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plonger enfuite dans la glace pilée & clans I’eau
bouillante. On verroit, par ce moyen, fi le tube
i'eroit affez long pour porter ces deux termes, ôi à
quelle hauteur on poiirroit les fixer.
Quant à la graduation du thirmomeire, elle fup-
pofe la connoifiance au moins d’un terme fixe de
chaleur ou de froid , par lequel on pulffe commencer
à compter les dégrés. La nature en offre deux
très-ailés à prendre ; celui de la glace qui commence
à fondre , ÔC celui de l’eau bouillante; ces deux
termes font alTez cônllans ; cependant on a remarqué
que la chaleur de l’eau bouillante varioit un
peu, felon les différentes preflions de l’air environnant;
que l’eau bouillante étoit plus chaude lorfque
le baromètre étoit à vingt-huit pouces , que lorf-
qu’il étoit à v in g t - fe p t^ que la différence étoit à
peu près d’un demi - degré felon le ikermomttrc de
Kéaiimur. Mais on pourroit convenir de prendre
le terme de l’eau bouillante , lorfque le baromètre
eff à vingt-fept pouces & demi ; alors ce terme fe
trouveroit toujours le même.
La glace a auflî les variations : fi on la prend
pendant une forte gelée , elle eft beaucoup plus
froide que celle qui commence à fondre. 11 faut la
tranfporter dans un lieu tempéré , pour avoir ce
point de chaleur qu’on dit être fixe. Mais la glace
expofee h un air chaud , en reçoit à chaque inffant
un nouveau degré de chaleur, jufqu’à ce que s’étant
amollie , puis réfolue en eau, elle ait pris la température
de l’air environnant. Dans cette communication
fucceffive de chaleur, comment trouver un
point fixe.^ Il faut au moins un quart d’heure à un
petit thtrmometre de mercure pour prendre le froid
de la glace : ne peut-il pas arriver pendant ce tems,
que la glace devienne un peu moins froide , ou que
l’air loge entre les petits glaçons devienne un peu
plus chaud ? Réglez les th e rm om e in sï la glace pilée
pendant l’hiver; remettez c t s thirmometres dans de
la glace pilée pendant l’été, vous trouverez que la
glace pendant l’été ne fera pas defeendre la liqueur
au point où elle l’avoit fait defeendre pendant l’hiver.
Si pendant l’hiver vous avez pris le terme de la
glace à une température de z ou 3 dégrés, & que
pendant l’été vous le preniez à une température de
J 5 ou 20 dégrés, la différence fera d’environ un
degré.
Quelques phyficiens ont prétendu que l’eau fous
la glace étoit un terme plus fixe que la glace pilée ;
mais ils n’ont pas fait attention que le froid n’eft pas
également diffribué dans toute la maffe d’eau qui efi
fous la glace. Il eft certain que la lame d’eau qui
touche la glace eft plus froide que les lames inférieures;
car à la moindre augmeniaiion de froid,
cette lame fe convertiroit en glace ; tandis que les
autres conferveroient leur fluidité. Il en eft de même
de la fécondé lame par rapport à la troifieme , de
celle-ci par rapport à la quatrième, & ainfi des
fuivantes. Je veux que la température de la lame
fuperieure foitfixe; je veux encore que le froid
diminue dans les lames inférieures felon une pro-
grefiion conftante, & qu’ à la même diftance de la
glace, on trouve toujours le même dégré de froid.
Il faudroit donc convenir de régler tous les ihermo-
metres à la même profondeur; il faudroit même
convenir de les faire tous de la même grandeur,
afin que les parties correfpondantes de ces ihtrmo-
metres fufTent touchées par les mêmes lames d’eau.
Convenons plutôt que ce terme eft encore moins
sûr que celui de la glace pilée.
On peut trouver pendant l’hiver une température
moyenne entre celle de l’eau qui commence à
geler, & celle de la glace qui commence à fondre.
C’eft celle de la neige qui tombe fur la terre fans
fondre, pendant que l’eau expofée à l’air ne gèle pas.
T H E
j ’almeroisce terme, s’il n’avoit pas l’inconvénient
de fe faire attendre; mais on ne peut le prendre
pendant l’é té, & il peut arriver qu’on ne le rencontre
pas pendant l’hiver. La glace pilée qu’on peut
avoir en tous tems eft bien plus commode ; j’ai un
moyen de l’employer qui ne manquera jamais de
donner le même point.
