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ammaux meine ce ne font que les globules qui man-
cuent, Sd il relie dans les plus petits vailieaux un
fiuide uuiivilibie à la vérité , parce qu’il eli tranfpa-
rent niais dont rcxillence ne peut être révoquée
en doute, ün y voit des globules i'e mouvoir avec
rapidité lans qu’ils lé touchent, un vuide pareil les
réparer. Comme leur mouvement vient du coeur, il
ne lauroit leur être communiqué , s’il n’y avoit entre
les deux globules Holes une liqueur qui ait reçu
l’impulfiou du c(x;ur par le premier globule, qui
l’ait tranlmlie au lecond.
Je trouve une autre raifon de ne pas admettre de
vuide dans les arteres , oit on leroit renté d en lup-
pofer, C e ll l’épalfiiiremcnt des parois de l’artere qui
accompagne la diminution du calibre ou celle de la
colonne des globules. Les parois de l ’artere lont très-
minces dans i’artere bien pleine , elles deviennent
fort épailTes dans les animaux qui ont perdu une
grande partie de leur
Le phénomène dont je vais parler n’ell pas fenfi-
ble dans les animaux en vie. La vîtclTeavec laquelle
leurfangi'Q meut ell lî grande, que l’oeil n’en lent
pas les petites diminutions. On ne peut pas fe convaincre
dans un animal robulle de la vîteffe fupé-
rieure du /urig qui part du coeur, & qui furpaflé celle
avec laquelle il ie meut dans les extrémités, le mouvement
paroit uniforme, & la vîteflé égale dans
toute la longueur de l’aiterc.
La ralion cependant nous porte à croire que l’onde
qui la derniere ell fortie du coeur, coule avec plus
de vîteffe que ne coulent les ondes qui ont quitté le
coeur avant elle. Quoique le fang ne perde pas autant
de l'a vîteflé originaire que l’ont calculé ies
meilleurs auteurs, il ell certain qu’il doit en perdre.
Toute la vîteflé dont lefm g ell flifceptiDie , ell certainement
dans i’onde qui vient de fortir du ventricule
gauche, s’il ne gagne pas de nouvelle vîtefle ,
s’il perd quelque choie de la flenne , les ondes qui
precedent la derniere lortie du coeur , doivent le
mouvoir avec un peu plus de lenteur.
Quoique le railonnement Toit pins jufle, il ell
encore plus concluant par le concours de l’expérience.
Nous l’avons dit, \e fang perd une partie de fon
mouvement dans les petits vaiffeaux capillaires, il
le perd tout-à-fair, au rifque de périr : c’efl plus tard
qu’il le perd dans les autres médiocres, & ce mouvement
lé foiuient le plus long-tems dans les troncs
voiflns du coeur ; cette expérience ffcile prouve que
le fa/ig lé ralentit en s’éloignant du coeur.
II y a plus, dans l’animal vigoureux , on ne diflin-
gue pas la vîteffe lupérîeure du fang qui arrive nouvellement
du coeur; une artere paroît un fleuve,
dont tout le courant ell uniforme ; mais dès que
l’animal s’affoiblit, cette égalité difparoît, & on voit
alors très-diftinéïement la vîteffe fuperieure de la
nouvelle onde qui arrive la derniere du coeur dans
l’arrere. La fecouffe qu’elle donne au fang qui la
précédé , n’ell plus douteufe alors.
Si le fang nouvellement arrivé du coeur, coule
plus vite que celui qui le précédé , ce dernier fang
oppofe donc une réfiûance au fang nouvellement
arrivé, & cette rélHlance ell égale à la différence des
vîteffes : elleferolt parfaite, c’efl-à-dire, que le fang
qui précédé recevroit tout fon mouvement de l’onde
nouvelle , fi le fang des extrémités avoit été en repos
; elle efl moins grande , plus cette onde voifine
des extrémités a conlérvé de l'a vîteffe originaire,
mais enfin elle exille.
