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2 1 0 O U I du marteau, à l’cnclume, à Tcincr, Elle doit forcer
le dernier de ces os entrer plus avant dans la fene-
tre ovale. Le imdcle de l’ctricr fait à-peu-près le
même effet.
II eff bien naturel de croire que cet affortlment
ingénieux d offeUts ne doit pas être fans deffein ;
que leur prcfcnce dans les animaux doués du lens de
Vouïey &c leurabfence dans ceux qui paroiiîent privés
de ce fens , fcniblent indiquer la nccdlitc d’une
liiite d’offclets , qui de la membrane du tambour
tranfmettent les olcillations au veftibule.
Un autre chemin par lequel l'air chargé des
ofclllations l'onores , peut pénétrer juiqu’à l’organe
de Vouïe , c’ell la trompe d'Euilachc. Elle paroît
meme , dans les qiiadru[3ed(.s à lang froid , être
le chemin pnncij)aldcs ions. Dans l’homme meme
on tient la bouche ouverte &. on fiilpend la refj)i-
ration, quand on fouhaiie de no rien perdre des fons.
Les obllruêhons 6c les atitres maladies de cette
Trompe detruiient également comme tes vices
du conduit de l’e«« , 6c des chirurgiens modernes
ont guéri la fiirdité en injectant dans la trompe des
décoctions mondifiantes. On n'inlpire pas , pendant
que l’on écoute avec attention , pour que l’air n’entre
pas avec trop de force dans la caifl'e , car dans le
bâillement cet air détruit la perception des fons.
La trompe pe..t fervir encore à renouveUer l’air
de la cailfe , & à empêcher la conuption. Elle peut
aiidi l’ervir de débouclié à la mucofiié , qui quelquefois
s’amaffe en trop grande quantité dans la caiffe.
De la caiffe les tremblemens fonores ont deux
chemins à prendre pour ébranler les organes immédiats
de l’or/zé. La fenêtre ronde paroît le moins propre
pour Voüi'e dilHncte , elle n’a point d’offeicts pour
la frapper ; ce n'eil que l’air qui peut agir liir elle ,
& cet air de la caifle n'elt louvent pas dans un état
bien libre pour olciller : la caiffe ell très-fouvent
remplie d’une humidité rouge 6c vilqucule. Cette
fenêtre ne répond pas directement d’ailleurs à la
membrane du tambour ; elle en eit Icparce par
réminence, qu’on appelle !e promontoire. li elt vrai,
que dans l’adulte , elle répond plus direétement à la
membrane de la caifle; 6c un anatomille moderne a
remarqué qu'elle ert plus grande aufli bien que le
limaçon dans les animaux, dont les canaux lémi-
circiilaires font plus petits. Elle paroît donc com-
peifler en quelque maniéré, ce que Vouu pourroit
perdre par la diminution de la tonêllon de ces canaux.
Elle lupplée apparemment en partie à la perte
de la membrane de la caifle 6c des oifelets.
Ce que nous avons dit fur Vouïe des fourds , fait
voir que les tremblemens fonores fe communiquent
avec le plus de force par des corps folides & continués.
C ’efl l’avantage dont jouit la fenêtre ovale qui
reçoit l’impreflion des fons par le moyen des oifelets
de Vouïe, & qui la reçoit plus forte , lorfque le muf-
cle de l’étrier s’enfonce en même tems dans la fenêtre.
Ce mouvement n’efl: pas grand , mais dans un
organe aufli fin que celui de Vouïe, le quart d’une
ligne fait un grand effet. Nous allons le voir.
L ’impreffion de l’étrier fur la fenêtre ovale , agit
fur la moelle nerveufe du veftibule ou immédiatement,
ou par le moyen de l’air interne qui environne
cette pulpe. Des auteurs modernes fubfti-
tuent à l’air une humidité conflante qui remplit le
vuide du veftibule, des canaux fcmi-circulaires , &
même du limaçon.
L’eau tranfmet fans doute le fon, elle le modifie
6c le rend plus doux. Frappée par l’air 6c par l’étrier,
elle pourroit, dure qu’elle eft, porter l’iinj)relfion
qu’elle auroit reçue, à la pulpe fenfible du veftibule
& la comprimer ; mais cette eau n’ert peut-être pas
encore affez avérée. Je l’ai vue à la vérité, mais en
petite quantité, dans les canaux demi-circulaires
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fur-tout 6c dans le limaçon. Elle ne paroît être que
la vapeur condenlée que l’on trouve par-tout dans
le corps humain, oîi une membrane ell expofée à un
frottement.
