
préfentoient pour eturer. Une ducheffe fe pré-
ienta^& trappa a ta porte. Saint-Pierre demanda
qui c etoit , a quoi la ducheffe répondit : c’eft
• madame Ja ducheffe une telle. « Quoi 1 répliqua
faint-Pierre , madame la ducheffe qui va au bal
. & a 1 opéra ? madame la. ducheffe qui met du
fard ï .madame la ducheffe qui a des galans ? au
diable * au diable ».
Un-jour de S. Etienne, un moine devoit faire(
le panégyrique du faint, comme il étoit déjà
tard j les prêtres qui craignoient que 1 zprédica-
■ teur ne fut trop long , le prièrent d’accelerer.
Le religieux monta en chaire & dit à fon auditoire
: mes frères , . il y a aujourd’hui un an
. je vous ai prêché lé panégyrique du faint
dont on fait aujourd hui ta fête , comme je n’aiî
point pppri? qu il a t rien fait de nouveau de-*,
{?uis, je n’ai rien non plus à ajouter à ce que '
j en dis alors, là dcflus il donne 1a bénédnftion, :
& s’en alla.
Un prédicateur prêchant le panégyrique de
Saint-Pierre, prit pour texte : tu es Petrus,
. vous êtes Pierre, « Il y 3} ajquta t i l , trois fortes
de pierres, pierres à bâtir, pierres à fufil, pierres
a cautères. Notre faint a été pierre à bâiir, puif-
que c’eft fur lui que J. C. a bâti Ton églife. I f
a été une pierre à fufil qui :a produit au monde
la lumière de la foi : il a été une pierre à cautère
par le zèle & l’ardeur avec laquelle il a
détruit rout ce que les hommes avoient de corrompu.
& d’impur »...
Un prédicateur dit dans un difcours : il y a
meilleurs trois tetes dccplléès dans le jeune & le
vieux teftament, tête de Goliath, tête d’Holo-
ferne, tece de Jean-Bapufte. La première, tête
en pique j la fécondé en fac; ta troifième, tête
en plat. Tête en pique ou tête de Goliath,
lignifie l’orgueil. Tête en fac ou tête d’Holo-
ferne , eft le fimbole de- l’impureté : tête en
.plat ou tête de Jean* eft ta figure de 1a fain-
teté. Je dis donc plat, fac, & pique : pique,
fac & plat; fac, pique & plat : & c’eft ce qui
va faire le partage de ce difcours.
Dans un fermon fur le jugement dernier , lorf-
que le prédicateur vint à parler des trompettes
: effrayantes qui réveilleront, les morts à la fin du
monde : « O u i, vous les entendrez, pécheurs,
quand vous y penferez le moins, peut-être dé-
. main ;^que dis-je demain ? Peut-être tout à l’heure»;
en même temps les voûtes de l’églife retentiffent
du fon terrible d’une douzaine de trompettes qu’il
- a,voit. P^acer fecretement dans 1a nef. Tout
lauditoire eft dans une frayeur mortelle. Les uns
fe meurtriffent le vifage , les autres cherchent
leur fa!ut dans une fuite précipitée ; ils crcyent
voir les gouffres de l ’enfer prêts à s’entrouvrir j
celui-ci eft étouffé par ta multitude ; celui-là
foulé aüx pieds, d’autres font eftropiés par des
bancs & des chaifes qu’on renverfe de tous côtés;
plufieursFemmes groffes avortent ; des enfans meurent
de peur j enfin le défordre , les cris, le
defefpoir, la mort repréfentent l’image d’ une ville
livrée au fer d’un barbare vainqueur. L’apôtre
fanatique fut depuis ce tems-là en odeur de
fainteté parmi les Navarrois.
Un prédicateur ayant été obligé de prêcher à
ta hâte devant le- cardinal de Richelieu, lui té*
moigna pour s’ excufer d’avoir mal fait, que n’àyant
Pas Çu beaucoup de tems pour fe préparer, il
s étoit abandonné au faint-efprit, mîtis qu’une
autre fois il fe prépareroit & feroit mieux.
