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ADOUE , ((?eV-) ville de
quarante mille âmes, ii huit
lieues de Venile. Virgile en
attribue la fondation à An-
A n t in o r p o tu it midliS elapfus A c h iv l s . . . .
H lc tam&n illc urbim P a ta v i fed efque locavlt
Tcucrorum, . , . ,
Æ n , lib. I . V. 24a.
P adouc a touiours été une des villes les plus célébrés
d’Italie , même du tems des Romains: Sîra-
bon nous apprend qu’elle fournit h la fois vingt
mille foldats, & qu’on y avoir compté jufqu’à
cinq cens chevaliers Romains.
Cette ville fut faccagée par Alaric, enfuire par
Attila au vi«fiecle; les incendies les tremble-
mcns de terre l’ont défolée. Charlemagne fit rétablir
Padouc. Apres diff^entes revolutions, elle fe
fournit aux Vénitiens en 1405. « Si l’on n’etoit pas
w aliiiré, difeit l’empereur Confiantin Paléologue,
*> que le paradis terrellre croit en Afie, je croirois
i* qu'il n’a pu être que dans le territoire de Padoue>*.
Le théâtre anatomique fut cievé en 1594 : le pro-
feffeur aeluel eft le célébré iMorgani, l’un des plus
illuRres médecins del’Europe, dontles ouvrages ont
etc rafiémblcs en cinq volumes in - fo L en 1764.
Ld falle de phyfique expérimentale fur établie il
y a quelques années par le marquis Poleni, qui lui-
même a imaginé ouperfeftionné plufieurs machines.
Le cabinet d’hiftoiie naturelle, où M. Vallifnieri
fait tes leçons publiques, eft très-complet, vient
du célébré Vallifnieri fon pere. ùi. Mariiili eft pro-
fefTeur aftuel du fameux jardin debotr.nique, formé
en 1545 par la république de Venife. V o y a i t d ’un
François tn I t a ü t , 7'. V lL I . (C.)
PÆDERIA, ( Boian. ) M. Linné a donné ce nom
à un genre de plante à fleur monopétale en entonnoir
, velue en-dedans, & dont le limbe eft divifé
en cinq lobes obliques, tournés félon le mouvement
du foleil; le calice eft d’une feule piece en godet, à
cinq dents. Cette fleur a cinq étamines & un piftil,
dont l’ovaire devient un fruit cha.-nu, ovale, renflé
&: fragile, contenant deux femences ovales. Linn.
M a n t. gcn. p in ta n d . moriog. On n’en connoît qu’une
efpece qui croît aux Indes, & que Rumph a décrite
fous le nom de liferon p u a nt. Foye\_ Rumph. Hirb,
Am h . S . p . ( 7 ?.)
PAGODE, (_ Science m on .') monnole d’or d’une
forme ronde-, & du poids à-peu-près des demi-pif-
toles d’Efpagne, mais à beaucoup plus bas titre.
Cette monnoie a cours en quelques royaumes &:
états des Indes orientales , particuliérement des
royaumesde Goiccncle &: de Vifapour, & des rayas
de Carnatica & de Velouche; on s’en fert aux mines
de diamans pour le payement de cette marchan-
dife.
Il fe fabrique aufli desdemi-^*7^(?.7fr;lesp a g o d e s^
les demies fe diftinguent en vieilles idc en nouvelles ;
elles ont entr’ elles beaucoup de différence. Les vieilles,
quoiqu’à-peu-près du même or que les nouvelles
, valent quelquefois quinze, vingt, fouvent
vingt-cinq pour cent davantage que les nouvelles. Les
nouvelles pagodes portent différentes empreintes ou
figures, fuivant les divers princes qui les font frapper
5 çoramunement les vieilles n’oni qu’un petit
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point couvert, & comme couronné d’une efpece de
chevron brifé.
Quelques nations d’Europe qui ont de grands éta-
blilTemens aux Indes, y font frapper des
les Anglois en fabriquent au fort Saint - Georges ,
autrement Madas Patan ; elles font du même poids,
du meme titre, Si pafl'ent pour la meme valeur que
celles du pays.
