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plus m.16 le hafard de la naiflance,!honneur de dS"
venir l’époux d’ürmilintle. Péiage continua encore
de gouverner avec amant de fagefle que de fuccès;
& accablé d’années , il mourut le 18 feptembre 73 7 ,
apres un regiie illuftre 6i. glorieux de dix-neuf années.
Ses llijeis le regrettèrent, & le régné du foible Fa-
viia leur fît bientôt fentîr encore plus amèrement
combien étoit irréparable la perte que la nation avoit
faite de ce redaurateur célébré de la monarchie des
Goths. Voyei^ Favila , Suppl. L. C.)
PELDRZIMOW, PILGRAM, {Géogr.) ville
de Bohême, dans le cercle de Bechin , jadis appartenante
aux archevêques de Prague,mais aujourd’hui
foumife immédiatement à la couronne à titre de ville
royale , & pofiedant elle-même un certain nombre
de villages. ( Z>, G. )
PÉLÉADES, ( Myth. ) C’étoient des filles qui
demeuroient chez les Dodonéens. Elles étoient
douées du don de prophétie , au rapport de Paufa-
nias, qui cite d’elles ces paroles ; « Jupiter a été, eR
» & fera. O grand Jupiter, c’cR par ton (écoiirs que
» la terre nous donne fes fruits ; nous la difons notre
« mere à jufte titre >». ( + )
PÉLICAN, f. m. de Blafon.') olfeau qui
paroît de profil fur fon aire; les ailes étendues comme
s'il prenoit l’eRor , fe becquetant la poitrine pour
nourrir fes petits au nombre de trois.
Les gouttes de fang qui femblent fortlr de fa poitrine
, quand elles font d’un autre émail que l’oi-
feau , font nommées fa pUù.
Le pcLïcan eR le fymbole de la tendrefîe des peres
& meres pour leurs enfans, 5c de l’amour du prince
pour fes peuples.
Vivefay de la Salle , à Ponteau-de-Mer , en Normandie
; d'azur au pélican d'or, ( G. D , L. T. )
PELTARIA, {Bocan.') genre de plante crucifere,
dont la fleur eR fuivie d’une filicule comprimée,
arrondie 6c fans échancrure , 6c qui ne s’ouvre pas.
lÂrm. gen. pl. ccirad. Jîlicu/. On n’en connoît qu’une
efpece qui eR le thLifpimonianum de Clufius , &
qui fe trouve dans les montagnes d’Autriche.
PELTE , ( Art milit. Anm.') Lapelte étoit un petit
bouclier rond 6c couvert de cuir qu’Iphicrate fub-
flitua chez les Athéniens aux grands boucliers dont
ils fe fervoient auparavant, à l’exemple des autres
Grecs , 6c avec lesquels ils ne fe remuoient qu’avec
peine ; ce qui étoit leur faute. L’utilité des grands
boucliers étoit trop vifible, pour qu’on en abolît
l’ufage. L’invention d’Iphicrate ne fut adoptée qu’en
partie dans le reRe de la Grece ; & dès-lors on ap-
pella pefamment armé y ou fimplement opUies y les
fantaflins qui conferverent l’ancien bouclier, 6c l’on
donna aux autres le nom depcltarl yûré du nouveau
bouclier dont iis fe fervoient. ( ^. )
PEL YX , ( Mufiq. injîr. des anc. ) Suivant PoIIux,
le pdyx étoit un inRrument à cordes ou de pereuf-
fion ; car il dit que c’étoit un des inRrumens des
chanteurs ; 6c il eR clair qu’un chanteur ne peut
s’accompagner d’un inRrument à vent. {F. D. C.)
§ PENDANS, f. m. pl. ( terme de Blafon. ) parties
{aillantes fous la tringle du lambel, au nombre de
deux , trois , quatre , cinq, fix, &c. Elles irritent
les gouttes des triglyphes de la frife dorique.
On nomme le nombre des pendans , quand il n’y
en a que deux ou plus de trois.
