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comliiit fe trouve, comme b glande meme , dans
Icsqiuulnipecles Si. clans les oifeaiix : on croit i’avoir
vu pliilieurs poidotis. 11 rcfl'emble aux autres
concliiirslalivaii es; ilell blanc, tonne par une membrane
fine, 6c je l’ai toujours trouve vuide. Ses
racines nailient des petits lobes & des grains de la
ülande ; elles forment un conduit qui en parcourt la
Tongueur 6: qui en tient le milieu , mais qui ell plus
voilin de la face antérieure. Ces branches n’ont nen
de confidcrable, à l'exception de celle qui vient de
la tête ou de la partie la plus große du pancréus ^
qui, dans quelques fujets, eil beaucoup plus longue ,
ÖC qui , dans d’autres , s’ouvie à j)art dans le duodénum
, à quelque diüance du grand conduit. Arrive
à la partie detcenclante du duodénum , le conduit
pancréatique change de direélion , & le réunit avec
le canal cholédoque , mais, de maniéré à conlervcr
l'a luri'ace lilfe , U fans que la llruélure réticulaire
du conduit de la bile p<ifl'e au conduit iiancrca-
tique. 11 traverle obliquement le iecond tiihi cellulaire
du duodénum 6c enluite le ttoilieme, 6c s'ouvre
dans la partie la plus inférieure , 6c en meme
lems la plus pollérieme du duodénum , tur une
éminence trantverlale de la membrane interne dont
la queue ell longue : il s’ouvre par un crifee obtong
qui lé termine en pointe. Il n’y a dans cet orifice ni
fphinefer ni valvule ; un fillet y entre l'ans dilîlculté.
L’air, poufie dans l’intellin , n’y entre pas ; la membrane
interne ell poufi’ce alors contre l’externe ; 6c
le conduit, placé entre ces deux membranes, efl
ncceflaircment comprimé. Ce conduit ne peut répandre
fa liqueur que dans le tems du relâchement
dol’intcûin. Il eÜ beaucoup plus ordijtaire au conduit
pancréatique fimple de le réunir avec le conduit biliaire
, 3c clans l liomme 6c dans les animaux. Quand
il y a deux conduits pancréatiques , le conduit biliaire
s’ouvre du moins dans l’un d’eux. 11 y a cependant
des exceptions , 6c le conduit pancréatique
fimple ou double s’ouvre dans le duodenum de quel-
ques efpeces d’animaux, fans communiquer avec le
conduit biliaire. II y en a même dans lelquels la
dillance ell fort grande , comme dans le porc-épic ,
le cador, le lievre, l’aumiche. L’inlertion du conduit
efl prefque toujours dans le voibnage de l’eflomac ;
elle en eÜ cependant fort éloignée dans les animaux
que je viens de nommer.
Le fuc pancréatique n’a jamais été analyfé d ms
l’homme, quoique la glande l'oit confidcrable & le
conduit allez ample, ün n’y voit prefque jamais de
liqueur : tout annonce qu’elle ell lalivaire ; elle Tell
dans les animaux. On en a ramaflé une quantité
confidcrable dans le chien , en introduifani un tuyau
de plume dans le conduit, 6c en failant pafTer ce
tuyau dans une petite bouteille. La fecrétion du
pancréas paroît confidérable ; on a ramafle jufques
à une once de fon lue par heure. La feéle deSylvius,
qui réduifoit !'écono:nie animale au combat de l’acide
6c de l’alkali, albiroit, dans le fiecle précédent,
que cette liqueur étoir acide , qu’elle fermentoit
avec la bile, 6c que , par une fécondé fermentation
avec le fang, elle produifoit la chaleur naturelle
du coeur. Des témoins de l’expérience produite par
de Graaf, en faveur de l’acidité de ce fuc , ont dé-
pofé qu’il n’étoit qu’infipide dans le fujet meme ,
dans lequel cet anatomifte, alors fort jeune, croyoit
avoir trouvé un goùt aigre. L’effervefeence qu’on
îipperçoit dans l’intellin d’un animal vivant, lié en
deux endioits, le fait appercevoir de même dans
des portions d’intellins éloignées du canal pancréatique
; 6c la dcllruéfion du pancréas n’a pas tué , pas
meme incommodé les chiens.
il paroît tort probable que l’iifage du fuc pancréatique
elf le même que celui de la laiive ; qu’il délaie
la inaüe des alimens 3 que, pétri par le mouvement
périllaitique avec cette mafTejil contribue à en rendra
l’huile milcible à l'edU , à dilfoudre les cellules qui
peurroient être échappées à l’aétion de l’eftomac.
