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fes expériences fur la reproduction des parties animales,
vues dans la lalamandre; les yeux, la tête,
ies bras ^ les pieds , la mâchoire & les os renaiffent
après avoir été retranchés. Il a fait voir le peu de
fondement de Topinion de M. Lamure, qui rejette la
dilatation de l’artere.
Adam Gottlieb Schirach mérite d’etre nommé â
caufe de la découverte liuguliere,qu’il a faite d’im
développement dans les abeilles, dent les oeufs tout
perfectionnés par le moyen d’une nourriture plus
forte & aromatique , qui déploient alors des ovaires
jnvilibles, èc deviennent des abeilles reines.
Une dame a fait des expériences iur la putréfaction
, qui reviennent à-peii-prcs à celles ds M. Pringle.
La chair pailc le plus l'ouvent par 1 acidité a l’état
de pourriture : l’acide minéral en détruit la corruption,
Le lait devient aigre , mais il finit par la putre-
faCtion. La bile fe mêle^avec le liivon & l’eau , elle
contient de i’alkali.
Gautier Verfchuura a vu, â ce qu’il croit, l’artere
irritée fe contracter quelquefois, & il le perfuade
que cette contraction contribue au mouvement pro-
grefiîfdu lang.
J. Daniel Mczger a cherche avec le plus grand
foin , avec le lecours de M. Lobltein, les nerfs de la
dure-mere; il n’en a point trouvé , & n’y a point remarqué
delentiment.
M. Cadet a analyfé la bile , il y a trouvé un Tel
alkali folHie , 6c un fel analogue au fucre de lait. Il a
fait une obCervation très-fmguliere liir un cadavre
enterré depuis plus de cent ans, l’acide animal
développé avoit rongé & diflbus le plomb.
Pierre Portai a fait un grand nombre d’expériences
fur Pinfep-fibilité 6c l'ur l'irrirabilité : les rélultatslont
entièrement conformes à ceux de M. de Haller. Il a
fait des recherches fur les deux branches de la tra-
chee-arrere , dont la droite fe développe la premiere
: le lobe droit du poumon refpire le premier par
la meme railon.
L’analyfe de la bile de J. Michel Roederer, faite
fous les yeux de M. Spielmann , différé de l’hypo-
thefe de Boerhaave , & des réfultats de M. Cadet;
M. Spielmann y reconnoît de i’alkali folfiie, mais
il n’y a pas vu de fel analogue au fucre de lait, Sc il
ne trouve pas la bile capable des fonctions du favon.
M. Chrétien Frédéric Oeltinger a défendu le vrai
mcchanifme de la rcfpiration.
Les expériences fur les noyés d’Eberhard Gmelln
font bonnes, aufTi bien que celles de Chrétien-Louis
Schveirart, fur le peu de nécefîitc qu'il y a de lier
îe cordon, du moin.s par rapport à l'hémorrhagie
qu’on pourroit craindre du côté du placenta 6c de la
mere.
M. Barthclemi Beccari a donné une analyfe du
lait; on lui doit la premiere idée des deux elpeces
des parties nourriÜantes des végétaux.
M. François Bibiena a obfervé les changemens
qui fe font dans les inteflins de la chryl'alide lorf-
qu’elle devient papillon : ils fe partagent en deux
parties, & celle d’enhaut fournit une liqueur qui
fond le cæcum, & qui eft fortement alkaline. Ilya
dans le papillon un mouvement d’ofcilladon dans la
moelle de l’épine.
M. Brauns, le même qui a coagulé le mercure par
îa force du froid, a donné des expériences fur la
chaleur des animaux. Tous les quadrupèdes font
plus chauds que l’homme, & les oifeaux le font encore
davantage. La chaleur de l’homme eft de 98
dégresde Fahr., elle monte jufqu’à 108 , & l’homme
en fupporte 125. La chaleur d’un oifeau eft
de III.
Jean Tekel a divlfé un tendon dans l’homme,fans
que le malade s’en ibit apperçu, ou qu’il ait loufferr
le moindre mal.
