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SA IN T .RUF , (C?à?^r. & H ijl. c c d if .') . abbaye
rcguîiere, chef d’ordre à Vnlence, Ibiis la regie
de S. Augulbn, fondée vers Fan 1038 , d’abord
hors des nuirs d’Avignon, par quatre chanoines
delà iiKtro[)ole ; comme ils (é retirèrent dans l’éghfe
de S a in t - î iu f o\.\ Roux^ près de la Durance , le nom
leur en ell reüé. Cette cglilé ayant été rainée durant
la guerre des Albigeois, les religieux vinrent s’établir
près de Valence, dans Tille Eparviere, que
Raimond avoit achetée de Eudes, évêque de Valence
, oil il fil bâtir un beau monafierc. Il fut ren-
verfe en 1362., pendant les guerres de religion:
alors Us fe réfugièrent dans leur prieuré de Valenc
e , qui efi devenu chef d’ordre. Henri IV approuva
cette tranilaiion en 1600. Quarante abbés généraux
ont gouverne cette congrégation depuis Ion
établilTement. Les papes AnaÜafe IV , Adrien IV ,
Jules II ont été chanoines de S a b n -R iif . Les cardinaux
Guillaume de Vergy , Amadée d’Albret , &
Angélique de Grlmoald de Grifac , fondateur du
college de S a ln t -R u f ^ à Montpellier, en 1365,
avoient été de cette congrégation. H im . pris fu r
li s lU u x . Les biens de Tordre de S a in t -R u f viennent
d'etre réunis à Tordre de S. Lazare, & Tabbaye à
Tévcché de Valence. (C)
SAINT-SAULGE, (Géogr./Zi/?. LiVr.) petite ville
du Nivernois, avec un prieuré de bénécliélins , dépendant
de Tabbaye de S. Martin d’ Aiitun. C ’efi la
patrie de Ravifius Textor ou Jean Tilîier, feigneur
de Ravifi en Nivcnicis. Il fut élevé au college de
Navarre, dont il devint un grand ornement, félon
M. de Launoi : Guy Coquille l’appelle en fon
H i j îo in du Nivtrnois , GrarnmatujUC ix edU -n tm Cuni-
verfiii^ dont TeRor devint reéleiir en 1300. Il mourut
en 1 521 à Thôpital, felon M. de la Monnoye , &
fur inhumé en la chapelle du college de Navarre.
On lit ces vers à la fin de fes lettres imprimées :
Q_uid tamis luges lacrymis ? Car impia damas
Nuniina ? Textorem fie pcriife puias?
Num periie claufâ refovent q:um fdera forte?
Define Textoris moUiter ojfi cubant. ^C.)
SAINT - SiGISMOND, ( G é o g r.H ijl. ) bourg
& paroifTe de TOrléanols, oii ce roi de Bourgogne,
après avoir,été défait Sc pris par Clodomir, Chll-
debert & Clotaire , fils de Clotilde, fut jetté dans
un puits en 5 24 , malgré les prières & les menaces
de S. Avit, abbé de Mici ou S, Mcmin. Le lieu de
la mort de Sigifmond a été controverfi parmi les
favans. L e s uns ont placé le Columna de Grégoire
de Tours, t c de^wis Columnia ^ d’Aimoin à Coul-
miers , d’autres à Coulmelle ; & M. Baillet à
Saint Pcre-Avi-la-Colomne. Tous ces endroits font
à quatre ou cinq lieues d’Orléans, vers le nord-
ouell.
En confiiltant le local, on trouve dans le bourg
de Saint-SigifnondXts. chapelle du C h am p -R o fe r , regardée
comme Tanciennc églife du lieu : cette chapelle,
fituée à 480 toiles de Téglife paroifiîale , eft
en ruines ; mais dans le choeur on voit encore le
puits, 011, fuivant la tradition , furent jettes les
corps de Sigil'tnond , de fa femme & de les deux
fils Gifelade Gondebaud. Ce prince ayant été
mis au nombre des faims, le puits devint Tobjet de
la dévotion des peuples. L’eau qui s’en tire encore
au)oiird’hui ne fert qu’à T'eau bénite : on la dilliibue
aux malades de la fievre , qui s’y rendent des lieux
voifins. Au nord ell 6l à 1240 toifes d e S a in t-S i-
gifmond ell Tcglile de Saint-Pere-Avi-la-Colomnc.
