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favans Orlcanoîs, i° . Robert-Jofeph Pothier, con-
l'ciller au prcficlial, profeircur en droit François , un
des plus habiles jurilconfultes & des plus honnêtes
hommes de France , mort en 1772 , univerfcllemenc
regretté, ün peut voit Fou éloge à la tête des traités
tj'.; lii p o j iß io n de la pnjcripiion^ imprimés en
1772. Nous nous contenterons de rapporter Ion
épitaphe gravée par ordre des magiftrats.
H i c ja c e t Robertas Jof&phus P o th ie r , vir ju r i s perl-
t l d , aque jlu d io , fe r ip lis conß lioq ue, animi candorc ,
ß r n p lid ta ii rnorurn , vitat fa n ü ita te , prizclarus. Civ i-
bus ßn gu lis , probis omnibus, ß iu lio fa ju v en tu ti , ac
maxime pauperibus quorum gratid pauper ipfe v i x i t ,
aurnutn fu i defideritim r cliqu it, an. M . D .C C . L X X I l ,
a ta t. verb j'uce. L X X I I I .
P rxfcc lu s & esdiies, tain civitatis quàm fu o nomine
pofiiére.
M. de Guienne, Orléanols, avocat au parlement
,docleiir enruniverlsté de Paris, mort en 1767,
âgé de 5 ^ ans, a beaucoup aidé M. Pothier dans fon
grand ouvrage intitulé : P änderte J u ß in ia n a in novum
ordinem digeßa ^ >748, en 3 vol. in-fol. Il eh auteur
de la belle préface en 100 p. & des ind e x ; de plu-
lieurs mémoires pleins de recherches lavantes, Fur
la iunidiélion de la prévôté de l’hôtel, l'ur les droits
& toncHons des officiers du guet de Paris. C ’étoit
un homme également ellimable par les qualités du
coeur <5c par celles de l’el'prit auxquelles étoit jointe
une p'érc rare.
3^^. M. Beauvais qui avoir raffemblé une Fuite
nombreule de médailles , 5c qui nous a donné en
1767 trois vol. in - !2 . pour expliquer les médailles
Romaines, & un memoire pour dii'cerner les vérira-
bles modailk'S antiques de celles qui Font contrefaites
: il ell mort en 1775. (C )
§ ORME, ( Jard. ) en Latin , u lm u s; en An-
glois, elrn ; en Allemand , ulmenbaum.
Caractère générique.
Le calice eff permanent, d’une Feule feuille découpée
en cinq parties 5c colorée dans l’intérieur ; il
ne porte point de pétales , mais il Foutient cinq étamines
en forme d’alênes, & qui dépaflent le c.ilice
de la moitié de leur longueur : ces étamines Font terminées
par des Fommets courts &: droits à quatre
Filions. Au centre eff Fitué un embryon droit & orbi-
culaire, furmonté de deux ftyles recourbés 5 c couronnés
de ffigm ites velus. Cet embryon devient une
caplule lenticulaire , comprimée 5 c ailée tout-autour,
qui renferme dans Fon milieu une femence de
même forme.
E fp e c ts.
tll 1. : . ■
Si le caraèfere fpécifique Fe prend d’une différence
notable dans la forme des feuliles , celle qu’on
remarque dans les feuilles de différens ormes eft Fi
r ' 1 peu confidérable , que dans cette hypothefe la plupart
des 0A//2t5 ne peuvent guere pafl'er que pour des
variétés ; mais Fi l’on 1 i- i a plutôt égard à l’invariabilité ^ Vf i M de la lenience, il en eft quelques-uns qu’on pourroit
. ' ! regarder comme efpeces diftinèles. La plupart va'
‘mÎ rient extrêmement lorFqu’on les feme. Nous n’effaye-
' 1
f i l
rons pas de f.ûre connoître toutes ces variétés, nous
nous attacheronsaux principales, 5c a u x q u ’on
peut regarder comme des efpeces.
I. Orme \ feuilles oblongues, pointues , dentées & furdentées,inégales à leur bafe.
lidil
Ulmus fo liis oblongis a cuminatis, duplicato-ferratis,
1''* I Il ba[i inoequalibus. Milk Broad leaved withe dm.
.il
Ce pourroit être Vorme n®. t de M. Duhamel,
mais on ne peut pas l’alTurcr, puifque l’épithete de
Fauvage ne dit rien du tout.
ni ' ,1
O R M
1. Orme feuilles obiong-ovales , inégalement
dentées 5c dont les calices des fleurs Font Feuilles.
