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oil elle finit fes jours. On a cllt aulfi qu’avant d’cpoit-
fer UlyfTe, Mercure, métamorphol'é en bouc, avoit
furpris Pénélope, tandis qu elle gardoit les troupeaux
de fon pere, 6l l'avolt rendue mere de Pan. Mais
je croiroisavec quelques mythologues qu’il fautdif-
tinguer la reine d'Ithaque de la nymphe Pénélope,
mere de Pan.
La premiere des héroïdes d’Ovide eft de Pénélope
à Ulyiïe. Le pocte Aippofe que Pénélope voyant tous
les Grecs de retour de T ro y e , & n’ayant aucune
nouvelle de fon époux, charge tous ceux qui vont
fur mer d’une lettre à Ulyfie, pareille à celle-ci,
dans laquelle font exprimes avec beaucoup d’art &
de délicateffe les foins empreffés & la tendre impatience
d’une femme qui aime ardemment fon époux.
Nous avons une allez, belle tragédie françoile dePé-
nélope ^ donnée par feu M. l’abbé Geneft en 1684 ,
qui ert remplie de très-beaux fentimens de vertu.
(+ )
§ PENIL ou PENIS, f. m. {^urme iPAnatomie.')
qui fe dit d’une partie du corps humain, que l’on appelle
aulfi la ver^e caufe de fa forme, ou encore
par excellence le membre ou membre viril., à caufe que
c’eft un des principaux organes de la génération dans
l’ efpece mâle.
Le plus grand nombre des animaux ell pourvu
d’une partie faillante qui caraflérife le mâle ; les quadrupèdes
l’ont en général telle que l’homme : elle
ell plus petite & moins fenfible dans les oifeaux. On
la reconnoît cependant dans les grandes efpeces,
comme dans l’autruche, le cafuar, le cygne, l’oie.
Dans les quadrupèdes à fang froid, il eîl ou fimple
ou double. Il y en adeux& prefque quatre, dans les
ferpens, chaque verge y étant diviféc comme en deux
branches. Les poill'ons à fang chaud ont une verge
comme les quadrupèdes. On n’eft pas également
d’accord fur les poiffons à fang froid. On a cependant
des témoins qui prétendent l’avoir vu dans le
xiphia, le hvifon & même dans le faumon. Les in-
fedes enfont affezgénéralement pourvus, même les
plus petits , tels que leciron & la puce; il me paroît
cependant que ce penis n’eft fait que pour fentir,
& qu’il n’ell pas percé pour répandre la liqueur
fécondante.
Dans la claffe des v er s, les efeargots, les vers
ronds, les fangfues, le lievre marin, & plufieurs
autres efpeces , ont un ptnil^ & même deux.
Dans les animaux un peu compofés, la place de
cet organe eft conftammentau-devant del’anus.Dans
les animaux plus fimples & dans les infectes, cette
place varie. Le limaçon a le penis au cou , la demoi-
îelle à la poitrine , l’araignée dans un des bras ou dans
une antenne.
Plufieurs infedes ont dansle voifinage du penis des
crocs par lefquels ils s’attachent à la femelle. Le limaçon
a, outre le penis., une efpecede fléché, avec laquelle
il pique l’animal dont il veut jouir.
La marque caradériftique du mâleefl compofée
dans l’homme du pénis & du gland ; le penis eft com-
pofé des deux corps caverneux.
Ces corps égaux & femblables entr’eux,font formés
par un tiffu cellulaire , extrêmement ferré, &
qui forme un fac d’une fermeté confidérable , malgré
laquelle il cede quelquefois à l’impulfion du
fang artériel, & fouffre une efpece d’anevrifme.
L’extrémité poftérieure de chaque corps caverneux,
eft éloignée de celle de l’autre côté; elle eft
rétrécie à fon commencement, & attachée par un
tiffu cellulaire très-dur , & prefque ligamenteux à la
branche montante de l’os ifehium intérieurement, &
à l’os pubis à fon union avec l’ifchion.
