. la nature:
c ’eft à la nature y ajoutoit-il que je dois ce que je
iàis.
Après là réception dans Xacadémie françoife,
M . de Fontenelle dit : ce II n’y a plus que trente-
» neuf perfonnes dans le monde qui aient plus
» d’efprit que moi
On connoît les deux vers fuivans du même auteur
:
.Sommes-nous trente-neuf* on eft à n o s génoux.
Mais fommes-nous quarante, on fe moque de nous.
• Lainez, poëte f in g u lie r& dont on a retenu des
v e r s ,en recitoit de charmans dans la meilleure
compagnie, en préfence de M. de Fontenelle ,qui
crut faire un compliment à ce poëte, en lui di-
fant : ce pourquoi, Monfieur, un homme de votre
» mérite ne demande-t-il pas à. entrer dans Yaca-
=» demie françoife ? -- Eh ! Monfieur, lui répon-
o» dit fièrement Lainez , qui feroit votre juge « ?
Le poëte Maynard ayant été reçu académicien
idans fa vieillelfe , dit avec raifon :
En cheveux blancs» il me faut donc aller*
Comme un enfant » tous les jours à l’école I
Que je fuis fou d’apprendre à bien parler *
Lorfque la mort v ient m’oter la parole i
Defpréaux avoit propofé d’occuper Y académie
françoife. corriger les. fautes de françois qui fe !
font gliffées' dans La Fontaine, dans Molière ,
dans Corneille , 8c c. Par-là , la pureté de. notre
langue feroit à jamais fixée., les bons livres François
imprimésaux dépens du Roi fer oient un des
plus glorieux mbhùniens dé la nation. Cette idée a
eu le fort de pluneurs autres projets utiles, d’ être
approuvés 8c négligés* •
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ACADEMÏSTE. -Un de nos jeunes feignéurs,
du nombre de ceux qui croient qu’un grand nom
légitime les attions les plus repréhenfibles , en
courant à cheval dans les allées du bois de Boulogne
, renverfa 8c bleffa affez grièvement un particulier.
Celui-ci fe relève , & faifîlfant la bride dij
cheval d’ une main, de l’autre defarçonne le cavar
lier, & le jette étendu fur le fable. Un prome-
netir, témoin delà fcène, demande à fon voifin
ce que cela fignifie : ce c’eft, lui répond l’homme
» interrogé, un jeune àcadémifte à qui l’on donne
» une leçon d’équitation ».
^ A C C LAM A T IO N S . Les acclamations étoient
ches les anciens des lignes publics d’approbation;
Néron avoit unepafïion démefurée pour la mu-
fîque 8c pour le théâtre. Lorfqu’il jouoit en public
de la lyre , Séneque 8c Burrhus donnoient les premiers
le ton des acclamations. Cinq mille foldats ,
qu’on appelloit auguflaies 3 les répétoient après eux *
& le refte des fpeélateurs étoit forcé de les imiter.
Sous Je règne de Théodoric, on joignit aux
acclamations les àpplaudilfemens de la main, qui.
furent fournis y à leur toux, à unemefure réglée..
A C CO U CH EM E N T . I ls ’eftpafféà Padoue
en 1 7 7 7 , un événement affez extraordinaire. Une
fage-femme enceinte 8c à terme afiiftoit un dame-
qui étoit- en travail d’enfant. Elle fut furprifè
par les douleurs de l’ enfantement. La fervante de
la maifon, fille d’un certain âge , guidé par la.
fage-femme, reçut, comme elle put, les deux en-
fans , tous deux mâles , 8c les mit dans le même
berceau, fans diftinguer la place qu’ elle ' donna,
à chacun. L’un des deux étant mort quelques minutes
après fa naiffance, le fur-vivant fut réclamé-
par les deux mères, qui s’adrefîerent à la juftice *
qui ne put rien décider fur un fait fi douteux.
Corneille le Bruyn, rapporte dans l’hiftoire de
-Tes voyages, qu’entre autres curiofités qui fe.
trouvent dans le cabinet du grand-duc de Tofcane,
il y a une chaife garnie de pierreries , 8c drfpofée
de façon à pouvoir fervir aux accouckemens , fui-
vant l’ufage ancien du pays.
La reine,.mère de Louis X I V , difoit à une
dame enceinte : Ah ! que vous me feriez de plaifîr
d’accoucher eè mois d’août, afin que vous purifiez
venir à Bourbon avec moi !: La dame de retour chez
elle , dit à fon mari qu’il falloit envoyer chercher
la fage-femme, parce qu’elle vouloir accoucher
dès la nuit fuivante , pour ne pas dé'fobliger une:
aulfi bonne reine.
L ’empereur Jofeph I , n’étant encore que roi
des Romains , reprochoît à fon époufe qu’elle
lui donnoit toujours des archiduchefîes :■ Sire ,, lut
» répondit cette princeffe, fi votre majefté avoit
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«remis en dépôt à quelque perfonne de fa cour
« une caiffe remplie decreutxers, pournez-vous
*, exiger quil vous la reftituat remplie de ducats
„ d'or? Je - vous rends le dépôt dont je n ai ete
.......... 1. j Tl n’étoit oas en mon pouvoir
1 Lorfque madame la ducheÇe de la Valière accoucha
du premier enfant quelle eut de Louis A i V,
on prit les plus grandes précautions pour cacher
icet accouchement. Le célébré accoucheur CJément
fut conduit, avec un bandeau fur les yeux, dans
une maifon 011 madame de la Valiere etoit voilee,
& où le Roi fe tint caché dans les rideaux du lit.
