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PA LM É,’ÉE , ad). ( Hiß. nat.') le dit ou des pieds
des animaux , dcfigne ceux dont les doigts lont
réunis par des membranes ou des feuilles, & on
noinmeainli celles qui l'ont découpées profondément
en quelques légmens divergens, de maniéré à repré-
fenter une main ouverte; les feuilles du ricin , du
platane d’Orient font palmcis. ( D.')
PALMIER, f. m. {^urtm de Blaj'on. ) arbre dont
la tige ou le fût cil figuré en forme d’écailles ;• fes
branches vers la cime , lont autant de palmes qui
penchent en portion de cercle ; fon Iruir qui a quelque
refîemblance aux prunes, fe nomme
ell d’un bon goût.
On remarque dans cet arbre , que la femelle
fouffre, languit & meurt, lorfqu’elle en ell féparce;
c’eR pourquoi on a fait de la palme , le fymbole de
l’amour conjugal.
Le palmia dans les armoiries ell ordinairement
de finople.
De Lefquen de Romeny, de Lellrcmeur, en Bretagne;
d'or au palmier ds ßnople. ( 6-'./). £. T. )
§ Palmier , 1. m. ( Bot. ) palma. Les plantes de
ce nom ne forment pas un feul genre, mais une
famille qui en comprend plulieurs. Leur frudlification
n’eft pas encore complettemem connue , quelques
foins que fe foit donnés pour cela Van Rheede : mais
le port les ralTemble & les dillingue aifément de
toute autre plante. Leur germination monocotyle-
donc jointe à d’autres traits , les rapproche des graminées
, & la taille de la plupart les met au rang des
plus grands arbres ; mais leur tronc compolé de fibres
longitudinales, grolfieres, dépourvu d’écorce proprement
dite, fimple ÔC fans ramification, qui au Heu de
produire fuccefiîvemenrdesbranches, ne produit que
des feuilles dont les anciennes tombent à mefure qu’il
s’élève , & les nouvelles le couronnent : ces traits
peuvent les faire regarder moins comme de vrais
arbres que comme des plantes arborefeentes : car il
femble qu’il ell de l’efience de l’arbre d’être com-
pofé de plufieurs plantes complettes, réunies ou
recompoféesfur un tronc commun, v. Ar bre,^'///’/'/.
Leurs feuilles fonr grandes , divilées en parafol ou
en éventail, ou pinnées, & toutes portées par un
pétiole dont la bafe embrafle fouvent la plus grande
partie de la tige, mais fans l’engainer. Dans la plupart
des palmiers., les fleurs font de ditférens fexes,
léparés, foit l'ur le meme pied, foit fur des individus
dift'érens ; elles font difpofées en grappes ou en
panicule, & le plus fouvent renfermées dans une
grolTe gaine membraneule ou coriace, ou accompagnées
d’écailies ; elles ont trois pétales ; & le calice
, dans celles oii l’on a pu l’obferver, ell divilé en
trois parties. Les fleurs maieuhnes ont fix, quelquefois
trois ou neuf étamines; & les fleurs femelles ont
un, deux ou trois piflils, dont l’ovaire devient un
fruit à noyau , de différente confillance & de différente
forme , contenant une à trois amandes. Les
botaniftesdonnent, d’après les latins , lenomdey^a-
dix, au rameau ou grappe des fleurs & des fruits,
que les François des îles appellent
Les genres fous lefqoels les botanilles rangent les
palmiers, d’après les difl'érences connues de la truéli-
fication , font au nombre de onze félon M. Linné ,
lefqiiels fe divifent en palmiers en éventail ; palmiers
à feuilles pinnées ; & palmiers à fouilles doublement
pinnées. Voici ces genres à commencer par ceux en
éventail.
I®. Le chanuerops ou palmier nain : c’efl le feul qui
fe trouve en Europe.
2°. Le boraßus ou palmutier. Ses fleurs ont une
corolle à trois divifions : les maf’culines ont fix
étamines ; 6c les fleurs femelles qui fe trouvent fur
des individus différens, ont trois (iylcs dont l’ovaire
devient un fruit à noyau, contenant trois amandes.