De cette origine, les corps caverneux fe portent
en-dedans en-devant ; ils fe rapprochent Ù s’unif-
P E N fent plus antérieurement que le bulbe de l’aretre;
ils enferment alors l’uretre, & lui font attachés par
une cellulofité. Dès-lors le penis eft formé des trois
corps caverneux, de ceux du penis & de celui de l’u-
retre, qui eft reçu entre les premiers dans un léger
fillon de leur partie fupérieurc. Leur figure eft:
cylindrique , mais applatie : ils fe terminent en
demi-cône, & finilfent ou dans le glancî même,
ou plus bas que le gland, par une pointe ob-
tufe.
L’intérieur de ces corps caverneux eft creufé
mais la cavité eft remplie d’une infinité de fibres &C
de lames qui partent de la furface intérieure de l’enveloppe,
& forment une fubftance fpongieufe &c cel-
luleufe.Toutes les cellules en font imparfaites & ouvertes
de tous cotés, une liqueur quelconque
avance fans peine du commencement du corps caverneux
jufqu’au gland. Remplis par une liqueur ,
ces corps fe gonflent extrêmement, s’alar'’genî &
durclffent. Il n’eft pas difficile d’imiter dans le cadavre
un changement pour lequel la nature les a formes.
Pour donner plus de force aux corps caverneux^
ils font traverfés par un grand nombre de filets prefque
tendineux , très-fermes, qui traverfent leur cavité,
& qui vont d'une paroi à l’autre.
Toute la longueur du corps caverneux droit, eft
collée au corps caverneux gauche , mais les facsn’y
font pas formés. Des lames luifantes & très-fortes
defeendent de la partie fuperieure de chaque fa c,
vont en fe rétreciflânt & en lailfant des intervalles
toujours plus larges, & fe terminent à la partie la
plus baffe du fac. Les deux corps caverneux n’en
font par conféquent en effet qu’un feul, & l’un ne
peut être rempli fans l’autre. Les communications
font plus nombreufes & plus ouvertes à la partie
antérieure du corps caverneux ; à fa partie poftérieure
, la paroi mitoyenne eft prel'que com-
plette.
Chaque corps caverneux a un mufcle particulier
, auquel on a donné le nom d'érecleur ; il ne mérite
pas ce nom ; il éloigne plutôt le corps caverneux
de l’os pubis, 6c rend par conféquent le paf-
fage du fang plus libre par la veine du penis. Pour
faire la fonction d’érefteurs, ces mufcles devroient
relever le penis ^ & le preffer contre l’os pubis : mais
il n’y a aucun inftrument propre à produire ce mouvement.
L’creéleiir ainfi nommé eft attaché à l’ifchion plus
intérieurement que le corps caverneux par des fibres
tendineufes. Il remonte en-dedans 6c en-devant, il
atteint la face poftérieure de ce corps, 6c s’attache
à fon enveloppe. Ce mufcle paroît donner au penis
h direéHon la plus propre à porter au fonds du vagin
la liqueur fécondante, en lui faifant faire un angle
demi-droit avec l’os pubis. Il peur auflî raccourcir
le corps caverneux, 6c en augmenter la ten-
fion , quand il eft aéfuellement dilaté par le fang.
Le ligament du penis fe retrouve dans les animaux,'
C’eft un tiffu cellulaire ferme, 6c d’une figure à-peu-
près triangulaire, qui defeend de la fynchondrofè du
pubis ^ fe rétrécit en arriéré, 6c s’attache à i’union des
deux corps caverneux, en fe confondant avec la cellulofité
dont il eft enveloppé.
Cette cellulofité recouvre les facs des corps caverneux;
elle fe continue avec eux, mais elle eft plus
lâche 6c plus dilatable; on peut lagonfler, 6c l’air
pafle d’elle à la cellulofité du fcroîum ÔC du fémur.
Elle fe gonfle très-confidérablement quand on y
poiifie l’air. La peau le recouvre.
Ruyfch a fait deux tégiiniens de cette cellulofité,
il répare une membrane continue 6t denfe, qui recouvre
plus immédiatement les corps caverneux, une
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véritalîk cellulofité placée fous la peau. Cette ftru-
aure paroît avoir lieu dans les grands qtiadupedes :
dans les hommes les dégrés de lavite, paffentimperceptiblement
& par nuances de Tctat d’une membrane
ferrée à celui d’une cellulolitc cotonneule. Al-
binus a relevé cette erreur de Ruyfch.
