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Cette belle colleaion a cte gravée par_ ordre &
aux frais du ro i, cjui a fait déjà des prcfens de^ la
moitié de l’édition. On peut voir une bonne defcrip-
tion de ces antiquités dans le VIR vol. du
d'un François en Italie. ( C. )
PORTLAND , ( Gèogr. ) canton maritime de la
province de Dorfet, en Angleterre : ü s’avance dans
la Manche en forme de prelqu’ifle , & préfente des
pointes de rocher qui le rendent inaccelTible de
toutes parts, fi ce n’eft à l’endroit oii Henri VTII. fit
bâtir le château appellé Portland Caflle , lequel eft
très-fort. Ce canton, très-agréable & très-fertile,
ell fur-tout renommé par les belles pierres d’édifice
que l’on en tire , & qui font employées en Angleterre,
dans tous les grands ouvrages de maçonnerie,
que l’on veut faire pafièr à la pollérité. Un lord de
la famille de Bentinck, porte le titre de duc de
Portland. (D . 6-.)
§ PORT-ROYAL , ( Gèogr. eccléfiaf. ) célébré
abbaye de Bernardines fondée en 1104, à fix lieues
de Paris, & réformée par la mere Angélique Arnaud.
M. Rigoley de Juvigni, Dijonois, qui joint une
vafie érudition au goût le plus délicat, peint ainfi,
en peu de mots, les illufires folitaires de Port-Royal,
dans fon excellent difcours fur le progrès des lettres,
dont il a enrichi les bibliothèques Françoifes de la
Croix du Maine &c de Duverdier , en 1772.
« Des hommes que l’amour de la retraite avoit
» réunis, cultivoient en paix les lettres au fein de
» la folitude & de la piété : ils formoient entr’eux
>* une fociéîé de favans , où regnoit le goût de la
» bonne littérature & de la faine philofophie. Occu-
» pés également de l’étude des écrivains facrés &C
» profanes, ils édifioient à-la-fois le monde & l’éclai-
» roient. Ce font eux qui, par leurs écrits , ont fixé
» les premiers la langue Françoife , 6c l’ont foumife
>* à des regies invariables. Celui de leurs ouvrages,
M auquel on attribue fur- tout la fixation de la langue,
M font ces Lettres imm.ortelles que le génie difta , 6c
» qu’Athenes auroit avouées.
» On v o it , par l’exemple de ces folitaires , com-
» bien la retraite efi favorable pour pénétrer dans le
» fanâuaire des mufes; & que c’eft en méditant dans
» le filence les oracles du goût, qu’on parvient à les
« imiter & à les égaler ».
C’efi de Port-Royal que fortirent les excellentes
Méthodes des langues Grecque, Latine & Italienne
, fi recherchées oc fi fouvent réimprimées depuis
113 ans. C’eft-là que vécurent les Arnauld, les
Pafcal, les Nicole, les Lcr/.altre, les Sacy , les
Hamon , les Fontaines, & tant d’autres illuftres pé-
nitens & favans : c’efi-là que fut élevé l’immortel
Racine , & plufieurs gens diftingués dans les lettres
6c le barreau.
Quel dommage que l’envie 6c la calomnie acharnés
furie mérite, aient détruit l’afyle des fciences 6c
de la vertu ! On fait avec quelle dureté 6c par quels
organes, en 1709 , Rorr-Roj'û/fut detmit jufqu’aux
fondemens, les corps exhumés, & la charrue paflée
fur l’emplacement ; mais la mémoire de Port-Royal
fubfiftera toujours.
M. Dufofle, de Rouen , a donné de bons mémoires
fur Port-Royal^ en 4 vol. fouvent réimprimes
; M. Lancelot en x vol. in-tx ; M. Fontaine en
I vol. l’immortel Jean Racine en a compofél’hiftoire
en un vol. que Boileau 6c M. l’abbc d’Olivet appel-
loient un chef-d’oeuvre d’une noble fimplicité ; le
dodeur Befoigne l’a donnée en 6 vol. & don Clé-
mencet, bénédiélin des blancs - manteaux , en 10
vol. in-tx. Don Rivet, bénédiâin , a publié le nécrologe
de Port-Royal in-.ç^. 1723.
L ’article de P o r t -R o y a l <\xns\Q Dici. raif. des
Sciences , 6cc. eft fautif, inexaéf, 6c n’apprend rien.
II a été copié par l’auteur du grand Focabulain.