^ P* Bourdaloue , dans fon fermon de fa
faune confcience, dit :.cc Souvenez-vous que le
chemin du ciel eft étroit, & qu’un chemin étroit
ne peut avoir de proportion avec une confcience
large ». cela approche affez de ce que difoit
un autre prédicateur : «« Le ciel n’ a point de
portes cochères , on n’y entre point en ca-
roffe ». '
Une bonne femme touchée d’un fermon qu’elle
venoit d’entendre, crut devoir remercier le pré.
dicateur au lortir de ta chaire, & le fit en- ces
mots : « Je vous remercie, monfîeur, de votre
beau fermon, je prie Dieu de tout mon coeur
qu’ il vous faffe ta grâce de vivre comme vous
prêchez ».
M. le Camus n’étoit point pour les faines nouv
e a u x ,^ il difoit un jour en chaire fur ce
fujet : Je donnerois cent de nos faints nouveaux
pour un ancien; il n’eft chaffe que de vieux
chiens ; il n’eft chaffe que de vieux faints. Il fe
plaifoit fort à faire des allufions : un jour faisant
le panégyrique de S. Marcel , fon texte
fut, le nom latin de ce faint, Marcellus, qu’il
coupa en trois , pour les trois parties de fon
difcours , il dit qu’il trouvoit trois chofes cachées
dans le nom de ce grand faint.
i°. Que Mar vouloit dire qu’il avoit été une
mer de charité 8c d’amour envers fon prochain.
Que cel montroît qu’il avoit eu au fou-
verain degré la fageffe des enfans de dieu.
3°; Que lus prouvoit affez comme il avoit
porté la lumière de l’évangile à un grand peu-
^ e ’ J,^ .comme ^uï'm^me avoit été une lumière
de leglife, & 1a lampe ardente qui brûloit du
feu de l’amour divin. ( Valefia ) .
Un prédicateur, le jour de ta paflion , après
avoir dit in nomine patris, hélita & feignant
d'être déconcerté , il recommença le figne de ta
croix par plufieurs fois , mais à chaque fois qu il
le prorronçoit, il baiffoit d’ un ton-. Après avoir
laiffé quelques tems fés auditeurs dans la crainte «
de le voir demeurer court, il dit : « Je cherche
le fils & je ne le trouve point, il a cédé
à la rage de: fes ennemis, 8c fans doute il eft
mort ». Il entra par cette réticence dans le grand
myfîère qu’il devoit expliquer.
Un jeune abbé neveu d’un prédicateur célèbre
, étant venu faluer l’archevêque de . . . . ce
prélat lui demanda dès nouvelles de fon Oncle,
& ce qu’il faifoit. Monfeignèur, dit l’abbé, il
foit imprimer fes fermons. Dites lui de ma part,
répliqua le prélat, « qu’il faffe auff imprimer le
prédicateur $ cat les meilleurs fermons fans le prédicateur
ne fauroient plaire à perfonne.
Un Cordelier préchoit le carême dans une. petite
v ille, & faifoit gras : on lui en fit des reproches
; mais il répondit : cc Meilleurs,, vous
me donnez vingt écus pour vous dire ce que
je vous dis ; mais quand vous m’en donneriez
mille, je ne le férois pas
Un prédicateur ^voit fait un excellent fermon
& quelques-uns de fes auditeurs ôe pouvoient
s’empêcher d’en admirer 1a beauté, tant du côte
des penfées que de l’expreffion. Après qu’ils fe furent
épuifés à le louer , le bedeau qui les écoutoit,
leur dit : » Meflieurs, 1 c eft moi qui l’ai fonné ».
Stiilingfflet, un des plus grands prédicateurs
Anglais du fileta dernier, lifoit toujours fes fermons
devant le roi Charles II , quoique d’ailleurs
il prêchât de mémoire. Le roi lui en demanda
un jour ta raifon. Il lui répondit : Que
devant un auditoire fi grand , fi majeftueux , où
für-tout la préfence d’un fi grand roi faifoit fur
lui une vive imprefiion, il n’ofoit fe fier à fa
méftioire | Charles fut très-fatisfait de cette ré-
ponlè. Mais ajouta le prédicateur, votre majeflé
voudroït-elle aufli me permettre une queftion ?