C e fut aulfi cet accoucheur qui reçut, avec le
même myftère, le premier enfant que le Roi eut
de madame de Montelpan , 8c comme il avoit extrêmement
foif, il fe fit fervir a boire par Louis
X I V , qui fe trouvoit à côté de lu i , 8c qu il ne
çonnoiffoit certainement pas.
Un journal rapporte qu’ en 178f , à Sagan,
ville de la Balfe-Siléfie , la femme d’un foldat, qui
étoit enceinte de cihq mois, accoucha d’un garçon
qui fe portoit très-bien ; la mère fe trouva d’abord
affez mal ; mais les fecours qu’elle reçut des médecins
, ou la bonté de fon tempérament, la rétablirent
, 8c elle fut bientôt en état de fortir > l’enfant
eft mort. Dans la feptième femaine après cette
couche, la même femme mit au monde un nouvel
enfant j huit jours après elle accoucha d’un
•autre, 8c de huit jours en huit jours elle accoucha
*ainfi de fix enfans tous morts en venant au monde 5
Î1 n’y a que celui venu dans la feptieme femaine
qui foit né vivant. Tous ces accouckemens fuc-
ceififs affaiblirent fi prodigieufement cette femme
qu’elle mourut dans l'année*
A C CU SA T IO N . Perfonne n’eft exempt d’ être
accufé : Caton, le plus honnête homme de fon
fiècle, fut accufé qnarante-deux fois , & autant
de fois abfous.
A Athènes , l’accufateur qui n’avoit point pour
lui la cinquième partie des fuffrages, payoit une
amende de mille dragmes. C ’eft ce qui arriva à
Efchine , après avoir fuccombé dans Yaccufation
.qu’il avoit intentée contre Ctéfiphon , défendu
par Démofthène.
A Rome , l’iniufte accufateur étoit noté d’infamie
j on lui imprimoit la lettre K fur le front. On
donnoit des gardes à Taccufateur, pour qu’il fût
hors d’état de corrompre les ruses ou les témoins.
Les Perfes condamnoientle délateur aux mêmes
peines qu’il vouloit faire fouffrir à l’accufé, s’il fe
trouvoit innocent.
Lorfqu’Aîexandre-le-Grand rendoit la juftice,
fl avoit coutume, pendant que-l’accufateur partait,
de fe boucher une oreille avec la main : 8c con>me
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on lui en demandoit la raifon : « c ’eft, difoit-il ,
». que je garde l’autre à l’accufé ?».
Parmi nous , fi l’accufateur eft convaincu de
calomnie , il peut fuivant les circonftances, être
puni de mort.
En 1669, le fieur d’Aulnoy fut fur le point d’être
jufticié pour crime de lèze-majefté. Heureufement
un des accufateurs ( ils étoient trois) fe repentit
d’une a&ion fi noire, & en fit l’aveu. Tous trois
furent condamnés à perdre la tête, parce qu’ils
, étoient gentilshommes ; mais le repentir de celui-ci
lui valut fa grâce.
ACHILLE. Achille. C e mot veut dire qui rta
jamais teié. En effet , Achille, fils de Thétis 8c de
Pélée, fut confié des fa naiffance à Chilon qui le
nourrit feulement avec la moelle de lion, ce qui
contribua , dit-on, à le rendre fort & courageux.
Achille d’ailleurs étoit invulnérable, parce que fa
divine mère l’avoit plongé dans lès eaux du Styx :
le feul endroit du talon par où elle le tenoit en ce
moment futfufceptihle d’être bleffé.
Thétis informée qu’on affembloit les nobles de
la Grèce pour aller au fiége de Troie , envpya
fecrétement fon fils à la cour de Lycomède, reine
de Scyros, où on le. tenoit déguifé fous des habits
de femme ; mais le divin Calchas ayant annoncé
que Troye ne feroit prife qu’en préfence àY Achille 3
Ulyffe, le plus fin des grecs , fe mit. à le chercher.
Arrivé à Scyros , il préfenta aux femmes de la
cour des bijoux , parmi lefquels il avoit placé des
armes. Achille lainant toutes les premières baga-
i telles, fe Taifit d’un fabre , & fe découvrit par fon
j inclination guerrière. Ulyffe l’amena au fiège de
Troye, & c’eft dans Homère qu’il faut lire fes exploits
, fa colère contre Agamemnon, qui devint G.
-fknefte à tous le grecs, fon amitié pour Patrocle »
& comment il périt gîorieufement au fiége de
Troye. D ’autres ont dit qu’une flèche décochée
par Paris, 8c guidée par Apollon, atteignit ce héros
au talon, feul endroit où il n’étoit pas invulné-*
rable , 8c le fit périr. L ’endroit où il fut bleffé fe
nomme encore aujourd’hui le tendon cCAchille.
C e héros fut honoré comme un demi-dieu, 8c on
lui éleva un temple à Sigée, où on célébroit des
jeux en fon honneur.
Alexandre-le-Grand honora le tombeau d’ Achille
d’une couronne, & s’écria : « O , heureux Achille
; » d’avoir trouvé pendant ta vie un ami comme
» Patrctle , 8c - après ta mort un poëte comme
» Homère ! »
A C IN D YN U S . ( Septimius ) conful Romain >
l’an 340 de J. C*
Dans le temps qu‘ Acindynus fut gouverneur.
d’Antioche, il fit mettre en prifori un.homme qui
ne payoit pas les impôts. La femme du prifqnnieï
B 3.