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& des femelles devient par confequent necelTalre
à la fécondation de tontes les plantes.
Ce n’eft point ici le fruit de l’imagination. Ce
font des faits découverts 6c démontrés par des ob-
fervations exaftes & des expériences ingénieufes.
La o^raine ou femence préexiftante dans le germe ,
ii’eft développée que par la fécondation qui réfulte
du contaft des poiimeres & des étamines fur le
piiUl, ou le ftigmate. Si une femence le développe
en partie , fans ce fecours, elle relie inféconde ,
incapable de reproduire fon efpece.
Si des infeéles , fi une gelée fubite, fi de longues
pluies altèrent le lllgmate dans le tems de la florai-
fon, la femence avorte, ou le fruit coule, félon
l’exprelTion des jardiniers.
On parvient aulîi à rendre une fleur llerÜe en la
châtrant, ou en coupant les anthères, avant que la
pouffiere en foit lortie.
Si apres avoir coupé les fommets ou anthères,
on fait tomber fur le fHgmate la pouffiere d’une
plante différente, la femence , qui en proviendra ,
produira une plante, qui tiendra quelque chofe de
l’efpece fécondante & de l’efpece fécondée. Ce fera
im mulet. Mais il faut qu’il y ait déjà entre les plantes
, comme entre les animaux , une certaine analogie
d'organifatibn.
La caflration réuflit fur-tout fur les plantes qui
portent féparées les fleurs mfiles 6c les fleurs temel-
le s , comme le melon. L’opération eft plus délicate
fur les fleurs hermaphrodites. Il faut encore que la
plante châtrée foit éloignée de toute autre de fon
efpece, afin que le vent ne piiKTe pas y apporter
des pouflieres fécondantes.
Lorfqu’on cultive des plantes de meme genre
dans un jardin , les pouffleres confondues par le
vent, donnent lieu à ces efpeces bâtardes & variées,
fx recherchées des curieux.
Sur deux pieds différens , le chanvre eft ou mâle
ou femelle. Mais une feule plante de mâle fuffit à la
fécondation d’un champ entier de femelles, fût-il
diflant d’une lieue de ce champ.
,, Si les étamines, quelquefois les piffils , par une
abondance de fucs, prennent trop d’embonpoint,
comme il arrive aux animaux, la plante refte fié-
rile.
Le chevalier de Linné, ayant établi par ces ob-
fervations & une multitude d’autres, la différence
des fexes , en a tiré fa méthode botanique.
Les étamines, ou parties mâles, lui fervent
pour former fa première divifion , qui efl celle des
clalTes.
Les piffils, ou parties femelles, établiffent la première
fubdivifion, qui efl celle des ordres qui répondent
aux feftlons de Tournefort.
La confidération de toutes les parties de la génération
conffitue les genres.
De Linné , comme Tournefort, reffraint les ca-
raéleres des efpeces aux parties vlfibles de la plante ,
comme tiges , feuilles , racines , &c. admettant cependant
encore ic i, pour la diftlnélion de ces efpeces
les parties de la fruélification même , lorfqu’el-
les n’ont pas été employées, 6c qu’elles ne font
pas nécelTaires pour la diftinétion ou la détermina-
îio.r’ du genre. ( 5 . C.)
SE^XTANT, ( ^y?ro/z.)inftrument dont les affro-
nomes k ' fervent très-foiivent, il eff compofe d’un
arc de 6o a ou la fixieme partie d’un cercle ,
avec des lufiv''^^'^^ ^ droits, O C 6iF G ,/ ig .
6^ ^ plane. Suppl. L’une de ces lunettes
fert à prena!’’^ les hauteurs des affres depuis
l’horizon jufqu’à 6o ^ ,3°
degrés de hauteur jufqv.'^'^ zénit; en forte que les
hauteurs de 30 à 60 peu prendre de deux
maniérés, ce qui fert de «mpioie
S I B
fouvent (les fe x îa n s au lieu de quarts de cercle
pour diminuer l’embarras & le poids de I’lnffru-
ment, & par conféquent les frais de conftrutlion.
On appelle aufli à la mer fc x ta n c le quartier de
réflexion ou l’oélant de Hadley , quand au lieu de
contenir 45 degrés , il en renferme 60 , comme
cela fe pratique fouvent. Voyc^ Octant,
S u p p l.