La peau qui recouvre le eft tendue 6c delicate.
Elle eft attachée, comme dans le refte du corps
humain , à la furface extérieure des corps caverneux,
par cette meme cellulofité, dont nous venons
de donner la defcripiion.
La partie de la peau, qui devroit recouvrir le gland,
abandonne le penis dans le petit vallon , qui marq^ue
la naiffance du gland : elle recouvre le gland d’un côte
enchangeantde ftrufture;mais de l’autre, elle fe partage
en le couvrant fans s’y attacher, revient fur elle-
même , U fait une lame flottante double avec une du-
plicature cellulaire, comme dans les paupières.
Le commencement du prépuce, eft attaché par un
pli cutané double à la cellulofité qui entoure l’uretre ;
c’eft le frein plus ferré dans les enfans , & fi court
quelquefois qu’il empêche le gland de fe découvrir.
La fécondé partie principale du pénis eft le gland,
plus court & plus arrondi dans l’efpece humalne^que
dans les animaux. L’orifice de l’uretre eft placé inférieurement
fous le commencement du gland ; à
chaque côté de cet orifice eft une petite éminence ;
c’eft l’origine du gland, qui fe replie enfuite contre
le penis qui recouvre 6c le corps caverneux de l’ure-
tre & ceux du penis, quand ils fe prolongent dans le
gland, & qui après s’être un peu applati fe termine
par une éminence prefque parabolique, fous laquelle
eft placé le folTé, que nous venons de nommer.
La partie fuperficielle de ce gland eft formée par
l’épiderme très-fine , mais très-vilible, par un corps
réticulaire fort pulpeux & fort délicat, & par la peau
pareillement très-tendre, très-molle, & partagée en
floccons alTez mal diftingués par des fentes ; ces floc-
cons paroiffent être des mamelons, du moins le fen-
timent en eft-il très-exquis, 6c fur-tout à la partie
inférieure du gland, à celle que nous avons appellée
les deux éminences. Sous cette peau, il y a une cellu-
lofitc courte, fine & fans graille.
On ne peut pas démontrer dans tousles fujets les
glandes, qui féparent la pommade, qui s’amafiè fous
le prépuce, elles font cependant vifibles quelquefois.
Ce font de très-petites glandes fébacces, alTez
fermes,placées dans l’éminenceparabolique du gland
6c dans le petit foITc; il y en a plufieurs rangs. On en
a vu les orifices dans la gonorrhée, qui leur eft particulière.
L’uretre compofe avec fon corps caverneux, la
troifieme partie principale de la verge.
Le canal commence à l’embouchure de la veflîe,
ÔC finit naturellement à la partie Inférieure du gland.
Il n’eft cependant pas rare de voir que le gland eft
fans canal, 6c que l’uretre s’ouvre au-deftus de fa
bafe. Ce défaut eft fort commun dans le genre des
mourons, 6c dans celui des boucs: il n’ eft pas rare
dans l’homme, 6c c’eft à cette ftruélure vicieufe,
qu’il faut rapporter une grande partie des prétendus
hermaphrodites. Dans les grands oifeaux 6c dans le cafuar,
le penis n’eft pas percé 6c l’uretre s’ouvre à part.
L’iiretre defeend en fortant de la veflîe, il palTe
horizontalement par la proftate, 6c fon ifthme eft dans
la même direélion; il fort de deflbus lafymphyfedes
osdu/ju^ii; le bulbe l’embrafiè, il remonte, il ar-
lâve à la partie la plus fuperieure de la fymphyfe :
dès-lors fa direftion eft variable, il defeend dans
l’état ordinaire de l’homme 6c continue de fe porter
en haut dans l’éreftion.
Cylindrique en général, l’aretre a trois élargifle-
mens particuliers. Il eft plus large à fa fortie de la
veflie, plus étroit dans la proftate, plus large dans
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cette glande meme, plus étroit dans rifthmc,plu.s
large dans le bulbe, cylindrique dans le pénis , un
peu plus large fur le gland , 6c un peu plus étroit à
l’orifice.
