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» du lieu cù elle eft ». Baharam , faß® répliquer >
ni heite r , fe jetta .mffi-tôt fur les Hors , avec
la furie Sc Y impétuoflté d'un tigre 5 & ne fe lervant
d'autres armes que de les propres bras| il les tua
to s deux j & ceignit fièrement le diadème, il
comparut j en cet. état , devant les feigneurs pér-
fans, accourus de toutes parts à un fpeétacle fi
extraordinaire ; & Kefra fut le premier qui . après
l’avoir embrafle , le proclama digne de la couronne
qu’il venoit d’acquérir par fon intrépide
valeur." '
Gafpard de Saulx de Tavanes, maréchal de
France feus François I > favori du duc d’Orléans,
avec quelques autres feigneurs du même âge, fe
livrèrent avec lui à toute Y impétuoflté d’une première
jeuneife, & firent mille tolies dans*lef-
quelles ils couroient ordinairement rrfque de la
vie. Iis paffoient à cheval à travers des bûchers
ardens, fe promcnoient fur les toits dés maifons,
& quelques fois fautoient d’un côté de la rue à
l’autre. Toute la nuit on les entendoit, armés de
pied en c ap , chercher difpute à . tous ceux
qu’ils rencontroiëht > & quand ils ne trouvoient
avec qui le battre, ils s’efcrimoient entr’eux jyf-
qu’ à ce qu’il en coûtât du fang au plus mal-adroit.
Un jour ils portèrent un pendu dans le lit de la
ducheife d’Üfez : une. autre fois Tavànnes, en
préfence de la cour, qui- étoit à Fontainebleau,
franchit d’un faut une efpace de trente-irois pieds
qui étoit entre deux roches. Tels étoient les amu-
femens de tous ceux que le duc s’étoit aflociés ;
on avoit coutume de les appeler communément
la bande enragée fuivant les. enfans de France.
Tavanes devint dans la fuite un grand homme, &
eut part , fous Henri II & Charles IX , à toutes
les a&ions d’éclat.
IMPOSATEUR. On voit -dans l’hiftoire des
héréfîes quelques hérétiques qui ont lu employer
plufieurs preftiges, & profiter d’une éloquence
de corps qui leur étoit propre, pour perfuader
la multitude & accréditer les erreurs. On de-
mandoit à un de ces vifionnaires, quel étoit l’objet
de tous fes travaux ? « Ah ! répondit il, vous
» ne favez pas le plaifir .qu’il y a de perfuader ‘
» aux autres ce que l’on ne comprend pas-foi-
» même ». Le vifîonnaire affurément auroit penfé
que la plupart de nos commentateurs avoient
Ken du plaifir. Il faut avouer cependant que plu-
fienrs hérétiques fe font propofé un autre objet
de leurs travau'x. Quelques faux prophètes ,
comme Mahomet, fe font fervis des erreurs qu’ils
ont jettées à la multitude, comme d'une bride
que l’on met à une bête de fomme, pour la conduire
plus facilement.
Un gafcon, nommé Martin Guerre, avoir époufé
une fèmme jeune & belle , nommée Bertrande
Rols. Après avoir vécu avec'elle l’efpàce de dix
j»ns, il la quitta pour aller â la guerre. Huit ans
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; après fon départ,un nommé Arnaut Dutiî, fe difant
Martin Guerré, le préfenta à Bertrande & à fes
parens,qui tous, par la grande refifemblance qu’il
avoit avec Martin, & par les» renfeignemens qu’il
I donnoic, fe perfuadèrenc aifément qu’il étoit le
livrai Martin Guèrre. Bertrande le reçut dans fon
! lit, & en eut deux enfans. Trois ans après, il
; courut un bruit que ce n’étoit point Martin : ce
1 qui donna Heu à l’examiner. Enfin, il y eut des
parens du vrai Martin, qui par quelques motifs
d’intérêt , & contre le gré de la femme , fe rendirent
fes accusateurs devant le juge. C ’étoit le
juge de Rieux qui, après de longues procédures,
le condamna enfin à perdre la tête. Il en appelle