Dans cette paroilTe, à 800 toi'les, on trouve le lieu
nomme Coulmelle , 'a deux lieues au-delî'ous de
S aint-Sigifmnnd , ell la paroille de Coiiimiers ,
que les PP. le Cointre & Daniel prétendent être le
Columna de Grégoire de Tours. Mais ce Coulmiers
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ell nommé de Coltimeriis dans les a£les,&Saint-Pere-
A v i, Sanchis P e tn is ad vicurn Colurnnæ ; la chapelle
nommée Pu teu s S uuHi-Sigifm ondi ell .devenue de-
ptii> églile paroilîldle, fous le titre de Sain c-Sigif.
mondf depuis a été transférée plus au centre de
la paroifi'e ; mais l’ancienne lubfille & eft toujours
fréquentée. C ’efI donc là le vrai Columna de Grégoire
de Tours. Voyez Us Mém. de L'acad. des
Inicr. t. /AT, p . 4 4 8 , éd. i / p o , & Noi. Gaul,
ad Val. p. 161. (C.)
SAINT-VANDRTLLE, ( Gèogr. H lfl. t c d l f )
village d’environ quatre-vingts feux dans la haute
Normandie , près de Caudebec, à llx lieues de
Rouen. Il doit Ion origine à une célébré & ri^fhe '
abbaye de Bénédiélins , établie en 65'4 , par l'aint
Vandnlle, né à Verdun, dans un lieu appelle Fon-
t e n d U , à huit cens pas de la Seine. Il y mourut
en 689 , à Tâge de 96 ans : elle devint fi coniidc-
rable que Ton y chantoit l’office jour & nuit. S. Lambert
, fon deuxieme abbé, fut élu évêque de Lyon
en 666 ; S. Ambert, le troilieme , fut nommé évêque
de Rouen : S. Crambert, de limple religieux ,
fut choifi pour gouverner Téglife de Toulüule,Sj
revint mourir dans le monaüere en 678. S. Vol-
franc , évêque de Sens, lui donna fa terre de Milli,
enGâtinois, qui ell revenue au feigneur du lieu,
& y retourna finir fes jours après fa milfion de
Fril’e. S. Bain quitta fon évêché de Terrouenne, 6c
fut abbé de Saint-VandrilLe au v iii. ficela.
C ’étoit la terre des Saints, fous le gouvernement
des trente-quatre premiers abbés , donc trente-trois
font dans nos l'acrccs dyptiques. Thoodoric ou
Thierri, fils de Childeric III, auquel Pépin fucceda
en 730, fut rafé & enfermé dans cette maifon,&
élevé dans Tobfcurifé : fon pere mourut à Simien ,
aujourd’hui Saint-Bertin , en 7 54 , & fa mere devint
religieufe du monallere de Conchiliac.
L’abbc Anfegifc Picard eut beaucoup de part au
renouvellement des éludes fous Charlemagne, qui
Thonora d’une amitié particulière ; il jouit aulTi
de la faveur de Louis le Débonnaire : en reconnoil-
fance des bienfaits qu’il avoit reçus de ces deux princes
, il recueillit en un feul corps les capitulaires
jufqu’alors connus de tous les rois de France : U
mourut en 834.
Le ccicbre Eginhart, hiflorien, ami 8c gendre
de Charlemagne , le Mécène de ibn tems, quitta
la cour ôc vint s’enfevelir à Fontenclle. Il s’y con-
facra Tefpace de fept ans à la reforme de la dilci-
püne , qui commençoit à fe relâcher dans cette
abbaye , 8c fut mourir à une des terres, dont Teni-
pereur Louis avoit récompenfé fes fervices en 837.
Le moine Anfgrade écrivit la vie de S. Lambert
de Lyon , mais qui n’ed point parvenue à la polie*
rite , Sf celle d’Ansbert de Rouen a été corrigée par
une main étraUgcre ; cette hifloire affez méthodique
fait honneur à la piété de Tauteur ; mais le ftyle
en efl pitoyable. 11 mourut en 709.
Le moine , auteur de la Chronique de F ontendli ,
vivoit en 834 ; deux autres l’ont continué : le moms
ancien des deux écrivoit en 104 0. Ces moines, éit
M. Tabbé le Gendre , t. l . p . 2 4 d eJon H i fo in de
France, en v o l. in-fol. n'écrivent pas mai 8c parient
affez librement. Ils ne s’étendent que fur ce qui
regarde leur monallere , ôc ce n’ell qu’en paffaiit
& par rapport à leurs affaires , qu’ils touchent quelque
choie de notre hifloire. Us datent quelquefois
par les années de J. C. 8c le plus fouvont par celles
du régné des rois , ce qui peut faire embarras. A
cela près, je leur pardonnerois, continue le Cendre,
s’ils étoient j>his exadls qu’ils ne le font en
beaucoup d’endroits. Je ne fais pourquoi ils alîe-
élent de traiter d 'E x a r q u e Charles Martel. Cette
chronique
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chronique commence par Torigine de faim Van-*
drille , fils du duc Valchile 8c de la princefi'e Dode ,
loeiir d’Anfchife, aïeul de Charles Martel. Voyez
Sp ic il. c. Î I I . p . \S3.
