! I l l 374 P I N
h
cette belle & grande loi doit ctre la notre dans ttOS
imitations; piulieurs pi/zs méritent detre cultivés
en grand nombre pour le profit qu’on en peut faire,
fur-coutlc/'i'ino J dont le bois ett excellent,dontles
bourgeons gucriilent le Icorbut ( f''oyc^ U Traité dts
arhres rcfînaix ^ conifères')-, s’accommode de tous les
lois 6l de toutes les fituations, qui croît dans tes
terres humides & dans les labiés lecs, qui ne craint
ni le tuf, ni la craie, qui vient jufques fur les rochers
& les mafures. Le pin n° 6 ell aulîi employé dans
I’architcfture civile ; fes copeaux, enfles de réfute,
fervent de lumière dans les pays montagneux.
Le pin d’Italie le cultive pour Ion amande qui efl
employée comme un rellaurant balfamique dans la
phthifie. Le pin du lord Weymouth & le pin n'=‘ /o ler-
vent à la conllruclion des plus grands vaifleaux. Le
bois du pin alviz efl précieux pour les Iculpteurs ,
par la douceur de fon grain. .Aux vignobles du Bor-
delois, on feme le petit pin maritime dans les labiés ;
au bout de quatre ou cinq ans il procure des échalas.
On tire du/2‘’ i diiFcrentes fubllancesréfineiifcs(/''qy^{
le Traité des arbres & arbujles de M. Duhamel.). En«
fin il n’ell peut-ctre pas une feule cfpece de ces
arbres dont on ne pût tirer des avantages particuliers
qu’on ne pourra découvrir qu’en les cultivant. Nous
ne pourrions entrer dans le détail de la culture des
pins fans répéter ce que nous avons dit dans fon article
auquel nous renvoyons le leéleur, de celle du
mclefe qui leur convient, en général, & nous nous
bornerons à quelques exceptions efTcntlelles.
Quoiqu’il nous paroifTe que la plus fùre méthode
d’établir des bois de pin , & de les élever en pépinière,
foit de les planter en motte haute d’un pied
& demi, Se que parmi les differentes maniérés de les
femer à demeure & en grand, la pratique détaillée
Cl-devant à \'article Mélese nous paroilTe préférable,
nous dirons cependant, en faveur de ceux qui
veulent s’épargner des foins, que pin /z° / 6«: le
pin d’Ecoffe peuvent fe femer à la maniéré du bled
& des menus grains fur une terre bien nettoyée d herbes
& bien labourée , dont on a brifé à la houe ou
avec la herfe les plus greffes mottes. Ces femis réuf-
iîronr fur-tout dans les tevres peu compactes ; mais il
faudra un tems infini avant que ces pins affamés par
les herbes, qui croîtront parmi eux en abondance ,
puiffent enfin les furmonter, Sc les affamera leur
tour. Nous avons fait de cette manière il y a iej)t
ans un femis de fapin à feuilles d’if : les arbres n’ont
encore que huit pouces de haut, tandis que ceux
que nous avons femes & cultivés en pépinière à la
meme époque ont près de neuf pieds de haut. Ltspins
n’auroient pas à la vérité fouffert un retardement fi
prodigieux , mais il s’en faudroit bien encore qu’ils
égalaffent ceux qu’on aurolt par les autres méthodes
tenues conffamment libres des herbes parafites.
Pour ce qui eft des petits femis de pins, il faut en
général les faire comme ceux des mélefes & élever
dans des caiffes ou des pots fur couche les efpeces
les plus délicates ou les plus rares; mais il faut ob-
ferver à l’égard de certaines quelques attentions qui
font de la derniere importance.
