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celles o il, par défaut de police , l’on compte le plus
d’incendies. (D . ^ ^ ,,
SAMßLANCEAUX , {^Gio^r. Hiß.) ou Sablon^
ceaux; abbaye à trois lieues & demie de Saintes , (nr
un terJeinlablonneux, d’oùfortent pUilieurs Iburces
d’une eau la plus limpide , la plus légère & la meilleure
du royaume ; elle tire Ibn nom (.\eJublons 6c
d’eaux. Elle tut fondée par Guillaume d’Aquitaine,
mort en 1 1 37.
Les religieux fuivent la regle de S. Aiiguitm ; leur
premier abbé régulier fut Gautredus, & le quinzième
& dernier Martel. M. de Sourdis, un des premiers
abbés commendatalres , y introdiiilit la rctorme de
chancelade faite par le pieux abbe Alain de Solmi-
niac , depuis célébré evéque de Cahors.
Cette abbaye a été pillée pendant les guerres de
religion , en 1559 en 1611 , par le prince de
Soubife , qui, avec 1000 hommes & trois pieces
de canon , l’ainegea , la prit, U y commit toutes
fortes de dégradations.
Il paroît que les ducs d’Aquitaine faifoient de tems
en tems leur réfidence dans ce canton. On voit encore
à l’abbaye U Jalie des pages; à un quart de
lieue on trouve des mafures que les habitans ont
toi'iours appellees le Château GuULiume.
Ou volt encore près de Samblanceaux un camp
rometin , qui paffe dans le pays pour un camp de
Cel'ar. M. le chevalier de la Sauvagere a donné une
deicrlpt ion détaillée dc exacte de ces momimens dans
le recueil 111-4*^. des antiquités de Saintes.
Melîîeurs de Sourdis , archevêque de Bordeaux ,
de Peretixe, archevêque de Paris, U de la Hoquette,
archevêque de Sens, ont été dans le dernier liecle
abbés de S-tn-hLinccaux. Mém. pris fur les lieux {€ .)
§ SAMBRACI'CJSÙ'S SI.\'C/S , ( Géogr. anc. )
non SamhLicitanus , comme récrit le Dui. raif. des
ScUnees, &c. L’itinéraire maritime indique ce gol-
pbe entre Forum Julii, Frejus, & la pofition d une
Héraclce furnomvnce Caccaharia. C ’eff le golnhe
de Grimaud. Il e(t nommé dans les titres de l’eglile
de Fréjus, Garnhaciranus, S: il y eff dit qu’il fut
inféodé vers 900, par Guillaume l , comte de Provence
, à un Grimaldi, fils du feigneiir de Monaco ,
comme on peut le voir dans Honoré Bouche. Not.
Gaul. d’Anville. (C. )
SAMBUQUE, ( Ml//?, inßrum. des ô/2c.)Mufo-
nius, dans fon muté De luxu Groecor. dit que , lui-
vant Mdlurius , la fambuque ^\\W noir\mQ fawbyce ,
étoit un infiniment qui rendolt un fon aigu. 11 ajoute
qu’Euphorion rapporte que les Parthes Se les Troglodytes
faifoient ufage des fambuques à quatre cordes.
Plus bas le meme auteur nous affurc, d’après Suidas,
que Xcifambuqtus croient des inftrumens de mufique
triangulaires , au fon defquels on chanioit des vers
ïambes.
Enlîn Mufonins nous apprend encore que la fam-
buque, el'pcce de cythare triangulaire , fut inventée
par Ibycus, & que , fuivant Ser.uis de Délos, la ly-
bille fut la prerr,ierc à fe fervir de cet inllnimcnt appelle
fambyu , du nom de fon inventeur. (^F.D. C.)
§ SaMBUQUE, , f. f. (/•/// miitt. des anc. Machines.)
La fambuque eff une machine que les anciens em-
ployoiem dans les fieges des places. Lcrique Mar-
- cellus artaqua l’Achradinc de Syraeufe , la flotte
étoit compofée de loixante galeres à cinq rangs de
rames , qui ctoient pleines d’hommes armés d’arcs ,
de frondes & de dards pour nettoyer les murailles.
Il avoic encore huit galeres à cinq rangs , d’un côté
defqi elles o.i avoit ôté les bancs, aux unes à droite ,
aux autr.s à gauche, bi que l’on avoir jointes enlf m-
b'e par les côtés oii il n’y avoit pas de bancs. C ’é-
toient ces galeres qui, pouffées par les rameurs de
l’autre côté , approcholtni des murailles, Sc qn’oii
appelîoit des fambuques > dont voàci la conftrucfion.