Le voilinage des conduits de la bile , clans lequel il
s’épanche dans le plus grand nombre des animaux,
6c la vilcidité de la bile cyllique, nous porte à
croire qu'il contribue encore à délayer ce lue , à le
mêler avec l’eau 6c avec les alimens, 6c à en corriger
la ténacité. ( D . 6. )
PANDUR Ô'PANDURES, (G%r.) village de
la baflé Hongrie , dans le comté de Bath ou iJacs ,
remarquable pour avoir donné fon nom au corps
d’infanterie Rait/.e , originairement deffmé dans la
contrée à la chafle des voleurs de grand chemin, 6c:
employé de nos jours clans les armées d’Autriche
à titre fn n ta ß in s . Ces p atid im s ont paru , pour la
premiere fols, en Allemagne, l'an 1741. Le fameux
baron Trenk en amena pour lors une troupe de
mille hommes , qui débutèrent par fervir contre les
Pruiriens, fans beaucoup de lucces à la vérité ; mais ,
s’étant bientôt aguerris 6: accrus en nombre, on les
fît combattre enluite avec efficace contre les François
6: les Bavarois , 6c clans la clerniere guerre
d’Allemacne encore , on les a vu foutenlr avec
honneur leur réputation de bra\oure 6c de fidélité.
Ce ne font cependant toujours que des troupes lé-
gerrs. ( /?. G . )
PANDURE.(d///yfÎ7,desancd) Dans Athénée,
on iiouve tantôt pandore , tantôt pandure {pandura)^
6c même yarid tim m ; cependant il ne paroît pas mettre
de d'.lfcrcnce entre ces infli umens , léulement il
dit que Pyihagorc rapporte dans un traité de la mer
Rouge que les Troglodites font la pandure (^pan-
du;a^ de cette elpece de laurier qui croît dans la
mer ; dans ce cas, ce pourroit bien être la flûte
appellee hyppophorbt [)ar Pollux, ^ o ye i Hy ppo -
PHORBE , (^Mußq. in ß r. des aned) Suppl.
Plufieurs auteurs appc!lent/^i/«A//ti (^pandura') ou
pandore (^p.indoTiuni) la lyringc ou fifïlet de Pan , à
caufe de (on inventeur.,D’autres entendent parpan^
dore l’inüriiment appelle autrement irïchorde. F o y e i
TriCHORDE , (^Mujiq. w ß r. des anc.') Suppl.
C’efl apparemment la lyringe , nommée par quelques
auteurs pandoriurn , qui fait dire dans le D ie t,
ra if. des Sciences, 6cc. {arcicU Pandore) que Pan fut
l'inventeur de la pandore.
Au relie je fuis affiez porté û croire que l’inliru-
ment û corde, appellé anciennement pandora ^
pand ura , paridururn , relfembloit à notre pandore ;
parce que le monocorde ,24. p i. !!. de L u th .
Suppl, prouve que les anciens avoient le principe
de cette efpecc d’inllriiment à corde ; z°. parce que
tous les inftrumens de ce genre ont commencé par
être garnis de très-peu de cordes (le luth n’en avoir
d’aborcl que huit qui étoient deux à deux à runiflbn),
oC qu ainli b pandore pouvoir bien être liirnommce
par quelques-uns tricorde , à trois cordes. (F . D . C.)
PÀNELLÉNIEN', {^Mytkoloßu.') furnom de .lupi-
ter \ il fignifie le protecleur de tous les peuples de la
Grece. L’empereur Hadrien fit bâtir à Athènes un
temple à Jupiter Panellénien ; & c’étoit lui-même
qu’il prétendoit dcfigner fous ce nom. Il inflima en
même tems des fêtes & des jeux , appelles panel-
lénies, que toute la Grece devoit célébrer en commun.
Lorfque l’Attique fut affligée d’une grande fé-
cherefl’o , en punition de la mort d’Androgee, Eaqiie
intercéda pour les Grecs , en offrant des facrifices
à Jupiter Panellénien , dit Paufanias : d’où i! paroît
que ce nom ell beaucoup plus ancien qii'Hadrien,
& que ce prince ne fît que le renouveiler , 6c rebâtir
un temple qui avoir autrefois lùbfillé l Athènes.