P A L 3°. Le corypka. Ses feuilles font en éventai!, com«
me celles dos deux genres précédens.
Les luivans ont les touilles fimplement pinnées.
4°. Cycas.
5°. Cocos. Il paroît que c’efl: de ce genre qu’eft le
palmier appellé cyprier.
6'^. Phoenix, le dattier. Ses fleurs font féparées
fur difl'érens pieds : elles ont un calice à trois divi-
flons 6c trois pétales ; les mafcuUnes ont trois étamines,
6c les femelles un pillil, dont l’ovaire devient
un fruit ovoide à un leul noyau.
’j°. Elais ,voyei^ ce mot. C’efl le palmier^ huile.
8°. Vareca. Les fleurs ont trois pétales : on ne
connoîc pas le calice : les malcuüncs ont neuf étamines,
6c les femelles placées furie même pied,
font fuivies d’un fruit à noyau enveloppé d’un calice
écailleux. Le choux-palmifle ell aulTi de ce
genre, félon M. Jacquin.
9®. Elace: ce genre appartient à une forte de petit
dattier lauvage.
10®. Za/niu : ce genre dont les fleurs font mal
connues, les porte raflemblces fur une tige , à-peu-
pres comme celles de la prêle.
1 1®. Caryoca : ce genre a les feuilles doublement
pinnées: les fleurs des deux fexes font rafl'emblées
dans une enveloppe commune de plulieurs écailles,
6c ont chacune imc corolle à trois divifions ; les maf-
culines ont plulieurs étamines, 6c les fleurs femelles
un pillil fuivi d’un fruit charnu à deux femences. F'oy.
Linn. gen. pl, append,
11 s’en faut bien que toutes les efpeces connues
foient rapportées à leur genre botanique , à caufe
du manque d’obfervations fuffilances , pour eu bien
conftater la fruélification : joignons à cela que la
différence des noms donnés dans différens pays à
une même efpece , peut encore en rendre la con-
noiflance plus difficile. Nous nous abfliendrons pour
cela de faire l’énumération des efpeces , & nous
nous contenterons d’en indiquer plus bas quelques-
unes ; en avertiflant feulement que le nom de palmier,
fimplement & i^articuliéremeni ainfi dit, eft
afiéêlé au palmier dattier.
De lu fécondation des palmiers. Nous devons d’au-*
tant moins pafl'er fous lilence cette partie inicrel-
fantedeleur hiiloire, que l’oblervationqu’en avoient
faite même les anciens , a été le germe des connoif-
fances que nous avons fur le fexe des plantes. Quoique
la propriété de porter les fexes féparés fur dilfé-
rens pieds, leur foit commune avec diverfes autres
plantes, telles que le chanvre, les faules, les peupliers,
6*c. l’utilité des/ja/zn/eri datiers, 6c leur culture ont
porté l’attention des oblervateurs fur leur repiodu-
élion ; 6c les anciens , comme on le voit dans Piine ,
ne manquèrent pas de s’appercevoirquc le concours
des palmiers males étoii néceflaire pour rendre féconds
les individus qui portent le fruit. Des faits
plus récens , en confirmant l’obfervaiion ancienne ,
ont fait connoître des circonflances lingulieies de
cette fécondation. Non-feulcment on a vu en Europe
un palmier femelle , auparavant ftérile , porter
des fruits, lorfqu’il a été imprégné delà poulliere
d’un pied mâle, élevé dans le voifinage; mais on en
a vu devenir féconds, lorqu’un autre/>a//«/ermâlc efl:
entré en fleurs à quelques lieues de-là. Voyf^ entre
autres les expériences réitérées de M. Gledift. lurun
palmier nain , chamarops hiimilis, lequel depuis 8o
ans qu’on le ciiltivoit à Berlin, ne portoit que des
avortons de fruits qui lomboient d’abord , 6c qui
ayant été imprégnés de la pouffiere des fleurs d’un
palmier mâle cultivé à Leipfic , donna des fruits qui
non-feulement vinrent à parfaite maturité, mais qui
ayant été mis en terre, prodiiifirent de nouvelles
plantes. Hijîoire de Cacad, royale de Berlin , ami,
'74ÿ &■ 'VSy.
