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corne, De-lîi toute raHeiublce (e rend i la cour du
château, Ibus un gros arbre , où le leigneur danfe le
premier avec la rohere. Ce bai champêtre finir au
coucher du foleil. Le lendemain la rofiere donne la
collation à toutes les filles du village.
C’efi une choie admirable combien cet ctablilTe-
ment excite à Saicney l'cmulation des moeurs & de
lal'ageffc. Tous ieshabiians de ce village, coin pole de
cent quarante-huit leux,(ont doux, honnêtes, lobres,
laborieux. Ils font environ cinq cens : ils n’ont j)oim
de charrue ; chacun beche la portion de terre , &
tout le monde y vit l'atisfait de fon l'ort. On aflure
qu’il n’y a pas un foui exemple , non-feulement d’un
criine commis à S u üm y par un naturel du lieu , mais
même d’un vice groifier , encore moins d’une foi-
blelTe de la part du fexe. Quel bien produit un Icul
ctablilfement lage ! Et que ne feroic-on pas des hommes
, en attachant de l’honneur 6c de la gloire au
mérite & à la vertu 1
Nous devons ajoiuer que M. Pelletier de Morfon-
talne, intendant de Soifibns , s’cîant prêté avec plai-
f ir , en l’ablence du (eigneur, à être le parrain de
Marie Cauc, qui a été la rofiere en 1766, a eu la
génerofité de la doter de 40 éciis de rente pour fe
marier, y a ajouté une fomme pour les frais des
noces 6z pour l'acqullition d’une maifon. Après la
mort de Marie Cauc , qui toute fa vie touchera les
40 ecus par an , cette rente fera rcvcrfibie aux filles
rofieres oui en jouiront chacune pendant leur année.
f^oye^ U n^. tç) de l'A n n é e littéruin , iy 6'6'.
Nous avons remarque pareils traits dans u•' cta-
bllilement femblable d’une médaille d’argent fondée
à Neuilly en Bourgogne , • 1768, par M. Fyot
de la Marche, comte de Neuilly. J-^oye^ ci-devant
N e u i l l y dans le Dijonois.
Cet ufage li refpeâable a fourni à M. de Sauvigny
le liijet d’un roman fort agréable , à M. Favart le
plan de la comédie de la rofiere qui a été jouée à
Fontainebleau en 1768 , & c'h M. le marquis de
J * *N la nouvelle Rofiere ^ en quatre aères, en
vers , mêlée d’ariettes , reprefentée à Paris en février
1774 , dont la mufique eft de M. Grétry. (C\)
S A L I N JE ^ (^Géogr, anc.') ville que Ptolomée
donne aux Guetri. Spon rapporte cette infeription :
V c c c . c iv iia ù s S a lin . Seillans , dans la partie fepten-
trionale du diocefe de Fréjus , peu loin de Favence ,
paroît répondre à Salines. Bouche fixe ce lieu à Ca-
flellane , felon une colonne milliaire qu’il cite, mais
qui le rajiporteroit plutôt à S^nez qu’à Cafieliane.
M. d’Anviile penche auffi à rapporter à Seillans le
Civiias SoiUnenfium de la notice des provinces de la
Gaule, & rejette l’opinion de ceux qui franchifient
les Alpes & fortent des limités de la Gaule, pour
placer vS’.'ZÔ'/tæ à Saluces. (G .)
§ S A L 1NS, (Gé<j^r.) en latin Salina-, fécondé
ville delà Comté , efi dans une fituaiion agréable &
riante. Ses bâiimcns font modeltes mais commodes t
en y voit de belles places Ornées de fontaines &
des rues larges & bien entretenues. Le commerce y
fleurit j les (ources d’eau falée dont fon terroir
abonde y ont fait élever des habitations & des machines
, dont la firuèliire fait l’admiration des étrangers
; le climat efi doux & tempéré.
Le fort Bracon efi fameux par la naUTance de S.