P O S
P O R T U S A B U C I N Î ( Gèogr. anc. ) La notice
des provinces de la Gaule en fait mention dans la
Sequanoife. On ne fauroit douter que ce lieu nefoit
Port-fur-Saone. M. de V'aloisciteunevie manuferite
de S. Urbain, évêque de Langres, qui porte que
S. Valier, fon archidiacre, étant entré dans le territoire
des Séquanois, s’acheminoit vers le Mont-
Jura , 6c que fur cette route il arriva en un endroit
peu éloigné , que les habitans, e.v antiquo appellant
porturn B u dn um:Wy{ \x\ mis à mort par les Vandales,
& il eft particuliérement honoré à Port-fur-Saone :
fa fête qu’on y célébré le 13 oèlobre eft marquée dans
l’ancien calendrier, to h a l, n o v . apud Cajlrum Bu c i-
num , S . V a lir ii , archid. Lingon,
On peut juger qu’anciennement Port-fur-Saone
prévaloir fur tout autre lieu des environs, puifqu’il
donnale nomàundes quatre cantons de la Sequanie.
P a g u s Portenfîs., le Portois. N o t . gai. p ag. S x c ). ( C.)
PORUS , ( H ijî. anc. ) roi des Indes, étendoit la
domination fur tout le pays fitué entre k s fleuves
Hydafpe 6c Acefine. Alexandre , vainqueur de Darius,
pénétra jufqu’aux extrémités de l’Inde, dont
les rois s’emprelTerent d’aller lui rendre hommage.
Parus fut le feul qui ne s’en lailTa point impofer par
l’éclat de fa renommée. Le héros Macédonien , fur-
pris de fa confiance préfomptueufe, l’envoya fommer
de venir le recevoir fur la frontière , & de lui payer
tribut. Pa ru s répondit à fes députés : Dites à votre
maître que pour lui faire une réception plus honorable,
j’irai à fa rencontre à la tete de mon armée. Alexandre
flatté de trouver un ennemi digne de lu i, fit
fes préparatifs pour traverferl’Hydafpe , dont la rive
oppofée étoit défendue par trente mille hommes de
pied , cinq mille chevaux, 6c quatre-vingt-cinq élé-
phans d’une monftrueufe grandeur. Ce fpeftacle
d’armes, d’hommes 6c d’animaux devenoit encore
plus terrible par la préfence de P o n ts , dont la taille
étoit de fept pieds & demi, 6c qui monté fur le plus
grand de fes éléphans, paroiffoit couvert d’or 6c
d’argent, ainfi que tout ce qui l’ environnoit. Ces
obftacles furent furmontés à la faveur d’une nuit
obfcure, qui facilita le paflage des Macédoniens.
Plufieurs jours s’écoulèrent en efcarmouches, où
les deux partis eflayerent leur courage. Un des fils
de Parus y perdit la vie. Ce fut pour venger fa mort,
que le monarque Indien fe détermina à livrer bataille,
lly donna les plus grands témoignages de courage 6c
de capacité. La férocité des Indiens fuccomba fous
la valeur, 6c fe précipitant dans leur fuite, ils abandonnèrent
leur ro i, qui n’eut pas la lâcheté de fuivre
leur exemple. Il fut contraint de fe rendre à la dlf-
cretion du vainqueur, en aceufant la fortune qui
avoit trahi fon courage. Alexandre, frappé de fa
taille glgantefque , 6c plus encore de fa contenance
fiere & affurée, lui parla en vainqueur 6c lui demanda,
comment voulez-vous que je vous traite ?
En r o i , lui répondit le monarque captif. Alexandre
répliqua, ne demandez-vous rien davantage: non
dit P onts , tout eft compris dans ce mot. Alexandre
étonné de fa grandeur d’ame, lui rendit fes états, &
y ajouta plufieurs autres provinces. Po rusrQconn o ii-
fant lui jura une fidélité inviolable. ( T —y . )
POSÉ, ÉE, adj. ( terme de Blaj'on. ) fe dit d’un
châieau, d’une tour , ou autre édifice ; des lions 6c
autres animaux ; fur un rocher, un mont, uneter-
taffe.
Caftillon de Salnt-Viftor, de Roiifias, de Belve-
fet, proche Uzès en Languedoc 3 d 'a\ iir à la tour
^ a rg en t, pofèeJ'ttr un rocher d or,
Fortia de Piles , de Baumes, de Peiruis , en Provence
; d 'a zu r à la tour d 'o r , pofèe ju r une terrajfe de
fin o p le .