( + )
PANJANGAM, (^Hiß. tjio d .') almanach des bra-
mines , où font marqués les jours heureux 6c
P A N n-,arneareuv,& dontles Indiens fefervenl pour régler
leur conduite. Lorfqu’üs font fur le point d’entreprendre
quelque affaire importante, ils cohfultent
bwxpanjan^dm ; & , fl le jour où ils fe trouvent ell
marque comme malheureux, ils fe garderont bien
de taire aucune démarche ; ce qui leur fait fouveiit
perdre les meilleures occalions. La fuperflirion lur
cet article ell pouffée fl loin , qu’il y a des joui s qui
l'ont marques , dans le p a n ja n i’atn , heureux ou malheureux
feulement pendant quelques heures. 11 y a
même un panjanaatn particulier, pour marquer quelles
font Ics'heiires du jour ou de la nuit qui Ibnt heu-
reufes ou malheureufes. ( -f )
I-’ANNOIR, {en. terme de C loutier d'épîn^les.')
le marteau avec lequel on frappe lur la pointe placée
dans le mordant pour en former la tête, il n’a
c
rien de 6particulier. (4-)
PANOR.PE, {H ijl.n a t.') panorpa ,a u t mufca J'cor-
p iu ra : nom que divers naturalilles donnent au Icor-
])ion-mouche , appelle ainli de la partie anterieure ,
faite comme celle du feorpion; c’efl iafaullé guêpe de
Swammerdam , qui iiifelle les raiflns ; elle fréquente
aulfi les prairies. (-}-)
PANTALÉON, {L u th .') inflrument à cordes de
boyaux , allez l'embiable à un tympanon , & dont
on joue avec des baguettes^
Le fut invente environ en lyid par un
etudiant nommé Pantaléon. H ebenfîreit , qui lui a
donné fon nom. Je n’ai pas pu m’en procurer à tems
une defeription détaillée & exaéle , ni le deffin ; tout
ce que j’en peux dire , c’ell qu’outre qu’il ell bien
plus grand , & contient bien plus de cordes que le
tympanon , il a de plus tous les Icmi-tons , comme
le claveffin. L’inventeur de cet inflrument a été en
France , s’y ell fait fouvent admirer.
Au relie quelques-uns appellent p antalon le cla-
velfin à cordes 6c
à marteau que les Italiens & les
Allemands appellent f
o rte -p ia n o , à caufe que le l'on
en efl llifceptible ; probablement le nom de P a n ta lo n
a donné lieu à cette dénomination , tout comme
l’inflriiment paroît avoir occafioiiné \ qfo rte-p ia n o.
{ F .D .C . )
PANTOMIME , {M u fq .') air fur lequel deux ou
plufieurs danfeurs exécutent endanfe iineaélionqui
porte aufli le nom de pantom im e. Les airs des p a nto mimes
o n t pour l’ordinaire un couplet principal qui
revient fouvent dans le cours de la piece & qui doit
être flmple , par la raifon dite au mot Co n t r e-
D anse : mais ce couplet efl entremêlé d’autres plus
faillans, qui parlent pour ainfl dire , & font image ,
dans les lituations où le danfeur doit mettre une
exprelTion déterminée. { S )
Pa n t o m im e , f. f. { d r t dramatique.') c’eft le langage
de l’aêlion , l’an de parler aux yeux , l’expref-
fion muette.
L’expreflion du vifage & du gelle accompagne
naturellement la parole , 6c s’accorde avec elle pour
peindre lapenlée; enlbrte qne plus l’exprefflonde
la parole efl f’oible au grc de celuiqui s’énonce , ])lus
l’expreffion du gelle 6c du vifage s’anime pour y fup-
pléer. De-lù vient que chez les peuples doués d’une
imagination vive 6c d’une grande fenfibilité, la/jan-
tornirne naturelle efl plus mar<[uée , ainfl que l’accent
de la parole. De-là vient aiiffi.que plus oa a de difficulté
â s’exi)rimer par la parole , loit à caul'e de la
cliflance , ou de c|uelque vice d’organe , foit manque
d’habitude de la langue qu’on veut parler , plus on
donne de force 6c de vivacité à cette expreffion vifi-
ble. C’eft donc fur-tont aux mouvemens de l’ame
les plus paffionnés que la pantomime efl nécelTaire.
Alors ou elle fécondé la parole , ou elle y fupplce
abfol liment.