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C’étolt une échelle A B ,ßg. 4 , pb. X I I , Art rnilk,
Armes & Machines de guerre , Suppl. Voyei aufli Wire,
Sa MBUQUE, Dicl. raif. des Sciences, ikc. Nous ne
nous permettrons ici que les répétitions indifjicn-
fables pour l’explication de la figure que nous en
donnons. On la coucholt de tout Ion long fir les
côtés de deux galeres C D jointes enlemble, de forte
qu’elle paffoir de beaucoup les éperons. Au haut des
mats de ces galeres étoient des poulies & des cordes
E F. Le jeu & l’ulage en font liiffifammcnt exphqu^.^
dans le Dicl. raij. des Sciences ,
Le chevalier de Folard propofa , en 1711, „ne
ßambuqiu , ßg. .1 , de fon invention , pour l’elca aJe
du fort de’ la kénoqne. Elle étoit coinpoice d’une
échelle A de près de 30 pieds de largeur, & dont la
hauteur étoit proporiioimée à celle de la muraille.
Elle étoit pofee debout 6c fur le milieu d’une ddan-
dre B. L'échelle étoit aitachée à deux mats de aux
deux extrémités de la delandre pardeux cordages D
qui paffüient chacun par deux poulies E. Lorlqu ou
étoit arrivé au pied du mur, on iâchoit les deux
cordages, & l'cchcdle tomboir fur le haut du parapet.
Les deux extrémités ctoient armées dagraHes
de fer ou de pattes d'cincre F qui empêchaient que
le poids des hommes qui devoient monter deikis,
ne repoufiac le bârimxnt en arrière.
Cette fambuque avoit cet avantage fur celle des
anciens, que les affaillans fe préfentoient fur un
plus grand Iront , qu'il étoit difficile ae réiillcr a
l’impétiioiîté de leur choc. ( ^ . ) 9 SAMOS -.n Ionie, ( Gèogr.) Nous ajouterons
à cet article bien fait dans le DiR. raij. des S fences,
&c. que cette île appartient aux Turcs, f n’a gucre
plus de douze mille habitans , tous du rit Grec. Il y
a peu de maifons de Turcs. Le vice-conlul de France
demeure à Carlovaffi.
Les Samiens vivent heureufement, & ne font pas
maltraités des Turcs. On recueille environ 3000 barils
de mufeat à S.imos. On y charge ordinairement
tous les ans trois barques de froment pour la France.
Les pins donnent 3 ou 400 quintaux de poix. La foie,
le miel, la cire , y font admirables.
Hérodote a célébré les trois merveilles de Samos :
l'une croit une jeltée haute de xo toifes , 6c qui
avançoit plus de 250 pas dans la mer ; la deuxieme
étoit le temple de Junonj la troiiieme un canal pratiqué
à travers des montagnes , clans Tcfpace d’un
demi-mille , pour conduire à la ville l’eau d’une
riviere. Il reffe du temple de Junon quelques bafes,
des piecleffaux & des parties de colonnes enterrées.
Toutes les montagnes de l’ile font de marbre
blanc. ( C. )
SAMSON , petit foleil, ( Hiß. facrée. ) étoit his
de Manué , de la tribu de Dan, & naquit d’une maniéré
miraciileufe , d’une mere qui d’abord étoit
fférile. L’ange du feigneiir apparut k cette femme,
lui promit qu’elle devienclroit enceinte , & quelle
auroit un fils. Il lui défendit de rien boire de ce qui
pourrait enivrer, parce que l’enfant dont elle feroit
mere feroit Nazaréen , c’eff-à-dire, coniacr/\ Dieu,
6c obligé à la vie des Nazaréens. C ’eft lui, ajouta
l'ange , qui commencera à délivrer Ilraél de 1 op-
preffion des Philillins. Jug. xhj. 5.^ Un an apres
cette apparition , la femme de Manué mit au monde
un fils qu’elle nomma Samfon , & refjrrit de Dieu
parut bientôt en lui par la force extraordinalrejlont
il fut cloué. Il n’avoit que dix-huit ans , lorfqu étant
allé à Thamnata , il vit une fille qui lui plut, 6c 1}