S e x ta n t ou fe x ta n s eff encore le nom d’une con-
fleilaiion boréale, introduite par Hévélius, pour
renfermer 11 étoiles qu’il avoit obfervées entre l’hydre
6c le lion ; le feu de ces animaux , difoit-11,
femble avoir du rapport avec les feux dévorans qui
ont confumé mes inrtrumens 6c mes bâtimens le
feptembre 1679, ^ fur-tout ce magnifique/c,’A.xrf/ir
qui avoit été forgé au feu, & travaillé avec un foin
incroyable povir fervir à obferver toutes les étoiles.
FrodromnS Aflron. p. llS . ( M. DE LA La NDE,'^
SEYMENV-BASSY, {terme de La MiUceTurquel^
Les Turcs appellent ainfi le premier lieutenant-général.
Il commande non feulement les janiffaires Sey-
jiiongs, mais encore lorfque Taga marche en campagne,
U prend le titre de K aim ok an ^ ou de fon
lieutenant à Conftantinople. Il peut mettre fon
propre cachet fur les ordres qu’il expédie, 8c
commande à tous les fardars ou colonels de fon
gouvernement, fans compter qu’il a le maniment
de tontes les affaires des janiffaires. {k '.')
SEZZE , ( Géogr. A ntiq u ité s . ) Secinum , ville de
7 à 8000 âmes , fituée fur la hauteur, en face des
Marins Pontius, à i6 lieues de Rome. Tite-Live en
parle â l’occafion d’une révolte d’efclaves carthaginois.
Martial célébré la bonté defes vins.
S itin u rn , dominaque nives , denjïquc trientts ^
Quan do ego vos medico non prohibtnee hibam?
Mart. VI. 80.
F t lato Setinum ardebit in auro :
dit Juvenal.
On y voit des reffes confxdérables d’un ancien
temple de Saturne ; on ne peut y entrer , parce que
l’entrée en eff fermée par des ruines; mais en jettant
une pierre de deffus de la voûte, j’ai reconnu, dit
M.de la Lande, Voyage d 'u n François en Italie^ T . V I ,
qu’il y avoit environ 13 5 pieds de hauteur, car la
pierre metroit 3 fécondés à tomber. Derrière la ville
eff une fente de rocher, qui forme un précipice très-
dangereux 6c très-profond appelle Ofeo.
L’éslife des Francifeains reformés a un beau tableau
de La n fra n c , dont on faille plus grand cas.
Se-:yc manque de fources, on n’y boit que de l’eau
de citerne : les femmes y font très-fécondes, 6c ont
les mammclles d’une groffeur finguÜere.
La communauté paie 17000 livres à X'èiCamtra,
qui lui donne le droit de pêche dans les marais,
celui de pâturages dans les montagnes incultes, 6c
l’impôt fur le vin.
La dîme cft volontaire, 6c n’eff fouvent qu’un®
poignée de bled qui fe partage entre le curé 6c l’évêque.
(C . )
S H
SHEALS ou SHIELDS , ( Glo^r- ) üc" maritime
d’Angleterre, dans la province de Durham , à l’cm-
bouchure de la Tyne. Il eff remarquable par fes l<i-
lines , 6c fur-tout par fon port, où ffationnenr â I ordinaire
les bâtimens prefque (ans nombre , deffmés
au tranfport du charbon de Ncwcaffe.(Z>. G .')
S I
§ SIBÉRIE, {G éog r . A n t iq u ité s .) à l’extrémité
méridionale de la Sibérie, entre les rivieres d’IrtisUj
S I B
& d’Obalet au 50 degré de latitude, elî un défert
d’une étendue confidérable , rempli en plufieurs endroits
de tombeaux ou de tertres, dont M. Bell &
plufieurs voyageurs ont parlé. Les habitans des environs
continuent depuis plufieurs années à chercher
lestréforsdépofésdanslestombeauxrilsy ont trouvé
parmi les cendres & les os des cadavres quantité
d’o r, d’argent, de cuivre, ainfi que des poignées
de fabre , des armures, des ornemens de felle , des
brides 6c autres harnois , avec des os d’animaux , 6c
en particuliers d’éiéphans.