La température des caves un peu profondes eft à
peu près la même en tous tems ; c’eft-là où je porte
la glace dont je veux me fervir. Je la concalîé 6c la
réduis en neige; je fais égoutter celte neige fur un
clayon ; j’y plonge le thermomeirt & j’entafi'e la
neige à l’entour , de maniéré que l’air environnant
ne piiifTe parvenir jufqu’à la boule. J’y laiffe mon
thermomètre pendant une demi-heure au moins, &
quand le mercure y a pris tout le froid qu’il peut y
prendre , je marque exaftement l’endroit où il eft
defeendu. C’eft le terme de la glace qui commence
à fondre; j’ai lieu de croire que ce terme eft fixe,
parce que la température du lieu où je prends le
terme eft toujours la même; que l’air extérieur plus
chaud que la glace foudanic ne peut aflééfer la
boule; que l’eau qui vient de la glace fondue & qui
eft toujours un peu moins froide que la glace, s’écoule
à travers le clayon fans toucher la boule ;
que le mercure ne reçoit fon dégré de froid , que
par le contaft de la glace qui eft lur le point de fe
réfoudre en eau;enfin parce que tous les thermomètres
que j’ai ainfi réglés en differens tems 6c en differens
lieux s’accordent parfaitement.
On pourroit avec le Icul terme de la glace former
une graduation qui feroit comparable ; on mefure-
roic fur le tube au-delTus & au-deffous du terme de
la glace , des efpàces qui feroient, par exemple ,
des millièmes ou des dix millièmes de la capacité
de la boule jufqu’au terme de la glace ; & on verroit
par le nombre des dégrés marqués par le ihemiomt'
tre^ de combien de millièmes, ou de dix-milliemes,
la liqueur auroit été raréfiée par la chaleur. C’eft;
ainfi que Reaumur a gradué fon thermomètre; mais
cette méthode eft moins fimple , & n’eft pas meilleure
que celle qui eft fondée furies deux termes
de la glace & de l’eau bouillante. Il vaut donc mieux
apres avoir pris le terme de la glace, comme on
vient de le dire , prendre encore celui de l ’eau
bouillante, & divilèr l’efpace entre ces deux termes,
en uncertain nombre départies égales. Les
uns pour ne pas s’écarter de l ’échelle de Reaumur,
divifent cet efpace en 80 parties ; les autres , pour
mieux exprimer la raréfaction du mercure , le divifent
en 100 ; les uns 6c les autres marquent zero
au terme de la glace, 6c comptent par 1 1 2 , 3 , 4 ,
& c . les degrés de chaleur au-clefiùs, 6c les dégrés
de froid au-deflbus. Le thermomètre de Farenheit eft
divifé autrement ; on partage en 180 parties égales
l’efpace compris entre le terme de la glace 6c celui
de l’eau bouillante ; on porte 3 2 de ces parties au-
deftbus du terme de la glace ; vis-à-vis le même
terme de la glace on écrit 32, 6c on marque 212
au terme de l’eau bouillante : on peut voir d’autres
échelles 6c leur correfpondance dans les E f fa is du
docteur Martine.
La graduation du thermomètre en parties égales
fuppole que le tube eft parfaitement cylindrique.
On a dû s’en alTurer avant que de remplir le thermomètre
; la maniéré de le faire eft connue : on fait entrer
dans le tube un petit cylindre de mercure de
la longueur d’un pouce environ ; on lui fait parcourir
le tube d’un bout à l’autre en marquant bout
à bout fur le tube les longueurs de ce cylindre. Si
toutes les longueurs du cylindre c!e mercure fe trouvent
égales, c ’eft une preuve que la cavité du tube
eft d’un bout à l’autre parfaitement cylindrique , ÔC
alors on peut divifer l’échelle comme on vient de U
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dire. Mais fi les longueurs du cylindre de mercure
ne fe trouvent pas égales, c’ eft une preuve qu’il y a
des inégalités dans le tuyau ; on doit divifer l’échelle
en parties proportionnelles aux inégalités ; voici la
manière de le faire.
Tracez fur un carton un angle droit Z A Y ,
( Plan che I d e Phyfiqtie .Jîg. 6 , dans ce Supplément. )
dont les côtés A Z A Tfoient prolongés indéfiniment.