Celles que les Ho'landois font battre à Paîicate ,
font du même poids que celles des Anglois; mais le
titre en eft meilleur que deux ou trois pour cent,
& par cette raifon elles font plus cftimées de plus
recherchées que les angloifes. (-|-)
PAILLE-EN-CUL, ( 7 c/iîyô/, ) iricbiurus;qy.nt(t de
poiftbn dont on ne connoît qu’une efpece. Il eft de
l’ordre des poiffons apodes, ou qui n’ont point de nageoires
abdominales. Son corps eft étroit, comprimé
&fans écailles, fa tête alongée, la bouche garnie de
dents grandes, faites en fer de fléché, & dont les deux
antérieures de chaque mâchoire lont plus grandes
que les autres; les narines Amples , & les ouvertures
des ouïes placées aux cotés de la tête, couvertes
d’une feule plaque; la membrane branchioftege à
fept offelets, la nageoire du dos longitudinale, pUf-
fée, & formée de 100 à 130 rayons, dont les premiers
font épineux. Ce qui a fait donneràcepoilfon
le nom de p a ille -e n -cu l, c’eft que fa queue, au lieu
de fe terminer par une nageoire, eft nue & affilée,
lieft entièrement d’une couleur argentée, & la ligne
latérale eft formée d’un rang de papilles ou mamelons
affez larges. On le trouve en Amérique & à la
Chine : il faute fouvent fur les bateaux. (Z>.)
* PAILLETTE, {.i.i^ te rm e de Cordonnier.) Les
cordonniers nomment paillettes deux petits morceaux
D D {_pl. duCordonn. S u p p l. ) de cuir de veau
coupée en ligne droite par une cote, arrondis 6c
amincis du refte par le tranchet. Leur place eft fous
l’empeigne à la pointe des entailles ^ de l’empeigne
pour les fortifier.
PAINBLANC , ( Géogr, H iß . L i t t . ) village de
Bourgogne près de Nuys, à cinq lieues de Dijon,
diocefe d’Autun , le glorifie d’avoir donné naillànce,
en 1704, à don Clemcncet, fils d’un médecin, un
des plus laborieux , des plus favans 6c des meilleurs
écrivains de la congrégation de S. Manr. Il y fit p ro
feffion à 19 ans. Nous lui devons les Lettres bien
écrites à Morenas pour juftifier l’hiftoire ecclcfiafti-
que de M. Racine ; VHißoire de P o r t-R o y a l, en dix
volumes in - i z ; la F i e & l'A n a ly f e des ouvrages de
S . B e rn a rd& d e Pierre LeVènérable , in-4^. 1774. Mais
l'A r t de vérifier les dates fuffit feul pour i’iminortali-
fer. La dernicre édition in-fol. 1770 eft due aux foins
de don Clément, fon confrere, né à Beze, à cinq
lieues de Dijon. (C )
§ PAIRLE, f. m. (^terme de B la jo n . ) efpece de
pal mouvant du bas de l’écu qui fe divife au centre
en deux parties égales, Icfquelles fe terminent aux
angles du haut du même écu.
Le pairie eft alTez femblable à l’Y grec.
E n pairie fe dit de plufieurs meubles ou pieces
rangées dans le fens du pairie.
Ce mot vient de pcrgula que l’on a dit anciennement
d’une piece de bois fourchée dont on fe fcrvoic
])our foutenir les chappes 6c autresornemens d’égtife
dans les facriflies.
Conigan de Cangé, au pays Nantols en Breta"ne ;
de fable au pairie d'argent.
De Kerchreac, aufli en Bretagne; de gueules à.
P A L
n \ s U n d 'e r m p u i r k , Us ü u s m u n tr s de L 'k u .
( ^ G . D . L . T . )
PAISSANT, TE, adj. {terme de Bla fion .) fe dit du
cheval, de la vache , du mouton, de la brebis , 6-c.
qui ont la tête baiffée & femblent paître.
De Bonnefoi de Pucheric, diocefe de Lavaur ;
d a u i r au mouton d ’argent^ paifiant fu r une ter-
rufi'e de Jinople ; au c h e f d'o r , chargé de trois croijettes
de gueules.
