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NAP Nicolas Traves, en i6S6, & mort en
1750, ctoit im vertueux & ('avant ccclclia(Hque,qiii
a beaucoup travaille (ur riiKloire de l’cgUCe de Nazi-
us : il a laide une compilation inimenî'e , ions ces
titres divers, CoJcx ucUfuz Nannctcnjis, aHu cede-
fia N. Spiàlei^ium N. Synodiciun AL 11 fit imprimer
cil 1735, une confultation l'ur la jurildiclion 6c
l’approbation néceflaire pour confed'er, qui lui attira
des chagrins , ik une réfutation de la part de M. Lan-
gu e t, archevêque de Sens. 11 a fait aulfi le Cata/ogi/e des i//uflres Numois^oii
il y a beaucoup d'auteurs inconnus aujourd’hui ,
dans lequel nous diftinguons Arrhus de la Gibonais,
mon doyen des maîtres aux comptes de Nr.mcs ; le
plus confidérablc de l'es ouvrages imprimé cil en
2 vol. in-folio, concernant l’origine 6c les fonélions
de la chambre des comptes, avec une chronologie
raifonnée des ducs de Bretagne qui lit du bruit. La
candeur, la religion & l’érudition brillent dans les
ouvrages de ce pieux 6c laborieux magillrac, mort
à Nunus depuis quelques années.
Ajoutons que les lettres (ont encore afliidlement
cultivées à Njn us , dont le college, dirigé par des
oratoriens, ell un des meilleurs de cette congrégation.
( C. )
IdA CTU A TES, ( Giogr. anc. ) On lit dans le quatrième
livre des commentaires de Céfar, que le
Rhm prenant la fource chez les Leponiii , traverfe
le territoire des Sanruaus : felon Straî)on ceux-ci
habitent les premiers fur le Rhin , forti du mont
Adule; mais il paroîtpar Céfar, qui croit mieux
inllniic, que les dévoient habiter entre les
Adobroges 6c les Veragri;Sc on connoit la place
de ceux-ci à Oélodurus, cn-deçà des Seduni. Une
inlcription en l'honneur d’AuguIle, trouvée à Saint-
Maurice , peut fervir d’indice que les Nunciuius te-
noient la partie du \’alais, qui touche au lac Leman:
cette inlcrjpticn porte,
N AN TUA T ES PA TR ON O.
ces deux mots trouves à Saint-Maurice , doivent
fixer les doutes des favans : car Cellarius dit des
Nantuates , ubi inquiramus incertum planlr efî. Si M.
de Valois en avoit eu connoiffance , il auroit abandonné
la con|c£fure lur un petit endroit du haut Valais
, appelle \^uicrs; Joieph Scaliger tourne en ridicule
ceux qui placent ces peuples à Naniua , en
Bugey ; 6c Martiamis qui les fixe à Confiance. D’Anv.
Not. Gal. p.igi 472. ( 6’. )
§ Na p l e s , ( Giogr. ) e’eft une ville de irolscens
trente mille âmes, fituée à 40'’ 50' de lar. 6c à 3
p ' de longit., 1143 lieues de Rome, 333 de Paris.
D'abord alliée , enliiite colonie des Romains , elle
fut toujours une ville Grecque dans les ufages, l'a
religion , ôc même dans fon langage ; mais elle ctoit
un lieu de délices 6c de repos pour les plus riches
habitans de Rome ; Adrien la fit augmenter en 130,
de même que Confiantin en 308.
Nous n’en dirons pas davantage, le précis hifiorl-
que de cette belle ville étant dans le Dicl. raif. des
Sciences, &c. nous ajouterons feulemcmt les deux
articles qui y font omis.
Selon M. Brydone , frayage en Sicile & à Malthe ,
public en 1773 , le climat de Naples eft le plus chaud
de l’Europe, mais extrêmement variable; les valétudinaires
, lur-tout les goutteux, s’y trouvent moins
bien qu’à Rome, ce que l’auteur attribue au vent de
fud-efi qui y régné tout le commencement de l’été :
ce vent relâche les fibres 6c entraîne des vapeurs
aqueufes , fi abondantes, que l’air y efi plus humide
qu’au mois de novembre en Angleterre. On l’appelle
jiroce à Naples ; il n’a caul'é aucun changement au
baromètre, mais il a fait monter confidérablement
ihermometret
N A R Les caufes de l’infalubricité du firoce ôc de l’abattement
qu’il produit dans les malades, ne font pas
dans la chaleur, mais dans quelqu’autre principe
encore inconnu ; il détruit abloiument l’élefiricité de
1 air, 6c 1 on oblcrve que les expériences éleéfriques
ne réunifient pas lorlqu’il domine.