Ulmus fo l l i s oblongü OViilis inaqualiter ferratis ,
calicibus jo lïa c e is . Mill.
Withe h a ie l br iiish clm .
C ’f ll peut être Vorme à feuilles larges 8c rondes
ou i\ Feuilles de noileticr. 11 ne Fe trouve pas dans
le traité des arbres 5c arbulles de M. Duhamel.
3. Orme à feuilles ovales, pointues, dentées Sc
Furdentées, inégales à leur baie.
Ulmus fo l l i s ovaùs acuminacis dupUcaco -ferratis
b a ß inæqualibus.
Sm a ll Uaved engUsh dm .
4. O n n t h feuilles ovales, unies , à dents aigues.
U lm us fo l l i s ovatis glubris , acutl ferratis,
Smooth leaved withe dm ,
ç. Orme feuilles o v a k s , pointues, rigides , inégalement
dentées , dont l’écorce efl galeuFe. C’eft
Vorme que les Flamands appellent orme geas , rouge,
maillé, il a fur Ion écorce des tubercules rouges.
U lm us f o l l i s ovatis acutis , rigidis in xqu a liier f e r -
ratis , coriice fea bio fo . Hort, Co l.
D u r ch dm .
6. Ow;e à feuilles oblong-ovales , unies , pointues,
dentées 5c furdentées. C ’eff Vorme droit ou
pyramidal. Le n®. 8 de M. Duhamel. On l’appelle
en Flandres ormz maigre.
U lm u s fo liis oblongo-ovatis g labris acuminatis d upli-
catoferratis.
Smooth narrow leaved or upright dm .
On a plufieurs variétés (forme A feuilles panachées
que rapporte M. Duhamel : i®. le petit orme
à feuilles j>anachées de blanc ; 2°. Vontu à feuilles
lifTes panachées de blanc ; 3°. le petit orme à feuilles
panachées de jaune ; 4^. l’or/«e d’Hollande à grandes
feuilles panachées.
Il efl peu d’arbres plus intéreflans que Vorme. H
devient très-gros &C très-haut ; fa tête s’étend au loia
5c procure beaucoup d'ombrage; il croît foü \îie
dans les lieux où il le plaît, 5c fon bois cfl de [<i jjlus
grande utilité.
On le multiplie par fa Femence, par Fes boutures
5c fos marcottes. Veillez le moment de ia maturité
de Fa graine. C’eft ordinairement vers la tin de
mai. Il faut attendre qu’elle Foit bien roiilfe 5 ; que
le vent en ait déjà difperfé quelques-unes. Cueillez
celle qui cft bien pleine. Si vous voukz en avoir
une grande quantité , vous pourrez l’amafter fous
les arbres avec des balais. Vous préparerez une
planche de terre fraîche & legere expofée au levant
ou légèrement ombragée. Il faut la tenir un peu
creufe , la terre bien labourée, houée 5c paftée au
rareau ; vous femerez votre graine fort épais : vous
la couvrirez d’un demi-pouce au plus de terre locale
, mêlée de terreau de couche 5c de fable, enfiiite
vous arroFerez. Cela fait, vous découperez de la
moufte avec des cifeaux Fur toute la Ihperficie de la
planche; par les grandes lechereftes , vous arroFerez
votre (émis qui lèvera dru au bout de trois Femai-
nes ; cette méthode eft infaillible. La troifîeme année
vous pourrez enlever ces ormes pour les mettre en
pépinière.
L ’orme à petites feuilles ne varie guere, 5c le
n°. 6 point du tout. A l’égard des autres ormes, tant
à feuilles larges qu’à feuilles moyennes, leur graine
vous donnera plufieurs variétés. Celles à larges
feuilles vous les mettrez en pépinière enftmble , &
le refte dans un autre canton. Ces ormes-c\ Ferviront
à garnir des lizieres, à faire des haies 5c des céjjces
dans les bois 5c les remifes. lis Font propres aufti à
recevoir les greffes des belles efpeces.
Les boutures 5c les marcottes ont l’avantage de
perpétuer Fans altération l’efpece fo rm e qui plait. Les
boutons Fe font en novembre 5c en février. Laterre
O R M
terre où l’on Fe propoFe de les planter , doit être
couverte de fumier à moitié conFominé. Au prin-
tems on ajoutera par-defths, c’eft-à-dire, entre ces
boutures, de la menue paille de l’épaifTeiir d’un pouce.
