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avions humâmes. Il fit fortifier les places les plus importantes
, publia des loix fages , 6c extirpa les abus.
Conftaminent anime néanmoins du defir d’exterminer
les Maures autant qu’il le poiirroit, la treve tut
expirée k peine, que, fuivi de l'on armée, il palTa les
montagnes d’Avila, & fondit fur Talavera. Le roi
de Cordoue envoya contre lui une nombreufe armée
;les Chrétiens 6c les Maures fe rencontrèrent :
le combat s’engagea ; l’aftion fut dccifivc 6c glo-
rieufe pour Rumire qui remporta encore une victoire
fignalée. Les Mahométans perdirent douze
mille hommes ,& en laiflerent lept nulle entre les
mains des Chrétiens qui les amenèrent prifonniers.
Ramire I I alla fe repoi'erà Oviédo ; fon defiéin étoit
de fe rendre à Léon, mais il tomba malade il Oviedo,
& on eut bien de la peine à le tranfportcr à Lcon ;
la maladie empira , Ramire vit lans trouble les derniers
niomens approcher: il abdiqua la couronne çn
faveur d’Ordogno fon fils, 6c mourut peu de jours
apres, le 5 janvier 950. Il avoit régné dix-neuf ans
& quelques mois. Les Chrétiens le regrettèrent amèrement
; ils perdoient en lui un excellent roi 6c leur
plus ferme appui. Les Maures lé réjouirent de fa
mort, tant il leur avoit inlpiré de terreur.
R a m i r e III, roi d'Oviedo & de Léon ( H iß .
d 'E fp u g n e . ) Dans les états où la couronne efi éle-
Oive , il fembleroit que le peuple qui ayant le droit
de placer qui il veut fur le tronc, a par cela meme
aulîi le droit de dépolér les fouverains qui ne répondent
point ù la confiance publique, ou qui abulént
en tyrans du fupréme pouvoir. Ce fut ainfi que pen-
ferent 6c ce fut ainfi qu’en agirent les fujeis de
mire I I I^ fils du roi Sanche-le-Gros, roi juÜe 6c
fage , qui mourut pourtant empoifonné par les
mains d’un traître qu’il aimoit. Ramire n’avoit
que cinq ans lors de la mort de Sanche ; mais malgré
la foiblelTe de fon âge , les grands alTemblés
pour procéder à une éleéUon , le proclamèrent en
964, dans l’ efpcrance que, ne d’un pere bon 6c
jufte, il en auroit un jour les refpeéfables qualités.
11 fut reconnu pour roi fous la tutelle de la reine fa
mere , de dona Elvire fa tante , 6c fous un confeil de
régence. Ce confeil de régence commença par re-
nouveller avec Alhacan, roi de Cordoue, le traité
de paix qui avoit été fait dans les derniers jours du
regne précédent, entre les deux couronnes. Il ne fe
palTa rien de bien important pendant les premières
années de ce regne, 6c le royaume ne fut agite que
par la turbulence de l’ancien évêque de Compo-
llelle qui, dépote 6c enfermé , s’évada de fa prilon ,
& alla, les armes à la main, l^e remettre en pofléf-
fion de fon évêché. Sifenand fe fit craindre, & on
le îailTa tranquille fur la chaire épifcopale. Les pirates
Normands qui avoientfait précédemment plu-
fieurs invafions fur les côtes de Galice , en firent une
nouvelle & marchèrent vers Compoftelle. L’évêque
Sifenand, qui favoit mieux combattre que prêcher ,
ralTembla des troupes, marcha contre les Normands,
leur livra bataille, fut vaincu & tué. Enhardis par
cet avantage , les Normands, peuple inhumain dans
la viftoire , parcoururent le pays, le fer 6c la flamme
à la main ,& portèrent le ravage 6c la défolation
jufqu’aux montagnes de Caftille : chargés de butin,
ils revinrent vers les côtes pour fe remettre en mer ;
mais le comte Gonçalez Sanchez fuivi d’une formidable
armée, les rencontra, fondit fur eux, les battit,
les maffacra prefque tous, fit prifonniers ceux à qui
les vainqueurs fatigués de carnage avoient laiffé la
vie , 6c alla mettre le feu à leur flotte. A ces troubles
près , le royaume jouit d’un calme profond , 6c R a mire
I I I parvenu à la dix-fepiieme année de fon âge,
époufa, du confentement du confei! de régence,
dona Urraque, jeune demoifclle de l’une des plus
illuflres maifons du royaume. Eperdument amou-