Le pin d’Italie qu’on croit être originaire de la
Chine, pouffant naturellement un grand pivot, long-
tems dépourvu de racines latérales, nefurvit pas A la
tranfplantation, lorfqu’on n’a pas pris de très-bonne
heure les précautions propres à affiirer fa reprife. Il
faut femer fes amandes une A une dans de petits jjots ;
ou bien il faut, deux mois après leur germination
dans des caiffes ou en pleine terre, les arracher encore
tendres & herbacées, avec une extreme attention ,
& lc s planter chacun dans un petit pot. On enterrera
ces pots dans une couche récente , on les ticiuira
couverts de paillafTons élevés au-deffus, jufqu’A ce
que les petits arbres paroiffent avoir pouffé de non-
P I N
velles racines t on les mettra fucceffîvement dans de
plus grands pots à mefîire qu'ils croîtront, & on
leur fera pafi'er les nois ou quatre premiers hivers
fous une caiflè vitrée; A lems révolu, ils auront
leur ffeche terminée par des boutons g ros& l'aillans,
& c’eff le moment de les planter A demeure avec la
morte moulée par les pots ; ce qui doit fe faire vers
la mi-avril. Ils croiilènt aflèz bien dans toutes les
terres, mais ils demandent un lieu abrité contre les
grands vents qui les fatigueroient , ISc pourroient
même les faire périr. Cette méthode infaillible 6c la
feule bonne d’cleverccspins, convient au pin alvii
& au pin de Sybérie, mais ils demandent d’être
femés êc élevés dans un fable gras mêlé de terre
fraîche , craignent fingiiliérement le terreau ôc les
terres de potager. Le mois de mars eff le meilleur
moment pour femer les amandes de l’alvier ; mais
quelque précaution que l'on prenne , il n'en leve
qu’une petite partie, 6c les arbres embryons qui en
])roviennent croilîeni avec une lenteur quidéfefpere.
J’en ai quelques-uns qui n’ont acquis que fix pouces
de hauteur en huit années. Le pin de Sybérie eft encore
plus difficile A élever, 6c c’eff beaucoup faire
que de lui coriferver fon peu de vie.
Le pin d’Alop demande d’être tenu pendant plu-
ficurs années fous une caiffè vitrée durant l’hiver,
pour ne le planter enfuire A demeure qu’à de bonnes
expofitions ; encore fera-t-ü la proie des hivers
rigoureux qui fondent quelquefois fur nous du fond
du nord.
Le pin du Lord Weymouth eff: un des plus beaux
arbres toujours verds qu’on piiilfe cultiver : il s’élance
fur un tronc droit comme un jonc A une hauteur extraordinaire
; fon écorce unie , brillante 6c d’un gris
argenté, veffèmble à une étoffe de foie ; d’efpace en
efpace fe deployent en étoile régulière, les diff'érens
étages de fes branches latérales par-tout garnies de
franges vertes ; de fes feuilles longues & menues, &
du dernier étage jaillit annuellemeni une floche quelquefois
haute de trois pieds. Il s’cleve prefque auffî
ailément que le pin d’EcofTe , 6c fe traite comme le
mélefè. Il aime les terres fraîches 6c les lieux abrités
des vents du fud-oueff. Nous dirons en paffant que ,
lorfqu’on voudra avoir une maffe de differentes efpeces
de pin, il faudra planter d’avance les bords de
l’elpace qu’on lui deffine d’un double rang de pins
d'Ecolfe en échiquier,A quatre ou cinq j)leds les uns
des autres. On plantera enfuite fucccffivcmem les
pins étrangers , en avançant vers le contre dans l’ordre
de leur délicateffe ou de leur fenlîbilité.
Les autres pins d’Amérique viennent bien dès
qu’ils ont quatre ou cinq ans, mais ils font très-difficiles
A élever. Plufieurs expériences facheufes nous
ont appris qu’ils faut les femer dans un fable gras
mêlé de terre franche, & qu’ils ne peuvent fiippor-
ter le terreau 6c les terres fumées. Ils lèvent A merveille,
maison les voit enfuite périr tous les jours
par differentes caufes ; une des i)rincipa!cs eff l'hu-
midiié, foit des arrofemens, foit des pUiies.il faut
ne les arrofer que irès-rarcmcnt 6c très-lbhrcmcnt,
6c employer un goiiiUllon trempé dont on fecoiicra
légèrement fur eux la douce rofée : que la pluie foit
trop forte ou trop continue , il faudra les en garantir
avec des cloches ; les caiffes oit fe fout ces femis
doivent être placées les deux premiers hivers fous
(les caiffes vitrées , autrement la gelée loulcveroit la
terre 6c déracineroit ces frêles plantiilc.s. Au com-
mencemciu d’a v r il, on placera les caiffes contre un
mur expofé au nord fans les enterrer, 6c les pofant
même fur des pierres ; poui-être qu’im femis de ce
pin fait en pleine terre fous un auvent de liois , ou
fous la touffe cpaiffe d un arbre, pourmit réuffir. La
mclliode indiquée pour le tedre du Liban (^artich:
M É u is t, Suppl. ) leur convient aiifll,
P I N
Le pin de marais ne peut fubfiffer que dans los
lieux humides; ÔC lorfqu’ils le font trop, la gelée
l’incommode extrêmement. Ce pin dont les feuilles
de près d’un pied de long font ralTemblées en touffe
au bout des branches, eff d’un afjjeél très-bizarre.
