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rayon lunaire on une lieue de France ; en effet, foil
B M { f ig .-S 6' , planche d'J JÎron. S u p p l. ) , le rayon
lolaire qui éclaire la lune en quadrature ; 5 , le
côté éclairé ; 2? le côté obfcur ; H M . , une montagne
de la lune : quand le rayon BM . eÜ 77 du
rayon ou o , 07691, la fecante C M eft i , 001953 ,
comme on le peut voir dans les tables ordinaires de
linus , oil font les tangentes &: les fccantes, dont la
hauteur perpendiculaire H A Î eft égale à ou
~ du rayon ; or le rayon de la lune eft de celui
de la terre , multipliant donc le rayon de la terre
3281000 toiles par 77 & y n > on a 2643 toifes,
c’ert-à-dire, plus d’une lieue commune de France ,
ou «Vpeu-près trois milles d’Italie, comme le trouve
Hévélius.
Galilée fuppofoit cette hauteur des montagnes
de la lune encore plus grande , car il difoit avoir
obfervé U diftance B M des points lumineux de 77 du
rayon de la lune ; mais on doit préférer a cet égard
les übfervations d’Hévélius. Dans fes phafes 30,
31 & 31 qui fe trouvent aux environs de la quadrature
, il a remarqué les plus grandes diftances
qu’il y ait jamais entre la ligne de lumière & ces
Ibmmets les plus élevés ; tels font ceux qu’Héyélius
appelle Mons D id ym u s , ou A lb atcgn ius , lituc vers
l’extrémité de A îa n N u b ium , fort près du centre de
la lune; M ons Appenninus ou Tracorthenes; Mons
Taurus , ou Walthirus , liiue à cote de Tycho , du
côté de l’occident ; ce font-ià les plus hautes montagnes
de la lune.
Il paroît que parmi les montagnes de la lune il y
a autant d’hétérogénéité que dans les nôtres ; il y
en a qui font d’une matière plus dente que les autres
, & qui réiîéchiffent plus fortement la lumière ;
cela ne doit pas venir de leurs différentes hauteurs ,
car au tems de la pleine lune elles font toutes également
éclairées de face , & cependant elles n’ont pas
toutes la même teinte. Hévélius foupçonne même
Ariftarque , qu’il appelle M o n sp o rp h y rh e s, d’etre
une elpece de volcan embrafé {S e len o g .p a g e 2 ,^ 4 )
en effet J fa couleur paroit toujours plus rouge que
celle des autres parties de la lune, & cela dans
toutes les pofitions de cet aftre ; mais cette couleur
ne vient-elle point de la denfué de cette montagne
ou de fa couleur naturelle, plutôt que de la matière
du f<--u ? eft-il probable qu’il y ait un volcan qui foit
perpétuellement embrafé , fans changer enfin de
forme ou de couleur?
S’il y avoir une athmofphere fenfible dans la lune,
Fafpeéf des taches changeroit probablement par
l’interpofition des nuages ; mais il paroît par Vin-
fle x io n , qui n’eft que de quatre ou cinq fécondés ,
'que l'athmofphere de la lune eft abfolumeni infcnfi-
ble. {M . D E LA L a n d e . )
SELEUCUS, qui coule .comme un fleuve , ( H ifl.
furnommé ISicanor , capitaine d’Alexandre ,
devint après fa mort roi de Syrie, & fut le chef de
la race des Seleucides. Ce prince n’eft connu dans
l'hiftoire des Juifs, que par la haute confidération
qu’il eut pour eux. Il leur accorda les memes privileges
& les mêmes immunités qu’aux Grecs &
aux Macédoniens; c’eft ce qui en attira un très-
grand nombre dans fes états, fur-tout à Antioche
la capitale. ( + )
SELEl)CUS,(/fy?./‘zerée.) filsd’Antiochus le Grand,
fuccéda à fon pere, & fut furnommé Philopator. Ce
prince, par le refped qu'il eut pour le grand-prêtre
Onias, fourniffoit tous les ans ce qu’il falloir pour
les facrifices du temple ; mais comme c’etoit un
prince qulavoit l’efprit foible , ôc qui fe laiftoit aifé-
nient perfuader , v ilis f im u l & indignus décore regio ,
D a n . x j . 20. comme l’appelle Daniel, il céda aux
follicitations de fes flatteurs, qui l’engagèrent à envoyer
Hcliodore piller le temple de Jérulalcm.