pria fon pere de lui permettre^de l’époufer. Manne
6c fa femme s’y oppolerent cl abord, 6c lui deman
derent s’il n’y avoit point de femmes parmi fes freres
les Ii'raélites,pour vouloir prendre une femme étrangère
d’entre les Philillins, qui étoient incirconcis^
iMais Sarnjon , qui agiffoit par le mouvement s
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refprîrde Dieu en demandant une femme infîdelle;
contre la defenfe de la lo i, perfilla ù la vouloir fans
s’expliquer davantage, 6c fes parens allèrent avec
lui en faire la demande. Dans la route i'a/r/jn , qui
étoit un peu éloigné d’eux , vit venir à lui un lion
furieux qu’il faifit, quoiqu’il fut lans armes, 6c le
mit en pièces. Il obtint la fille qu’il fouhaitoii ; 6c,
quelque tems après , retournant à Thamnata pour
célébrer fon mariage , il voulut voir le corps du lion
qu’il avoir tué, 6c il y trouva un effain d’abeilles
6c un rayon de miel. Il cira de cette découverte le
fiijet d’une énigme qu’il propofa aux trente jeunes
hommes que les habitans de Thamnata donnèrent
au nouvel époux pour lui faire honneur, a condition
que s’ils pouvoieut venir à bout de 1 expliquer
pendant les lept jours du feffin, il leur donneroit
trente robes 6c trente tuniques ; mais que s’ils ne
pouvoi./nt l’expliquer, ils feroient tenus de lui en
donner autant. Or , vo'ci quelle étoit l’énigme : La
nourriture cjl forti&dc celui qui mangeou , & la douceur
e f /ortie du fort. Ils i'e tourmentèrent en vain jufqu’au
i'epiieme jour, à chercher le feus de ce problème ;
& défcfpérant d’y parvenir, ils s’adrefferent k la
femme de Samfon , qu’ils prefierent par priei’cs 6c
par menaces de tirer de lui le mot de l ’énigme.
Samfon fe défendit d’abord des importunités de fa
femme ; mais enfin , vaincu par les larmes , il lui
apprit le fens de l’énigme, que cette femme infidelle
alla fur le champ découvrir aux jeunes gens. Alors
ceux-ci, vers la fin du l'eptieme jour , vinrent lui
dire qu’il n'y avoit rien de plus doux que le miel, 6c
de plus fort que le lion. Samfon leur répondit que
s’ils n’euffent pas labouré avec fa geniflé , ils n’au-
roient jamais trouvé le fens de fon énigme ; leur
faifant entendre , par cette façon ae parler figurée ,
qu’ils avoient agi de mauvaiie toi avec lui, en engageant
(a femme à le trahir 6c à leur révéler ton fecret ;
6c il vint à Afcalon , 'ville des Philiffins, où il tua
trente hommes, dont il donna les habits à ceux qui
avoient expliqué l’énigme. Enfuite il fe retira chez
fon pere , laiffant fa femme dont il étoit mécontent,
6c qui fut donnée à l’un des jeunes gens qui l’avoient
accompagné dans la cérémonie de les noces. Quand
il eut appris ce nouvel outrage de la part des Phi-
liftins , il réfolut de les punir. Il trouva trois cens
renards, il les lia par la queue, deux à deux , y attacha
des flambeaux, 6c les lâcha au milieu des terres
des Philiffins, dont les bleds, lesolivicrs6c les vignes
furent réduites en cendres. Cexixci, déf'elpéres de
ce dégât 6cen ayant appris la caufe,prirent la femme
de Samfon 6c fon beau-pere, 6c les brûlèrent tous
deux ; ils affemblerent enfuite une armée, fondirent
fur la tribu de Juda & demandèrent qu’on leur livrât
Samfon. Trois mille hommes de cette tribu furent
envoyés dans la caverne d’Etham, où Samfon s’étoit
retiré, 6c lui dirent l’ordre qu’ils avoient de rarrêter.
Samfon, après leur avoir fait promettre avec ferment
qu’ils ne le tueroient j)oint, fe laiffa prendre.
