6 i i R E S
T
tf. que ces veines font par conféqiient au moins trois
fois plus petites , vis-tEvis de leurs arteres, que ne le
font les branches delà veine-cave vis-à-vis des branches
cieTaorte. 1-e plus de deniitédu fangde la veine
pulmonaire, s'il ell avéré, ne demanderoit donc
qu'une très-petite fupériorité dans le diamètre des
veines pulmonaires, ou plutôt ne demanderoit qu’un
peu moins d’inl'érioritc en comparail'on de la rail'on
des branches de la veine-cave à celle de l’aorte. 11 y
a donc une autre rallon de cette différence dans la
proportion des vailî'eaax des deux clafTes.
Une des utilités du poumon paroît être de tirer
de l'air quelques particules utiles, dont la nature
n'elt [)as alTez connue. L’infeélion qui fe fait par la
rc/pirunon dç l’air chargé de vapeurs putrides, l’in-
jedion dans les arteres, & la réforption de l’eau dans
le bronche , prouve fans répliqué qu’il y a une communication
libre entre l’air & le fang , pour des matières
dont la fluidité égale celle de i’eaii.
D ’un autre côté, le poumon exhale confidérable-
menr. Dans l’air ordinaire la tranlpiraiion cutanée
n’etl pas viliblc ; elle ne l’eft que dans l’air denfe 6c
pelant des mines, oii je l’ai vu fortir de chaque doigt
&L (le toute la l'urface de la peau. Mais l’exhalation
des i>oumons devient vifible, dès que l’air ell refroidi
à un dégrc qui approche de la congélation, 6c
cpie je ne puis déterminer faute d’y avoir fait attention.
Une nuée cpaifl'e fort alors de la bouche. M.
Haies a reçu cette matière exhalante des poumons
dans des cendres chaudes ; il a calculé l’incrément du
poids cju’elieleur a donné, ôc l’a évaluée à 11 7^^ par
14 heures.
Cette matière eft en général aqueufe 6c inodore
dans un homme bien portant; c’efl de l’eau , que
Bartholetii a ramafîe en exhalant dans de grands
vaifi'eaux de verre. Cen’ellpas de l’eau pure cependant,
elle eft mêlée de particules falines & phlogi-
ftiques; elle a de l’odeur très-fenfible, quand une
foule de monde eft renfermée dans la même chambre
, 6c Bartholetti en a tiré des cryftaux.
Ce font-Ià les particules fuligineufes que les anciens
attribuoieni au feu inné , 6c qui, fuivant eux,
s’échappoient par le poumon. Galien trouvoit dans
cette excrétion la principale utilité de la refpiration ,
& on vient de renouveller cette hypothefe.
Je ne laurois attribuer cette importance à l’exhalation
; je parlerai de celle qui fe fait par la peau ,
qui eld entièrement analogue à celle du poumon, 6c
qui, fans manquer d’utilité, n’ell pas d’une néceffiré
aulTi immédiate que l’a cm Sanftoriiis. Je penfe de
meme de celle du poumon ; ce peut être une utilité
fubordonnee , & que le poumon partage avec toutes
les autres furfaces du corps humain qui font contiguës
à l’air.
On a cru trouver dans le poumon une machine
qui accéléré le mouvement du fang , qui augmente
la prciïion des arteres furies globules, qui par le
frottement, empêche la coagulation 6c augmente la
denfité de l’humeur vitale.
Le fang, a-t-on d it, fe porte avec plus de vîtelTe
dans les arteres du poumon pendant l’infpiration ; il
fort avec plus de vîtelTe par les veines dans l’expiration.
Il a de plus que toutes les autres parties du
corps animal la dilatation alternative des arteres,
qui ell l’effet du gonflement du poumon , produit
par l’air & la compreffion qui y fuccede, & qui eff
la fuite du rctréciffement de la poitrine.
Le fang coule avec plus de vîtelTe par le poumon ,
a-t-on ajouté. M. Haies a cru pouvoir évaluer à 43
fois la fupériorité de fa vîtelîc lur celle avec laquelle
il circule dans les mufcles. Cette vîtelTe fupérieure
feroit fondée, fi Tarterc pulmonaire était un fimple
trou. On diroic alors, il palTe par ce trou dans un
tems donné autant de ùmg qu’il en palTe par le relie
R E S
du corps animal. La vîtelTe du fang dans ce paffafe
ed donc à la vîteiTe dans les auties parties de ce
corps , comme le volume du pounton à celui du
corps entier.