L air a un libre accès au veftibule par la fenêtre
ovale , qu’aucune membrane ne ferme ; mais cet air
doit perdre par la vapeur dont nous venons d’adopter
l’exiftence, une grande partie de fon élafticité 6c
de fa propriété d’ofciller.
Je croirois cependant alTez que les canaux dcml-
circulaires 6c le limaçon étant remplis d’air, que cet
air porte à la pulpe fenfible l’imprefllon des ofcUIa-
tions de l’air extérieur.
L’oreille Interne eft affurément l’organe de Vouïe ,
puifque ce fens fubfifte làtis la membrane du tambour
6c fans les oftèlets ; mais cette oreille interne a
trois provinces : le veftibule , les trois canaux 6c le
limaçon. Le veftibule a fa pulpe nerveufe ; mais il
n’ell pas probable que la ftruifure admirable du limaçon
6c des trois canaux loit lans utilité: elle le
feroit, fl le veftibule fuffil'oit pour Vouïe. Cet organe
eft-il dans les canaux demi-circulHÎres.^ S’il ctoit bien
avéré que les poiflbns jouiftént du lens de Vouïe , la
queftion feroit prcl'que décidée. Les poilTons à lang-
troid n’ayant point de limaçon 6c point d’olfelets,
mais ayant des canaux demi-circulaires; les oifeaux
encore ayant des oifelets 6c les canaux, mais lans véritable
limaçon, il paroîtroii que toutes les clafl'es
d’animaux doués de Vouïe, auroient ces canaux, 6c
que les quadrupèdes feuls feroient doués d’un limaçon.
Mais les oifeaux ayant bien ICirement Vouïe très-
fine 6c très-muiicale , 6c les poiffons dans cette fup-
pofition , entendant fans limaçon 6c fans oifelets, il
ne refteroit que ces canaux pour être l’organe de
Vouïe. On y ajouteroit que les ferpens qui certainement
n’ont qu’une ouït fort obtufe, manquent de
ces canaux. On a dit en leur faveur encore , qu’ils
font compofés de deux cônes, 6c qu’on peut y concevoir
une infinité de diamètres décroilfans.
On ne manque cependant pas de répliqués. Les
canaux demi-circulaires font quelquefois cylindriques
; leurs nerfs ne font pas alfez connus encore.
Les poillons 6c les oifeaux ont un organe alfez analogue
au limaçon. Les poilfons ont un fac membraneux,
dans lequel la partie molle de la feptieme
paire envoie des branches dont les lotigueurs décroif-
fent proportionnellement. Les oiléaux ont une boîte
à deux loges analogue au limaçon, mais qui n’eft pas
encore bien connue.
La beauté de la ftruâure du limaçon dans les quadrupèdes
, ne permet prefque pas de fe refiifer à y
placer l’organe principal de Vouïe. Il eft très-naturel
que les fons étant infiniment différens , 6c les plus
graves fe continuant par des nuances imperceptibles
aux plus aigus, il eft convenable qu’il y ait dans l’organe
de Vouïe des cordes de dift'érentes longueurs
qui puilfent être harmoniques avec ces différens fons.
Comme la corde la plus courte donne les fons les
plus aigus, 6c la corde la plus longue les fons les
plus graves, il devroit, à ce qu’il paroît, y avoir
dans l’organe d e l’ou;e,des cordes de différentes longueurs
, de très-courtes , 6c d’autres qui par une dégradation
imperceptible devinffent plus longues.
Cette ftriiêture exifte dans le limaçon : il y a la lame
fpirale, dont la plus grande longueur eft à fa baie,
6>c dont les longueurs diminuent imperceptiblement
jufqu’à la pointe. On peut la regarder comme un
triangle redlangle coupé par une infinité de lignes
parallèles, dont la plus longue eft la bafe, & dont la
plus courte eft la pointe. La dernière lera à runifion
avec les fons les-plus aigus, la bafe avec le fon le
plus grave. Quoique les cordes du limaçon foient
très-courtes, il fuftit pour les rendre unifones, qu’elles
foient dans une proportion fimple , double.