Claude , ifiti des comtes de S a lin s , au v i fiecle.
fut pris par le duc de Luxembourg en 1668 ,
& repris par M. de la Fcuillade en 1674. Le parlement
de la Provence, les états généraux fous Lonis
X [ , en 1484 , fous Louis X I I , en 1506, les fynodes
diocefainsen 15 2.7 furent convoqués à Cette
ville fut mainrenue dans la pofiefilonclc la préféance
aux états généraux fur Dole , par arrêt provifionnel
tenuà Dole meme en 1658. Le college efi régi par
MM. de rOratoire, dont les Salinois demanderein la
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confervatlon en fe rendant à Louis X IV , à caiife de
leur mérite ik de leur défintérefi'emenr. La ville en
effet, ne leur donne depuis leur établifiemcnt que
1000 livres pour fept ou huitprofefieurs. La maifon
tombant de vétufté, les Jéfuites établis à S a lin s cru-
rent le moment favorable pour leur enlever l’éducation
de la jeimefie : ils firent bâtir une belle maifon
quidevoit fervir de college; elle n’cioit pas finie ’
qu’ils ont été expulfés de S a lin s en 1764, & qvie
ville le parlement y ont placé les üratoriais.
Le puits à muire , ou d’eau gralle & pK-ine
de (el, efi une chofe curieufe à voir; les détours
longs & étroits, les ténèbres épaillés de ce fou-
terrein, les vapeurs condenfées que les flambeaux
allumas ont peine à percer, le bruit éloigné des
chûtes d’eau , celui des roues & des pompas
femblable au gémifiément & au cri plaintif des
perlonnes qui foutfrent, Ibntuneimage alfez vive
decesdefeentes fabulcules aux enfers, qu’on trouve
dans les poètes. L’eau falee efi rendue par des pompes
foulantes dans les chaudières oii l’on fait le fel;
l’eau douce efi rejetcée dans un canal fouterrein qui
la rend à la rivière nommée F u r ieu fe , dont la fource
efi dans la ville même.
M. l’abbe d Ühvet, de l’académie françolfe , naquit
à S a lin s en 1682 , & efi mort à Paris en 1768;
il a donné un petit poème latin en 1738 intitulé:
Origo Salinarurn Burg u n d ix.
Pierre Mathieu, ne à S a lin s en 1 563, fut principal
du college de Verceii, en Piémont, avocat à Lyon,
ligueur tort attaché aux Guifès. Henri IV lui donna
la place d’hifioriographe de France après la mort de
du Flaillant : il fuivic Louis XIII au fiege de Montau-
ban, oiiil tomba malade, & mourut à Touloufe en
1621. Il cultiva aulîi la poèfie , &r il a donné Clium-
n e ß n ^ E ß h e r en cinq acles en 1 585 ; & la Guifiade
ou mafiàcrc du duc de Guife en 15S9 , dont il dédia
la Iroifieme édition au prince Charles de Lorraine,
protecficur, lieutenant général du royaume pour le
roi Charles X. Ces pièces l'ont d’une verfificaiion
barbare, ridicule, & d’une longueur afl'ommante.
H iß . du Théâtre fra n çois , t. I .
M, l’abbé Guillaume a publié en 2 volumes//z-4°.
Ihifioire des fires de ouvrage curieux 6c
plein de recherches. ( C'. )
§ SALISBURY ou SARISBERY, NE^ySARU^^,
( Géogr. ) ville d’Angleterre , capitale de la province
de V/ilt, fiege d’un évêque fuftVagant de Cantorbe-
r y , & comté particulier, dont le titre fe porte par
un lord de la famille de Cetil. Les rivières d’Avon,
de Nadder & de AV illis, fe rencontrent fous les murs
de cette v ille , & donnent à fes rues des canaux très-
commodes. Elle efi généralement bien bâtie, fort
commerçante & fort peuplée. L’on y compte au-
delà do dix mille habitans : l’on y trouve de floril-
fanres fabriques & manufaèlures de flanelles & de
draps, dont les métiers occupent tous les pauvres
de la ville, & dont le débit principal fe fait en Turquie.
Il y a une très-belle place de marchés publics,
abondamment fournie, deux fois la femaine,de
toutes fortes de denrées & de provifions de bouche.
Il y a un hôtel-de-viile de très-bonne architefiure
i! y a trois grandes écoles gratuites, quatre égUfes
paroifiiales, & une cathédrale magnifique, environnée
de cures prebendaires , & fiirmomée de l’une
des j)iu5. hautes tours du royaume : l’on dit de cette
cathédrale, élevée dans Icxiiic fiecle, & beaucoup
plus frappante par fon extérieur que par fon intérieur,
qu'elle a autant de portes qu’il y a de mois
dans l’année, autant de fenêtres qu’il y a de jours, ÖC
autant de piliers qu’l) y a d’heures : fa tour a 410 pieds
de hauteur, mais les murs en font fi minces que l’on
n’a ofé y fufpendre qu’une feule cloche, laquelle encore
efi fort petite, ^ ne fe fonne que rarement ;
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celles qui fervent à l’ordinaire étant placées clans une
tour faite expies, bâtie à côté de la cathédrale. Au
refie cette ville, qui efi gouvernée par un maire ÔC
par clos aldermans , n'exifie que depuis le régné de
Henri III. & n’envoie aucuns députes au parlement.