Cette comparailbn ne feroit pas jufte. L’arterc
ed un canal, un canal plus court de beaucoup que
i’aorre. Puifque donc le fang de l’aorte fait, par
exemple, huit pieds pour fortir du coeur & pour y
revenir par la veine-cave; 6c que le fang du poumon
ne fait dans le même tems qu’un pied & demi, le
lang le meut donc plus lentement dans le poumon.
L’expérience immédiate fe reliife à ces calculs.
Dans les animaux vivans, la vîteffe du fang qui
palTe par les poumons , ell à-peu-près la même que
celle avec laquelle il paffe par les autres parties du
corps animal. Il y a quelque variété, mais en général
la différence n’cft pas lenfible. Et on ne peut pas
attendre du ventricule droit une vîtelTe fupérieure à
celle avec laquelle le fang ell pouffé par le ventricule
gauche tant de fois plus robulle. La longueur de
l’aorte paroîi compenler cette fupériorité de vîtelTe ;
comme Ion fang a plus de chemin à faire, il doit
être mis en mouvement par une plus grande force.
La preffion de l’air ell très-peu de choie. L’accélération
du fang veineux dans l’expiration ell.balancés
par la retardation , que dans le même tems fouffre le
lang artériel, qui pénétré avec plus de peine dans
un vilcere plus denfe.
Le poumon ne différé donc pas fenfiblement du
relie du corps animal par l’effet que produit fur le
lang la preffion du coeur, des arteres , la vîteffe du
mouvement, & les autres caulesque nous rapporterons
à Yaniclé S\i:CCr(^rnouvemcnt d u ). Aulîi le fang
des animaux à lang froid, dont le poumon ne reçoit
qu’une branche de l’aorte, ne differe-t-il pas de
celui des animaux à fang chaud qui refpirent, 5 c
dont le poumon reçoit autant de fang que le rcüe
du corps.
La rcj'piration a une influence plus marquée fur la
circulation du fang, confidérée en grand, & fur-
lout fur le mouvement du fang veineux. Pour ne pas
confondre les objets, je vais léparer les effets de la
refpiration fur le fang du bas-ventre de celui qu’elle
a fur le fang de la tête.
La veine-cave efl comprimée évidemment par le
diaphragme, lorfqu’il fe contrarie, & doit l’être bien
plus fortement dans l’animal quia confervéfonétat
naturel, & oii tout ell plein. Mais dans les animaux
ouverts pendant leur v ie , la veine-cave ne laill’e
pas que d’être vuidéedans Tiiifpiratlon & de pâlir,
& l'on fang ell renvoyé d.ms le bas-ventre. Dans
l’animal vivant l’inlpiratlon réfille donc au reflux
du fang veineux intérieur, elle empêche la veine-
cave de fc décharger dans le coeur. Dans l’expiration
la veine-cave ell mile en liberté, elle fe remplit
de fang, 6c le rend avec abondance au coeur.
Le fangde la vclne-j)orte n’cll que celui d’une
branche de la veine-cave ; le diaphragme le repoiiffe
également vers le foie dans l ’infpiration , 6c ce
vifeere fe décharge avec plus de facilité dans l’expiration.
Dans l’effort, 6c lorfque ces mufcles obliques &
tranfverlës du bas-ventre joignent leur aélion à celle
du diaphragme, il paroît que Tnêlion du diaphragme
doit balancer celle des mufcles abdominaux, llsre-
poulTeroient le fang au coeur , le diaphragme tendu
dans une inlpiration continuée lui réfille. Si leurs
forces font égales, ce fang fiifpendii entre deu-x
puiffanccs contraires s’arrêtera lous le cliapliragme
lans le refouler, mais fans avancer. Il femble, db*
je , car je n’ai aucune expérience à produire , ^
paroît impoffible d’en faire.
Si les mufcles du bas-ventre prcvaloient, ils pouf-
léroient ce même fang avec un furcroîi de vîtefl<5
R E S
dans le coeur; il paroît même que cette colonne,
d’ailleurs plus grolTe , refouleroit le fang de la veine-
cave fupérieure , 6c le rejetteroit au vilàge 6c au
cerveau , 6c ce feroit peut-être la caufe de la force
extraordinaire que l’ effort donne à Tanimal.