Berbily d’Hérouvine, proche Gifors en Norman-
mandie ; d ’azur à la brebis d ’argent, p aijfante f u r une
terrajfe de fin op le . (^G. D . L , T . ' )
PAK. , ( Géogr. ) ville de la baffe-Hongrie , dans le
comte de Tolno, ffif le Danube. Elle eft environnée
de champs & de vignes ; & elle appartient à la famille
de Taroez. Les impériaux la prirent & la brûlèrent
l’an 1601. ( D . G.')
PA L , f. { .p a lu s , 1, ( terme de B la fo n . ) piece ho-
norable pofée perpendiculairement qui occupe en
largeur, étant feule, les deuxfeptiemes de la largeur
de l’ccu. Foy e^fig. 4 p i . l de Blafon^ S u p p l.
S’il y a deux p a ls dans un écu, cct écu fe divife
en cinq parties égales par quatre lignes perpendiculaires
, chaque p a l occupe une partie deux cinquièmes
de largeur, les trois vuides de même proportion
forment le champ. F ig . i x .p L U .
S’il y a trois p a ls., la divifion de l’écu fe fait par
fix lignes perpendiculaires à diftances égales & le
divife en fept parties ; les p a ls ont chacun une partie
en largeur. F ig . i j , p l . H . Voyez auflî//. IL f ig .
^Ç). de \ A n H é r a ld i q u e dans \ t DicHonn. raif. des
S c ien c e s, 6cc.
Le p a l repréfente un pieu pofé debout, 6c eft
une marque de jurifdiction.
Plufieurs auteurs font venir le mot p a l du latin
p a lu s ^ un pieu , un poteau.
Du Cange le dérive de p a llea , qui a fignifié un tapis
ou une piece d’étoffe de foie , & il dit que les
anciens nommoient p ales les tapifferies qui cou-
vroient les murailles, qu’elles étoieni d’étoffes d’or
& de foie confites alternativement ; il ajoute que
les anciens difoientp a lé pour tapiffer, & que de là
on doit tirer l’origine des mots p a l 6c palé. Effeéli-
vement on voit encore clans quelques châteaux de
vieilles tapifl'eries d’étoffes d’or 6c de foie par bandes
perpendiculaires qui imitent le p a U des armoiries.
Bolomier de Nercia , en Breffe ; de gueules au p a l
d'argent.
De Harlay de Cely , à Paris ; d'argent à deux
p a ls de fable .
De Robert de Lignerac de Quelus, en Quercy ;
d ’argent à trois p a ls de gueules.
PALÉ, adj. ( terme de B la fo n .) fe dit d’un écu
divifé en fix pals égaux par cinq lignes perpendiculaires
, dont trois pals d’un émail, trois d’un autre ;
un de métal , l’autre de couleur alternativement.
Ces fix pals qui forment le p a lé ont chacun une partie
un fixieme de partie. Foye^ f ig . 20 & 21 p l . ï l l
de B la fo n , S u p p l.
Il y a auffi des ecus paies de huit pieces, alors
chaque pal eft de fept huitièmes de partie; 6c en bla-
fonnant, on dit p â l i de huit pieces.
Rupierc de Furuye, en Normandie \ p a ie d'o r &
d'azur.