Sur le côté A Z portez bout à bout les longueurs
marquées fur le tube, c’eft-a-dire , la premiere
de A en 5 , la fcconde de 5 en C7 , &c. Prenez
fur le côté A Tune longueur A J’ égale à la fomme
A /"des parties inégales de l ’autre côté A Z . Par
les points de divifion b e, ƒ , menez les droits
b m d 0 y e/», parallèles à A Z ; Sc par les points
£ ^ D , E , F y menez les droites .5 C N , V O ,
£ P , F Q parallèles k A Y , joignez les points d’in-
terfeélion de ces lignes par la courbe A M N O P Q .
Quand le terme de la glace & celui de l’eau bouillante
auront été marqués fur le tube, vous les marquerez
feinblablement fur le côté A Z par les deux
points R , Y , vous mènerez les droites R S , Y T
parallèles à A Y . Par les points d’interfeéHon 5 , T,
vous mènerez les droites S r , T u parallèles k A Z ,
vous diviferez l’efpace r« en autant de parties égaies
<que vous voulez avoir de dégrés depuis la glace
jiifqifà l’eau bouillante , 6c vous porterez les mêmes
divifions au-defnis de u 6c au-deffous de r. Par les
points de divifions i, i, l , &c. vous tirerez îH ,
i H , iH , &c. parallèles à y lZ & par les points d’in-
terfeélion H , H , H vous mènerez H I , H I , parallèles
k A Y . Vous aurez la droite divifée en
parties proportionnelles aux incgalirés du tube. ( Cet
article e^dc D . C a s DO I S , membre de la fo c ié té royale
d e s jlien c e s & des arts de Met^, & p rin c ip a l du college
de la même v ille . )
THO, ( Mufique des anciens.^ l’une des quatre fyl-
labes Jonties Grecs fe iervoient pour Ibifier. ( Yoye^
Solfier, D i c l. r a i f des S c ien c e s, ÔCc. 6c S u p p l, (b)
THOR,(Jf|y?, du Nord.'') n om d’un roi du Nord, dont
l ’hiftoirc tient beaucoup de la fable. II fut jufte,
tempérant, humain, préférant la vertu à la gloire ,
ÔC fes fujets à lui-même. Apres fa mort, fon peuple,
pour fe confoler de fa perte, le plaça dans les d eu x ,
ce qui fait douter un peu qu'il ait jamais exifté fur
la terre. (M. d e S a c y .^
THRÉNÊTIQUE, ( M ujiq , inflr. desanc. ) Pollux
parle d’une flûte fiirr.ommée thrénèiique ou lugubre,
qui fut, dit-on , inventée par les Phrygiens,dont les
Cariens en apprirent l’ ufage dans la fuite. Probablement
cette flûte accompagnoit les thrénadies.
Yoyer^ T hrÉNADIE, { L it t é r a l. ) D i c l. ratf. des S c ien ce
s , 6cc. Peut-être la flûte fiirnommée thrénétique
par Pollux, n’eft autre que In gingros ( M ujîq . injir.
d e s a n c .) S u p p l, appeliée lugubre, dans
Va n k le FlOte , ( I/Wnir. ) D i c l. raif, des S c ien ces
, 6cc. ( F . D . C. )
THRIPODIPHÜRIQUE , {M u f iq . des a n c . )
hymne chanté par des vierges , pendant qu’on por-
toit un trépied dans une fête à l’honneur d’Apollon.
Cet hymne étoit au nombre des parrhenles. Yoye^
Pari-henies, ( MuJiq. ) D i c l . raif. des S c ien c e s, 6cc
{ F . D . C .)
THURAIRE, injîr. des anc. )Solin (
hi(lo r,ch a p . 1 1 , de S i c i l ia , parle d’une flûte appellee
, 6c Turnebe ( l i b . X V l î , chap.
20) dit que c'cioit celle dont on jouoit pendant que
l’on pofoit l'encens fur l'autcl, 6c que l’on n'immo-
loitpas les viaimes. { F . D . C . )
THYROC üPlQUE, {M u /iq lie des anc. ) Yoye-’
C ru s itk yrE, {M u fiq . des a n c .)S u p p L ^
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TIBIA, {A n a tom ie , Chirurgie.) ftriifture du
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^ cubitus des grenouilles 6c des crapauds,
eft differente de celle qu’on obferve dans tousles
autres animaux. Elle a échappé aux recherches de
touslesnaturaliftes,6c même à celles de S^vammer-
dam, obfervateur exaü, 6c d’Auguftus Roelel von
Rolenhof, qui nous a donné une excellente hiffoire
des grenouilles 6c des crapauds de fon pays.