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reux de fa jeune époufe , dont l’ambition ctoit outrée
6c le caraêtere mauvais, il ne le conduifit que
d’après fes confeiis, 6c les conleÜs pernicieux d’Ùr-
raque l’engagèrent à traiter avec mépris la reine fa
mere & Elvire fa tante. Ramire toujours dévoué aux
jiiggeflions de dona Urraque , en agit avec tant de
hauteur à l’égard de la noblelle, qu’il la mécontenta;
il aftéda lùr-tout d’oflénfer les nobles de Galice par
les plus révolcans procédés. Ces nobles, peu accoutumés
à ce ton defpotique , s ’aireniblerent, jetterent
les yeux fur le prince don Bermude , fils d’Ordogno
I I I , qui leur parut plus digne du trône que
celui qui l’occupoit ; ils le proclamèrent roi, 6c cette
éleifionfut li favorable aux Galiciens, parmi lel-
quels le jeune Bermude avoit été élevé, qu’ils
prirent les armes pour Ibutenir Ibn cleêhon. R a mire
I I I croyant n’avoir à combattre qu’un petit
nombre de rébelles faciles â Ibumettreou à difper-
l'er, ralTembla fes troupes, 6c marcha contre les Galiciens
: ceux-ci le défendirent avec beaucoup de
valeur. Les deux partis en vinrent à une aêtion, elle
fut vive 6c fanglante ; le combat dura depuis le lever
du foleil jufqu’à Ion coucher ; la viétoire demeura
indécife : mais l’armée royale avoit été fi maltraitée,
que Ramire fe rendit à Léon pour lever de nouvelles
troupes ; mais à peine il étoit arrivé dans cette capitale
, qu’il y tomba malade, 6c mourut, à la fatis-
faction publique, vers la fin de l’année 982, dans
la quinzième année de fon régné, 6c âgé de vingt
ans. La nation l’avoit élu pour qu’il régnât en fou-
verain vertueux 6c modéré ; il voulut gouverner en
defpote , & fes prétentions injufles infpirerent aies
fujets la réfolution de faire un nouveau choix. 11
mourut cependant fur le trône ; mais s’il eût vécu encore
quelques jours , il ell vraifemblable qu’il léroit
mort ou en prilon ou dans un monaflere; car la
nation entière étoit foulevée contre lu i, 6c faifoit
des voeux pour Bermude. ( L . C . )
RAMOTH, (^Géogr. J'acr.') ville célébré
du pays de Galaad qui apparienoit à la tribu de
Gad, fui alTignée pour demeure aux lévites, 6c devint
ville de refuge. D e u t. I F , Cette ville fut
fur-tout fameufe durant les régnés des derniers rois
d’Ifraël, 6c fut l’occafion de plufieurs guerres entre
ces princes 6c les rois de Damas. Joram, roi de Juda,
fut dangereufement blefle au fiege de cette place, 6c
Achab fut tué aux pieds des murs dans un combat
qu’il livra aux Syriens. Ce fut auflî à Rarnoth que le
prophète envoyé par Elifée , facra Jéhu pour roi. Il
y avoit aulfi du même nom une ville dans la tribu
d’IlTachar, donnée aux lévites, 6c un fils de Bani. (-f-)
§ RAMPANT, adj. (^terme de Blaforï.') fe dit tlii
chien ë c du lévrier.
Le lion rampant, fa pofition ne s’exprime point,
pareequ’il eftfouvent encette aititude;s’ilfetrouvc
pafTant, on le dit Uon Lîopardè.
Le léopard qui cfl ordinairement paflant, quand
il efl: rampant, efl; ^iiUonné.
Le loup rampant efl dit ravijfant.
Le cheval à moitié levé furfes jambesdedcrrlere,
eft dit cabré ; tout droit, il efl dit effaré.
Le taureau rampant ell nommé fu r ie u x .
La licorne, le bélier, le bouc, la chevre, le char,
mois rarnpans , font dits fa illa n s .
L’ours rampant efl dit levé.
La chat rampant , effarouché.
Chapelain de Bedos, de la Vialle , de Trouilhas
enGévaudan; £ argent au lévrier rampant de fa b le ,
au c h e f d'azur.
Auderic de Laftours, diocefe de Narbonne; d argent
à L'arbre de f in o p le , à f e n e f f e un chien de fable
rampant, les pattes de devant appuyées fur le f û t de
l'arbre, au c h e f d'a^iir, chargé de trois étoiles d o r .
(G . D . L . T . )
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S RAMURE, f. f. ( B la fo n . ) meuble de
l’écu quireprefente le bois du cerf^, çhaque côté a
fix dagues y com])ris celle de 1 extrémité.