Dans la refpiration ordinaire , le fang du bas-ventre
ell donc alternativement retardé ôeaccéléré dans
fon retour au coeur ; car la plénitude des parties ne
permet guere d’admettre un véritable refoulement,
tel qu’il ell vifible dans l’animal ouvert.
La refpiration a un effet bien différent fur la veine-
cave fupérieure. Dans l’inipiraiion le poumon fe
dilate , le ventricule droit fe vuide avec plus de facilité
; la veine-cave fupérieure fe vuide avec plus
de facilité dans ce ventricule ; la tête fe défemplit
de fang ; les fmus de la dure-mere parolffent s’af-
faiffer , le cerveau lui-même s’abaiffe & defeend.
Dans l’expiration e’ell le contraire, la poitrine,
&: avec elle les branches de l’artere pulmonaire
font raccourcies 6c preffées , le ventricule droit a
plus de peine à fe défemplir, la veine-cave fupc-
rleure relie pleine, le rétreciffement même de la
poitrine refoule le fang dans cette veine , le vifage
lé gonfle, les veines jugulaires groffiffent, les fmus
de la dure-mere 6c le cerveau paroiffent s’élever.
Dans l’animal en vie tous ces changeinens lont
moins confidérables fans doute ; le lang veineux qui
fuccede à celui que la poitrine refouleroit, lui ré-
fille ; le cerveau ne fauroit s’éloigner du crâne. Mais
il relie toujours v rai, que dans l’mlpiration la veine
cave fupérieure fe défemplit avec tacilité, 6c que
cette facilité difparoît dans l’expiration.
Il paroît donc , en comparant les faits que nous
venons d’expofer, qu’il y a une compenfation dans
le reflux veineux ; que dans l'infpiration le coeur reçoit
plus de fang de la veine-cave fupérieure 6c moins
de l’inférieure , & que dans l’expiration l’inférieure
fournit davantage. Cette confidération fert à expliquer
l’égalité de la circulation 6c du pouls dans les
différens périodes de la refpiration.
Le diaphragme pouffe devant foi le foie , l’efio-
mac , la rate , les reins, le colon , & tous les autres
vifeeres du bas-ventre ; ils delcendent tous forcés
par fa preffion. Dans l’expiration les mêmes vifeeres
font repouffés en haut par la force des mufcles obliques
& tranfverfaux du bas-ventre. Quand les deux
forces s’unilTent, ils lont comprimés contre le feul
endroit qui ne réfille point, c’ell le balfin.
Le mouvement du (ang reçoit donc dan^ le bas-
ventre une force additionnelle, qui s’ajouteà celle
du coeur : le foie , la rate , les branches de la veine-
porte en général ont beloin de cette force : des que
le mouvement mufculaire 6c la rcfpiranon toujours
liée à ce mouvement leur manque , il s’y lait des
ralentlffemens dans le mouvement du fang veineux,
des obllruêlions , des varices, que l’on nomme hé~
rnorrhoides. L’ellomac comprimé , & par le diaphragme
& par les mufcles abdominaux , reçoit de
la refpiration une fécondé force contraélive qui aide
la digeftion.
La véficule du fiel, l’efiomac, le reélum, la vef-
fie, l’utérus, font vulclés par les forces réunies de
l’infpiration & de l’expiration.
L’infpiration amene aux narines l’air chargé de
particules odorantes. Sans elles il n’y auroit point
d’odorat.
La voix ell une aflion qui dépend entièrement de
la refpiration. J’ai remarqué que tous les animaux
qui refpirent ont de la voix, & qu’aucun animal n’en
a lorfqu’il ne refpire point. C ’ell fans doute encore
Une des principales utilités de la refpiration.
Dans lesinfecles, Tair fert de machine motrice
pour les développemens néceffaires des ailes. Dans
les oifeaux 6c cliuw les poîffons, il fert à fouienir
R E T d i - j
l ’é q u ilib r e avec l ’ a ir a ihm o fp h é r lq iie & a v e c Teau.
L a v e ffie p a r t ic u liè r e d e s p o îffo n s les é le v e dans
q u an d e lle e l l g o n flé e d ’a i r , 6c le s fait a lle r
H lo n d quand ils en e x p r im e n t l ’air.
