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entetvluMa lefhire- de fot> ar,nèr, àvloit déclaré
qu'ij polfélioit u.-); le ci et qui poüvoit devenir fort
|itilpe à la. patrie ; nu’ii. Fa voit .changer le fer en
argent y & que lî l'on vouloît lui .las fier la v ie,
il.s'oçcuperoic dans une prifon perpétuelle à faire
. ‘ 'argent pour le . fervice ..de l'état j que des
3uSes v pour favoir s'il difoic •!& vérité , l'a voient
fait travailler que tous îles ’orfèvres de Stcc-
bolm ayant été appelés pour examiner fon argent,
Tavoient jugér de bon aloi y que là-deffus la régence*
trouvant la chofe très-imporranre, avoit
cru .devoir en informer fa majefté & lui demander
fes ordres. Quoique Charles eût alors grand
befoin d'argent pour Fournir aux frais de la guerre,
il n'hélîta point à faire cette réponfe à la regence :
AuJJÎHot ma dépêche repue } purge^ mes états d’un
monfire indigne de vivre.
Tamerlan difoit fouvent ; ce Si vous voulez
« conferver un état en repos , tenez toujours
35 l’épée d eh ju flic e en mouvement ».
Le Gnliftan nous offre ce trait admirable, d’ûn
fultan, perfuadé qu’une grâce accordée à un .criminel
eft une injullice envers le public. Un arabe
étoit venu fe jetter à Fes genoux pour Fe plaindre
des violences que deux inconnus exerçoient dans
fa maifon. Le fultan s’y tranfporta auflïtôt, &
âpres avoir fait éteindre les lumières , . faifir les
criminels & envelopper leurs têtes d'un manteau,
il commande qu'on, les poignarde. L'exécution
faite, le fultan fait rallumer les flambeaux, côn-
lîdère les corps de ces criminels, lève les mains
& rend^ grâce à Dieu, «c Quelle faveur , lui dit
«'fon vilîr, avez-vous donc reçue du ciel? Viiîr,
is répond le fultan, j'ai cru mes fils auteurs de
93 ces violences ; c'eft pourquoi j'ai voulu qu'on
» éteignît les ' flambeaux , qu'on couvrît d'un
s? manteau le vifage de ces malheureux : fai
» craint que la tendrefle paternelle ne me. fît
» manquer à la jufliee que je dois à mes fujets.
» Juges'fi-je dois remercier le ciel , maintenant
» que je me trouve jufte fans être parricide
Junius Brutus, conful romain, jugea fes deux
fils , Tite & T ib è re , à être décapités , con- |
vaincus d'avoir confpiré pour faire rentrer la race
des Tarquins à l'empire de Rome, dont ils
avoient ététfchaffés pour le vice de paillardife.
( Sabellic. $ $ .c . f .)
Almanzor, qui conquit l'Efpagne par fes généraux,
après la défaite du roi Rodrigue, eut grand
foin d'y faire rétablir le bon ordre, autant qu’il j
fut poflible. A quelque temps de-là, il envoya
Ibrahim Moevia, pour vifiter'le pays conquis,
& voir fila jujlice y étoit bien adminiftrée par Les
gouverneurs. Celui-ci en paffant dans un endroit
dépeuplé entre Cadix & Bacca, rencontra une
jeune fille qui étoit feule, : & lui demanda fi elle
ofoit bien marcher ainfi feule dans un défert :
.T U S
tant' qtie vivra -Almanzor, métré i fouvérain',; lui
r e po n di t- e Ile > no u S po livon s si1 e> 8t vè n i r d a il s'; Fe s
états iahs’ aucune ' crainte. Voiià'qTii eft bien ,
reprit-il; mais iï quelqu'un' vous oütrageoft,-Al-
m.;nz-r eft bien h,in d 'ic i, & ne pourroit pas-
venir:à votre fccdùrs. Cet homme étant retourné
a la cour y peôsr rendre * 'compte de- fl vifîté
raconta cetr'e cooverfation a Almanzor. Ce caiïfè’
»ut -percé- au v if cie la réponfe qu’avoit fait fou
favori ; il le renvoya1 en Efpagne porrer une-
lettre au gouverneur. C ’étoit un ordre dé faire-
conduire le porteur au lieu où il avoit eu cet
entretien avec la hile, S* de l’y faire empaler,
& de publier par un-' crieur qu'il avoit mérité un
tel Fupplice , pour avoir parlé aune fille dans
ce déCer-t, & avoir voulu diminuer la confiance
qu'ellé avoir en la jufliee dAlmanzor.