( M. le Baron de TSCHOVDI. )
PINCÉ, {Mujèque.) forte d'agrément propre à
certains inffrumens, & fur-tout au clavecin ; il fe
fait, en battant alternativement le fon de la note
écrite avec le fon de la note inférieure, 6c obfervant
de commencer 6c finir par la note qui porte le pincé.
Il y a cette différence du pincé au tremblement ou
trill , que celui-ci fe bat avec la note fupérieure,
& avec la note inférieure. Ainfi le trill fur
Ht fe bat fiir Y ut 6c fur le re,6c le pincé fur le même ut
fe bat tîir Vut 6c fur le Jî. Le ^incé eft marqué,
dans les pieces de Couperin , avec une petite croix
fort femblable à celle avec laquelle on marque le
trill clans la mufique ordinaire. Voyez les lignes de
l’un 6c de l’autre, à la tête des pieces de cet auteur.
( .9 )
PlNC Ell, {Mufique.^ C’eft employer les doigts
au lieu de l'archet pour faire fonner les cordes d’un
înffrument. U y a des inffrumens A cordes qui n’ont
point d’archet, 6c dont on ne joue qu’en les pinçant;
tels font le liftre, le luth, la guittare : mais
auffi quelquefois ceux où l’on fe fert ordinairement
de l’archcr, comme le violon 6c le violoncelle ; 6c
cette manière de jouer, prefque inconnue dans la
mufKjue françoife , fe marque dans l’italienne par le
mot pfficato. ( 5 )
PINCZOW, ville de la haute ou petite
Pologne, dans le palatinat de Sandomir : elle appartient
A titre de marquifat aux comtes de Wielopols-
k i , & renferme enir’autres un gymnafe ; fon territoire
eff fort étendu 6c fort riche. Ce fut-lA que
Charles XII. gagna fur le roi Augufte la bataille autrement
appellee de Clifno. (Z>. G.')
PINKAFELD, {Géogr.') jolie ville de la baffe
Hongrie, dans le comté d'Elfenbourg, fur la riviere
de Pinka, & au milieu d’une riante contrée. Elle eff
munie d'un château. (Z>. G .)
PINTÉ de Paris, (Co/nw. ) M. de la Hire, dans
les Mémoires de l’académie de l’année 1703 ,p. G8 ;
d it , que la pinte de Paris eft la 3 5e partie du pied-
cube , c ’eff, dit-il, la juffe mefure pour la pinte de Paris
I cela revient A 49 ‘-j pouces cubiques, on fup-
pole la pinte comble , autant que l’eau 6c le vin peuvent
fiirpaffer le bord du vafe : mais, M. Couplet,
dans les Mémoires de 17 3 1 , />. tzC , obfervc qu’une
comble eft une choie trop indéterminée , parce
qu’on peut taire le comble plus ou moins fort, &
qu’il dépend de la forme du vafe plutôt que de fa
ca[)acitc ; ainli, il s en lient A la pinte raie de 36 au
pied-cube ou do 48 pouces culxis, qui contient deux
livres moins 7 gros d’eau de Seine , fuivant M. Ma-
riorte.
M. d’Ons-cn-Brai, dans les Mémoires de 1739,
p.d' i , choiüt auffi \:\ pince de 4S pouces cubes pour
la baie de toutes les mclures, parce que le nuiid do
Paris contenant 8 pieds cubes, on a 1S8 de cqspintes
dans un muid, ce qui s’accorde avec rufage qui eff de
compter z8o pinus claires dans un muid de vin 6c S
pintes de lie , en tout 1S8.
La jauge de M. Camus, dans les Mémoires de
1741 ^ adoptée par l'académlc, eff auffi relative A la
pinte de 48 pouces, êc au muid de 8 jiicds.
Enfin , p,ir nii arrêt du coiifeil du 8 mai 174 1 , le
roi ordorma que le tarif de la jauge clCs vailfeaux ap-
pioiivee par l’académie le iqa viil 1741 , fervira de
icg e pour les droits d’aides; 6c ce tarif qui a été Im-
pinte de 48 pouces, Sc le muid de
pintes ou de 8 pieds cubes.
i ans c dernier liecle, l’cledion avoir lixé le muid
P I P 375
i'r ->,00 pintes, mais l’arrêt de 1741 a levé fur cette
matière tome elpcce d’incertitude.
