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Ä: les rtuxlons fur quelque partie du corps que fe
faOc la fluxion de l’humeur, depuis la poitrine d’où
ï-clulte quelquefois la pulmonie , julqu’aux pieds où
fc forme fouvciit la goutte.
Le /'.r’ou cil un aliment 6^ un médicament, préservatifs
de la phihilie & de la goutte , comme eft
le lait, auquel il n'y a rien de lupériour contre ces
maladies; mais tout le monde n’a pas le bonheur
de s’accommoder du lait, ÖC il ne convient pas dans
tous les états des maladies , au lieu que ces incon-
véniensnefe trouvent point par rapport auj^igon.
J’ai vu des malades à l’extrémité , qui ne pouvant
plus fupporter ni le lait, ni le bouillon , ni la gelée
la plus fine, ont été entretenus encore long tems en
vie , par le moyen feul du fjg o ii, cuit à l eau & un
peu fucré.
M. Firzes, médecin de M. le duc d’Orléans , m'a
dit & MM. de Jullieu, qu’ayant fa mere décrépite
ik la poitrine très-adeclce, il en a prolonge la
vie pendant deux ans par l’ulage du Jiigou , dont il
lui faifoit prendre trois pviies chaque jour.
Pour préparer le ce médecin le faifoit
mettre dans de l’eau bouillante , & il l’y laHloit
pendant une demi-heure ; enluite il retiroit le fugoii
de cette eau , & enfin il le jettoit dans du bouillon ,
& l’y faifoit bouillir doucement pendant deux heures.
Arc. du Bouluii^ir par M. Ma LOUIN.
SAILLANT, T E , adj. { u r n u d i B la fo n .) le dit
du chevreuil, du bouc , de la chevre , de la licorne,
qui parcifîent debout ou rampant.
Capriol de Pechaflaui,en Languedoc; um
chivre failUrui d'or.
Morlat de Doyx, en Auvergne, Ucorru
füUlanic d'argent. ( G. D. L. T .)
SAINT-AMAND , {Giog.Hiß. eul. Antiquités.
H:j1. nat.) petite ville de la Flandre françoife fur
laScarpe,à 3 lieues de Valenciennes,4tle Tournai,
6 de Douai, 8 de Lille : elle doit ton origine à fa
^meufe abbaye de Bénédiefins, fondée en 659 par
S. Amand , évêque de Maßricht, & dotée par le roi
Dagobert, dans un lieu nommé Elnonenjï ad Scar-
Ce monafiere eß magnifique & fon cgilfe d’une
grandeur furprenante ; c’ell l’un des plus rares mo-
numens que nous ayons en Europe, conßruit par
l’abbé Dubois en 1648. En falfant les fouilles né-
cefl'aires dans la colline de Haute-Rive , oii étoit
bâti le premier oratoire de Sairu-A?iiand, lur les
débris de l’idole de Mercure , on trouva des fépul-
tures romaines , des oßeinens brûles, des cruches à
cendres , fioles , bouteilles, plats de terre, miroirs
d'acier poli, figures de cocq, des médailles de Do-
mitien , Vefpafien, Néron,& de tous les empereurs
romains qui ont réûdé à Tournai.
Louis XIV s’étant emparé de Saint-Amand, l ’a
réuni à la France avec fon territoire ; ce qui a été
confirmé à la paix d’Utrecht.
A trois quarts de lieue de cette abbaye fe trouvent
des fources minérales connues fous le nom d'eaux
& boues de S aine-Amand : onles arendues très-propres
& commodes en 1765. Elles font précieufes &
véritablement efficaces pour plufieurs lories de maladies
: on peut voir l’hißoire de ces eaux & leurs
propriétés dans l’excellent ouvrage de M. Defmille-
ville, médecin à Lille , intitulé Eßai kißorique &
analyßique des eaux & boues de Saint-Amand ^ ou
[on examine leurs principes , leurs vertus. . . . à Valen-
ciennes 1767. M. Robert de HelTein en a publié un
bon abrégé dans fon VT®, vol. du Diclionnaire de la
France, /«-8°. ly y i, auquel nous renvoyons.
M. Morand a donné à l ’académie des Sciences,
en 1743 T un mémoire fur les propriétés de ces eaux,
qui fe trouve inféré dans les volumes de celte académie.