Le tibia de ces amphibies eft dans le milieu de
fon corps d’une figure cylindrique un peu applatie ;
mais les deux extrémités qui groffifTent confidcrable-
ment, font bien plusévafces. Cependant l’in férieurc,
qui eft articulée avec les deux os du tarfe, eft beaucoup
plus large que ne l’cft la fupérieure. Du côté
extérieur £ f { f i g . , , p lanche l Y de VH if io k e naturelle
dans ce S u p p l. ) où devroit être la place du péroné,
cet os eft fingulicrement courbe , 6c le péroné manque
entièrement, de maniéré que le tibia eft tout
feul dans cette partie de la patte , comme le fémur
eft tout feul dans la cuifle. On remarque fur la face
A B , qui eft antérieure ou inférieure par rapport à
la fituarion de l’animal, 6c qui regarde le dos du pied,
deux filions alTez profonds A e , f B , 6c deux au-
(t%- 2 ) fur la face pofterieure ou
fupérieure C D qui regarde la plante, tous les quatre
s avancent fuivant la longueur de l’os , vers la
moitié du tibia.
Si on coupe les deux extrémités tranfverfaîe-
ment tout à côté desépiphyfes .4 ^ B (/g. 3 C f ) ,
on voit dans la feélion de chacune defies, deux
tuyaux c 6c d , e !é>if bien cliftlnéls, féparcs par une
cloifon mitoyenne 6c commune, de façon que fi on
regarde feulement leurs ouvertures 6c les filions
extérieurs, fans faire attention au corps de l’os, on
feroit tenté de penfer qu’ils font deux tuyaux dif-
tingués, 6c l’un joint étroitement à l’autre. Si on
introduit une fonde très-mince dans un de ces quatre
ttiyaux , on croiroit qu’elle devroit fortir par le
tuyau oppolc ; mais parvenue vers la moitié du
t‘ bia , elle y, eft arrêtée par une autre cloilbn of-
feiife. Celle-ci eft très-épaifl'e , 6c fituée tranfvcr-
falemenr, de forte qu’elle empêche toute communication
de la moitié fupérieure de l’os avec l’infé-
rieiire. On apperçolt aifément à la lumière cette
cloiton , que j’ajjpelle tranfverfale, exicrieurement,
6c fans brifer l’os. Elle eft marquee par un cercle
qui paroît plus blanc que le refte de l’os même
quand il eft lec , 6c qui entoure toute fa circonférence
, comme on voit en /, k , l , rn { f g . /, 2 ,3
4. ). Son llege eft defignéj)lus exaélemenr par un
trou qui traverfe le tibia d’un côté à l ’a u tre. Ce
trou par lequel paftent des vaifieaux & des nerfs,
commence à la partie pofterieure précifement fur la
cloifon tranlVerlaie en 0 ( f g . 2 ) ; il perce enfuite
le corps de la cloiibn même, 6c il fore à la partie
antérieures, ou la cloifon en n dans la figure premiere
,6c en P Sc q dans la figure troUieme 6c quatrième.
Dans la figure cinquième , l’os a été coupé
juftement au niveau delà cloifon tranfverfale, 6c
on en voit la moitié creufe en c/J, tandis oue
l’autre moitié D £ƒeft route pleine en e f . O n a introduit
une foie de cochon g h par l’ouverture pofterieure
du trou en ƒ , 6c on l’a fait fortir par l’ou-
vemire antérieure en e prefque fur le bord du pian
de la cloifon tranfverfale.
Cependant les deux cloifons qui feparent les deux
tuyaux de chaque extrémité, & que j'apj)c.-ile lo n g
itu d in a le s, quoiqu’elles s’avancent d’un côté juf-
que dans les corps des épiphyfes ,ne defeendent pas
jufqu’à la cloifon tranfverf'ale. Elles finiffcni à une
certaine diftance avant d’y arriver, & leurs exten-
fions font prefque défignées extérieurement par les
filions. I! eft donc évident, parce que les cloifons
longitudinales ne defccntlent pas jufqu’à latraniVer-
fale, nue les deux tuyaux fupéneurs, ainfi que les
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