La cour de Ruffie, informée de ces déprédations,
envoya un officier général avec un corps de troupes
pour ouvrir ceux des tombeaux auxquels on n avoit
pas encore touché , 6c recueillir , au nom de la couronne
, ce qu’ils contiendroient. Cet officier examinant
les monumens fans nombre difperfés dans ce
vaffe défert, conclut que le plus gros tertre étoxt
fans doute la fépulture d’un prince ou chef.
En effet , après l’enlèvement des terres 6c des
pierres, les ouvriers parvinrent à trois voûtes grof-
iiérement travaillées. Le corps du prince étoit au
centre : on le reconnoiffoit ailément au moyen du
fabre , de la lance , de l’arc , du carquois_ ^ des
fléchés qui étoient à fes côtés. Sous la voûte iuivante
on trouva fon cheval, fa felle, fa bride 6c fes étriers.
Le corps du prince étoit couché fur une feuille d’or
étendue de la tête aux pieds, 6c couvert d’une autre
feuille d’or de la même dimenfion. Il étoit enveloppé
d'un riche manteau à franges d’or 6i garni de dia-
mans : il avoir la tête , le c o l, la poitrine 6c les bras
mds, 6c fans aucun ornement. La derniere voûte ren-
fermoit le corps d’une femme diftinguée par les orne-
mens de fon fexe : elle portoit autour du col une
chaîne d’or de plufieurs anneaux, enrichie de ƒ ubis,
& des bracelets d’or autour de fes bras ; fa tête, fa
gorge 6c fes bras étoient nuds ; fon corps couvert
d’une belle robe , étoit placé entre deux feuilles
d ’or fin : ces quatre feuilles pefoient 40 livres. Les
robes du prince 6c de la princeffe fembloient encore
brillantes 6c entières , mais elles tombèrent
en pouffiere dès qu'on les toucha. On fouilla dans la
plupart des autres tombeaux : celui-ci étoit le plus
remarquable.
Cette deferiprion paroîtroit romanefque, fi elle
n’etoit atteffee par une lettre de Paul Demidoff, à
M. CoUinfon , écrite de Pétersbourg le 1 1 Septembre
1764. Ces faits font tirés de Traités relatifs
n rantiquité, publiés à Londres , in-^^ , en deux
volumes, 177}- Voye:^\’ei Galette de littérature, n .5
pag. 6 , /774- , , . ,
Les tombeaux répandus aux environs^ de cette
]>laine, étoient probablement les beux où avoient
été enterres d’anciens héros Tartares , morts dans
les combats : mais on ignore abfolument l’époque
6c l’hiffoire de ces événemens. Quelques Tartares
ont appris de M. Bell que ce pays avoit été le theatre
de plufieurs batailles entre Tamerlan 6c les Tartares
Calmoucks, que ce conquérant entreprit en vain de
fubjuguer. On lit enfuitc dans l’ouvrage Angtois cité,
quelques obforvations fur les antiquités par M. For-
jU r , qui n demeuré long-tems dans la Tartarie.
M. Reliant, académicien de Stockolm, conclut la
falubrité de l’air du climat de la Sibérie, des regtffres
(le K.ufamo , fous le cercle polaire, où le nombre
des morts pendant trente ans n’a été que la moitié
du nombre des naiffances ; tandis qu’ailleurs
il eff orc!in;iiremcnt les deux' tiers. La population
y a auginemé dans le rapport de 100 à 175 ; dans des
pays plus peuplés 6d plus fertiles il faut 50 & quelquefois
100 ans pour produire cette proportion.
Dans la paroiffe de Sodankile, litiiée plus au
nord , le nombre des morts, pendant fept ans, a été
à celui des naiffances, comme 78 à 175 ; 6c de
S I G 789
fo!xarfte-dîx perfonnes U n’en eff mort quVme feule«
Voyez Colleclion acad. torn. X I , de la partie étrangère
, 1/2-40, 1772,
SICELEG , mtfure, {Géogr. Jacrée.) ville de la
tribu de Juda , que Jofué donna à celle de Siméon :
in medio pnJJ'eJJzonis jiUorutn Juda . . . . Sicelcg. Jof.