Les boutures FournifTent des arbres plus droits que
les marcottes: 5c Vorme étant de lui-même enclin à
errer par Fes branches, il faut préférer la voie des
boutures pour les multiplier. Pour élever cet arbre
.de marcottes, il faut planter de jeunes ormes j\ huit
pieds les uns des autres , & les couper à un pied de
terre ; ils fourniront quantité de branches qu’on
couchera en oclobre, 5c qui feront bien enracinées
l ’automne fuivant.
Il faut, autant qu’on le pourra, placer les pépinières
fo rm e fà u s une terre légère 5c onélueufe de couleur
de noifette, les planter à deux pieds les uns des
autres dans des rangées diftantes de quatre, 5c tenir
la terre en labour. Un orme de quatre à Fix pouces
de tour eft propre à être planté à demeure, il fera
plus de progrès que les plus forts, cependant avec
quelque précaution. Un orme d’un pied de tour peut
très-bien lé tranfplanter, ce qui convient aux per-
fonnes qui ont hâte de jouir d’un couvert.
Lorl'qu’on plante un orme. , il faut lui couper la
tête : 011 aura foin , dès la premiereanncc , de diriger
la nouvelle branche avec un bâton bien droit attaché
contre le tronc. L 'o rm e , quand il eft recoupé ,
n’en pouffe que plus vigoureufement 5c plus droit.
Les different Finguliérement entre eux par
la grandeur de leurs feuilles. Celles de l’ormille
n’ont guere qu’un demi pouce de long; & la Ion-
gueur de celles de Vorme de Hollande eft feuvent
de plus de huit pouces. Les uns ont l’écorce rigide,
galeulé 6c fillonnée ; d’autres l’ont moins rude. Il
s ’en trouve qui jettent leurs branches irrcguliére-
lîtent ; d’autres les étendent avec une forte de fym-
métrie ; quelques-uns les raffemblent en fail'ceau.
L ’orme, Vicc n’eil l’efpece n°. 6 , n’eft jamais terminé
par une fléché droite, fes branches forment
des angles ouverts; enforte qu’un jeune or//ie a la
^gure d’un verre à boire : mais ces branches fe rapprochent
par la flûte fur la ligne verticale , & la
branche du milieu va ainfi fe redreffanc peu-à-peu
pour continuer le tronc. Il faut rai{ler avec le croif-
Fanr en coupant en juin à moitié de leur longueur
les ])ranches trop divergentes, 5c choififlànt pour
les faire monter , non pas les branches les plus droites
, mais celles qui s’avancent un peu vers le côté du
vent régnant, dans le lieu oîi eft Fituce la plaiiia-
tion.
Les ormes pyramidaux Font les plus majeftueux :
ils Font d’un effet trcs-pittordqiie dans les lointains.
Les orvicj à Feuilles larges procurent l’ombre la plus
cpaiffe; ils doivent être employés en quinconces 5c
en allées dans les jardins 6c les parcs. L’ormille eft
admirable pour ce que j’appelle l'architecéure en
feuillé e s. Comme il pouffe Fobrement 5c que Fes
Feuilles Font très - rapprochées, il obéit à la tonte
5c garnit prodigieufement Fous le cifeau ; de Forte
qu’il Fe deffme nettement Fous toutes les figures
qu’on veut lui donner. On en forme des haies à
hauteur d’appui , de hautes pnliftades , des murs à
pilaftre , des boules, des obélifques , des tonnelles,
des pilaftres cintrés ; & fous toutes ces formes il eft
d’un effet très-plttorefque.
L’orwe à feuilles rondes doit être employé dans
les bofqucts cl’cié. Ses léuilles qui font fouvent plus
larges 5c aulîî longues que la main, forment un
teuillage dont l’cpaiflcur brave les feux de la cani-
•cule , 5c prefente le plus bel afpeèt. Ce feuillage
eft d’un beau verd-foncé, 5c dure iong-tenis frais.