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M. le Roi a réfuté les changemens internes de
l'oeil : ils feroient néceffaires fil’on vouloit voir avec
laderniere précifionà desdiftances différentes : mai.s
comme on ne cherche pas ordinairement cette pré-
cifion, la dilatation & le rétrecifi'ementde la primdle
fufhfent. Quand on la cherche,U faut,ou s’approcher
de l’objet, ou l’approcher de l’oeil.
Guillaume Hcwlon a donné une nouvelle anaîx-fc
du lang. Il y diltingue deux lymphes coagulables,
dont l'une exige pour le prendre un dégré plus fort
de chaleur. Il a donne une nouvelle théorie fur la
coenne du fang, qui elf im effet de fa dilTolation
pkiiüt que de Ion épailfilfement; & généralement la
coagulation du fang fe fait avec pins de promptitude,
lorfque le mouvement en elf plus foible. Cell le
môme anatomilfe qui a mis clans tout fon jour le
fyilôme lymphatique des oifeaux & des poilfons :
CCS vailTeaux tiennent lieu des laélés à ces clalfes
d’animaux.
M. Pierre Mofeati a démontré que le tendon elf
compofé par la cellulofitc , & qu’il différé ellentiel-
lement du nerf.
iM. Arthaud a fait des expériences fur les arteres
qui ne font point irritables, mais qui battent contre
l’opinion de M. Lamure. Pour l’infcnfibilité des parties
, M. Arthaud confirme en tout les réfultats de
M. de Haller. M. Lavelot a fait les memes expériences
avec le même fuccès.
J- Othon Frédéric Muller a travaillé avec beaucoup
de fuccès fur les vers terreffresÔC aquatiques,
& a fait fur leur génération & fur leur reproduction
d’utiles expériences, Il en a découvert dans l’elpece
qu’il appelle rir/b, les yeux , l’artere aorte, les bourgeons.
Leur reproduction fe fait à la maniéré des
polypes, ils poulfent des boutons qui fe détachent
de la mere qui forment un animal particulier ; le
nouvel animal bourgeonne môme pendant qu’il elf
attaché à la mere , 6c pouffe des rejetions qui deviennent
des animaux : l’aorte & le grand inteftin
donnent à ce nouvel animal une partie d’eux-mômes.
La mere reproduit la tête qu’on lui coupe , & toute
autre p.'irtle qu’on en retranche redevient un nouvel
animat avec plus de promptitude que dans le progrès
ordinaire de la nature. M. Muller a donné un journal
de CCS obfervatioBS. D’autres efpeces d’animaux
aquatiques ont la même prérogative : il y en a qui
outre l’aorte poffedent une grande veine. La néréide,
mille-pieds aquatique , a de môme fon aorte, 6c forme
deux animaux quand on la divife. L’auteur a
traite fort en détail des animaux des infufions, il on
a déterminé les efpeces : ils ne naiffent pas de la
pourriture, ils ne relfufcitent pas après un long fom-
meil. Il a propofé une nouvelle hypothefe fur la
génération des animaux ; leurs parties fe réduifent
en véficules , qui prenant une nouvelle vie , deviennent
des animalcules. Habirans des infufions , elles
rempHffent les humeurs des animaux6cdes plantes,
& en lont la matière.
M. Pierre-Jean Bergius a donné une bonne ana-
lyfe du lait de la femme, il n’agit jamais par lui-
même , à moins que la mere ne fe nonrriffe de végétaux,
les acides ne le caillent pas , il différé donc
effentiellement du lait de la vache.
M. Guillaume Alexandre a déterminé par l’expérience
la chale’ur la plus favorable à la putréfaéfion,
elle elf de 90 à 100 degrés dans les corps fees, Sc de
100 à 110 dans les corps liquides. La putréfaéfion
ne dépend point des animalcules : l’halcine de l’homme
l’accéiere. Des corps putrides empêchent fou-
vent la putréfaefion : les boues des marais ont le
même effet. Les animalcules ne naiffent pas de la
pourriture. Le même degré de chaleur qui en favo-
riiè la produéfion en été , n’en produit point en
hiver., parce que leurs parens ne fe trouvent-pas
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dans l'atmofpherc pendant le froid, M. Alexandre
n'admet pas les infeaes de la gale. L’air développe,
fixe ne rétablit point la fraicheiir des chairs pu-
tréfices.