Cette abbaye éprouva, comme les autres , la fureur
impie des Normands , ÔC fut rétablie par le roi
Richard. Guillaume le Conquérant, au x i. fiecle, y
fit l^eaucoup de bien. Sous fon regne furent établies
en Normandie douze abbayes de moines 8c fix de
filles : « ce font, difoit-il , des citadelles dont
»* j’ai pris plaifir à munir la Normandie; fi je ne les
» ai pas toutes fondées , je les ai enrichies par mes
» libéralités ».
Celle de S a in t - V a n d â lU a la préfentation de
foixante-feize cures , dont une à Rouen , celle de
Caudebec, d’Arques, d’Argentan, & c .
Prés de cette abbaye 8c de la Seine, étoit la forêt
ÿAre la ten um aujourd’hui B ro fom e , nommée dans
la chronique de ^onieneWe A r d la u n o f y lv a , A r la u -
no fo r e fa , A r tla u n cn f s fa ltu s : c’eff-Ià , felon les
PP. Mabi.llon 8c Riiinard , 8c felon M. de Valois ,
que Clotaire , roi de Soiffons, bTouillé avec Chil-
debert, roi de Paris, fe voyant trop foible pour
liafardcr la bataille , fe retrancha en faifant abba-
ire une grande quantité d’arbres autour de fon
camp : fon frere 8c fon neveu Theodebert, roi de
Metz , intimidés par un orage, firent la paix avec
lui en 337^^, félon Grégoire de Tours , /. /ƒ/. c. 28.
Cette meme forêt fervit de retraite en 600 à Clotaire
II, après avoir perdu une bataille fur TOuaine
en Sénonois, contre Thierri 8: Theodebert, rois de
Bourgogne 8c d’Auffrafic, fes neveux: il s’y retrancha
par de grands abaiis d’arbres, comme avoir fait
fon aïeul.
M. Poiluche d’Orléans, dont l’érudition efl connue
, prétend contre ces favans que ces deux evé-
neniens fe font paffes dans la foret d Orléans, parce
qite Aimoin dit, confuginnt in A u r d ie n f pago ou
Aiiriliano.
Pendant les troubles du calvinlfme, une ignorance
profonde 8c le libertinage des moeurs avoient
fiicccdé dans cette abbaye à la fcience 8c à la pieté
qui y avoient fleuri avec tant d’éclat. Le lacriilain
abandonnant fon cloître en 1380, emporta avec lui
les plus beaux manuferits qu’il vendit à vil prix; une
grande partie tomba entre les mains de MM. Bigot
8c Duchene, qui ont fus’enfervir à l’avantage de la
république des lettres.
D. Charles-François Touflain, Normand, bcnc-
diélin profes de Jumieges, a donné avec don Taffin,
fon ami, habile dans les langues, Thifloire de Tab’
baye d e S a in t-F a nd r ilU : il efl mort à Saint-Denis
en 1734. (C.)
SAINTE-CATHERINE de Fier bo is , {G é o g r .
H i f . ) bourg de la Touraine, à une lieue de Sainte-
Maure , renomme pour les excellentes prunes de
Sainte-Catherine. « En Téglife do ce lieu lé trouve-
« rent, dit Savaron, plusieurs épées qui là avoient
»été données le rems paflé, parmi lefquelles étoit
» cette épée fatale qui chafl'a les Anglois de France,
» 8c dont s’arma la pucclle d’Orléans ». On Ta portée
depuis au tréfor de Saint-Denis: on dit qu’elle la
irouva dans le tombeau d’un foldat. ( C . )
SAINTOIS ( l e ) , Geogr, du moyen âge. Pagus
Scgintcnfs , S ig u n ten f s , Sanêîenfis , S u en tefum .