De Saint-Jean , feigneur dudit Heu, en Bretagne;
^argent a la fafee vivrée d'azur y au lambeL de quatre
pendans de même. ( G. D. L. T. )
§ PENDULE, ( Phyjiq. ) On trouve dans le Jour-
lutl des beaux Arts de juin 1769 Ôc décembre 1771 ,
P E N des expériences fur le pendule que deux phyficiens
dilent avoir faites dans les Alpes , 6c delquelles il
paroît rcfulter que la pefanteur eR plus grande au
fommet qu’au pied de ces montagnes. Par les informations
qui ont été faites , il paroît que ces expériences
font fuppofées. Cependant, en admettant
même les faits avancés par ces deux phyliciens, je
fuis bien éloigné d’adopter les conféquences précipitées
qu’on en tire contre la figure de la terre 6c
contre le fyRême de la gravitation. J’ai lu à l’académie
des fciences un mémoire très-court, imprimé
dans le VI° vol. de mes Opnfcules mathématiques , 6c
dans lequel j’ai fait voir que li on fuppofe une chaîne
de montagnes défiguré quelconque, 6c dont l’étendue
foit beaucoup plus grande que leur hauteur , la pefanteur
fera la même au fommet 6c au pied de ces
montagnes , fi leur denfité moyenne efl feulement
d’un tiers plus grande que la denfité moyenne du
globe terreflre. J’entends ici en général, par denjîtê
moyenne d’un corps , celle d’une niaffe homogène
qui, ayant même volume 6c même figure que le
corps , exerceroit la meme attrailion. A l’égard des
expériences rapportées, qui donnent environ zB'
d’accélération en deux mois à une pendule placée
dans les Alpes à mille loifes d’élévation, je les explique
ailément, en fuppofant que la denfité moyenne
de ces montagnes foit à la denfité moyenne du globe
terreilre, à-peu-près comme huit à trois ; 6c comme
la difuofition intérieure des couches de la terre peut
très-bien être telle , que fa denfité moyenne foit
moindre que fa denfité à la furface , on voit qu’il
eR très-polîible que la denfité des Alpes foit à la
denfité de la terre au pied de ces montagnes en rapport
, beaucoup moindre que de huit à trois.
Au reRe , les obfervations de l’auteur, en les
fuppofant vraies, ne font pas générales pour toutes
les montagnes ; car M. Bouguer a trouvé que la pefanteur
à Pichincha, dans les Cordelieres , étoit
plus petite qu’à Quito , 6c à Quito qu’au bord de
la mer. O r , Pichincha eR élevé au-delTus du niveau
de la mer de deux mille quatre-cens trente-quatre
toifes, 6c Quito de mille quatre cens foixante-fix.
( OP)endule fimpU, ( AJÎr.') Pour faire une table des
longueursdupendule fur tome la furface de la ferre,qui
foit affujettie à toutes les obfervations que l’on a , il
faut commencer, i °, par réduire au niveau de la mer
toutes les obÆrvations ; z'’. trouver par chacune de
ces obfervations l’alongement total fous le pôle , en
employant la proportion des quarrés des finus des
latitudes , &C le pendule équatorial, de 36 pouces
7 lignes, Zi ; 3®. prendre un milieu entre tous les
alongemens polaires ainfi trouvés; 4°. faire la table
entière pour toutes les latitudes, fur cet alongement
moyen, par la proportion ordinaire ; 5°. faire à
côté de toutes les latitudes ou il y a des obfervations
du pendule y la différence entre le calcul & l’obferva-
tion; 6°. diRribuer ces différences proportionnellement
dans les autres nombres intermédiaires de la
table où l’on manque d’obfervatlons. On trouve une
table du pendule dans le UE livre de Newton, une
dans les Tranfaclions philofophiques de 1734, par
M. Bradley , & une dans M. de Maupertiiis ( fig, de
la terre") ; mais elles ne font établies que lur la
fimple théorie. J’ai calculé la table fuivante fur les
obfervations pour M. Trudaine, qui avoit formé,
en 1766, le projet d’établir dans le royaume une
mefure univerfelle , tirée de la longueur du pendule,
6c je l’ai alfujettie par approximation aux obferva-
tions faites au Pérou , au cap de Bonne-Efpérance ,
à Paris en Laponie; ce qui étoit néceflaire à
caufe des petites inégalités que la fituation des lieux,
& peut-être l’inégale denfité de la terre, produifear
dans les obfervations,
ï> E N
Latitudes, Alongement. Longueur abfolue.