De Montferrand, en Gafeogne ; p a ie d'argent &
d'azur de huit pieces. ( G . D . L . T . )
PALÆOM AGADE, {Mufique infi. des a n c .) au rapport
d’Athénée, lib. F deipnojopb , c’ëtoit une flûte
qui rendoit un fon grave 6c aigu , 6c par conféquent
cette flûte avoit une grande étendue, foit diatoniquement,
foit par faut, comme le flûtel de Provence ;
ou bien c’étoit une flûte à deux tiges, dont l’une
Tome JF»
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étoît grave 6c l’autre aigue. Bien qu’Athénée dife
que la paiceomagade étoit la même chofe que la
magade, il paroît pourtant qu’il n’y avoit pas la
même incertitude fur fon compte. { F. D. C. )
PALAMEDE, ( Mythol. ) fils de Nauplius, roi de
l’ifle d’Eubce 6c d’Amymonc , commandoit les Eu-
béens au fiege de Troye. Il s’y fit confidérer par
fa prudence, fon courage 6c fon habileté dans l’art
militaire : on dit qu’il apprit aux Grecs à former des
bataillons 6c aies ranger.On lui attribue l’origine du
mot du guet ; l’invention de différens jeux', comme
des dez 6c des échecs, qui fervirent à amufer également
l’officier 6c le foldat, dans l’ennui d’un fi long
fiege. Pline croit qu’il trouva auffi plufieurs lettres
de l’alphabeth grec, favoir ,© ,h , o , x , t ; & on
ajoute fur cette derniere, qu’Ulyflé , fe moquant de
Palanude,\\.n difoit qu’il ne devoit pas fe vanter d’avoir
inventé la lettre T , puifque les grues la forment
en volant. De là vient qu’on a nommé les grues
oïfeaux de Palarnedcy comme le dit Martial. Euripide,
cité par Laérce, le loue comme un poète très favant ;
6c Suidas affure que fes poèmes ont été fupprimés
par Agamemnon,ou même par Homère.
Ulyffe, pour s’exempter d’aller à la guerre de
T ro y e , s’étoit avlfé de contrefaire l’infenfé. Pala^
rnedt découvrit que fa folie n’ étoit qu’une feinte , 6c
l’obligea de fe joindre aux autres princes Grecs : ce
qui dans la fuite lui coûta la vie. On raconte d’une
autre maniéré le fujet de la querelle de ces deux
princes. Ulyffe, dit-on, ayant été envoyé dans la
Thrace , afin d’y amaffer des vivres pour l’armée,
6c n’ayant pu y reuffir, l*alamede l’aceufa devant
tous les Grecs, le rendit comptable de ce mauvais
fuccès ; 6c pour juftifier fon aceufation, il fe chargea
de pourvoir l’armée de munitions ; en quoi il fut
plus heureux qu’UIyffe. Celui-ci, pour fe venger,
eut recours aux artifices ; il fit enfouir fecrétement
une fomme confidérable d’argent dans la tente de
Palamede., 6c contrefit une lettre de Priam, qui le
remercioit de ce qu’il avoit tramé en faveur des
Troyens, 6c lui envoyoit la fomme dont ils ctoient
convenus. On fouilla dans la tente de Palamedt ;
l’argent y fut trouvé, Palamedt convaincu de trahi-
fon, 6c en conféquence condamné par toute l’armée
à être lapidé. Paufanias femble démentir cette hiftoi-
re , quand il dit ; « J’ai lu dans les cypriaques que
» Palumede étant allé un jour pêcher fur le bord de
>* la mer, Ulyffe 6c Diomede le pouffèrent dans
>♦ l’eau, ôc furent caufe de fa mort ». Nauplius vengea
la mort de fon fils. Philoftrate dit que Palamedt
fut honoré comme un Dieu; qu’on lui érigea une
ftatue avec cette inferiprion : au dieu Palamede (-j-).
PALANQUE, f. f. {terme de fortification turque.')
Les Turcs 6c les Hongrois appellent ainfi un réduit
environné de paliffades, dont on peut voir la figure,
pl. I .,fig. I , Art rniitt. Milice des Turcs , Fortification.
A. A . A. A. Enceinte d’unepalanque quarrée.
B. B. Paliffades faites avec des arbres ronds 6c
pointus en haut, plantes en terre , peu éloignes les
uns des autres, pour pouvoir les entrelacer de branchages
6c en faire une efpece de muraille, qu’on
affermit le plus fouvent avec de la terre graffe.
C. C. Foffé dont on met la terre derrière la palan-
que.D
. Porte qui fe ferme avec un battant de bols.
F . Pont-levis qu’on leva la nuit par le moyen
d’une corde.
F. Petit château de bois au-deffus de la porte, qui
a un parapet de planches G. G. à fes quatres faces,
avec des trous pour faire le coup de fufil.
Ces palanques font affez bonnes pour réfifter aux
courfes lorfqu’il n’y a point de canon poiu- les attaquer.
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PALAS, {Milia des T u r6 S ,)h ^ s Turcs appellent
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