Sa fubftance eft continue d’un côté à la tunique
nerveufe de la vefïie, 6c de l’autre à la peau ; cette
peau amene avec elle l’épiderme. L’uretre devient
plus fpongieux dans fa furface extérieure ; c’eft dans
ion épaîfleurfongneufe que font placés les finus. Il
n’eft pas mufculeux; mais fon fentiment eft exquis ,
6c fur-tout à la bafe du gland. C’eft à cette place que
l’ame rapporte les douleurs, dont la caufe eft au commencement
de l’uretre 6c à la veflie meme.
Toute la longueur de l’iiretre eft pleine de fimis
muqueux, creufés dans fa fubftance fpongieufe 6c
ouverts dans la cavité par des orifices obliquement
tronqués. Ces fmus commencent à la place, où les
glandes conglomérées ne fournifTeni plus de liqueur,
pour enduire la membrane fenfible de l’uretre ; c’eft
à un pouce plus antérieurement que le bulbe. Une
traînée de finus fe continue depuis cette place jufqu’à
l’orifice de Turetre par le milieu de fa convexité fuperieure.
J’en ai compté jufqu’à douze. Ces finus font
fouvent à double ; un finus qui remonte s’unit avec
un finus qui defeend, ils ont un orifice commun. U
n’eft pas rare que ces finus jettent deshranches.
D ’autres finus, mais plus petits, font placés Sc
dans cette ligne ôc à fes côtés, plus inférieurement
j’en ai compté jiifqu’à cinquante. Ç’eft le général, car
pour le nombre, la grandeur ôi la direélion de ces
finus, tout cela varie 6i ne fauroit être réduit à aucune
regie. Leur direélion eft tantôt contre le gland,
6i tantôt contre la veflie. Le dernier finus eft con-
ftamment très-grand, trcs-compofé 6i fept ou dix
finus s’y réuniflènt dans une feule folTe.
Je n’ai jamais vu des glandes s’ouvrir dans les finus,
6i je ne crois pas qu’ils communiquent entr’eux.
Ces finus fourniiTcnt une miicofité, qui défend la
peavi de l’uretre de l’acreté de l’urine. Ce font eux 6c
fur-tout les plus voifins du gland, qui fournifTent la
matière delà gonorrhée, du moins dans les cas les
plus communs & les plus fimples. Quand on irrite
l ’uretre par des injedions âcres, ils fourniflènt au lieu
de glaire, une liqueur jaunâtre, prefque fans gluant,
6c qui paroît brider l’uretre.
Le corps caverneux de l’uretre commence par le
bulbe, qui eft placé au-devant de l’ifthme, place
étroite, dans laquelle l’uretre eft à découvert entre
la proftate & la bulbe. On a donné ce nom au commencement
du corps caverneux de l’uretre à caufe
de fa figure. Il commence par une grofleur confidérable
, terminée en cul-de-fâc contre l’anus, 6c légèrement
partagée par un fillon ; ce bulbe eft couvert
par l’accélérateur. L’uretre eft placé au-defTous de
lui à fon commencement, mais il s’élève bientôt des
deux côtés, embrafî'e l’uretre 6c l’entoure entièrement.
Il eft vrai que fa partie fuperieure manque
quelquefois. C ’eft cette enveloppe fpongieufe, qu’on
appelle le corps caverneux de Puretre.
Arrivé au gland, il fe replie lur lui-même, s’élève
6c forme le gland , ou feul, ou avec la fin antérieure
des corps caverneux du penis. Le gland s'amincit en
revenant en arriéré, la figure eft un peu parabolique,
6c fe termine par un bord renflé, qui eft féparé du
penis par un fofle.
J’ai vu cependant le corps caverneux de l’uretre
finir en cul-de-fac, 6c être féparé du gland par une
cloifon membraneiife ; je trouve même cette cloHon
dans tous les fujets, mais elle eft ordinairement imparfaite,
êcle corps caverneux de l’uretre communique
avec celui du gland.
Le corps caverneux de l’uretre 6c celui du gland
font formés par des lames, qui fortent de la peau de
l’uretre, 6c qui laiflenl entr’elles des efpaces vuides ;