M. Zetze a analylc les eaux hydropiques, la lymphe
jaune du fang, & rhumeur blanche qui fumage
quelquefois au lang, & que M. Hewfon ne prend
pas pour du chyle : elle différé cependant de la lymphe
jaune, elle a plus de graiflb 6c plus de parties
îblides.
L’analyfe de la bile de Girard Glsbert Ten-Haaff
elf tres-exaéle 6c originale. Le prétendu fucre de
lait elf plutôt un fel qu’on tire en quantité de la
fonde. Le fc‘1 félénitique n’exiftepas originairement
dans la bile ; il le forme de la terre calcaire 6c de
l’huile du vitriol qu’on y a mêlé. Le fel armoniac de
la bile fe forme avec l’acide marin. Cette humeur
ne femêle pas avec les huiles exprimées, 6c plus
aifément avec l’huile cthérée. C’ell la portion ca-
féeufe de la bile qui paffe la premiere à la putré-
faélion. La bile n’elf pas un lavon, elle fermente
avec l’eau 6c la farine. Elle cauie les changemens
que le l.iit éprouve dans l'clfomac 6c dans les in-
tefiins d’un animal.
Jacques Maclurg a tenté l’analyfe de la bile humaine
: il y dilfingue deux matières phlogifiiques,
rime qui fe fepare aifément, 6c l’autre très fixe. Ce
qui fe caille dans la bile paroît être une véritable
lymphe. La bile réfiffe à la putréfaéfion , elle eff
teinte par les globules rouges. Il y a dans nos humeurs
une progreffion à l’acidité 6c de-là à la putrefaction.
Je viens de donner un fquelette de Thiftoire de la
pkyjiologu. Je n’y ai admis que les anciens, 6c des
modernes ceux qui ont fait des expériences 6c des
recherches originales : j’ai omis ceux qui n’ont que
recueilli ou railbnné. J’ai même omis le plus fouvent
ceux qui ont mal fait des expériences, 6c dont on a
été obligé de rejetter les réfultats. L’immenfité des
objets qu’embraffe l’ouvrage dont cet article fait
partie, ne m'a pas permis de rendre jiilfice à tous
ceux qui ont mérité la reconnoiffance de la polté-
rité. (Zf. D. G. )
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PI, Ç^Luik. ) nom que les Siamois donnent à une
ôfpece de chalumeau extrêmement aigu. ( F. D. C. )
§ PICARDIE, (^Hijî. dis Hommes illujîres.') La
Picardie a vu naître Duquefne , le vainqueur de
Ruiîer, amiral Hollandois ; la Motfe-Houdancourt,
qui fe dilfingua devant Turin ; Charles Mouthy
d’Hocquincourt , qui força les lignes Efpagnoles
devant Arras ; le chevalier de Malte , Adolphe de
,Vignacourt, d’une famille de héros ; Jérôme Feu-
quieres; le brave Salency , colonel de Normandie,
qui attaqua la phalange Angloife à Fontenoy ; le
capitaine Tu ro t, qui s’eft fignalé dans la marine.
Ce brave homme , mort en 1759 , méritoit un
meilleur fort. Il a fait des prodiges avec trois petites
frégates., 6c a tenu en échec la flotte Angloife pendant
un an. Il a vécu & il elf mort en héros. Les
Anglois même le craignoient 6c l’admlroicnt. C’elf
affez pour fa gloire ; mais ce n’en elf pas affez pour
celle de la France : il étoit l’efpcrance de notre
marine.
Pierre Ramus, un des favans auquel les belles-
lettres ont le plus d’obligation, fils d’un charbon-
mer, devint principal du college de Prefle, 6c
profeffeur royal. C ’efl le premier qui ait donné une
grammaire Françoife. Sa premiere thefe , pour etre
reçu maître-ès-arts, fut la caufe de fes difgraces.
.Tel en elf le fujet : ^uæcumqiu ab J^ri^otele diHaJim
falfa ejfe & commemitia. On lait quelle lu t, en 15 72,
P I C 365 la fin malheureufe de ce favant qui avoit fondé une
chaire de mathématiques. On prétend qu’il a le premier
introduit l’v 6c l’j confonnes.