fut célébré autrefois pour les fciences 6c:
pour les lettres : Cicéron 6c Scnequc appellent cette
ville la tnere. des etudes; on y a vu fleurir en divers
tems beaucoup de grands hommes qui n’y étoienc
pas nés , tels que Virgile , Séneque ; 6c dans le xiv=
liecle Bücace , qui ctoit Tofean , 6c Pontanus , né à
Cerreto en Umbrie; mais il y a eu aulli d’illufires
Napolitains. Varron,cité par faint Augultin, parle
d’un mathématicien célébré, appelle Dio Neapolitcs.
Dans les derniersliecles,Jean-Baptifle Porta , oranci
phylicien;Colünna,célebrebotanifie,quiadonné fou
nom à une plante fort connue, VaUriana Columna ;
François Fontana , qui donna en 1646 des oblérva-
tions curieufes ; 6c les autres dont parle le Dicl. raif,
des Sciences , &C. ( C ) .
§ Na RBONNü ISE ( l a ) , Géogr. anc. provinciii
Narboncnfis. Cette province ainii nommée par Aii-
giific efi fi ancienne, fi illufirc 6c li étendue, qvi’elle
mérité une defcripiion particulière; nous prendrons
pour guides, Ütrabon , Ptolomée , les Itinéraires 6c
lur tout Pline, qui en marque les principales villes;
nous abrégerons la (avance dilTertation de M. Me-
nard, hifiorien de Nîmes,qui, trcs-inftruit du local,
étend, éclaircit ce qu’avoit omis Pline, ou ce qu’il
ne fait qu’indiquer par les noms.
« La Narbonnoife, ne le cede à aucune
» autre province, (oit pour la culture des champs,
» lüit pour le mérite de lés habitans 6c pour la dé-
» cence de leurs moeurs, foit pour la grandeur des
» richefies; en un mot elle doit être plutôt regar-
» dée comme l’Iialie même, que comme une pro-
» vince >*.
En elTet elle comprenoit dix-neuf colonies Romaines
; il n’y en avoit pas autant dans les trois
autres parties de la Gaule. Jules Céfar avoit fait admettre
plufieurs citoyens de la Narbonnoife dans Is
fénat ; Claude fe fervii de cet exemple pour y faire
entrer les Gaulois de la Celtique.
Augüfte pendant Ion fcjoiir à Narbonne, oîi il
étoïc allé régler l’adminifiration des Gaules l’an de
Rome 727, partagea la Gaule Tranlalpine en quatre
gouvernemens. Avant ce tems, les habitans de la
ville de Narbonne s’appelloienc Narbortenfes. La
province Narbonnoife comprenoit la Savoie, le Dauphiné
, la Provence, le Languedoc, le Roufiillon 6c
le comté de Foix; les trois autres gouvernemens
furent TAquitaine, la Belgique, 6c cette partie de
la Celtique qui prit le nom de Lyonnoife do celui de
la ville de Lyon, qui en devînt la capitale. Le nom
de Bracata donne à cette partie des Gaules, qui prit,
IbusAugufie, le nom de Narbonnoife, vient de ces
hauts de chaulTes que les Gaulois appelloient braques,
6c que les payl'ans d’Auvergne ont toujours confer-
vés. Le refie de la Gaule Tranlalpine portoit le nom
de Comata , chevelue , 6c la Cilaipine celui de To-
gaca.
La rlviere du Varétoitune des limites qui fépa-
roient la Gaule Narbonnoife de riralic. Cette riviere
prend fa fource au mont Cerna , dans les Alpes maritimes
: cette montagne porte aufiî le nom de Céme-
lion, d’une ancienne ville bâri^ au-dclTus, dont il ne
refie plus que des mazures y & qui étoit de la Gaule
Narbonnoife.
Les Alpes que Pline donne encore pour borne.?
du côté de l’Italie, {ont cellesappellées
Graiennes , Coitiennes ôc Pennines. Les Alpes Maritimes
font aujourd’hui les cols de l’Argentiere, de
Fenefire, de Tende. LçsCottiennes féparoieut le.s
Taurini
N A R '2aurini des Allobroges, c’efi le mont Gcnevre , le
mont Cenis 6c le mont Vilo, où le Pô prend la
fource. Les Gra'îenncs ou Grecques font le mont
doux 6c le petit Saint-Bernard ; clics confinent au
pays des anciens Sala f i , aujourd’hui le val d’Aofie.