Si l’on vouloir jetter quelques ormes dans les bof-
quets printaniers , U Faudroit cholFir ceux qui Fe
revêtent le plutôt. Il y a entre les ormes une diffé-
Tijme IV ,
O R M i8<
ronce prodigieufe dans le toms de leur pouffe. En
Hollande on a loin de ne compolér les allées d’or-
mes que de ceux dont la végétation eft Funulranéc ;
on exige encore qu’ils aient le même port. Pour y
parvenir, on choillt l’cFpece fo rm e Va plus printanière,
la plus touffue 5c la plus régulière dans Fon
port, 6c on la greffe Fur différens ormes: ce Font ces
ormes greffés que l'on emploie, ün a trouve à Chartres
une variété d’orwu’s qui prend Fes feuilles trois
femaines avant les autres.
L ’orme fe greffe en écuffon à la pouffe en juin , on
en oeil dormant en août. L’ccuffon Fait la premiere
année un jet très-droit de cinq ou fix pieds, qui
Forme à ces ormes une tige plus belle que n’en ont
d’ordinaire ceux non greffés. Les ormes panaches lé
.multiplient par les boutures , les marcottes 5c la
greffe. L'orniille panaché de blanc eft le plus- beau
de tous. Sa feuille bordée de blanc pur, eft mar-
brceau milieu d’un verd de mer 5c d’un verd-foncé.
Ces petits ormes mêlés parmi des arbres à verdure
pleine 5c foinbre, font d'un afpeift charmant dans
les bofquets d’été. On pourroit en former des pilaftres
d’efpace en efpace fur un mûr d’ora^i commun :
ces pilaftres qui trancheroient, leroient de l’eft'et le
plus piquant. Rien n’eft Fi difficile que d’écuflbnner
ce petit orme panaché; je le greffe en approche en
apportant auprès un orme commun , planté en motte
dans un panier.
En général Vorme Fe plaît dans une terre fraîche
Sc craint riuimidité ftagnante. La plus grande faute
qu’on puiffe taire en le plantant , c’dt de le trop
enfoncer : il vaut mieux rappc'rtcr de la terre en
tertres plats 5c les y planter; c’ell la feule façon de
les faire réuffir dans les terres imbibées. J’en ai vu
en Flandre q u i, moyennant cette préparation végé-
toient paffablcment dans un terrein marécageux.
Lorlqu’un orme a manque deux fois de liûte dans un
lieu, il faut lui fubftituer un frêne ou un peuplier
blanc. Ali refte, Vomie à feuilles larges aime une
terre fertile 5c profonde. L’on/re pyramidal s’accommode
d’une terre médiocre. Le petit orme eft encore
moins délicat. Ceux qui voudroient avoir des ormes
à feuilles larges dans des terres femblables , n’au-
roient qu’à les greffer Fur ce dernier qui cft le plus
fobre de tous. Tous les ormes plaifént Fingulié-
rement dans les terreins en pente. L ’orme, n ’, i ,
viendra bien Fur les hauteurs.
Il eft très-avantageux de planter des ormes près
les uns des autres & en plufieurs rangs, à quelque
diftance des confins des jardins au Fucl-eft5c au lûd-
oueft , pour brifer rimpéfuofité des l’cnts.
Le bois fo rm e s’emploie pour les pieces de moulin,
5c celles dos preffes & preffoirs, 0 ,i en Fait
auffi des pompes pour la marine 5c des tuyaux pour
la conduite des eaux ; il cft Fur-tout excellent pour
le charronage. Le petit orme qui eft très-noueux Ferc
à faire des moyeux de roue. En Ruine on courbe
des bouleaux pour faire des jantes. Ne feroic-il pas
utile de plier de même de jeunes ormes jiour leur
faire prendre de bonne heure la courbure convenable
?
Les feuilles c\e Vorme (nous tirons ces partîcuJa-
rites de M. Duhamel ) font un peu mucilagineufcs 5c
paffeiit pour vulnéraires. Le mucilage que rend l’écorce
des jeunes branches troiffées dans l’eau , cft
un des meilleurs remedes qu’on puiffe employer
contre la brûlure. Il fe forme Fur les feuilles de
Vorme des gales creufes, qui contiennent quelques
goûtes d'une liqueur épaiffe. Ün nomme cette
iiaueur , baume d ’ormeau ; on 1 emploie avec fuc-
cès pour la guérifon des plaies récentes. {M . U
Baron DE TsCHOUDI . ' )
ORMESSON, (Géogr. H iß .') parolffe 5 c château
dans le Gâtinois François, diocefc de Sens, élcoUon
A a i.
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