Le jiriviiege de cet envoi, aufîi bien que l’honneur
de l’ancienneté, appartiennent au vieux Sarum , le
Sorbiodiinum des anciens, qui efi un bourn fitné
far une hauteur voillne , & qui déjà du tems de
Jules-Célar pafioit pour une dos fortes places du
pays.Sous l’heptarcbie plufieurs princes Saxons habitèrent
ce bourg , èc fous le roi Edgar en 960 , il
s’y tint une aficmbléc nationale qui s'occupa de plufieurs
réglement relatifs à la couronne. L’an 1078
l’on y transféra le fiege épifcopal de Sherburn, &
l’an I 1 16 Henri [y convoqua les feigneurs cccléiiaf-
liqucs & laïques de l’on royaume, à-peu-près, dit-
on , de la môme maniéré qu'ils ont été dès-iors cités
aux pariemens. Sous le roi Etienne, il y eut des
broiiiilenes avec l’cvcqiic, & la cour mit garnifon
clans la place : alors pour la premiere fo is , les ha-
bitans parurent fonger à fortir du lieu , Sc à fe fixer
dans un endroit moins fort & mieux abreuvé que ne
l’étoiilc vieux Sarum; ils ne portèrent pas loin leurs
vues ; le pied de leur colline leur ofirit ce qu’ils cie-
firoient ; trois rivieres y joignoient leurs eaux ; <U
nulle fortification n’y poiivoit tenter l’ennemi ou
gêner l'habitant. L’on commença donc fous Richard I,
a quitter le vieux Sarum , & à bâtir le nouveau ; mais
les troubles de l’état firent languir l ’entreprife , juf-
ques après l’afFermifTement de Henri III fur le trône :
& tout anéanti, pour ainfi dire, qu’ait été dans la
fuite l’ancien Sarum , il a toujours confervé le privi-
legede^clépnterau parlement : fes citoyens munis du
droit d'élire font à peine au nombre de dix, & ils
cillent ; tandis que les milliers qui font fleurir Sallf-
n'èlifent pas. Long. i5 lac. S t , ( D .G .)
§ SALIVAIRE , adj. ( Anat. ) ce qui efi relatif à
la falive. La falive a plufieurs fources. La principale
pour le volume efi fans doute la parotide. C'eli une
glande conglomérée , formée de grains glanduleux,
liés par un tiflu cellulaire , Si couverte cl’unc enveloppe
cellulaire , mais très-forte, Si dont les fibres
ont un luifant prefque tendineux.
Cette glande remplit im grand efpacc irrégulier
entre l’angle de la mâchoire inférieure , l’apophyi'e
mafioïdienne Si l’oreille : elle fort de cette cavité
pour fe prolonger à la fiirface antérieure du mafieîer,
& de la branche de la mâchoire. Son terme fupérieur
efi l’apophyfe zygomatique, l’inférieur efi le mufcle
digafiricjue.
Elle a comme deux apophyfes antérieures, dont
la Iiipérieure fuit l’apoijtiyle zygomatique , & fait
quelquefois une glande ciifiimfie. L’apophyfe inférieure
efi plus courre; elle efi placée un peu plus
bas que la branche de la mâchoire ; elle paffe devant
la veine jugulaire , le mufcle digafirique Si mafioï-
dien, & finit par être contiguë à la glande maxillaire.
Une veine fcpare les deux glandes.
Le corps de la glande n’a point d’autre figure que
celle des jjartics, qui font comme un logement pour
elles. Elle efi plus étroite fupérieurement, elle efi
faite en croHfaiit Si embrafie le conduit de l’oreille ,
auquel elle s’attache ; une autre face applatie remplit
une cavité au-deffusde l’apophyfe llyloïdicnne ;
elle cil creufèe par un lillon, qui loge l’artere temporale,
^ elle remplit également tout l’efpace fous le
conduit de l’oreille entre roreille, le condyle de la
mâchoire autour de l’apophyle ,que je viens de nommer
, Si celui qui efi entre l’articulation de la mâchoire
Si le conduit. L’apophyfe fiyloidela termine
pofiérieurement ; le bord inférieur fe partage en plufieurs
cônes glanduleux.
line tant pas lui attribuer plufieurs glandes lyra-
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phatiques, placées autour d’elle Elle a de nombreux
vauleaiix ; les arteres naifient de l’artere temporale,
^ ela tranfverfaledu vilage. Plufieurs nerfs de la portion
dure de la feptieme paire Si de la cinquième le
tiavedent, fans peut-être s’y arrêter. Ces nerfs rendent
fes gonfiemens Si les abcès douloureux.