L’expreflion du geftç Sc du vifage unie à celle de
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îa parole, efl ce qu’on appelle ou ihcdtralé ^
ou oratoire. F o y c i Dlc.LAMatioN'.
La même expreifion , l'ans la [larole , efl: ce ou'ors
appelle plus parricullêremenr^'iZ/îfi?/;////;^.
Chez les anciens, l’aftion ihcâirale fe réduifoit au
gefte. Les afleurs, fous le mafque , étoient privés de
l’exprcffion du vil'age , qui chez nous efl la plus f'en-
lible ; 6c ti on dem.andc pourquoi ils preféroiont un
inafque immobile ;'i un vifage où tout l'e peint, c’ell
i°.que pour être entendus clans un amphithcârre qui
contenoit au moins fix mille l'peclateurs , il falloit
que l’aêleur eut à Li bouche une efpcce de trompe ;
que dans cet éloignement le jeu du vifage eût
été perdu, quand meme on eût joué fans mai'qiiCi
ür l’aêlion théâtrale étant privée de l’expreflîon du
vifage , on s’efforça d’y fuppléer par l’expreflîon du
gdle , 6c l’immenlité des théâtres obligea de l’exu-
gérer.
Par degrés cet art fut porté au point d’ofer prétendre
à le j)afl'er du fecours de la parole , 6c à tout
exprimer lui fcul. De là cette elpece de comédiens
muets qu’on n’avoit point connus dans la Grèce , 6c
qui eurent à Rome un lucccs li follcmenr outré.
Ce luccès n’eil pourtant pas inconcevable, 6c en
voici quelques râlions ;
I®. La tragédie grecque , tranfplantce à Rome , y
étcit étrangère , 6c n’y devoit [)as faiie la même im-
preffion que fur lesthéatres de Corinthe 6c cl’Athenes.
{F o y e i Poé sie , Supplém ent.)
z"^. Elle croit tbibic-ment tracluite , & Horace
le fait entendre en dilant qu’on y avoir e tf eq^ bien
réulîi.
3°. Peut-être aufli foiblement jouée ; & il y a
apparence que les comédiens n’auroient pas été
chaffés de Rome par les pantom im es, s’ils avoient
tous été des (Elbpiis 6c des Rolcius.
4®. Les Romains n’éîoient ptis un peuple fen-
fible, comme les Grecs, aux plaiflrs de l’elprit &
de l’ame : leurs moeurs aulleves ou dlfl’olues, felon
les tems , n’eurent jamais la délicatefl'e des moeurs
Attiques; il leur fallait des Ipeclaclcs, mais des ipec-
tacles faits pour les yeux, ür la pantomime parle aux
yeux un langage plus paffionne que celui delà parole;
elle ell plus véhémente que l’cloquence même, &
aucune langue n’eft en état d’en égaler la force 6c la
chaleur. Dans la pantom im e tout efl en aclion , rien
ne languit ; l’attention n’efl point fatiguée ; en le livrant
au plaiflr d’être ému , on peut s’épargner prefque
la peine de penter , ou , s’il le préfente des idées,
elles lont vagues comme les longes. La parole retarde
6c refroidit l’aélion , elle préoccupe l’aéleur
6c rend fon art jAus difficile. Le pantom im e efl tout
ùTexpreiflon du gelle ; lés mouvemens ne lui font
point tracés ; la palflon feule efl fon guide. L’acleiir
efl continuellement le copifle du poète , b pantom im e
efl original ; l’un eil affervi au lentiment 6c à la pen-
fée d’autrui, l’autre fe livre 6c s’abandonne aux
mouvemens de l'on amc. II doit donc y avoir entre
l’aêlion du comédien 6c celle du pantom im e la ditl'é-
rencc de l'efclavage à la liberté.
La difficulté vaincue avoir un autre charme ,
& cette furprife continuelle de voir un acteur muet
fe faire entendre, devoit être un plaiflr très-vif.
6®. Enfin dans l’expreflîon du gefte , les p antom imes,
uniquement occupés des graces , de la noblefie
& de l’eiiergie de l’aclion , donnoient â la beauté du
corps des développemens inconnus aux comédiens,
dont le premier talent étoit celui de la parole ; 6c ,
comme on en peut juger encore par l’impreffion que
font nos danf'es, l’idolâtrie des Romains 6c des Romaines
pour les pantomimes éloit un culte rendu à la
beauté.
Si l’on joint à ces avantages de la pantomime celui
de difpenfcr le fiecle 6e le pays où elle fleurùToit, de