Enfin les Pennines,dont le mont Pennin, aujourd’hui
le grand Saint - Bernard, failbit [>artie , avoient au
nord les Seduni, le Haut-Valals, dont Sedunurn, Syon,
ctoit la capitale ; 6c au fuel, les dont la principale
ville,ctoit colonie Romaine,
Aofie. Telles étoient les limites de la Narbonnoife
du côté de l’Italie.
A u nord , les Cevcncs ôc le mont Jura bornoient
cette province. Les Cevenes , Gehenna ou Cebenna ,
fonnoient, au teins de Pline, une chaîne plus longue
que ce que nous entendons aujourd’hui fous
cette dénomination : elles cominençoient aux montagnes
de l’Albigeois, ÔC comprenoient celles dtu Bas-
Rouergue, du Bas-Gevaudan 6c du Bas-Vivarais : le
Tarn bornoit alors cette province ; ainli les Cevenes
fonnoient une ligne courbe qui jjrenoitaux environs
de la Garonne, 6c venoit le terminer au Rhône ,
un peu au-delfous de l’ancienne ville des Helviens ,
appellee Alha-Angufa, vis-à-vis lu confluent de l’I- 1ère 6c du Rhône.
Le mont Jura féparoit les anciens Sequani d’avec
les Helvéïiens: nous l’a[)pellons Le mont Jura ou Le
juoni Saint-Claude. Le Rhône formoit dans cette étendue
de pays qui remonte julqu’a Geneve, le refie
des limites de la Narbonnoife.
C’efi par la côte du Roufiillon que Pline commence
le defcripiion de la Gaule Narbonnoije, ce qui en fait
la côte occidentale. Les Surdons ou Sordons qui
avoient donné leur nom à l’étang Sordice 6c à la rivière
Sordiis qui en fort, occupolcnt le comté de
Roufiillon , oîi l’on trouvoit . forts Siilfuler
taine de Saice , dont les eaux , felon Mêla, étoient
plus lalées que celles de la mer ; 2®. portas P'eneris,
le port Vendre, qui avoiiinoit le promontoire Apkro-
djuim, aujourd’hui Le cap de Creux , capuc de Cruci-
bas ; Strabon l’appelle le temple de Venus Pyrénéenne,
ôc dit qu’il iervoli de borne commune à la Narbonnoife
6c à l’Efpagite. Apres l’établifiément du
chrillianilmc, on bâtit lur les ruines de ce temple
une églilé ôc un inonallerc appelle S. Pierre de Ro-
fe s , S. Petri Rhodenfs , du nom de l’ancienne ville
Rkoda , qui n’en efi pas éloignée.
Les Cûnfuararii occiipoicnt I'inieiietir du Roufiîl-
lon; ils s'étendoient de[)uis les Pyrénées jufi|u’à la
fource de l'Aude , A iax; leur pays étoit arrolé [)ar
les rivières de la Tech 6c de la Tet : c’efi oîi l’on
trouve aujourd'hui Villctranche de Gonflant ÔC le Va-
Iclpir.
La ville d’/////’emétoît déjà fameufe du temsd’An-
ifilxiî, qui y rallémbla l'es troupes 218 ans avant
J. C. Son ancienne grandeur peut faire croire que
c'éroit la capitale des b'.//•<//>/;.<.- on l’a confondue mal-
ù-propos avecElvire, nommée aulli Illiberis , fa-
meule par le concile tenu en 313, ôc avec Gu/co/i-
i’i//'///;/, Collioure, qui n’efi connue que depuis le
Viii'’ fiecle. La polîtioii de notre IlUberls répond à
celle d'Helena , Fine , bâtie lur fes ruines par Confiantin
ou [>ar quelqu’un de leslils en l'honneur d’Hé-
lene, mere de ce prwice ; elle devint ville épilco-
pale au v= ou vi« ficelé; fon llcge fut transféré à
Perpignan en 1604 juirClénient VIII.