Ils le lièrent avec deux greffes cordes, 6c l’emmc-
nerent hors de la caverne. Les Philiffins l’apperce-
vant, pouffèrent des cris de joie ; mais Samfon rompant
fes liens, tomba fur fes ennemis, 6c avec la
mâchoire d’un âne qu’il trouva par terre, il tua mille
Philiffins 6c mit les autres en fuite. Après cette victoire,
il jetta la mâchoire, 6c donna à ce lieu le nom
de Ramat-Lechi ou l’élévation de la mâchoire ; en-
fuite preffé de la fblf, il cria vers le feigneur qui fit
fonir une fource d’eau d’une des groffes dents de la
mâchoire. Quciqiics-uns prétendent que le mot hébreu
, rendu par dentem molarem en latin,
eft le nom d’un rocher qui fe trouvoit au lieu nommé
Lechi. Après cela, Samfon cherchant encore quelque
occafion de faire du mal aux Philiffins, alla à Gaza,
& fe logea chez une courtHafine, chez laquelle U
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clormolt tranquillement, (quoiqu’il fût que fes ennemis
avoient tait fermer les portes, & vcÙloient jiour
le tuer le lendemain j mais s’étant levé vers le milieu
de 1,1 nuit, il arracha les portes de la ville avec les
ferrures & les poteaux , les chargea fur fes épaules
& les porta julques lur la montagne voifinc. Les Philiffins
ne lâchant comment fe délivrer de ce terrible
ennemi qui j'eul leur faifoit plus de maux que tous
les Ifraéhtes enfemble, gagnèrent Dalila que Samfon
avoit époulee , felon quelques-uns : ils promirent
une grande fomme d’argent à cette femme avide, fi
elle pouvoir leur découvrir la caufe de cette force
extraordinaire de Samfon. Dalila mit tout en oeuvre
pour tirer ce fecret ; elle employa les reproches ,
les larmes 6t les careffes : elle fatigua, clic importuna
tant Samfon, que celui-ci, après l’avoir trompée trois
fois & avoir foutenu trois attaques, fuccomba enfin
à la quati icme. Son ame tomba dans une angoijfe mortelle
, dit l’Ecriture; & il avoua â Dalila que le principe
de fa force confiffolt dans fes cheveux, parce
qu’il étoit Nazaréen dés le ventre de fa mere, & que
fl on lui coupoit la chevelure , il dcviendroic foible
comme un autre homme. Dalila tenant le fecret de
Samfon , l’endormit fur ('es genoux , lui ayant fait
couper fes cheveux, elle Ht avertir les Philiffins.
Qu<md ils furent venus, elleéveilla Samfonctn criant
que les Philill.ns alloient tomber fur lui. Samfon crut
d’abord fe débarraffvr de les ennemis comme à l’ordinaire
, mais il ne favoit pas que le feigneur s’étoit
retiré de lui. Les Philiffins le prirent donc , 61 lui
ayant arraché les yeux, i.s le chargeront de chaînes
6c renfermèrent dans une prifon , où ils lui firent
tourner la meule. Quelque tems après, les princes
des Philiffins firent une grande fête en l’honneur de
leur dieu Dagon , & il y eut un feffin de ré/ouiffiince
dans une grande falle où le peuple s’aiTcmbla jufqu’au
nombre de trois mi;le. On y fit venir Samfon
pour divertir l’affemblèe. Ses cheveux avoient eu le
rems de croîtreôc fa force commençoit à revenir. Il
fe fit donc conduire vers les deux colonnes qui fou-
tenoient tout l’édifice, fous prétexte de s’y repofer,
6c invoquant le nom du feigneur, il le pria de fe
fouvenir de lui, de lui rendre la premiere force , afin
qu’il pût fe venger des Philiffins pour la perte de les
yeux. Alors failiffant les colonnes , il s’écria ; que je
meure avec les Philiflins, 6c les iecouant de routes
fes forces , il fit tomber la inaifon 6c mourut en fai-
lant périr plus d’ennemis qu’il n’en avoit îuc pendant
fa vie. C ’ell ainfi que ce grand homme, après
avoir cherché pendant route f'a vie les occafions
d'atfoiblir les ennemis des Juifs, en fit encore le fa-
crifice volontaire , non par un defir aveugle de vengeance
, mais pour concourir au defîein de Dieu fur
Ion peuple 6c lur ceux qui l’opprimoient. L’Eci iture
nous offre dans l’ hiftoire de cet homme extraordinaire,
non feulement des aéfions d’une force fur-
naturelle 6c divine, mais encore un melange apparent
de bien 6c de mal qui pourroit bleffer, fi l’on
s’arrêtoit H la furface. Il y a certains traits dans la
vie de Samfon qui paroiffent ne pouvoir fe concilier
avec la préfence de l’efprit de Dieu , que l’Edi-
ture nous dit avoir toujours été en lui. Il faut donc,
pour fixer le jugement qu’on doit en porter, favoir,
!®. que plufieurs faints de l’ancien Teffaniem & du
nouveau , ont fait, par un mouvement de l’cQrir de
Dieu, plufieurs atffions qu’on ne pourroit juftifier
par les regies communes, mais que l’on ne peut
blâmer fans témérité ; x°. que Samfon a été un des
faims de l’ancien Teffamcnt, pullque Dieu le prévint
de fes bénédiéHons dès la plus rendre jeuneffe,
& que faint Paul le met au nombre de ces grands
faints qui doivent recevoir avec nous la récompenfe
dans l’cternité ; que tout ce que nous voyons d’extraordinaire
dans la vie de Samfon eft un fecret Sf #1
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