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L’art des cultivateurs a fu mettre ce fait â profit
dans les pays à palmiers , pour rendre sûrement U
abondamment féconds tous les pieds a fruit. M.
Haffelquifl étant au Caire, a etc témoin de cette
opération par laquelle , au lieu de laiflér à l’aition
fortuite des vents, le foin d’apporter aux
femelles une portion de matière fécondante , on
l’applique immédiatement. Voici comme il en décrit
le procédé. Les jardiniers choififfent unefpathe mâle
prêre à s’ouvrir ; ils l’ouvrent , en tirent la grappe
de fleurs, â laquelle ils font des incifions longitudinales,
en prenant garde de ne pas oifenfer les fleurs :
ils montent alors fur le dattier femelle qu’ils veulent
féconder, ils couchent une des pieces de la grappe ,
avec fes fleurs entre les ramifications Aw fpadtx de
fleurs femelles , 6c recouvrent le tout d’une^euille
de palmier, pour le garantir fans doute de l’ardeur
du folcil & de la pluie; ce qui étant fait, ils coupent
les jets ou les feuilles inférieures, d’entre lefqiielles
les fleurs croient forties l'année précédente , de
meme que la pellicule qui couvre la bafe des
feuilles.
Koempfcrqui a aiiffi décrit la fécondation artificielle
du dattier femelle, ajoute que les uns emploient
les rameaux du fpadix mâle encore verds ,
& les mettent auffitot fur les grappes femelles qui
commencent à paroître ; & que d’autres fcchent auparavant
ces baguettes , 6c les gardent jufqu’au
mois de mars.
Tel cil le précis de ce procédé , pratiqué depuis
fl long-tems , dont l’influence ell fi évidente , 6c
dont les conféquences pour le fexe des plantes font
fl claires, qu’il y a lieu d’être fiirpris qu’on ait été
fl tard â les développer.
LespalmiersCèlewexït de graine ou de pieds enracinés.
Ils exigent un fol léger 6c une expofition
chaude. Pour les élever en Europe, il faut placer
les pots où l'on a mis les graines dans une couche
de tan , & lorfque les jeunes plantes ont poulTé, les
Iranlplanter dans d’avitres pots , qu’on tiendra dans
une ferre chaude , jufqu’ù ce qu’elles aient acquis
de la force.
Il n’efl point de famille de plante plus généralement
utile que celle des palmiers. On fe fert^ de
prefque toutes les parties de ces plantes , fans néanmoins
prendre indillinélement toutes les parties du
même arbre. Le fruit de quelques-uns fournit un
aliment agréable 6c fain : la plupart ont un fuc doux
6c fucré , vineux dans quelques autres. On mange
comme des choux la maffe qui lé trouve au fomniet
de quelques-uns. D ’autres , on tiye une huile cpailTe
fort bonne; on en fait un vin.
Les Indiens font de la (pathe du cocotier des plats
6c d’autres uftenfiles. La bourre qui entoure la
bafe des feuilles , les feuilles meme fournilTent des
filalTes plus ou moins fines. Les feuilles du latanier
fervent d’éventails : celles du corypka umhracuUfera,
forment des parafols alfez grands pour ombrager
une dizaine de perlbnncs ;pour quel effet les Indiens
coiifcnt enfcmble les lanières de la feuille pour en
former un tout arrondi ; les femmes font encore de
la bafe de ces memes feuilles , des capotes , des
cha])eaux, &c. On fait du tronc des pieux pour
paliflâdes , 6c de la moelle de quelques-uns refendue
en lanières , des fleurs artificielles. Leurs leniences
font allringentcs. (D.)
P almier r o n d ie ii, {H iß. nat.^ Ce palmier
qui croît en divers endroits de l’Afrique 6c de
J’Afie méridionale , a été appelle ainli par les François
du nom de ronn , que lui donnent les nègres,
C’efl: le carimpana des Malabarcs, boraßus frondihns
palmaiis pUcatis cucullatis , jhpicibus jerratis , Linn.