Rufeino, ville très-ancienne, étoit la capitale des
Confuarnni , ôc tlonna le nom à toute la contrée du
Roufiillon. Ce fut à Rufeino que les peuples du pays
s’alfemblerent [)Our délibérer fur le palTage que leur
demandoit Annibal. Cette ville devint colonie Romaine
; felon Mêla ÔC lelon Pline , elle jouifi'oit du
droit latin. La décadence de l’empire en entraîna j)eu-
à-peu la ruine; clic conlérvoit encore quelque con-
Tome IV,
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fidération fous Loius-lc Débonnalre : ce prince ordonna
que lôn dijjlôme de l’an 816 en faveur des
Llpagnols retirés en France pour fe dérobera la tyrannie
des Sarrafins, fut dépofé dans les archives <le
cette ville , qui avoit pris dès-lors le nom de Rofei-
Lio. Elle (ut ruinée peu après vers l’an 8x8 , dans la
guerre des Sarrafins ; il ne refie plus qu’une tour
lur le terrein qu’elle occiipoif, ajipcllce la tour de
Roufillon. On-y trouve louvent des médailles Romaines
ôc d’autres monumens qui font encore reconnoitre
fon ancienne enceinte.
A deux milles de Rufeino étoit Flavium Ebiifum,
à laquelle une inlcription donne le titre de munici-
pe t elle avoit pris le nom de Flavium en reconnoif-
lance de quelque l)ienfaic reçu de Vclpalicn ou de la
famille. Dans le même lieu oîi étoit Ebnfnm , fut
dans la fuite bâti Perpignan , déjà connu au xfi fiede,
car l’évêque d'EIne y conlacra une églilé fous l’invocation
de S. Jcan-Baj)iifie en 1023.
Dans le coin de la Narbonnoife étoient encore ,
fulvant les itinéraires , 1°. un lieu nommé ad Ceneu-
riones ou ad Cenienarium ; c’efi la petite ville de Ce-
ret, où s’afiembierent en 1660 les commilTaircs de
France ôc d’Elpagne pour régler les limites desdeux
royaumes.
2®. Ad Strahulurn, aujourd’hui le Boulon fur U
Tech, à quatre milles de ad Ceniurioms.
3®. Ad Vigefimum, do'Ut on peut fixer la pofition
aux cabanes de Fitou, fitnées lur l'étang vis-à-vis
de Leucate, à vingt milles ou cinq lieues de Narbonne.
Cette ville tire fon origine de Q. Marcius Rex,
fous le conlulat duquel, en 636 de Rome , L. Craf-
lus, ce cclt-bre orateur, y conduillt une colonie. La
dénomination de Decutnanorum eoLonia vient de la
legion , li faraeiiie dans les guerres de Céliir. Les
veterans de celle legion furent établis à Narbonne
par ce grand caj>iiiiliie : ainfi de deux colonies envoyées
en celte ville , la i)remicre étoit du nombre
des colonies civiles, formée de citoyens R.omains ;
la leconde ctoit purement militaire.
La fondation de la ville a précédé long-tems l’é-
tabiiiremciit de la premiere colonie ; Pytheasde Mar-
feilleen fait mention dés le tems de Scipion. Pline
dit que les étangs qui bordent la côte font qu’il n’y a
pas beaucoup de villes; les étangs que Mêla nomme
flagna Volcanun , c’efi à-dire des '\'oIces-Arécomi-
ques, étoient ccu.x de Taur ou Tau ,y/agr///m Tauri,
ôc de Latès, Lautte, d’un château voilin , cafellurrt
Liitera.
Sur l’étang de Tau étoit i®. Polygium,^o\\ùgfms,
ville ancienne , pauvre , Ôc d’une petite étendue, du
tems de Fcfius Avienus : c’efi aujourd’hui un bourg.
2®. Manfi Vicus owMefua, felon Mêla, Mêlé. 3®.
Naufialo, mot corrompu auquel M. Aftruc fubltirue
Magalo, Maguelone, ville aiî'cz confidérable au v'^
fiecle. ün y voit un évêque au v p fiecle. Dans le
v i i ', Vamba , roi des Viligoihs, aflîégea ôc prit cette
place : c'étoit un port de mer avaniageux aux Vifi-
goths, fitué près du 6V//Ü.
Agatha, Agde-fur-l’Eraut,colonie deMarfeillois,
ville des Voiccs-Teclolages, devint un port de mer,
dont l’accès étoit difficile; les ambafi'adeurs que le
roi Chiljieric avoit envoyés à Tibere, empereur
d’Orient, y firent naufrage en 580, à leur retour de
Confiantinople.
Rhoda , Rhode, bâtie parles Rhodiens, étoit fi-
tuée à l’embouchure du Rhône, d’où le Rhône, dit
Pline , le fleuve le plus fertile des Gaules , a pris le
nom. MM. de Valois , Rochart Ôc Aftruc propofent
d’autres étymologies du Rhône; mais iM. Menard
s’en tient à celle de Pline, mieux infiruit fans doute
de ces origines. Les Rhodiens arrivés , dans le cours
de leurs navigations, à rembouchure d’un grand
B
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