Il y cß dit qu’on a trouvé un petit autel de
S A I
bronze avec les principaux traits de rhidolre de
Rcinus & de Romulus en relief, dont ce favant fit
racqui(ition;une petite llatue du dieu Ran, plufieurs
de Caipidon, quantité de fragmens de vaics antiques
faits d'une terre bolaire, fine & rougeâtre telle
que celle de Biicakos.
La découverte de ces monumens femblcroit indiquer
que les Romains avoient connu & fait ufage
de CCS eavix , & que ces figures pourroicut avuir
fervi à la décoration de la fontaine.
Elle ont été en réputation depuis que l’archiduc
Léopold , gouverneur des Pays-Bas , y fut pai laite-
ment guéri en 1648 , d’une colique néphrétique 6c
du gravier, dont ce prince étoit attaqué. M. d’He-
rogiielle fit revivre la réputation de ces eaux par un
traité qu’il publia en 1685 lur leurs vertus curatives.
ün commença par ordre du roi, en 1697, à
entourer d’une bonne maçonnerie le baffin de la
premiere fontaine afin d’en écarter le« eaux étrangères.
Les boues de Saint-Amand ont depuis 7 jufqu’il
10 dégrés de chaleur au-delTus du tempéré : mais
le dégré de leur furface elt loiimis aux variations de
rathmofphere. ( C. )
SAINT-AMBROISE, ( Géogr. Hifi. L in .) petite
ville du bas-Languedoc, fur la Ceze , au diocefc
d’Uzès ; c’efi la patrie de Samuel Sorbieres, né'de
parens proteftans, devenu principal du college d’O-
range ; il fe fit catholique à Vaifon en 1653 ; le pape
Alexandre VH, Louis X IV, le cardinal Mazarin & le
clergé de France, lui donnèrent des marques publiques
de leur elfime, & lui accordèrent quelques
bénéfices. Clément IX ( Rofpigliofi) , avec lequel
11 étoit en relation de lettres , ne le traita jamais que
comme fon ami, fans avoir foin de fa fortune ; Sorbieres
s’en plaignoit plaifamment, en difant qu’il
avoir plus befoin d’une charretée de pains que d'un
baffin de confitures : on envoie , difoit-il, des manchettes
à un homme qui na point de ckemifes. Il n’étoit
pas favant, mais il entretenoit liaifon avec des fa-
vans , tels que Hobbes , GalTendi, &c, il appelloit
les relations des \oy^g^\.ws\tsromansdesphilojophes.
Le Sorberiana n’ eft pas de lu i, il a traduit X'Uiopie
de Thomas Monts , Sc eft mort en 1670. Voye^
Anecdotes Huer, tome I. tySo. ( C. )
SAINT-AMOUR , ( Géogr. Hiji. Lin. )petlte ville
de la Franche-Comté , au bailliage d’Orgelei, fur
les frontières de la BrelTe, avec un chapitre.
Guillaume de Saint-Amourchanoine de Beauvais
, un des premiers proféffeurs du college de
Sorbone, célébré doéfeur , & défenfeur intrépide
des privileges de l’univerfité, avoir été envoyé à
Rome avec trois autres doéleurs pour plaider la
caufe de runiverfitc contre les religieux mendians ;
après bien des vexations il eut une défenfe exprelTe
du pape Alexandre IV , de revenir en France , avec
priere au roi de ne l’y pas laiffer entrer. Guillaume
lé relira à Saint-Amour.^ fa ville natale, qui pour lors
n’étoit pas du royaume de France : il avoir compofé
contre les mendians fon livre du péril des derniers
unis. Il mourut dans fa patrie en \ z y i , très-regretté
dei’univerfité&detous les gens de bien. Un poète
contemporain parle de la perfécution qu’il foutfiit
comme d’une perfécution inique :
Etre banni de ce royaume^
A ton, corn’ fut maître Guillaume
De Saint-Amour, quhyppocrifit
Fit exiler par envie.
Eloge de [univerjïté tyyo,page qc) , in 4°. (C.)
SAINT • ANDEOL , (^Géographie.) petite ville
du bas-Languedoc, très-peuplée, diocefe de Viviers,
au confluent del’Ardrcchc &: du Rhône, a
pris fon nom de faim Andeol, compagnon de faim
S A I
Benigne & de faint Andoche, qui y fut marfyrife
vers l’an 208; fon tombeau cß dans la principale
cglile.