Cette glande a un conduit excrétoire, qui porte le
nom de Stenon. lien fit la découverte n’étant qu’étii-
diant enmcdecme, logeant chezBlafms, Si s’y exer-
çant adiücquer des animaux. Ce canal efi afiez grand
i l eft blanc , Si plufieurs petits vaiffenux rampent fur
la airface. Il naît par de nombreufes racines de tous
les grains de la glande ; elles fe réuniuént peu-à-peu
dans un canal, qui remonte le long de la glande j)ar
fa lurfacc poficricurc , qui fe contourne à ia partie
fupéi ieiire , en fort avec l’apophyfe fupéricure enveloppé
de quelques nerfs, traverfe le malfeter, reçoit
le conduit de la glande dont nous avons déjà
parlé , qui s’unit au conduit de Stenon fous un angle
fort aigu. Après s’être uni avec ce conduit il abandonne
le maircter, plonge dans la pariie pharyngienne
du buccinateiir en defeendant un peu en arrière
paffe entre les fibres de ce mufcle, Si perce la mem’
brane de la bouche par un orifice tronque fans ma-
inc-lon ; ect orifice efi un peu plus étroit que le canal.
Si placé dcllus la dent molaire moyenne fupé-
rieure.
La glande maxillaire a e t c connue de tout tems
avec fon canal, du moins quant à la portion fuper-
ficielle , qu’on nomme proprement maxillaire. Elle
efipliis petite que la parotide, Si cette partie fuper-
ficielle ellpîacée dans un angle entre la mâchoire fu-
périeurc & le digafirique , S: dans celui du premier
& du fécond ventre de ce mufcle, couverte en partie
du myloidicn Si le débordant en partie. Cette
glande efi arrondie , divifée en lobes, réunis par de
la cellulolité Si des grains ; un tiiTu cellulaire plus
robufie la recouvre extérieurement.
La partie profonde a été regardée comme une
glande particulière ; on l’a appelleefu b lin g u aU ; mais
elle commence confiamment par une apophyfe de
la maxillaire , qui efi cachée par le tnylohyoïdien
Si placée le long du bord extérieur du"'geniohyo'i-
dien.
Lif-partie fublinguale même efi couverte par le my-
loliyoïdien , St en partie parle ceratoglofl'e, plus cx-
térieuremeiir quelegeniogloffe, plus intérieurement
que le fiylogloffe, fous la membrane qui ferme la
cavité de la bouche. Elle efi longue Si devient plus
étroite en tendant à fa fin. Ses grains font plus fins ;
elle le termine près de l’orifice du canal de la maxillaire.
Les nerfs qui la traverfent viennent du nerf
lingual de la cinquième paire.
Le canal excréto'ire principal de toute la glande
maxillaire , Si le canal unique de fa partie cutanée,
a etc connu de Galien , des A,rabes, de Berenger, Si
de plufieurs autres modernes, 11 fut cependant oublié
dans la fuite , Si Wharton en ayant donné la deferip-
tion d'après le veau , on lui en aitribue la découverte.
Il fort de la glande maxillaire en réunifTant les
petits conduits que produifent les lobules Si les
grains; ils accompagne l’apophyfè. Si efi un peu
plus petit que le canal de la parotide. II traverfe le
ceratoglofl'e entre ce mufcle Si la glande fublinguale ;
il atteint cette glande , & l'accompagne f'upéiieurc-
ment; il efi plus extérieur que le génioglofTe ; le my-
lohyoidien & le digafirique le recouvrent ; il avance
vers la pointe de la langue , mai-: il trouve un peu en
deçà de cette pointe un mamelon membraneux, fait
en corne d’efeargot, qui peut s’alonger Si rentrer
dans la membrane de la bouche, dont il efi formé, Si
s’oLiyre à l’extrémité antérieure de çe mamelon à
côté du frein de la langue.
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