L’artere recevant plus de fang dans fa partie la
plus voifine du coeur qu’il ne s’en échappe pari’ex-
trémité qui regarde les veines, ne peut manquer
d’être plus remplie qu’elle ne l’cîoit : le premier effet
de cette plénitude, c’ell qu’elle s’alonge. C ’ell un
phénomène ailé à appercevoir, plus lénlible dans les
SAN
arteres évidemment coniques, 5c plus encore dans
les flexions & les plis que font les arteres , éc dont
les angles deviennent viflblcment plus aigus dans
une artere plus remplie. Une arlerc droite s alonoe
quoique moms fcnflblement ; & lorlqu’elle ne peut
pas s’étendre par fés extrémités, elle fe replie éc
lérpente; rinjecHon imite cette aéHon de la nature.
Les artères cylindriques s’alongent aufli, quoique
moins vifiblement, parce que leur extrémité vei-
neufe ne donnant plus au fang un écoulement auflv
prompt que ne l’eil la nouvelle lurcharge
fournie par le coeur, elle peut être regardée
comme une artere, dont l’extrémité éloignée du
coeur efl plus étroite.
Mais le changement le plus viflble de l’artere c’eft
fa dilatation ou la prelîîon perpendiculaire, que le
fing exerce de l’axe à tons les points de la circonférence.
Elle efl , comme l’alongement, plus fenfible
dans les coudes & dans les plis des arteres , on i’y
apperçoic dans le tems qu’elle ii’ell pas (énfible dans
le relie de l’artere. Elle efl très-confldérable. On a
voulu depuis quelque tems la rejetter ou en tout,
ou en partie. D ’un côté on calcuioit que le peu de
fang qu’il chaque pulfation le coeur poufl'oit dans
l'aorte , ne l'uffiloit pas pour'produire une dilatation
fenlible dans ie fyflême des arteres infiniment plus
ample. Et de l’autre on a nié que dans l’animal.vivant
l’artere le dilate de tous côtés, & on a foutenu qu’environnée
d’un anneau , qui ne la ferre point dans fa
l'yllole , elle n’en efl pas preffée de tous côtés dans fa
dilatation.
Il efl vrai que la pulfation n’efl pas vifibîe dans
toutes les arteres. Dans le même animal elle efl évidente
dans les vaiffeaux du méfentere , 8c nulle dans
l’axillaire ; dans la brebis on ne l’a apperçue dillin-
élement que dans les flexions, & généralement les
petites arteres n'ent pas de pulfation vifible, quoiqu’on
y apperçoive la fecoufl'e que produit la nouvelle
onde dernièrement arrivée depuis le coeur.
Cette remarque diminue de beaucoup la difficulté
qu’on a tirée du calcul, puifqu’en effet il n’y a que les
arteres d’un certain calibre qui fe dilatent.
Le pouls des arteres cft cette même alternative
de la dilatation produite par le fang qu’y envoie le
coeur, & de la conflriflion qui efl l’ouvrage de la
force mufculaire des arteres, affiliée par l’élaflicité
naturelle de leur tiffu.
Comme nous vivons dans un flecîe oîi les opinions
les plus généralement reçues ne trouvent aucune
fiireté contre la critique, il efl bon de dire que l’on
voit à l ’oeil & dans une très-grande artere , cette
aclionducoeur : c’efl dans l’artere ombilicale ; qu’elle
n’eft pas difficile îl voir dans les animaux fournis au
microfeope ; que la dilatation de l’artere efl toujours
la fuite d’une nouvelle onde dufang ; que la ligature
détruit efficacement le pouls ; que l’ arrere liée continue
de battre entre le coeur 8c la ligature, & rentre
dans le repos entre la ligature Ôc l’extrémité de i’artere
; qu’en ôtant la ligature ou la comprcffion on
rend à la portion de l’artere inférieure à la ligature
la faculté de battre.
Le pouls rentre dans les mouvemens manifefles
du fang, 6c qui s’obfervent fans microfeope 6c fans
expériences ; je n’en parlerai pas.