C ’eß la patrie deFrançoisdePaiileCombalufier,
médecin deParis, mort en 176 1 , auteur de plufieurs
ouvrages : ce lieu s’appclloic Borgagiates , Burgagia-
tes, Bergniates; dans un aéle de 1108, il eß encore
x\o\mr\ic: Burgius, d’oii j)eut-ctrc il a pris enfuiie le
nom de bourg Saint Andeol: près de la ville elt une
fontaine a p p e l l e e , dont le b.ißin eß vaße ÖC
fort profoii-l ; elle déborde queUjuefois avec tant de
violence qu’elle emporte les moulins &: les ponts
qui font la chiue même de la fource : on y faifoit
autrefois l’épreuve des ladres; à vingt pas eß un
rocher lur lequel eß uiîe figure humaine, montée
i'ur un lion, avec une inl'cnpiion prefquc indéfrichable
: on y apperçoit encore ces lettres,
N u___ S, S . .
Lvvm. N . . . . nturn.
T . . iv r .. D. S. F.
On entrevoit dans ces lettres monumtntum ; les dernières
D. f . p. ne font autre choie que la formule
ufiice dans les inferiptions i'épulcrales de Juo pofuit.
Le pere Guiliemeau, provincial des barnabites ,
fit en 1714 une diffiertation pour prouver que le
monument reprefente le dieu Mithras. Foye^ Mém.
Trév. février ty iq , page 2^97.
A la porte de l’églile principale de Samt-Andeol,
on lit cette Infcripiion fur une pierre à moitié rompue:
Fabius Znilus fibi 6*
On fiiadulicc prim.
Cat maritee carif.. , M. . ,
S. T. Huberemus Fcci.. .,
Hß. acad. des inferip. tome IF y page 37J , édit,
in-12. ( G. )
SAINT-ANTOINE ^ ordre de ) , N ß . mod. ordre
militaire, inflituéenHainaut en 1 382, parlecomte
Albert de Bavière, à l’occafion de la maladie appellee
ƒ«« Saint-Antoine : ceux qii] en ctoient attaqués
allerem vlfiter une chapelle dédiée à cc ô’mAr, dans
le bols d’Havré, près de Mons. Cet ordre n’étoit
compofé que de gentilshommes ou de gens du premier
mérite : on prétend que les premiers chevaliers
fe dißinguerent par leur empreficment à aller combattre
les infidèles dans la Fruffie & dans l’Afrique ;
mais cet ordre ne fubfißa pas long-tems : il tenoit
fes aiïemblées dans la chapelle d’Havré , où l'on
établit en 1415 des religieux de Saint-Antoine, avec
un hôpital pour recevoir les pèlerins. La marque de
l’ordre étoit un collier fait en forme de corde d’her-
mite , auquel pendoit un baron ù s’appuyer une
petite cloche. ( G. )
Sa in t -An to in e de Vienne, ( Hiß. eccléf. ) L’abbaye
reguliere de Saint-Antoine, chef d’ordre, ibiis
la regle de faint Augußin, à deux lieues de faint
Marcellin , diocefe de Vienne , fut fondée en 1090
pour des hofpitaliers, par un gentilhomme, nommé
Gaßon : elle fut approuvée au concile de Clermont
vu 1095 ; l’églile ne fut achevée que vers le milieu
du XIV® fieclc : en 1242 le dauphin Guignes-André
mit cette maifon fous fa proteéfion. Aymond de
Momagny , dix-feptieme grand-maître , qui fut le
Jiremicr abbé de l’ordre, obtint l’union du prieuré
de Saint-Antoine à la maîtrife, que le pape Boniface
y i l l engea en abbaye en 1297 , en la foumettant
immédiatement au faint fiege. Louis X I y fit plufieurs
fondations pour les malades en 1478. 6i 1482 ; elle
fut ruinée durant les e 1562 8c
1567 : on commença de la réparer en 15 7 3 ,6c c’ell
aéliiellement l’im des plus beaux monafteres du
royaume. L’abbé général y réfide , & fa mailbu ell
compolée d environ foixantc perlbnnes : cet ordre
a eu des établifiemens en France, en Allemagne,
S A I 695
en Italie, en Efjiagne, en Angleterre , en Lorraine,
en Fiémont, même au-delà des mers, comme à faint
Jean d Acre , à t .onßantinoplc, en Chypre, dans
la Morée , 6c jufques dans l’Afrique.