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Quelque tems apres le même Héliodore l’empol-
lonna. ( + )
SELMÛN , fo n ombre , (G éog r.fa c r é e .) montagne
d’Ephraim fort fombre &; fort couverte ; Nive deul-
babuntur in Selmonem. V f . I x v i j . i S . « Ils deviendront
»plus blancs quelaneige du mont S e lm on». Cette
montagne étoit prefque toujours couverte de neige.
( + )
SELONGEY, ( Géogr. f l i f i . ) Solengiacum
bourg de Bourgogne fur la Venelle, entre Dijon 6c
Langres : le terroir eft fertile en grains & vins qui paf.
fent pour les meilleurs delà inere-côte de Bourgogne.
Ce bourg a eu pour feigneurs les anciens lires
de Grancey pendant plus de 300 ans, & d a fait
partie du comté de Grancey pendant plus de 500
ans. Le prévôt de Selongey a droit, de tems immémorial,
d’embrafl'er la mariée le jour des cpoulailles
à la porte de l’cglile, & de lui prefenter 1 o deniers ;
la mariée lui en doit rendre 20 , une pinte de vin 6c
un plaide viande. En 1431 , Guiüauine de Château-
vilain , feigneur de S e lo n gey , ayant quitté le parti
du duc de Bourgogne , pour prendre celui de
Charles V II, les Bourguignons ravagèrent fes terres
& fes châteaux. Grancey & Selongey furent pris,
& leurs fortifications démolies.
Un parti des troupes du général Galas, au nombre
de 6 0 0 0 hommes , vint en 1631 Se lon -
gey , dont les habitans foutlnrent les efforts , & ne
voulurent pas fe rendre apres cinq fommations : les
ennemis, pour fe venger de leur réfiftance, pillèrent
le bourg & mirent le feu aux premieres mai-
fons. Un procès-verbal dreffe en 1638 , fait monter
le nombre des maifons incendiées à 504, & celui
des morts à 50, à la défenfe des portes & des barricades
, 15 bleffés , & 41 prifonniers.
La pefte qui furvint après ce fléau, & qui dura
deux'ans , acheva de dépeupler ce bourg qui étoit
confidérable,
C’eft la patrie de Pierre Perchet q u i, par fon
mérite & fes talens exercés à Paris, eft devenu
premier chirurgien-accoucheur de la reine de Naples
& chirurgien - major de l’année. D. Carlos, en
allant prendre poftelTion du trône d’Efpagne, 1 emmena
avec lui, & lui a accordé les mêmes grades
honneurs. ( C. )
SEM, n o n , { H iß . fa c r é c .) un des fils de Noë ,
qui naquit près de cent ans avant le déluge. Gen.
V. J/. Quoique S a n foit nommé le premier , on
croit cependant qu’il étoit plus jeune quejaphet:
il entra dans l’arche avec fon pere; ôi lorfqu’après
que les eaux fe furent retirées , Noë , qui avoit
planté la vigne , en eut bu, & le fut endormi indécemment
dans fa tente , S a n &c Japhec n’jmirant pas
l’imprudence de Cham , prirent un manteau , &
marchant à reculons, ils couvrirent la nudité de
leur pere, Noë, â fon réveil, ayant appris la maniéré
refpeclueufe dont S a n s’étoir conduit â Ion
égard, lui donna une bénédiéfion particulière ; Bene-
d iâ u s D om in u s D e u s Sem , f l t Chan.iarn fervus ejiis.
Gen. ix . 20’. Par ces paroles , Noc faifcic entendre
que de la poftérité de S em , il tireroit le peuple chez
qui fe conferveroit la connoiftânee & le culte du
faim nom de Dieu; & que de Sem par Abraham ,
devoit defeendre le Meftie. S a n mourut age de fix
cens ans, laiffant cinq fils, Elam , Aftur, Arphaxad,
Heber, Aram, qui eurent pour partage les meilleures
provinces do l’Afie. D ’Arphaxard delcendi-
rent, en ligne direae , Salé, Héber, Plialcg, Rcü,
Sarug , Nachor & Tharé , pere d’Abraham. ( - f )
SEMAILLES, f. m. { E co n . r iiß iq u e .) fignifie,
1°. l’opération de ferner les grains. Dans ce fens on
dit, le tans efl propre pour les jem a d le s , i l flauten profiter.