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quadruple des cordes fonores extérieures. Ce ne font
P as les filets du nerf mou qui, différemment longs,
fo nt des ofclllations harmoniques avec les corps lo-
no rcs : les nerfs ne tremblent 6c n’ofcillent point.
Mais ce font les filets ofleux de la lame fpirale qui
ofei lient, & qui étant d’une infinité de longueurs
différentes, rendent le même nombi-c d’olcillations
dans un tems donné, que le corps fonore: 11 me paroît probable encore que toute l’oreille
interne , ou bien ce qu’on appelle le labyrinthe, eft
l ’organe de Vouïe, 6c je n'en exclus ni le veftibule, m
les canaux demi-circulaires; mais il me lémble que
la perfeaion du fens eft dans le limaçon. Cet organe
étant placé dans le labyrinthe, 6c la partie dure de la
feptieme paire n’-y entrant pas, je ne vois pas qifil
contribue immédiatement au fens de Voûte. Mais
comme il donne des branches aux mufcles du marteau
6c à celui de l’étrier, & que fans doute ces^muf-
cles fervent à la perfeêlion du fens, il ne paroît pas
douteux que le nerf dur n’y contribue , quoique
moins immédiatement. On ne peut pas fe refufer non
plus de lui reconnoitre un pouvoir de communiquer
les impreflions des fons à d’autres nerfs. On l'ait que
les dents font agacées par des fons aigus. Ce phénomène
paroît s’expliquer naturellement par l’inferrion
de la corde du tympan dans le nerf de la cinquième
paire.
Pour le nerf récurrent qui devoir faire le tour des
canaux fcmi-circulaires 6c des échelles du limaçon
pour retourner dans le crâne 6c dans le cerveau , ce
qu’il y a de vrai dans cette defeription , fe borne à
la comimmication du nerf ptérygoidien avec la partie
dure de la feptieme paire.
On n’entend qu’un fon par les deux oreilles, parce
que l’ame ne diftingue pas des lenfatinns trop fem-
blables , 6c que celle d’une oreille eft femblable à
celle de l’autre. Que fi l ’une des oreilles a le nerf
moins tendu 6c la fenfation moins forte , il paroît
que l’ame n’apperçoit que celle qui l’eft davantage.
Le plaifir que l’on fent dans la mufique , 6c dans
une certaine lucceflion de fons, a été attribué de nos
jours à la fimplicitc du rapport des nombres des of-
ciÜatious d’un fon ,avec celle du fon qui l’a précédé.
I..C rapport le plus fimple eft fans doute de deux à
un ; c’ eft la vaifon des ofclllations d’une oêlave à
l’autre. Les ralfons funples de deux à trois, & de
trois à quatre, piaifent plus à l’ame que les railbns
exprimées par de plus grands nombres , comme de
fix à lept, 6c la facilité qu’elle trouve à diftinguer
cette raifon, fait le plaifir de l’ame.
Il ne m’a jamais paru probable que l’ame compte
le nombre des ofclllations ; elle feroit accablée de
leur vîtefle dans les fons aigus ; les plus grands mufi-
ciensont ignoré ces nombres, dans le tems même
qu’ils coinpol'üient la mufique la plus touchante. U
en eft de même de la perception de l’ordre, clans lequel
fe fuivent des tons graves & aigus; cet ordre
n’eft encore connu que des mathématiciens.
Il y a plus, les plus grands muficicns ne conviendront
pas de cette fupériorité dans la fuccelfion des
fons , dont les ofclllations lont dans une railon fimple.
Ils aflurent que la perfcéHon de la muficjue
demande des proportions ti cs - difficiles dans ces
ofciüations, 6c c[ue d’ailleurs la quinte 6c les autres
accords ne font pas exaêtcment expofés par ces
nombres fimples de i a 3* H paroîtroit donc qu a la
vérité en général, les accords exprimés par des nombres
fimples font plus agréables , mais qu’on ignore
encore la caufe qui les rend agréables. Les belles
couleurs de l’iris ou du prifme lont agréables à l’oeil,
fans qu’on connolffc la raifon pour laquelle fame les
préféré à d’autres couleurs , que le prifme ne fournit
pas.