0 degrés. o^ig- JÔPOUC. ylig • ZI centiem.
5 0 OJ 36 7 i 4
10 0 09 3« 7 30
0 19 3Ó 7 40
z o 0 35 36 7 54
M 0 50 3Ó 7 7 t
30 0 69 3Ö 7 90
35 0 89 3& 8 10
40 I ' ° 3<^ 8 31
45 I 30 3« 8 5'
4<> I 34 3<5 8 55
47 JO I 3S 36 8 59
48 , 41 3Ö 8 Ê3
49 I 4 iS 8 <>7
5° I 51 36 8 7 ^
5* ' 53 3« 8 76
5 ^ I 58 3Ó 8 79
55 I ^9 3& 8 90
60 I 87 3Ö 9 08
<55 2 o z 3Ö 9 i 3
70 I '5 36 9 3Ó
75 Z ^7 3Ö 9 48
80 Z 3^ 3Ö 9 57
«5 Z 4 ^ 3Ó 9 63
90 Z 44 36 9 63
La maniéré de déterminer exaftement, & jufqu’à
un cinquantième de ligne, la longueur du pendule
fimple , a été donnée , avec un très-grand détail ,
dans les Mém. de l'acad. pour 1735. On trouvera
dans le livre de M. Bouguer, fur la figure de la terre,
le détail des correéJions qu’il fautfaire à la longueur
obfervée, pour tenir compte des effets de la chaleur,
de la réfiRance de l’air , du diamètre de la boule
dont on fe fert, de la trop grande étendue des arcs
décrits par le pendule , & de la force centrifuge qui
rend le pendule à fécondés plus long qu’il ne feroit,
f la terre étoit immobile. auffi à ce fiijei le
Traité d'horlogerie de M. Lepaute.
M. Delifle , qui avoit fait faire en Angleterre un
inRrument très-commode pour ces fortes d’expériences
, en a fait p.rél'ent à l’académie des fciences,
qui le conferve dans fon cabinet de phyfique. M. de
la Condamine y a dépofé de même un penduk invariable
qui a fervi à faire des expériences en Afrique ,
en Amérique & en Laponie , comme on peut le
voir dans mon AJîronomie. Ce pendule invariable eR
aftuellement aux terres auRrales, où M. Merfais &c
M. Dagelet font chargés de faire les mêmes expériences.
On trouvera dans le Traité d’horlogerie de
M. Lepaute , une table fort étendue des longueurs
de pendule, & qui donnent des nombres quelconques
de vibrations. Cette table a été calculée par
Madame Lepaute. (Af. d e l a L a n d e .)
PÉNÉLOPE, {Myth.) fille d’Icarius, frere de
Tyndare, roi de Sparte, fut recherchée en mariage
à caufe de fa beauté par plufieurs princes de la Grece.
Son pere, pour éviter les querelles qui auroient pu
arriver entre les prétendans, les obligea à endifpu-
ter la poffeffîon dans des jeux qu’il leur fit célébrer.
UlylTe fut vainqueur, & la princeffe lui fur accordée.
Apollodore prétend qu’Ulyffe obtint Pénélope
de fon pere , par la faveur de Tyndare, à qui le roi
d’Ithaque avoit donné un bon confeil fur le mariage
PEN 277
d’Fîélene. H élene ). Icarlus voulut retenir à
Sparte fon gendre 6c fa fille; mais Ulyflè,peu apres
fon mariage , reprit le chemin d’Ithaque, luivi de là
nouvelle époufe.
Ces deux époux s’aimèrent tendrement, de forte
qn’UlylTe fit tout ce qu’il put pour éviter d’aller à la
guerre de Troye; mais fes rufes furent inutiles, il
fut contraint de fe fcparer de fa chere Pénélope, en
lui lailTant un gage de fon amour. Il fut vingt ans lans
la revoir; 6c pendant une fi longue abfciice , elle lui
garda une fidelité à l’épreuve de toutes les l'olHcita-
tions. Sa beauté attira à Ithac[ue un grand nombre de
foupirans, qui vouloient lui perfuader que fon mari
avoit péri devant T roye, 6c qu’ elle pouvoir fe remarier.