Pourquoi lit-elle fes difcours au parlement ? elle
n’a pas les mêmes motifs que moi.— vous avez
raifon, do&eur, répliqua le roi, votre queftion
eft jufte , 8c ma réponfe ne le fera pas moins,
c’eft que j’ai demandé à mes auditeurs tant d’argent,
& fi fouvent, que je fuis honteux de les
regarder en face ».
Louis X IV demanda un jour à Boileau,, quel
étoit un prédicateur qu’on nommoit le Tourneux
8c auquel tout le monde couroit. Si: e , répondit
le poète, votre majefié fait qu’on court tou-r
jours à ta nouveaUté , c’eft un prédicateur qui
prêche l’évangile. Le roi lui ordonnant d’en dire
férietifement fon avis, il ajouta; quand il mente
en chaire, il fait fi peur par fa laideur, qu’on
voudroit l’en voir fortir, & quand il a commencé
à parler, on craint qu’il n’en forte».-
Un prédicateur qui n’avoit qu’un fermon , qu’ il
alloit débiter par les villages, l’ayant dit dans*
un endroit, le feigneur du lieu, \qui en avoit
entendu parler avantageufément , l’engag.a à
prêcher encore le l’éndemain ,- qui étoit fête. Le
prédicateur chercha pèndant ta nuit comment il
fe tireroit d’affaire. Le lendemain il monte en
chaire , 8c dit : Meilleurs, quelques perfonnes
m’ont accufé de vous avoir débité hier des pro-
pofitions contraires à la fo i , 8c d’avoir mal pris
plufieurs paffages de l’écriture ; pour les; convaincre
d’impofture, 8c vous faire connoître la
pureté de ma doétrine, je m’en vais vous répéter
mou fermon, foyez-y attentif, 8c remarquez
, bien fi j’ai tort.
Ôn a vu de nos jours un père Ckatenier, do-
miniquain, rappeller dans ta chaire les parades
des fiècles d’ignorance. C e prédicateur prêcha
à Paris, vers les années 171J» 1716 1717. Un
jour qu’il étoit en colère contre les jeunes^gens
qui venoient à fes fermons pour y rire, il dit'
à fes auditeurs, après une leçon très-vive fur
leur indécence : « Après votre mort, 'où croyez-
vous que vous irez ? au bal , à l'opéra , dans
des affemblées où il y aura de belles femmes ?
Non, au feu , au feu. » Il prononça ces dernières
paroles d’une voix fi forte 8c fi effrayante,
qu’ il épouvanta l’auditoire, 8c que plufieurs le
précipitèrent pour fortirÿ croyant que le feu étoit
dans l ’églife.
C e prédicateur excelloit principalement â tra-
vefiir les hiftoires de l’ ancien 8c du npuveaù
teftament. Voici comme il rapportoit la con-
verfion de ta Magdelaine 4 C ’étoit, difoit-il,
une grande dame de qualité, très-libertine. E!le
alloit un jour à fa maifon de campagne, accompagnée
du marquis de Béthanie 8c du comte
d’Emmaus,. En chemin, ils apperçurent un nombre
prodigieux d’hommes 8c de femmes affem-
filés dans une prairie. La grâce commençoit à
opérer ; Magdelaine fit arrêter fon carroffe, 8ç
envoya un page pour favoir ce qui fe paffoit
en cet endroit. Le page revint 8c lui apprit que
c’étoit l ’abbé Jefus qui prêchoit ; elle defeendit
de carroffe avec fes.deux cavaliers ; s’avança vers
le lieu de l’auditoire, écouta l’abbé Jefus avec
attention, 8c fut fi pénétrée, que de ce moment
elle" renonça aux vanités mondaines ». C ette
hiftoire du bon père Chatenier le fit appeller
depuis Xabbé Jefus.
Un fameux prédicateur Efpagnol prêchant urir
F f f f f 2