Les effets de la mufique fur l’humeur des hom*
Tome IF ,
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mes ne font peut-être pas tout aufli merveilleux que
les failüîent les anciens ; ils font cependant confirmes
par l’expérience. Ils produilcnt dans l’ame la
jo ie , latriftefle, le courage , la tranquillité. II oa-
roît probable qu’ils produilcnt ces effets par l'allo-
ciation de nos idées , parce que des Ions, que naturellement
l’homme produit dans la triftelTe, raniment
des idées trifles, comme le fait la vue d’un habit 6c
d’un portrait d’une perfonne morte qu’on a aimée.
Des tons vifs lont des Agnes d’une j>aIfion vive ; ils
raj)pellent dans Fame des palfions de la meme efpece.
{H. D. G.)
OUÏST IT I, ÇTf/J}, nnt. Zool.') efpece de linge
alfez jolie 6c la plus petite de toutes. Son corps avec
la tête n’a pas demi-pied de long , & , felon M. Ed
wards, les plus gros ne pefent en tout que lix once*^.
La queue eft double de la longueur du corps, lâche
6c non prenante , touffue & annclce alternativemcn
de noir 6c de blanc , ou plutôt de brun 6c de gris.
L'ouïjiiiï n’a ni bajoues , ni callofités fur les fclfes;
il a la cloifon du nez fort épaifl'e , 6c les narines à
core ; la face nue , de couleur de chair; la tête
ronde, couverte de poil noir , 6c coèffée fort lingu-
liéremcnt par deux houppes de longs poils blancs
au-devant des oreilles qui font arrondies , plates 6>c
nues : les yeux font d’un châtain rougeâtre , & le
corps couvert d’un poil doux, gris-cendré, plus clair
6c mêlé d’un peu de jaune fur la poitrine 6c le ventre.
Foye{pl. d’HiJï. nai. Jig. 14. Il marche à quatre
pattes , & fe nourrit de plulieurs chofes , même de
])oiflbn. Selon M. Edwards, ces finges ont produit en
Portugal, 6c pourroient le naturalifer dans le mitli
de l’Europe. {D.')
OULNAY, (Géogr.) bonne ville à marché d’Angleterre,
dans la province de Buckingham, Iiir la
riviere d’Oufe. Elle eft connue par la quantité de
dentelles que l’on y fait 6c que l’on en exporte.
{D . G.)
OURAQUE, {.tdnaconiic.') Vouraque des animaux
eft un canal confidérable qui s’ouvre dans le fond
de la velTie , qui fuit toute la longueur du cordon ,
6c q u i, du côté du placenta , fe termine dans un
grand refervoirmembraneux rempli d’urine, qu’oii
appelle allantoïde.
Dans l’homme , la ftruêliire eft dift'érente. Il paroît
à la vérité au-defl'us du fond de la veflie 6c jufqii’au
nombril une efj^ece de ligament analogue à Voura-
que , qui eft attaché à la veflie 6c au péritoine par
une cellulofité , dont le commencement eft plus
large , 6c au’entourent les fibres longues de la vellie :
elles s’en écartent, 6c Vouraque, après s’en être dé--
pouillé, ert très-mince; fa partie fiipcrieure a des
courbures. Il eft de beaucoup moins large que dans
les animaux.
Les anc'iens en avoientparlégénéralemcnt comme
d’un canal ouvert , les modernes comme d’un ligament.
Depuis peu encore , on a donné une defeription
qui ne lui laifleroit qu’une cavité accidentelle.
On le dit compofé de quatre ou de cinq ligamens.
J'ai fuivi cette partie ; je connois ces filamens ;
ce font ceux qui nailfent des fibres longues de la
veflie. Mais Votiraquc eft bien différent de cette gaine.
C’eft un véritable canal ; on l’injeêle affez tacile-
ment par fon orifice , qui s’ouvre dans le tond de la
veflie, dès que l’on l’a dépouillé de fa cellulofité
qui l’y attache , & qui lui fait faire un coude avec
la veflie. U eft délicat 6c formé par la tunique nerveufe
, il eft le plus foiivent élargi du côté de la
veflie, & rétréci du côté du nombril. Sa cavité
s’efface après la naiffance , quand la refpiration fait
furmonter à l’urine la réfiftance oppofée par l’iirc-
tre ; ce canal étant plus libre 6c plus déclive , l’urine
néglige Vouraque, par lequel elle auroit à remonter ;
il n’eft pourtant pas bien rare de le voir ouvert dans
D d ij