Ün nomme flernailles, la faifon oîi l’on a cou-
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tiime de femer dlverfes fortes de grains, & principalement
les bleds.
Relativement à cette lignification, l’on diftingue
les flernailles d’automne , & celles du printemps.
Il y a des pays où , dès la fin du mois d’aoùt, on
commence à faire lesflanailUs du feigle, principale-
tnem dans les pays froids, afin qu’il ait le tems de
fe fortifier avant l’hiver, pour pouvoir réfifter au
froid, autrement il courroitgrand rifque de périr.
Si-tôt que le mois de feptembre eft venu, on ne
tarde plus â jetter ce grain en terre , & il n’y a que
le mauvais tems qui puilTe en empêcher.
Après cette flemaille , vient immédiatement celle
de l’orge d’automne ou orge quarrée. flemaille
ne dure pas long-tems, à caufe qu’on n’en feme que
fort peu, & feulement pour fubvenir de bonne heure
à la nourriture des domeftiques, fur-tout lorfque le
bled eft cher.
Le méteil fe feme enfulte, puis le froment qui
réfifte mieux au froid qu’aucun autre grain, ( -f)
SEMAINE, ( Chronol. ) efpace de fept jours.
M. Goguet, dans fon favant ouvrage {uvVorigine des
l o i x , des J c ien c es, è c c . penfe qu’inutilement l’on a
voulu propofer plufieurs conjeéfures fur les motifs
qui ont pu déterminer autrefois les différens peuples
à s’accorder fur cette maniéré primitive de partager
le tems, & qu’il faut la rapporter à une tradition
générale des fept jours qu’avoit duré la création du
monde. Il eft fingulier que ce favant auteur n’ait pas
vu que cet ufage venolt des phafes de la lune, qui ne
fe montre que pendant quatre femaines ou 18 jours,
ce qui a lervi à régler le tems chez toutes les nations
: ces phafes changent a-peu-près tous les fept
jours; &L fl l’on avoit voulu faire des femaines de
huit jours, on eût trouvé un excès de trois jours
au bout du mois. D ’ailleurs , les années folaires de
365 jours fe partagent, à un jour près , en femaines
de. fept jours, au lieu qu’il y auroit eu cinq
jours de refte, fi l’on eût fait les femaines de huit
jours ; ainft l’uiage des mois & des années paroît
avoir dû entraîner celui d’une femaine de fept jours.
La feule chofe fur laquelle on puiffe difputer,
c’eft la dénomination des jours de la femaine tirée
des fept planètes, & fur l’ordre des planètes dans
la femaine. 11 paroît d’abord que cet ordre a du rapport
avec celui des 14 heures. Le dimanche, au lever
du foleil, la première heure étoit pour le foleil, en-
fuite venoient vénus, mercure, la lune qui étoient
fuppofées au defl’ous de lui dans l’ancien fyftême,
puis faturne , Jupiter & mars qui étoient au deffus ;
par-là il arrivoit que le lendemain commençoit par
la lune, & voilà pourquoi le jour de la lune , c’eft-
à-dire le lundi, fut placé à la fuite du jour confacré
au foleil. ( C la v iu s in Sphacrarn , page 4 S . ) M. l ’abbé
Roufiier, dans un favant m ém o ir e f u r la muflque des
a ncien s, croit que cet arrangement des jours &C des
heures vicnr des intervalles de la niufique, comme
l ’inlinuc Xfphilin, d'après Dion { L . X X X F I , in
P om p c io , ) 6 i il en a donné des preuves qui paroiffent
îrcs-fortes, dans les mémoires de Trévoux ou jo u rn a l
des beaux arts & des flciences , novembre & décembre
1770, & août 1771.