Un autre changement qui accompagne la dilatation
de l’artere, c’efl la diminution de rcpa'ffeur& l’augmentation
de ladenfité des membranes. Elle efl tres-
vifible au microfeope. Seroit-ce une conjeflure
dcraifonnable, fi l’on fiippofoit que l’élafliciié du
tiffu cellulciire forcé par cette coæpreffion efl une
des caufes qui rétreciffent l’artere , dès que i’impul-
fion du coeur a ceffé d’agir? Le tiffu cellulaire que le
fang avoir comprimé, reprend alors fon état naturel,
SAN
8c acquiert du calibre qui ne peut que fe prendre fur
la lumière de l’artere entière.
Il nous refle ;l confiderer les effets du mouvement
du/îï«^’-artériel. Le premier qui s’offre c’eftlafnélion
des globules les uns contre les autres, la friélion de
ces mêmes globules contre les parois , 6c la friilion
des parois contraélées contre ies globules.
Il faut avouer que rien de tout cela n’eft vifible au
microfeope. Les globules y paroiflént couler comme
des boules jettées dans une riviere tranquille, elles
avancent en lignes droites parallèles à l’axe , fans
s’arrêter ni fe mêler les unes aux autres 6c fans fe
choquer. On n'apperçoit pas non plus de choc entre
les éperons de l’artere divifée , ni contre les parois.
Il efl difficile cependant de fe retufer à l’idée d’une
friélion, du moins des globules contre les parois.
Dans l’arcere dilatée la paroi cede au fang - 6c comme
l’artcre refle pleine, les globules la fuivent pour
conferver cette plénitude.
Les parois de l’artere ne fe dilatent qu’après l’im-
pulfion du fang ; 6c cette impulfion, outre la dilatation
totale , rétrcciffant l’épaiffeur des membranes ,
on ne peut fe difpenfer d’admettre un frottement
confidérable entre les globules qui choquent, 6c les
parois qui réfillenr.
Dans la contraction de l’artere, les membranes
retournent vers Taxe, 6c chaffent devant elles les
globules; c’ell un fécond frottement plus confidc-
rable peut-être que le premier, parce que les globules
ont moins de facilité pour céder au choc des
parois.
Si effeélivement les globules changent de figure
dans les vaifleaux capillaires, ce fera une preuve
décifive en faveur d’une friétion três-confidérable.
Les courbures fréquentes de l’artere ne paroiffent
pas permettre aux globules de conferver leur ligne
droite , elles repouffent les globules de la ligne la
plus voifine des parois contre les lignes les plus voi-
Imes de i’axe ; les globules doivent fe mêler 6c fe
frotter.
Dans les anaflomofes , comme dans les deux tor-
rens oppofés qui naiffent de la dérivation des cou-
rans contraires, des globules le choquent, 6c ce
frottement doit être confidérable : il efl des plus
communs : toutes les arteres au-cleffous d’une certaine
grandeur communiquent entr’elles par mille
anaflomofes. Les réfeaux célébrés par Bellini ne font
que des anaflomofes multipliées entre de petits
vaiffeaux.
Ces fripions doivent diminuer le mouvement
progreffif, tout le fangti pour moteur le coeur, 6c la
vîteffe que les frlêlionsconfumentfe perd aux dépens
de la vîteffe générale.
Les friclions peuvent en même tems entretenir la
fluidité , en empêchant les globules d’exercer les uns
contre les autres leur force d’attraéllon, en rendant
la figure fpliérique régulière, 6c en détniifant les
inégalités qui augmenteroient les points de cohéfion,
en mêlant les particules graifl’eufes aux aqueules,
& en rcfiflant à l’attraélion nattirelle des particules
homogènes.
11 ell affez probable que ces mêmes frottemens
caufent la chaleur. Elle dépend abfolument du mouvement
, elle ccfl'e avec lui dans le cadavre, elle
revient avec lui dans l ’homme noyé qu’on appelle
à la vie , en remettant la circulation dans fon Jeu
ordinaire.
Je n’ignore pas qu'on préféré de nos jours d’attribuer
la chaleur animale fi une efpece de fermentation
ou de putréfaélion. Mais on n’explique pas
pourquoi le mouvement progreffif, très-inutile à la
confervation de l’un ou de l’autre deceschangemens
chymiques , efl d’une néccffitc lî parfaite pour l’cn-
îretien de la chaleur animale.