Demi-ramiirt efl un côté feul du bois de l’animal.
Maffacre ell une ramure jointe au crâne du cerf.
De Fouraire de Villers-la-Chevre en Lorraine;
d 'a { iir à une ramure £ o r , au centre de Vécu , entre la
ramure une eioile de meme. ^
Dé Banne d’Avejan, de Montgros, diocefed’Uzès
en Languedoc; £ a'^ir k La demi-ramure d or , pofée en
bande. ( G . D . L . T. ^
RANDERADT, Ç G é o g r .) petite ville d’Alle-
mavne, (fans le cercle de \Veftphalie & dans le duché
defiilicrs, fur la riviere de Worms qui s’y partage
en deux bras. C’eft le fiege d'im bailliage (£>. G . )
§ RANGÉS, ÉES, adj. {terme dt B ta jon. ) fe dit
des animaux (Si autres pieces ou meubles de longueur,
pofés fur une ligne horizontale.
DeHugondu Prat, de Mafgonthiere en Limoufin;
d 'a iu r i d eu x lions ranges d 'o r , lampaffés & armés de
gueules. . ^ ^
De Coublant de la Touche en Anjou; d a^ur a
d eu x a igles rangées d'argent.
De Fortiflbn de Roquefort en Guienne; à
deux tours rangées d'argent.
De Hingant de KerifTac en Bretagne ; de fa b le à
trois épée ■ d'argent garnies d 'o r , rangées. {G . D . L .T . ')
RANGIER, 1. m. (terme d e B la / o n .) fa lx foe n i fe c a ;
meuble de l’écu qui reprefente le fer d’une faux.
De Sorny des Grelets, près Epernay en Champagne
; de gueules a trois rangiers d'argent en trois p a ls
le s pointes en-haut. ( G . D . L . T. )
BANK.WEIL, (G é o g r .) bourg privilégié d’Allemagne
, dans les parties de l’Autriche antérieure qui
confine à la SuifTe , vers le canton d’Appenzel.- Il
efl qualifié de bourg du faint empire, 6c fert de
iiege à un tribunal de juflice , dont le refTort s'étend
ù la ronde avec beaucoup d’autorite; non-feulement
les fujets des comtés de Feldkirch, de Bre-
gentz, & autres pays médiats en relevent ; mais
encore ceux des comtés de Hohen Embs , <te Va-
dutz, 6c autres pays immédiats; il prononce au nom
de l’empereur, 6c on en appelle au conleil uulique,
ou à la chambre impériale. (D . G . )
RANTZAU , ( Géogr. ) comté d’Allemagne , dans
le cercle de baffe Saxe, 6c dans le Holllein, ayant
environ 2 ^ milles de longueur, & i { de largeur,
& renfermant 1 bourgs 6c 26 villages. L ’on y pro-
feflè la religion luthérienne , & l’on y obéit au roi
de Danemarck, dès l’an 1716. Avant cette date,
& dès l'an 1649 , l’on y étoit fous la puiflânee de
la maifon de Ranciau , élevée par l’empereur Ferdinand
m , à la dignité de membres immédiats du
faint empire , 6c diflinguée par le mérite de plus d’un
perfonnage de fon nom. En 1721 , un fratricide
fouilla cette maifon, 6c les fuites de ce crime en
firent palTer le comté à la couronne de Danemarck,
qui en paie 24 rixdallers , 76 7 creutzers a AV etz-
lar, 6c qui le fait gouverner par un adminiflrateur
féparé de celui de Holllein. Le pays produit des
grains, des bois 6c de la tourbe, dont il trafique
fur l’Elbe. ( D . G . )
RANZ-DES-VACHES , (M u f i q .) air célébré
parmi les Suiflès, 6c que leurs jeunes bouviers jouent
fur la cornemufe en gardant le bétail dans les montagnes.
F o y e i noté, /g. G , p la n e . F U . de Mufiq .