Pierre le Cruel , roi d'Efpagne, étoit fott
bon jufticier , quoique cruel. Il aimoit à courir
les rues la nuit. Une'nuit il fut rencontré par
un fauélier, qui le frotta vjgbureufement ; mais
le roi le tua. La juJhice -fit des perquifitions
pour découvrir l'auteur du'meurtre. Une vieille
femme découvrit le roi qu'elle1 avoit reconnu ;
les magiftrats l’allèrent trouver , il avoua & fit
couper la tête à fon effigie , pour les Fatisfaire
par cette ombre de jufliee. On voit encore à
Seville cette ftatue Fans tête au coin de la rue
où le meurtre fut commis.
L ’aïeule de Jean Defmarets,. afiaffîné par le
feigneur de Talart, s’étant jettée aux pieds de
François I , pour lui demander jufliee de l’aflafiïn
de fon fils : « Relevez-vo.us, lui dit le ro i, il
M n'eft pas néceflaire de fe mettre à genoux
33 pour me demander jufliee ; je la dois à tous
. » mes fujets : à la bonne heure fi c'étoit une
» grâce ». Le crime fut puni, & Talart eut la
tête coupée aux halles de Paris.
On a quelquefois-lieu d'admirer la fagacité
avec laquelle la jufliee eft rendue chez les turcs,
que nous traitons d’ignorans, parce qu'ils n'ont
ni inftiiuts, ni code , ni digefte. Un marchand
chrétien ayant confié à un chamelier, turc un
certain nombre de balles de foie, pour les voi-
turer d'Alep à Conftantinople , fe mit en chemin
avec lui. Mais au milieu. de la route, il tomba
malade , & ne put fuivre la caravanne, qui
arriva long-temps avant lui à caufe de ce contretemps.
Le chamelier ne voyant point venir fon
homme au bout de quelques femaines , s'imagina
qu’il éroit mort, vendit les foies, & changea
de profeflïon. Le marchand chrétien arriva enfin,
Te trouva après avoir bien perdu du temps d le
chercher, & demanda fes. marchandifes. Le
fourbe feignit de ne pas le reconnoître, & nia
d’avoir jamais été chamelier. Le cadi devant qui
cette affaire fut portée, dit au chrétien , que
demandes-tu ?
j u s
demandes tu ? — Je demande» dit-il» vingt j
balles de foie que j'ai remiles à cet h «mme-ci.
— Que. réponds-tu à cela , dit le cadi au cha
me’icrr. — Je ne fais ce qu'il vc.ut dire, avec J
fes balles de foie & fes chameaux , & je ne l'ai
ni vu, ni connu, reprit le chamelier. Al us le
cadi fe retournant vers le ch étien , lui demanda
quelle preuve il pouvoit donner de ce qu'il ;.vo t
avancé. Le marchand n’en put donn t d'autre ,
fînon que fa maladie l'avoir empêché de fuivre
le. chamelier. Le cadi leur dit a tous ucuà qu’ils 1
j u s ïti
étoient des bêtes, & qu'ils fe retîraftent de fit
préfence. Il tourna le dos ; & pendant qu’ils
ibrto ent enfrmble, il fe mit à une fenêtre, &
çna aflfez haut : chamelier , un mot. Le turc
tourna a .fli tôt la tête, fins fonger qu'il venoic
d'abjurer cette profeflïon. Alors le cadt l’obli-*
g. a it de revenir Fur fes pas , lui fit donner la
buftonriade & avouer fa Friponnerie. Il le condamna
à payer au chrétien fa foie, & dé plus,
une amende confidérable pour le faux ferment
qu’il avoit prêté.
•Eacyc/opédianop F f f f