Tome IV ,
SAN 73Ï
Les cadavres deviennent froids dans le climat le
plus chaud , ils reftent froids dans la pourriture la
plus parfaite. Les baleines fa vent réchauffer leur fang
dans des climats glacés, oîi aucun cadavre ne pourrit
, où aucune liqueur ne fermente. D ’aillc-uis ces
fermentations 6c ces pourritures commencées du
jang^ des animaux , ne devroient produire qu’un eft'et
auili foible qu’elles le font elles-mêmes : 6c cependant
la chaleur des animaux efl fupérieure fi celle de
la fermentation, & même à celle de la putréfaéHon ,
le feul cas excepté, dans lequel de grandes maffes
de matière putrefclble font amoncelées.
La fermentation ne produiroit jamais ni de la
graiffe ni d u l a putréfacHon ne feroit pas du
chyle. Le frottement produit de la chaleur dans
toute la nature.
C ’eftune conjeclure affez probable , que d’attribuer
la figure fphérique des globules aux moules
qu’une matière flexible efl forcée de parcourir, ce
font les vaiffeaux capillaires,dont le diametr.e n’ex-
cede prefque pas celui des globules.
Nous avons dit cl-deffus, que nous n’étions pas
perfuadés encore que.la couleur rouge du fang (bit
due fi l’air : feroir-clle l’effet du mouvement vital ?
II efl iCir qu’elle périt avec la v ie , qu’elle fe perd
de meme dans \e fang épanché, quoique l’air y con-
ferve de l’accès : qu'elle diminue dans les perfon-
nes foibles 6c délicates , qui font peu d’exerciçe , 6c
qu’elle devient parfaite par l’exercice continuel du
corps. Il efl lùr encore que l’embryon efl blanc,
6c qu’il refle blanc tant que fon coeur refle dans
un état de langueur; mais que-ce fang devient
rouge après que le coeur a battu avec quelque force
pendant quelques jours. Je comprends encore,
qu’une particule fort mince du fang pourroit être
pale, 6c n’avoir que les premiers commencemens
du rouge, mais que cette même matière accumulée
6c pétrie en forme de globules , pourroit devenir
d’un rouge v if parla fimple multiplication des
plans colorés.
Cette rougeur foible & naiffante fcroit-elle l’effet
QU fer mêlé avec la graiffe animale? U efl fur du
moins , que la couleur rouge 6c le fer font intlmé-
mentunis , 6c que dans tout quadrupède il ffy a
ni globule rouge fans fe r , ni fer fans globule rouge.
Le fang eft plus denfe que l’eau , que le lait dont
il efl originairement formé, & que la graiffe. La
caufe de cette denfitc nouvelle paroît être due fi
la formation 6c à l’abondance des globules ,
qui font fans contredit la partie la plus denfe 6c la
plus pefante de nos humeurs.
On comprend , qu’en pêtriffant la terre du fer
avec la graiffe animale, en en féparant par des
compreffions réitérées l’eau 6c les matières plus légères
, en ramaffant cette matière dans une figure
Iphériqiie, on peut lui donner une denfitc lupc-
rieure. Plus il y aura de terre de fe r , plus elle fera
iinimément liée avec la graiffe animale, plus elle
fera nettoyée de lafcrofité fuperflue, & plus il y aura
de denfitc dans chaque globule, plus il y aura de
globules dans une once de fang, plus leur proportion
fera grande à celle de la l'érofité , plus \^ fang
en général fera denfe. Il l’eft en effet dans les corps
robuftes, qui font beaucoup d’exercice , & la den-
fité fe rétablit après des hémorrhagies ou des fueurs
qui auront appauvri le fm g par ces mêmes exercices
joints à l’ufage du fer. On appelle appau\'ri ,
\efing dont les globules font en petit nombre.
On oublie généralement dans les phyfiologies le
mouvement veineux du fang. U a cependant les attributs
& fes effets, & fi la pulffance motrice efl
moins grande dans les veines , la maffe du fang qui
réprouve efl plus grande dans la même proportion,la
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