Sarret de Confergues , à Beziers ; d 'a iu r à deux
lions affrontés d 'o r , lampajjès & armés de gueulas,
P O S
pofés fur une terraff du fécond émail, en chef une étoile
de même. (^G. D. L .T ,^
POSITIF, {Luth.) Le pofitif eftune petite orgue
que l’on peuttranfporter aifément, femblableentout
aune orgue ordinaire , hors que les jeux les plus
graves ne peuvent y avoir lieu , à caufe de la peti-
telTe de I’inftrument. Lefouffletdu/»<yîVi/eft devant,
afin que le muficien piiiffe lui - même le faire aller
avec le pied. ( F. D. C. )
POSITION, L’angle depojîdont^ celui
que forment au centre d’un aftre le cercle de décli-
naifon 6c le cercle de latitude, ou le parallèle à l’équateur
avec le parallèle à l’écliptique : cet angle
eft en effet l’angle le plus remarquable, 6c qui dépend
le plus de hpofaion d’un aftre entre l’éclipiique 6c
i ’équateur , 6 c celui dont les aftronomes le ferment
le plus fouvent. Si P {figtirc 10 despl. d'ajîron.^ dans
ce Suppl. ) eft le pôle du monde , & Z le pôle de
l’écliptique, qu’une étoile foit lituée au point R
l’angle R R Z eft l’angle de pofîùon.
Si c’eft le foleil Y qui eft fitué dans l’écllptiquc, 5 £ le cercle de déclinaifon ou méridien P S qui
paffe par le folcil, fait avec le cercle de latitude Z
5 perpendiculaire à l’écliptique, l’angle Z i 'P qui
eft l’angle de pofition , 6 c dans ce cas-là c’eft le complément
de l’angle £ 5' ^ , ou de l’angle de l’écilpti-
que avec le méridien ; cet angle de eft oriental
, c’eft-à-dire que le cercle de latitude eft à l’orient
du cercle de déclinaifon vers le nord, quand
le foleil eft dans les fignes defeendans, c’ eft-à-clire
danslesfignes 3.4. 5.6. 7. 8. ou dans le fécond 6c
le troifieme quart de l’écliptique, c’eft-à-dire quand
il fe rapproche du midi par fon changement de déclinaifon
: nous ferons ul'age de cette confidcraiion
dans le calcul des éclipfes.
Si c’eft une étoile , l’angle P Z S eft le complément
de la longitude de l’étoile, car cet angle P Z S
eft le complément de celui que fait le cercle de latitude
Z S qui pafl'e par l’étoile , avec le cercle de
latitude Z R qui du point Z va paffer par les équinoxes
, & duquel fe comptent les longitudes. Z S
eft le complément de la latitude de l’aftre , fi cette
latitude eft boréale, ou la fomme de qo'', 6l de cette
latitude, fi elle eft auftrale : l’angle Z P 5 eft le complément
de l’afcenfion droite, car c’eft la diftance
du cercle de déclinaifon P vS" au colure des folftices
qui fait un angle droit avec le colure des équinoxes
P T y l’arc P eft la fomme ou la différence de 90 ^
6 de la déclinaifon. On peut trouver l’angle S dans
le triangle P E S , en employant P Z qui eft l’obliquité
de l’écliptique 25'^ z 8 a v e c la longitude &
la latitude , ou avec l’afcenfion droite & la déclinai-
f©n, ou avec la longitude 6c la déclinaifon, ou enfin
avec la latitude & l’afcenfion droite ; cette derniere
voie eft en quelque forte la plus fimple , parce que
la latitude eft conftante pour chaque étoile ; elle
n’exige que l’analogie fuivante pour la réfolution du
triangle P £ S.
Le cofinus de la latitude eft an cofinus de l’afcen-
fion droite, comme le finus de 13 ^ 18 ' , obliquité de
l’écliptique , eft au finus de l’angle de pofition.
Cet angle de pofition n’eft pas abfolument fixe,
pulfque l’afcenfion droite qui entre dans le fécond
terme de celte proportion , eft fujette à varier par
la précefiion des équinoxes ; pour avoir le changement
de l’angle de pofition dans un intervalle quelconque,
il faut multiplier le changement en longitude
par le finus de l’obliquité de l’écliptique 6c par
le finus de l’aicenfion droite, 6c diviler le produit
par le cofinus de la déclinaifon, comme je l’ai démontre
dans n\on AJIronomie.