D i c l . raif. des S c ien c e s, 6 i c . Voyez auflî l’explication
de cette figure. ( 5 )
RAOUL X X X I , roi de France, ( H iß . d e F rance.)
fils 6c fucceffeur de Richard , duc de Bourgogne,
n’eut d’autres droits à la couronne de France que
ceux de la vifloire : Charles le Ample, prifonnier
de fes fujets rébelles, rendit Hugues le Grand arbitre
du royaume : ce guerrier politique, qui pou-
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voit mettre la couronne fur fa tete, la déféra à
R a o u l , ç\\fï fut facré à SoifTons ( an 921 ). Le nouveau
monarque pour afliircr fon autorité iifurpée ,
marcha contre le de Normandie fon ennemi le
plus redoutable ; la ville d’Eu fut emportée d’af-
ia u t ,& tous les habitans furent malTacrés. Les
Normands étoient répandus dans les dilTcrentes provinces
du royaume : le monarque eût bien voulu
les en chafTer; mais, comme il faifoit les préparatifs
qui pouvoient alTurer fes fuccès, de nouveaux
ennemis vinrent l’ attaquer. Le roi de Germanie lui
enleva la Lorraine, 6c rAquitainc fecoiia le joug
de Ion obéiflance; il eût bien voulu ranger ù fon
devoir cette derniere province , mais il fut obligé
de fe rendre auparavant en Champagne , que nie-
naçoient les Hongrois , peuple féroce alors, 6c qui
ne l'embloit vouloir tout conquérir que pour .avoir
droit de tour détruire.
La monarchie n’étoit plus qu’un corps mutilé 6c
languifTant ; R a o u l avoit affez de talons pour lui
rendre quelques rayons de fa première fplendeur;
mais Ch tries le Simple vivoir encore, & fon titra
de roi ultirpé fur ce prince le rendoit odieux,
même à ceux qui avoient favorlfé (on élévation ;
la reconnoifl'ance qu’ils exigeoient étoit un hydre
qui devoroit les richefTes du trône. L’impuifTance
d’aflôtivir leur ciqjicliTé fit beaucoup de inécon-
tens , qui fous le ipécieux jirétexte de tirer Charles
le Simple de fa captivité , entretenoient les dif-
cordes de l'orar. Ce prince infor'uné mourut à
Féronne. R .io n l devenu poflelfeur [ilus tranquille du
royaume, ne s’occupa que du Ion d’en f.tire renaître
les prolpériiés ; lesNormards fiers S: indociles
furent réduits dans l’impuiflance de nuire. ' har-
les Conflaniin fit homm-.ge du Viennois. L? ■ iiicde
Galcogne , qui ne vouloir [loim reconnour.' g“ m
périeur,fut obligé de piler la lierié 6c d’. • • . ..*•
des témoignages d'une eniiere lounui'hon : ces fu-
perbes vafTaux étoient les tyran.b des lujets, ils cm-
ployoient à leurs propres querelles les iorces de
i’etat. La ûibordination eût été jiai fiiitement rétablie
fans une maladie , dont mourut R a o u l i’an ; il
lailVa la réputation d’un prince biintaifant & courageux
: iâ gloire eût été fans tacite , fi fa puifl'ance
dont il n’ufa que pour le bonheur public eût été
fondée fur un titre légitime. (M — y .)
RAPHAEL, médecine du Se-gn eur, ( H f i . fa c r .)
un des fept premiers anges qui lont continuellement
devant le trône de Dieu , toujours prêts à exécuter
fes ordres. Son nom ne fe trouve que dans
de T o b ie , où il eil dit que le jeune Tobie , que fon
pere vouloir envoyer à Rages , étant foni pour
chercher un guide , trouva un jeune homme d’une
mine avantageufe , qui étoit ceint comme un vo y ageur
prêt â partir, 6c que l’ayant falué , cet homme
s’offrit à faire le voyage avec lui. Tobie étant allé
informer fon pere de cette rencontre , fit entrer
l’ange qui dit au vieux Tobie qu’il étoit un des en-
fans d’Ifraël, nommé jlq a r ia s , fils du grand Ana-
nias, qu’il étoit allé plufieurs fois en Médie , 6 c
qu’il connoHToli Gabelus. L’ange qui avoit pris le
nom 6c la figure de ce ju if, pouvoit fans menfonge
agir 6c parler comme lu i , de même que l’ange qui
conduifoit les Ifraéiites dans le dél'ert, & qui leur
parloir de deffus la montagne de Sinaï, prenoit le
nom de Dieu qu’il repréfentoir, ou comme dans nos
tragédies on donne le nom d’un roi â l’aéleur qui le
repréfente ainfi. Ainfi celui qui repréfente Cyriis dit
fans menfonge qu’il efl Cyrus. Quand l’ange ajoute
qu’il fait le chemin qui conduit au pays des Modes,
qu’il a voyagé dans ces provinces, 6c qu’il a logé
chez Gabelus à Rages, il ne dit encore rien que de
vrai, parce que celui qu’il repréfente avoit en effet
voyagé dans la Médie 6c logé chez Gabelus. On