Le pouce d’eau mefure des Foutainiers en Hydraii-
lique, efi un écoulement de 13 i pimes de Paris, fuivant
M. Mariotte, ou 13 i fuivant M. Couplet, la
ywte étant toujours de 48 pouces, ces deux rcluliats
ne difierent que de de pinte on â<t deux iiouces
cubes. F'qy.q Pouce d ’eau , dans ce SuppUmne,
{ M . DE LA L a n d e . )
* PIPE, ( A n s m khaniques. Comm. ) L’art de faire
les/up« à fumer le tabac , a été décrit par M. Duhamel
du Monceau ; c’eil lui que nous allons prendre
pour gmde , nous n en fanrions fuivre un meilleur
Les terres rangées par quelques mineralogiltes
dans la claffe des marnes, iont de véritables
argilles, ainfi que s'en eft a (Tu ré M. Rigaiili ( cliy-
mille de la marine, réfident à Calais ) , parplmi -ft-
expcriences ; & même cet habile chymifte a reconnu
que celles dont la pefanteiir fpécifiqiie cioit la plus
grande , étoient auffi , toutes choies égales , celles
avec lefqtieiles on taiioit les meilleures pipes. Les
terres dont on fait les pipes i Gouda on Hollande,
ville célébré par fes fabriques en ce genr
e , & à Dunkerque, viennent d’.Andenne , dans le
voihnage de Namur, d’.Liitrachc, vlllaae du Brabant,
fmiéà environ une lieite de Saint-GuilLiin , &
aufli d’Angleterre : elles fe lirem à vingt ou s in’gt-
cinq pieds de profondeur. °
Prepnr.it:ons des terres a pipes. Les préparations de
la terre k pipes, font d’abord de la faire tremper
dans une cuve pleine d’eau pour la rendre fouple de
maniable ; il ne faut pour cela qu’une demi-journée,
pendant lequel tems on la travaille .avec un louchet ;
c eft un inllniment coupant comme une petite bcche.
On met enfuite cette terre fur une table , à l’épaif-
feur d'un demi-pied ; iSc pour la corroyer, on la bat
avec une barre de fer, plus ou moins de tems, fuivant
la qualité de la terre. La fine a befoin d’être
plus battue, parce qu’elle devient plus diftîcilenicnt
maniable êe liante. En deux heures de tems on bat
une cuve de terre d’environ un deml-muid , il tau-
droit plus du double du tems 11 la terre etoii fort
fine. Cette terre ainfi préparée ell en état d’être tr.i-
vaillée pour faire des pipes communes; mais il faut
plus de précautions pour préparer la terre dellinée
à faire des pipes fines.
La terre le ç u c des voituriers le t r a nQ o r te clans
des mandes ou mannes d’olier , dans un magafin o u
grenier bien a e r e , o ù o n l’j. co n le rv e , a y an t foin
liir-loiit qu’elle ne co n lra fte aucune Inmn d iic; lunli
I o n tieni le inagaiui bien c lo s, lo r/q u e le tems eff
humid e , &: on o u v re les fenêtres p o u r y éniblir im
covirant d'air lorfqu'll Dit Icc. On tire ia terre du
magafm po u r la p re pa rer ; ces prcciiiitious co n lu ie nt
a melet les dilieientcs elpeees de t e r r e , à les c c ta -
1er, à d e lrem p e v le m é la n g e , à l’etamper & à le
battre. L’o u v rie r ch argé de ce travail le n om me
batteur.
^ A Dunkerque on mêle deux parties de terre
d’Andenne, avec une partie do terre anoloife pour
Lure l e s f i n e s , façon d'Hollande. Pour \cspipes
façon angloilc , on le leri de terre angloiî'e pure. A
Saint-Omer on fait dos fines avec parties égalés
de terre d'Autrache èc de terre deDrevcs.La t^erro
de Dreves pure ne tait que des pipes communes ; les
Hoilandois ne le lervent guère que de terre d'An-
denne , êe la mêlent rarement; auitl leurs pipes onr-
ellcs ime qualité i'upcrieure A celles que l'on ùit dans
les autres pays.
Le batteur ayant pris dans le mvagalin les terres
qu'il \ eiit employer, commence par les ecralîr en
morceaux , de la grolfeur d'un kouf de poule ou environ
; U le l'ei t pour l'eciafer d'un maillet A-è- L U
épluche ces uioiccaux, c'cll'A'di.re, qu'il ôte tous