au parlement de TouloUfe, où il fut amené &
ouï plufieurs fois, fou tenant toujours qu’ il étoit
Martin Guerre. Il avoit poirrdui quatre foeurs du
vrai Martin, & leurs quatre Maris, avec trente
ou quarante autres témoins. Mais parce que d’ailleurs
il y avoit des témoins prefquf n pareil nombre
, qui affuroient le contraire , & qu’il y en
avoit aufii qui chanceloient dans leuis dépofitions,
les juges étoient dans un terrible embarras, quand
on vit paroître, comme par miracle, le vrai Martin
Guerre. Mais cela ne leva pas leurs difficultés;
car les ayant Confrontés l’un avec l’autre , le vrai
: Martin demeura prefque confondu, tant le fourbe
favoit mieux s’ aider du menfonge que l’ autre de
la vérité : les faits qu’il rapportoit étoient fi cir-
conftanciés, il fe foutenoit fi bien dans fes,ré-
ponfes, & les indices qui en réfultoient paroif-
foient fi Forts, que cela pàfle l’imagination. Enfin,
on fit venir les foeurs de Martin, pour les interroger
de nouveau, & quelques autres témoins qu’on
ouit d’office. Avec ces nouvelles preuves on.crut
l’affaire affez éclaircie pour pafler à la condamnation
de Duiil. Il fut donné un arrêt, qui le
condamna à être pendu & brûlé, & les enfans
que Bertrande avoit eus de lui furent déclarés
légitimes. L'aveu qu’il fit de fon crime au pied
de la potence leva je doute, & donna à con-
noître aux juges qu’ils avoient démafqué Yim-
pofteur.
Il a paru de notre temps quelques aufres
imp à fleurs obfcurs, qui fe propofant pour objet de
mettre à contribution la commifération publique,;
ont reçu le châtiment de leurs fourberies. Les'
papiers anglois de 1760, font mention; qu'une
jeune femme , habillée en homme, aVoit effaye
de fe pendre à Nor- Wood > mais qu’elle en avoit
été empêchée par quelques performes qui l’avoiént
apperçue. Elle fur transportée à Bath , où on lui
donna les fecours dont elle avoit befoin * & de-là
on la remit entre les mains de fes amis. On
trouva un papier attaché à un arbre, près-du lieu
qu’elle avoit choifi pour l'on funefté delfein > &
fur ce papier, étoient1 écrits des vers , dont Voici
le fens : « Jeunes amans, qui p.vffez par ce lieu ,
» jettez un oeil de pitié fur uae femme infortunée,
fe dont l’amour avoit égaré la raifon. Quoique
» déguifçe fous les vêtemens d un homme, elle
».chériffoit l’honneur & la'vertu. Quand vous
» m’ aurez trouvée , je ne vous demande qù une
a» bière & un tombeau. Si 1 on ouvre mon fein
9» après ma mort, vous y verrez un coeur déchiré
s» par fes maux ». Quelques joyrs après, cette
femme entra dans la boutique d’un apothicaire de
Briftol, & demanda du poifon, que Fapoticaire.
lui refufa prudemment, quoiqu'elle le folljcitât
vivement, & lui offrît cent guinées pour le tenter.
Cette femme , voyant que fes inftances étoient
inutiles, menaça de fe couper la gorge, & fôrtft
de la boutique avec précipitation. On la fuivit
& on la ramena chez cet apothicaire, où elle fut
examinée par un alderman, & quelques autres
perfonnes. Elle leur dit qu’-elle étoit la femme
qu’on avoit trouvée pendue à^Nor-Wood, près de
Bath, & à qui on avoit fauve la v ie, qu’ elle étoit
d’une noble famille,mais qu’elle mourroitplutôt
que de révéler fon nom; qu’ elle avoit quitté la
maifon paternelle pour une intrigue d’amour j
qu’elle n’avoit' point de crime à fé reprocher,
quelle avoit pris les habits d’un homme, &
s’étoit engagée comme fimple foldat ; enfin, que
ne pouvant plus réfifter aux peines & aux humiliations
qui la tourmentoient, elle avoit pris le
parti de fecouer le fardeau infupportable de la vie.