L’ordre des douzièmes ou des quintes juftes eft
exprimé par les termes de la progreftion triple,
1 , 3 ,9 , 2 7 ,8 1 , 243, 22g, atixquels répondent les
Ions ( i ,m i , l u , r é , f o l ,u t , ja , dont on a formé la férié
des fept tons diatoniques f l , u t , r c ,m i , f l a , f o l , la ;
ou , félon les idées modernes, u t , r é ,m i , f l a , f o l , la ,
f i . Dion Caiîius nous dit que les jours de la femaine
forment entr’eux une confonmince de quarte; or li
l'on applique aux jours de la femaine, la férié de
i\\id.nQsJï,7n i , la , r é , f o l , ut,f.i,r\\\\ en eft le rcfultat,
il nous fera tres-aiié d’en déduire l’ordre que les
Egyptiens, ou pour mieux dire, que les Chaldéens
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avolent mis entre les planètes. Il ne faut pour cela
que difpofer les fons de cette férié, félon l’ordre
diatonique qu’ils ont dans le fyftême des Grecs :
favoir , f l , ut , r é ,m i , f l a , f l o l , l a , & nous aurons,
par les planètes, l’ordre fuivant : faturne , Jupiter,
mars, le foleil, vénus, mercure, la lune. C ’eft en
effet la 1 ordre des planètes , fuivant les Egyptiens,
en partant de faturne qui eft la plus éloignée.
On fait que la quarte a été regardée de tout
temps, chez les Grecs, comme la première des
conlbnnances ; mais il faut obferver que cette quarte,
chez eux , fe prenoit en defeendant, ce qui revient
pour lors à notre quinte en montant ; fi l’on abaiffe
chacuRe de fes notes d’une ou de plufieurs oftaves,
ce qui ne change point la nature des tons, à caulfe
de l’identité des oélaves , l’on retrouve le fyftême
diatonique des Grecs : favoir, ƒ , u t , r é , m i , f la ,
f o l , La , qui donne, pour les pianeies, l’ordre ancien
des planètes, faturne, Jupiter, mars, le foleil, venus,
mercure, la lune. C’eft cet ordre q ui, appliqué
périodiquement aux vingt-quatre heures du
jour , produit à fon tour i’erdre des quartes qu’on
remarque entre les jours de la femaine : faturne, le
foleil, la lune, mars, mercure,Jupiter, venus; &
cet ordre de la femaine commencé par Sabathe,
Sabaï ou Saturne, le plus ancien des dieux, & la
planete la plus grave, la plus lente & la plus éloignée.
Voici donc l’ordre des planètes correfpondan-
tes aux jours de la femaine, avec les fons qu’elles
défignent, & les nombres qui fixent à ces fons leutf
intonation radicale.
3 8 i 243 729.
re f o l ut f lu
mercure Jupiter vénus.
IV V VI V II.
9
f l mi la Saturne le foleil la lune
I II m
Les Chinois qui paroiffent avoir reçu des Egyptiens
leurs fciences & leurs ufages, fe fervent du
même mot l u , pour exprimer les Ions, pour les
nombres de la progreftion triple, & pour les douze
lunes de l’année , ce qui forme une trace du rapport
que l’on confidéra autrefois entre les tons & les planètes,
& il femble que les Egyptiens n’euffem di-
vlfé le zodiaque en douze parties , qu’afin de les
faire correfpondre aux douze termes de la même
progreftion triple , qui doivent fournir les douze
demi-tons d’une oétave. Le pere Amiot, dans des
manuferits fur l’ancienne muftque des Chinois, qui
furent envoyés en France en 1754, paroît en avoir
eu la même idée. Voici ce qu’il en dit à la page 7
des préliminaires.
» L’art de produire les véritables tons , difenc les
Chinois modernes, le trouve dans les nombres. C’eft
des nombres que les anciens ont tiré la méthode Sc
les réglés de leur mufique ; méthode réglés qu’ils
ont fuivies pour leur aftronomie, pour leurs cérémonies,
pour leur politique, pour leurs mefures ,
& pour toutes les autres choies qui font les plus
ordinaires dans l’ufagc delà vie ; de forte, ajoutent
les Chinois modernes, que celui qui fauroit parfaitement
cette mufique des anciens, feroit inftruit de
leurs maniérés de faire la guerre, de leurs facrifices,
de leurs ufages dans les repas, 6c de leurs autres
cérémonies. Tout fe rapportant ainfi à la mufique,
il ne faut pas être furpris que les auteurs qui font
venus dans la fuite des tems, aient donné à la mufique
de fi grands S i de fi magnifiques éloges ».
Mais eft-ce de la divifion du jour en vingt-quatre
heures que réfulte cet ordre de planètes que nous
avons entre les jours de la femaine, ainfi que Dion
Caffuis le fait entendre dans l’une des deux railons
qu’il rapporte à ce lujet ? Ou bien eft-ce cet ordre ,
eft-ce la femaine planétaire elle-même qui a détsv