Son tronc ell fort ^ros 6c droit , femblable à ui e
colonne de 50 à 60 pieds de haut, de l’cxtrcmi.é
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de laquelle fort un faifeeau de feuilles, qui en
s’écartant forment une tête ronde : chacune repréfente
un éventail de cinq ;\ fix pieds d’ouverture,
porté fur une queue de même longueur. Les fruits
des pieds femelles font de la groffeur d’un melon
ordinaire, mais un peu plus longs, enveloppés d’une
peau coriace commeun fort parchemin , qui recouvre
une chair jaunâtre, remplie de gros filameiis
attachés à trois gros noyaux. Ce fruit que les negres
aiment beaucoup , cuit fous la cendre , a un peu du
goût du coin: fon odeur ell afléz forte, mais
agréable. Voy. KA2l\-\(ow ,Foyage au Seneg.p.yr^, (D .)
P a lmier Ma r in , {Hijl. nat.) c’eil un animal
marin , que M. Guettard a vu à Paris dans le cabinet
de feue madame de Bois-Jourdain. Par le def-
fin exaél qu’il en a fait tirer, ainfi que par l’examen
qu’il en a fait, il prétend avoir découvert quelle
étoit la véritable origine de divers corps folîiies,
qui avoit été inconnue julqu’â prefent. Ces foflîles
font les encrinites, les pierres étoilées ou allcries,
les trochilles 6c les eniroques, dont il cil parlé d’une
maniéré fort obfcure dans Ies*auteurs. Il ell bon de
prendre une idée de ces différens foffiles, que l’on
voit aujourd’hui dans quantité de cabinets d’hifloire
naturelle.
Les pierres étoilées ou arteries , font des corps
plats à cinq rayons, fur le plat defqucls on apper-
çoit deux lignes courbes comme burinées , fe réu-
nilTant aux extrémités, & q u i , parleurs concours
au centre , forment une efpece d’étoiles. Plufieurs
de ces allcries, mifes les unes fur les autres, forment
une colonne pentagone , à laquelle 011 donne
le nom A'afiérie ou colonne en étoile.
Les trochites différent des alléries, en ce qu’elles
n’ont point de pointes, & qu’elles lont circulaires :
on oblerve fur leur plat, des rayons partant du
centre & allant à la circonférence. Les colonnes
compolces de celles-ci, font cylindriques, 6c fe
nomment entroques.
Les trochites , ainfi que les colonnes qui en font
compofccs , font percées dans leur milieu, d’un
petit trou qui forme un canal dans l'axe de la colonne
: on obferve de petites dentelures à la circonférence
de toutes ces pierres.
Les encrinites font des amas de petits corps de
differentes figures qui forment, par leur réunion ,
des lames longues 6c fillonnces en travers , dont l’af-
femblagc a quelque rclTemblancc avec la fleur d’un
lys. Quelquefois l’encrinite fe trouve foutenue par
une de ces colonnes formées d’artérics ou de trochites
dont nous venons de parler, 6c alors on la
nomme encrimtt h queue. On va vo ir , par ia def-
cripîion dupalmur-mann , le rapport qu il a avec ces
foffiles.
Qu’on Imagine une colonne pyramidale, com-
pofée de p'ierres étoilées à cinq pans, miles les unes
fur les autres , on aura une idée alfez julle de ce qui
compofele corps de cet animal. Cette colonne a ,
d’elpace en efpace, des renflemens, doû partent
cinq pattes, compofées de plus ou moins de vertèbres,
fuivant leur longueur, & qui finiflent par un
crochet pointu. M. Guettard compare l’enlemble
de cet animal à la plante qu’on nomme prèle ou
queue de cheval, qui offre des verîicdl.s femblablcs,
6c rangées de même par étages décroifi'ans. La colonne
qui, dans la planche gravée à la luite de fon
mémoire , ell de fix pouces de longueur, eÜ fur-
montée par une elpecc d’étoile, coinpolée de cinq
pattes, mais qui fe fubdivifent communément trois
fois en deux branches. Ces pattes font garnies de
doipts crochus, 6c de mamelons qui_ peuvenr concourir
avec CCS doigts à retenir la pro'ie de l’animal ,
6c peut-être à la fucer.
Il eft ailé de voir que les encrinites 6c les pierres