J’ai publié une table générale pour trouver les
angles àe pofition à toutes les parties du ciel, dans la
Connoiffance des mouvemens célejlfS, pour tyGG, 6c
Tome IF ,
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j’ai donné dans mon A flronomit une table particulière
de l’angle de p o fition pour toutes les étoiles remarquables.
Il eft fouvent utile d’avoir l’angle de pofition par
une opération graphique , pour calculer les éclipfes
de foleil avec la regie 6c le compas ; je fuppofe qiieîe
c e r c le F G E de ce Supplément . r e p r c ie n t c l e
cercle de projeaion de la terre , K B K l’elliplè qui
repréfepte un parallèle, F G H u n arc du cercle de
projeaion égal au double de l’obliquité de l’cclipti-
que, c’eft-à-dire, que du point G où fe termine le
méridien C G de la pro|caion , on ait pris les arcs
G F 6c G H , chacun de 23 z8 ' ; fur la tangente
G F d e l'arc G F 6c du centre G , l’on décrira un
denii-ccrcle F M X qu’on divifera en douze fignes
comme l’écliptique, en commençant au point ÀT du
coté de l’occident, oii l’on marquera le bélier,
c’eft-à-clire de longitude,onprendra fur ce cercle
un arc égal à la longitude du foieil ou de l’étoile ,
par exemple X M ; on abaiffera fur le diamètre F X
la perpendiculaire A / & le point N de la tangente
G N F oii paffera cette perpendiculaire M N , l'era le
point où l’on devra tirer le cercle de latitude C S N .
En effet, U eft le cofinus de l’arc JYA/ ou de
la longitude du loleil,pour le rayon G F ; donc
G F : R w G N : cof. : long. ^ ; c’eft-à-dire G ÎS eut
G F c o i . long, mais par la conflruélion G V — tang.
23 ^ J- pour le rayon que nous fuppofons égal à
l ’imité, c’eft-à dii c dont 6^A^= tang. 23 ^cof.
long. tang. G S . Cela revient à la proportion par laquelle
on trouve l’angle de p ofition poui- le foleil ; le
rayon eftau cofinus de la longitude du folcil, comme
la tangente de l'obliquité de l’écliptique eft à la tangente
de l’angle de pofition , dont l’angle A^ eft
celui que forme le cercle de la latitude C N avec le
méridien C O .
On pourroit auffi faire une autre conftruélîon fem-
blable par les étoiles fixes que la lune rencontre,
mais leur latitude eft trop petite pour que l’erreur
foil fenfible fur les figures dont on le fert ; ainfi l’on
peut employer la conftruélion précédente, même
pour les étoiles.
Les étoiles qui ont l’angle de pofition égal à 90
c’ eft-à-clire , dont le cercle de déclinuifon 6c le cercle
de latitude fe coupent en angles droits, n’ont
aucune précefiion enafceiifion droite; tous ces points
font fur la courbe que forme l’interfeclion d’un cône
oblique, dont les deux côtés paffent par les pôles de
i’écliptique & de l’équateur, & dont la bafe eft tangente
à la fphere fur un des pôles, c’eft-à-dirc, perpendiculaire
à un des côtés du cô.ne: j’en ai donné
une table dans mon Afîronomie.
Pour le foleil & pour les étoiles qui ne font pas
fort loin de l’écliptique , toutes les fois que la longitude
eft dans le premier ou le dernier quart de l’écliptique
, c’eft-à-clire, dans les fignes afeendans, le cercle
de latitude eft à la droite du méridien (7 5 , les
autres font à la gauche, parce que dans la fig . 4 S , les
trois premiers 6c les trois derniers fignes de longitude
font dans le quart de cercle 3 JY, qui eft à l’occident
ou à la droite du point G ; cela eft ailé à ap-
percevoir fur un globe , la direélion de l’édiptique
tend à l’orient dans tous les cas : fi en même rems
elle fe rapproche du nord , la perpendiculaire doit
décliner du côté oppofé à la direftion de l’éclipti-
que, c’eft-à-dire, à l’occident, quand on la confi-
dere du côté du nord. C ’eft ainfi que l’on peut trouv
e r , même fans figure, de quel côté eft le cercle
de latitude dans les éclipfes. (A/. D E l a L a n d e . )
POSSEG, {_Géogr.') ville de l’Illyrie Hongroife,
dans le bannat d’Efclavonie, au centre de campagnes
fertiles. C’eft la capitale d’un comté du même
nom, lequel renferme le château de Diokovar,la
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