xix. 2—3. Elle fut dans la fuite pofiedee par Achis,
roi de Geth , qui la donna à David pour retraite
lorfqii’il fuyoit Saül, 6c ainfi elle rentra (bus le joug
des rois de Juda : dédit ei Achis in die illd biceleg,
propter qiiatn caufam jecuta ejl Siceleg , reznuw Juda,
l. Rnis , xxvij. G. Les Amaléciies la pillèrent 6l
la brûlèrent en l’abfence de David. (-|-)
SICYRNOTYRBE, ( Mujïque du anciens. ) air de
danfe des anciens , qu’on exéciuoit fur des fiâtes«
Dans les remarques de Dale champ, fur le X IV ‘ Hv.
du Athénée, on trouve qu’on appellou an (H
cet cL^r fîcinotyrbe ,{îbenotyrbe 6C fdenotyrbe. {F. D. C.)
SIGEBERT I I , CLO v IS II, rois de France. le
premier en Auffrafie , le fécond en Neuffrie 6c en
Bourgogne , fils 6c fucceffeurs de Dagobert I.
Le régné de ces princes eff la véritable époque de
la dégradation des rois de la premiere race 6i de l’élévation
des maires du palais. Il étoit facile à ces
derniers de confommer l’édifice de leur gr-rndeur
fous deux rois enfans , 6c dont le pere s’étoit rendu
odieux aux grands, par un excès de lévérité Sigebert
l’aîné entroit dans fa huitième année, 6c Clovis dans
fa cinquième. Dagobert ne s’étoit point fait iUufion
fur la puiffance des maires du palais ; n’ayam pu les
fupprimer dans un régné trop court, il u(a au moins
du droit de pouvoir les deftituer : ce prince ne man-
quoit pas de p'oUtique , s’étant apperçu que Pepin I.
tendoit à la tyrannie, il lui avoit retiré la mairie
d’Auffrafie : lorl'qu’il donna le gouvernement de ce
royaume â Sigebercll,ï[{çmb\e qu’il craignoit le ref-
fentiment de Pepin, En effet , il employa les plus
grands ménagemens ; il feignit un grand attachement
pour cet officier , & le retint auprès de Uu (bus l’obligeant
prétexte qu’il ne pouvoit fe paffer de (es
confeils : il eff aifé de voir que ce n’étoit qu’un prétexte
fous lequel il déguifoit fes craintes. Si les confeils
de Pepin étoient aufii falutaires qu’il s’efforçoit
de le faire croire , c’étoli un motif pour n’en point
pnvQTSigebert II, qui, comme nous l'avons ob(ervé,
étoit encore dans la plus tendre enfance : dès que
Dagobert fut mort , ce courtifan força aulfi-tôt
Adalgife de lui rendre la mairie d’Auffrafie. Cet
homme faux fe montra fous les traits les plus (édui-
fans , 6c tandis qu’il temoignoit le plus vif intérêt
pour les jeunes princes, il s’efforçoit de flétrir la
mémoire de leur pere. Ega , maire du palais d’Auf-
trafie , adopta le même plan : l’un 6c l’autre ouvrirent
les tréfors du prince défunt, fous prétexte
qu’il avoit fait differentes ufurpations, 6c qu’il étoit
il jiropos de reftituer. La mort inopinée des deux
maires ne permit pas de connoître tome la portée de
leurs projets : mais fi on en juge par celle de Gri-
nioalde, fils 6c fucccffeiir de Pepin 6c d’Erchinoalde,
ou Archambaud, on pourra croire qu’ils dévoient
être très-funeffes aux deux rois. Sigebert mourut en
656, âgé feulement de z6 ans, pendant iefqueis toujours
enchaîné par les maires, il n’offrit qu’un fantôme
de royauté : il laiffoit de la reine Imnichilde
un fils au berceau , nommé Dagobert ; il le recommanda
à Grimoalde, 6c lui en confia la tutelle. Ce
maire lui avoit inl'piré des fentimens fi tendres pour
la religion, que le pieux monarque auroit regardé
comme un gros péché s’il eût mis des bornes à fa
confiance. Grimoalde mit le jeune Dagobert fur le
trône d’Auffrafie, mais il l’en fit defeendre prefque
aufli tô t , il lui fit couper les cheveux 6c le relégua
fecrétement en Ecofle. Le trône ne refta pas long»
tems vacant, le maire infidèle y plaça prefqu’aufli tôt