^ L Europe étoit alors affligée d’un flcaii terrible,
incurable à la médecine , que faim Thomas api^clle
ignis infernalis , 6c qui tß connu fous le nom i c fe u
S .n nt- A n to in e , parce que le peuple crut que l’inter-
ceiliqn de ce lamr étoit le feul remi de qui en an état
les fimtßes effets : on accoiiioi' en foule à la Mnthe-
fa in i -D id u r , où furent tLpolces les reliques de
faim Antoine, que Joifelin, iffu des comtes de Poitiers
, de l'illultre maifon de Touraine , avoir apportées
de la terre-lainte; bifmtôt le nom de la Moche
fur changé en celui de S a in t-A n to in e , qu'il porte
encore aujourd'hui.
Les pourceaux de cette abbaye avoient le privilege
d’aller le 17 de janvier , avec une clo-
chene au cou dans les maifons, oîi on les rcgaloit
en 1 honneur de Saint- Antoine, bien loin d’ofer les
chaffer ; delà ces proverbes qui font allufion aux pa-
rafites, « aller comme le pourceau de Saint-Anioi-
» ne, de porte en porte ; faire comme le cochon de
» S am t -A n io in t , le fourrer par-tout ». f G. )
S A IN T -AUBIN du C o r .mier , ( Géographie,
H iß . ) ville de Bretagne , diocefe de Rennes, bâtie
par Pierre Mauclerc , duc de Bretagne, en i 222. Ce
lieu eß célébré par la viéloire rempoi tée fur les Bretons
6c leurs alliés, par l'armée de Charles V l î l ,
Ions le commandement du fire de la Trémouille
en 1488 ; le duc d’Orléans , depuis Louis X I I , y fut
fait prifonnier.
Le général vainqueur, dit-on, invite à fouper ce
prince, celiiid’Orange bctouslescapiraines pris avec
eux ; à la fin du repas on le voit donner des ordres fe-
crets à un officier qui fort auffi-tôt, & qui peu après
rentre avec deux cordeliers ; à cetafpecl les princes
pâlirent 6c voulurent fe lever de table : Princes . leur
dit la Trémouille, ralTurez-vous , il ne m’appartient
pas de prononcer fur votre deßinee, elle eß réfer-
v é e a u ro i; mais vous, dit-il, aux capitaines, qui
avez été pris en combattant contre votre fouveraiii
& votre patrie , mettez ordre promptement aux
affaires de votre confcience. Les princes voulurent
vainement intercéder pour les capitaines , la Trémouille
fut inexorable : ce trait paroit injulle 8c barbare
; cette inviraiion , le fouper, cet air de fetc &C
ci’amuié font autant de circonßances de perfidie ,
jointes à une violence atroce ; & c’éfoient autant
d’infiiltespour le duc d’Orléans. Mais cette prétendue
anecdote du fouper, qu’on ne trouve que dans une
vie latine du duc d’Oi léans, compofée par un prieur
de Bonnes Nouvelles, à Orléans , n’eß qu’une fable
mal conçue , 8c fondée lur des rapports que l’auteur
a mal arrangés ; c’eß ce que M. l’abbe Foucher a démontré
dans un Mémoire lu à l’académie des inlcrip-
tions, Oil il venge la mémoire d’un des heios de
notre nation. ( G. )
SAINT-BRI, {Géographie.) petite ville de Bourgogne
, à deux lieues d’Auxerre, fur la route de
Lyon à Paris , avec titre de marquifat. S. Cor y fut
arrêté lorlqu’il fuyoit la perfécution des minißres
de l’empereur Aurelien,8c ily fut martyrilé. S. Germain
y trouva la tête de S. Prix, & y bâtit uneégîife
dans le lieu même pour i’y mettre. S. Didier, autre
évêque d’Auxerre , y découvrit le corps de S. C o t ,
6c le plaça dans un cercueil de pierre, proche la
tête de S. Prix. Les offemens de ce dernier ont été
enfin mis dans une châffe de bois en 1480, par
l’évêque Jean Baillet, en 1059. Hugues, fils de Robert
, premier duc de Bourgogne , conciuilant l’armée
de fon pere contre Guillaume, comte d’Auxerre,
força S a in t -B r i, le ruina & le brûla. La donation
des églifes de S am t -B r i au chapitre d’Auxerre,