Outre ces ufages de la refpiration^ il efl probable
qiul en relie à coimoître le plus important 6c le plus
iiniverfel, celui qui regue fur toutes les clalTes d’animaux
qui refpirent. J’avoue qu’il m’ell inconnu»
{ H . D . G . ) ^
RESSER^RER / harmonie, ^ Mußque. ) C ’e l l rap~
p ro ch e r le s 'p a r t ie s le s u nes des autres dans les mo in dres
in te r v a lle s q u ’ il e l l p o flib le . A in li, p o u r rejjcrrer
c e t a c co rd ut f o l mi q u i com p ren d une d ix ièm e , il
fa u t r e n v e r fe r ainfi u t mi fo l ., 6c alors il ne c om prend
q u ’ une q u in te , A c c o r d , R e n v é r s e -
MHNT, (^M u ß q .) D i e l . raif. des Scitnees., 6cc. 6C
Supplement, (ô'j
RETENUE, ( Hydraiil. ) fe dît de la partie d’ im
canal qui ell au-delTus d’une éclul'e & qui n’a aucune
pente; ainfi dans le canal de Languedoc , il y a près
de Beziers une dillance de 17505 toifes au-delTus
des huit éclufes de Fonferane, dans laquelle le canal
ell de niveau , & qui va le terminer à l’éclufe cl’Ar-
gens : c’efl ce qu’on appelle la retenue ou l<i reculade
de Fonferane. Voyez la del’cripiion du canal de Languedoc,
à WiriLcle C a n a l , dans ce Supplément,
( M . D E LA L a n d e . )
§ RETHEL, {G é o g r . H i ß . ) Le D i l l , r a i f des
S c ien c e s, 6cc. dit que la confirmation du duché de
Retkel fut accordée en 1663 au cardinal Mazavln ;
il étoit mort en 16 61, ainfi cela ne fe peut. C ’eff en
faveur d’Armand-Charles de la Porte, fils du maréchal
de la Meilleraye, qui avolt époiifc en i6 6 i
Hortenfe Mancini, la plus jeune des nieces du cardinal.
Il y a des forges à R e th e l, 6c le principal commerce
des habitans ell en fer. (C.)
RÉTICULE, ( A ß r om .) inllrument compofé de
plufieurs fils, 6c qui lé place au foyer d’une lunette
pour mefiirer les diamètres des affres ou pour obfer-
ver les différences de leurs paffages. II y en a de
deux fortes principales; favoir , le réticule de 45 &
le réticule rhomboïde. Le champ d’une lunette fimple,
tel que le cercle A C B E , fig . 47 des p l. d 'A fir o n ,
S uppl, eft ordinairement garni d’un chalfis dans lequel
il y a quatre cheveux ou quatre fils tendus. Un
des fils , comme A B , q ü deffiné à repréfenter le
parallele à l’équateur ou la direêlion du mouvement
diurne des affres. Le fil horaire C E qui lui eff perpendiculaire
, repréfente un méridien ou cercle de
déclinailbn ; 6c les fils obliques N O , L M fo n t des
angles de 45 '' avec les deux premiers.
Lorfqu’on veut mefurer la dilTcrence d’afeenfion
droite 6c de déclinailbn entre deux affres pour con-
noître la pofition d’une planete par le moyen de celle
d’une étoile , on incline le fil ^ 5 , de maniéré que
le premier des deux affres le finve 6c le parcoure
exaélement, & l’on obferve l’heure , la minute 6c
la fécondé où cet affre p.iffe au centre P ou à l’inter"
feélion des fils. Quand le fécond affre vient à tra-
verfer la lunette à fon tour, il décrit une autre ligne
F F D G R parallele 'd A P B . On compte l’inftant où
il arrive en D , c’eff-à-dire , fur le même cercle horaire
de déclinaifon C D P E , oit l’on a obfervé le
premièr affre en P , & la différence des tems donne
la différence d’afeenfion droite des deux affres.
Pour trouver la différence de déclinaifon ou la
perpendiculaire P D comprife entre les paralleles
A B 6l F R des deux affres , on compte le moment
où le fécond affre paffe en F" & en G . L’intervalle de
tems, converti en degrés 6c multiplié par le cofinus
de la déclinaifon de Taftre, donne l ’arc F D G . , dont
la moitié P D eft égale à D T , à caufe de l’anglô