Elle fut tranfporte'e à l’hôpital de faint Pierre,
& l’on fit des informations pour découvrir fon
nom & fa famille. On reconnut enfin que cette
prétendue femme étoit un libertin & un impôfteur,
qui, quoique vêtu des habits de fon lexe, avoit
réuifi à fe faire paffer pour femme, parce qui!
joignoit à une voix grêle un vifagé efféminé. Il
avoit intérèfle en fa faveur toutes les femmes;,
qui le regardoient comme une viétime de l’amour
malheureux. Le juge même qui Favoit interrogé ,
n'avoit pu s’empêcher de répandre des larmes fur
le prétendu défefpoir amoureux de cet impofteür.
On le mit dans une màifon de correction y & il
fut condamné à être févèrement fuftigé.
Les papiers anglois ont publié, qu’on entendoit,
51 y a quelques années, un arbre qui géniiffoît
dans les forêts d’Angleterre. Le proprietaire du
terrein ou fe trouvoit cet arbre, tira beaucoup
d’argent des gens de la campagne ,, qui açcou-
ïoient pour voir & entendre une, çhofe auflï mer-
veilleu'ë. A la fin , quelqu’un propofa de couper,
l ’ arbre > raais le propriétaire's’y , oppofa , non
par aucune vue d’intérêt propre, diù-it il mo-
deffement, mais dans la crainte que celui qui
oferoit y mettre la coignée , n’en mourût fubi-
ten\gnt. On trouva cependant un homme qui
n’avoit pas peur de la. mort fubite , & qui l a-
battit à coups .de hache. Alor^.on-’découvrit..un-
tuyau qui forinoit uce çômmunîcatjon à plufieurs.
toifes fous terre, & par le .moyen, duquel on
produifoit les gemiflemens qu’on avoit entendus,
IMPROMPTU. M. le Marquis de la Fare,
héritier des grâces & des talens d’un grand oncle
fi cher aux mufes, fit fur Voltaire l 'impromptu
fuivant :
Rien ne change fur la teire
Que de forme & de nom ;
Les payens nommoienc Apollon .
Le dieu que nous* nommons Voltaire.
Madame U D- de L . . . . écrivoit un jour au
préfident Hénault. Lorfque la feue reine entra
chez elle, cette princefTe, qui obligeoit le préfident
d’une bienveillance particulière, écrivit au
bas du billet : Devineç qâelle efi la main qui vous
fouhaitc ce petit bon jour.
Le préfident répondit fur le champ à madame
la D. de L . . . . & ajouta à fon billet ce s quatre
vers d’ une tournure auffi fpiihuelle que mefurée :
Ces mots tracés par une main d ivin e,
Ne m’onr .çaüfé que trouble & qu’embarras;
C’efi: trop o fe r, fi mon coeur le devine ;.
C’eft être ingrat, que ne deviner pas.
IMPUISSANT; Un homme de la cour étoit
fôupçonné d’être impuiffant s & ne voulôît pas
•demeurer d’accord qu’il le fût. Il rencontra Btn-
ferade, qui l’avoitfou vent raillé là-delfus • Mon-
fieur , lui dit-il, nonobffant toutes vos mauvaifes
plaifanteries, ma femme eft accouchée depuis
’peu de jours. Eh ! moniteur, lui répliqua Beirfa- :
rade , on n’a jamais douté de madame votre
femme.
Un gentilhomme qui avoit la réputation d'être
impuiffant, étoit dans une compagnie où une
.darne fe laiffa .prendre un baifer par un cavalier.-
Lé gentilhomme fe préfenta pour obtenir la même
faveur. La dame l’ arrêta y. en lui difant : Tout
'beau, monfiëur ; on n’accorde pas fi-vite un
jbaifer à un Homme; comme -vous , pour qui c’eft
. la dernière faVeur. g
On parloit à M. de Havlay, premier préfident
; du parlement de Paris , d’une caufe dans laquelle
il- s’agiftoiqd’un impuiffant, dont la ferr me de-
m^ndoit à être féparée. Je prévois, dit ce ma-
:giftrat, que le mari,gagnera fon procès, avec de
mauvaises pièces.
• On a:‘ fait lés-vêts1 fuivans fur un fameux procès
F de cétte eff éce» dont lés tribunaux ont retenti
:il y a plufieurs années.
Vainenièht'la riche •Emilie '
Plaidé., rèqiiiert, Conclut St veut ; f Que d’avec un Jean qui ne p eut,
'Un.p^’ojnp.t; d i y rce ja dftie :
Les experts ayant, affi.mé
f Que’üépcux clt_ bien conformé,