Selon Homere, le nombre de fes pourfuivans
montoit à plus de cent, fuivant le compte qu’en fait
Télémaque à Ulyffe. « Il y en a cinquante-deux de
»> Dulichium, dit-il, qui ont avec eux fix officiers
M de cuifine; de Samos vingt-quatre; vingt de Za-
» cynthe , 6c douze d’Ithaque ; un d’entr’eux lui fai-
» foit encore ce beau compliment ; Yi tous Us peu-
» pies du pays d'Argos avoitnt U bonheur de vous ro/V,
» fage Pcnciope, vous verriez dans votre palais un bien
» plus grand nombre de pourfuivans ; car il n’y a point
» de femme qui vous foil comparable ni en beauté y ni
» en fagefcy ni dans toutes les qualités de l’efprit».
Pénélope fur toujours éluder leurs pourfuites 6c les
amufer par de nouvelles rules. La premiere qu’un
dieu avoit inlpirce, dit Homere, pour la fecourir,
fut de s’attacher à faire fur le métier un grand voile,
en déclarantaux pourfuivans que fon nouvel hymen
ne pouvoir avoir lieu qu’après avoir achevé ce voile
qu’elle deRinoit pour envelopper le corps de fon
beau-pere Laèrte quand il viendroit à mourir. Ainfi
elle les entretint trois ans durant, fans que fa toile
s’achevât jamais, à caufe qu’elle défaifoit la nuit ce
qu’elle avoir fait le jour, d’où eR venu le proverbe
la toile de Pénélope y élioni on fe fert en parlant des ouvrages
qui ne s’achèvent jamais.
Ulyffe avoit dit à Pénélope en partant que s’il ne
revenoit pas dufiege de T roye, quand fon fils feroit
en état de gouverner, elle devoit lui rendre fes états
6c fon palais, 6c fe choifir à elle-même un nouvel
époux. Vingt années s’etoient déjà écoulées depuis
l’abfence d’Ulyffe, 6c Pénélope éioix preffée par fes
parens même de fe remarier ; enfin ne pouvant plus
différer, elle propofa aux pourfuivans, par l’infpi-
ration de Minerve, l’exercice de tirer la bague avec
l’arc, 6c promet d’epoufer celui qui tendra le premier
l’arc d’UIylTe, 6c qui fera paffer le premier fa fléché
dans plufieurs bagues difpolees de fuite. Les princes
acceptent la propofition de la reine ; plufieurs ef-
fayent de tendrel’arc,mais fans aucunfuccès.Ulyflè
feul, qui venoit d’arriver déguifé en pauvre, en
vient à bout, 6c fe fert de ce même arc pour tuer
tous les pourfuivans. Quand on vint dire à Pénélope
que fon époux étoit de retour, elle ae voulut pas le
croire : elle le reçut même très-froidement au premier
abord, craignant qu’on ne voulut la furprendre par
des apparences trompeufes; mais après qu’elle fe fut
affurce par des preuves non équivoques que C’était
réellement Ulylîe, elle fe livra aux plus grands tranf-
ports de joie 6c d’amour.
On regarde communément Pénélope comme le modelé
le plus parfait de la fidélité conjugale ; cependant
fa vertu n’a pas lailfé d’être expofee à la médi-
fance. La tradition des Arcadiens fur Pénélope ne s’accorde
pas, dit Paufanias, avec les poètes de la Thef-
protie : ceux-ci veulent qu’après le retour d’Uliffe ,
Pénélope lui donna une fille qui eut nom Polyporche ;
mais les Mantinéens prétendent qu’aceufée par fon
mari d’avoir mis elle-même le défordre dans fa mai-
fon, elle en fut chafTée ; qu’elle fe retira premièrement
à SparÇ,e, & qu’enfuite élis vint à Mantinéef