M. de Cordemoy 8c autres ont pris leArf/Wspour
le pays de Suntgau : mais le pere Benoît fait voir
que c cil lui ancien canton du dioccie de T o u l, lequel
a donné Ion nom à un doyinné fous Tarchidia-
cone de F u e l. Ce doyenne comprend 6o paroiflés
& bon nombre d’annexes. Fredegaire patle d’un
Aenovalans , Comte du Sain tois. Le partage de
harles le Chauve 8c de Louis le Germanique fait
870, en fait aufii laemio.n, aLilTi-bicn que les
I otne IF » -
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ai^naks de S. Bertm , i l’an 834. Hugues I I , mari dé
la comte.fle Eve, croit comte de Chaumontois 8c
de S a in u n s ; 8c Riquin , pere de Tévêque Udon ^
joiiiiioit de ce dernier comté au commencement du
xie liecle.
Le changea fon nom en celui de Validero
n t fur la hn du xic f,ecle ; car Thcodoric, duc
de Lori aine , ayant donné les terres du comté S a ia -
à Gérard, Ion frère, l’empereur les érigea en
titre de comte, & lui donna le nom de Vaiideniont,
a caule du chateau que le prince Gérard avoit fait
Oatir lur une montagne qui portoit déjà ce nom • il
y a encore une partie du comté de Vaudeniont nue
1 on commue toujours d’appeller Saimois.
Vaudemont, F a d a n i rnons, autrefois capitale de
ce comté, fut défendu par un château Sc une tour
bâtie par k comte Gérard ; Henri III, comte de
audemont, y fonda, en 1325, un chapitre oui
lublifte encore. René d’Anjou affiégea cette forte-
relle ; mais fes troupes en levèrent le fiege après la
bataille de Buignevilîe en 1431.
Sous le régné de René II, duc de Lorrai n e , naquit
en 1473, Pierre Gringore, félon la biblio-
t leque abrogée de Loraine par M. de Chevrier , en
deux volumes 17 3 4. Ce poète eut la qualité de hérault
h armes du duc de Lorraine; voici un quatrain de
Gringore qui mérite des éloges :
Q u i bien f e mire , bien f e voit ;
Q u i bien f e v o i t , bien f e congnoit ;
Q u i bienfe congnoh , peu f e p r ije ;
Q u i peu f e prife , f age tjL
Le duc René fut un des plus grands 8c des meiî-
leurs princes de fon tems : Bahhafar d’HauffonviIle
lui hloit un jour la vie do Titus , & loifqu’il fut parvenu
à cet endroit remarquable oil ce prince adore' ,
ayant paffé un jour fans accorder quelque grace
s CCria: amis , f a i perdu la jo u rn é t. René interrompit '
le leéleur, en difant avec cette bonne foi qui part du
coeur : A D u i t graces , j e n 'en ai aucune perdue.
Vezelife fur la riviere de Brenon , efl devenu
depuis la ruine du château de Vaudemont, la capitale
du comté de ce nom, avec un bailliage.
La montagne de Sion, S em iu i, que les Romains
avoient fortifiée , où les religieux du tiers-erdre ont
une églife qui fert de paroiffe à quelques villages,
étoit du S a im o is. le P. Vincent Tiercclin a donné
Thifloire de Sion. Le prieuré de Vandelainvillc, ôc
Pont-Saint-Vincenr, étoient aufli dans ce canton :
on y voit encore Ellreval, Stricia. v a llis ; Ormes,
Ulmat ; Ondrevilic , Aud ria ca v illa . ( (7. )
SALAGP1.AMAM, (^H if. naturelle. S u p e r f ic lo n .f
efpece de caillou vermoulu , de la riviere Gandica".
Cette riviere de Tlndoullan delcend des montagnes
au nord de Patna , & fe jette dans le Gange p:ès de
cette ville. Le Gandica n’eff pas moins làcré pour les
Indiens que le Gange ; Tim 8c Tautre ont été Tobjet
de leur poéCe , 8c font le terme de leurs pélérinac^es.
Ce qu'il y a de fingulicr dans le Gandica, ce font
des cailloux qu’on dit être percés par un ver , lequel
s’y loge, s’y roule 8c forme en s’y roulant des figures
orbiculaires qui ont quelque chofe de furpre-
nanr. Les Indiens en font grand cas, ils les achètent
fort cher, 8c en font commerce d’un bout de l’Inde
à Taun-e. Les brames les confervent dans des boîtes
de cuivre ou d’argent, 8c leur font un facrifice tous
les jours. Il s’agit de démêler fur ce fujet le naturel
& le myfliquc, le réel 8c la fable.
Le caillou percé de la riviere Gandica fe nomriie
communément falagramam ; fes différentes efpeces
ont donné lieu à quantité de noms difl'érens qu’on
lui donne : on en compte jufqu’a l'oixante qui ne font
guere connus que des favans, 8c qu’il feroit afléï
inutile de détailler. Tous ce« noms ont rapport aus
V V V V
? ' k