Pierre Galand, principal du college de Boncour,
protefleur royal, 6c chanoine de Notre-Dame, né
à^ RoIlot, près de Mondidier. Sa V u du célébré
Pierre Duchdcd , fon ami, écrite en beau latin a
mérite l’éloge des lavans.
^ Jacques Fernel, médecin 6c mathématicien , né
a Mondidicr.^ Peu d’auteurs ont reçu autant d’honneurs
que lui dès l’on vivant. Il mourut en 1558:
on voit fon épitaphe à Saint Jacques de la Boucherie.
Guy Patin , dont Fernel étoit le faint, affuroit
dans les lettres qu’il tiendroit à plus grande gloire
d’être defeendu de cet auteur, que d’être roi d’Ecoffe.
Il ajoute qu’il a fait revivre l’art de la médecine tk.
que jamais prince ne fit autant de bien au monde
que lui. On peut voir la liffe desouvrages de Fernel
dans Ÿ H ilio ire de M ond id ier ^ par le P. IJaire , 176?.
Le dotfe François Vatable , né â Gamaches.
Denis Lambin , par fes veilles , a défriché les
avenues du parnallè Grec 6c Latin : les preuves de
fon lavoir lont conllgnces' dan^ fes Comrnencaires 6c
fes Harangues: il moumt en i ^72, de douleur de la
perte de Ion ami Ramus, maffacrc à la boucherie
de la Saint Berthelemi,
Jacques Letevre , d’Ètaples , profeffeur au college
du cardinal le Moine , penfa être brûlé par le
fougueux Noel Beda , fyndic de Sorbonne, pour
avoir foutemi qu'il y avoit trois Maries , félon le
fentiinent des PP. Grecs. Il dut la vie à Guiliaume
Petit, dominicain, confeffeur de François I, homme
fage 6c éclairé , qui ne conl'eilloit au roi que des
aéfes d’humanité. Guillaume Briçonet, évêque de
Meaux , qui aimoit les favans , l’attira .luprès de
lui, avec Roiiflèl, Farel 6c Va'able.
Le grand Roufl'el, doéfeur, étoit auffï Picard.
Les Santons, fameux géographes, croient d’Ab-
bevlUe. On peut remarquer que la Picardie a produit
de bons géographes , le P. Philibert Briet; Pleire
Duval, parent des Sanlbns , 6c leur compatriote ;
Jacques Robbe , né à Soiffons ; Claude le Caton ,
né à Mondidier.
Le favant qui fait le plus grand honneur à cette
province, eff Àndrc Duchêne.
Jacques Dubois ou Sylvius, médecin & profeffeur
au xvff fiecle , étoit d’Amiens ; perfonne ne
parloit mieux latin que ce Picard.
Antoine Mouchi, reéfeur de l’unlverfité en 1539.
inquifitcur contre les Huguenots fous Henri I I , ou
plutôt l’efpion du cardinal de Lorraine. C’elf pour lui
qu’on inventa le fobriquet de mouchard , pour défi-
gner un elpion ; l'on nom feul devint une injure.
L’immortel auteur ô lA th a lie , Jean Racine , elf né
à la Ferté-Milon en Valois : Jean Riolan , médecin ;
Voiture, un des beaux efprits du fiecle de Louis XIV ;
Rohault le phyficien , étoient tous trois d’Amiens.
Laurent Bechel 6c Loifel, jurifconfulies ; l’abbé du
Bos ; M. le Cat ; le célébré abbé Nollet ; Bona-
venuire Racine qui a donné en ii vol. un excellent
abrégé de Philfoire eccléfialîique , étoient Picards.
Jean Cholet, né à Nointel, profeffeur en droit
8c cardinal, mort en 1291, établit le college de fon
nom pour des bourfiers théologiens de la nation de
Picardie.
Jean le .Moine, né à Crey , près d’Abbeville,
également revêtu de la pourpre, fonda le college
de fon nom , dont il dreffa les llatuts , ainfi que
ceux du college de Cholet.
André le Moine , fon frere , fonda , en 1311 ,
en faveur des écoliers d’Amiens 6c de Noyon , huit
bourfes de théologie. Guillaume Duranti, de Beauvais
affigna la dixième partie de fes bénéfices aux
pauvres écoliers.
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