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Je Sa in t-G cng ou x fut transféré à Macon: mais le
comte de M;lcon ayant été donné, en 13^9 , au
com:e de Poitiers , fils du roi Jean , le bailliage de
S a in c -G ifig ou x fut rétabli , 6c il ne relia plus à
Macon que ion ancien rellort. Le roi Jean , à fon
retour d’Angleterre , ayant fait Jean fon fils duc de
Berry & d’Auvergne , celui-ci renonça au comté de
Maçon, dont le roi confirma les privileges le
bailliage.
S u in t G tng ou x fut forcé & faccage , en 1566 , par
les Huguenots , commandes par J^oncenax , 5c la
ville réduite en cendres. On voit dans l’églife , qui
efl belle , une ini'cription fcpulcrale de 1280.
Elle a pris Ibn nom d’un ancien fejgneur qui y
reçut naid'ance , & qui fut, en 665 , avoué ou pro-
teneur de l’abbaye de Beze , par lettres de Clotaire
III, qui l’appelle vlr illu ß r is Gandulphus. Il périt par
les artifices de fa femme, qui avoit profité de fon
abfence pottr lé livrer au défordre. Deux \ illages du
nom de F u n n n a ^ l’un en Barrois, l’autre en Bourgogne,
fe difputent les reliques. L’infigne collégiale
de Tüul eB fous le vocable de ce faim. ( C. )
SA1N T-JEAN-DE -LAONEo// Lone , ( G^'o^r.
H iß . L itt. ) petite ville du duché de Bourgogne , fur
la Saône, diocel'e de Dijon , non de Chalons, comme
le dit la Martiniere tous fes copiBes , meme R. de
HeBéln , en 1771 ; en latin f.m um SancU Joannis
de Frédegaire l’appelle Lutona ,d\\r\ temple
de i.atüne. Dagobert y tint fon lit-de-jiiBice en 619.
Flavent, maire de Bourgogne, y mourut en 642. 11
s’y tint une célébré conférence , en 1 1Ö2 , au fujet
du Ichllme qui défoloit PegHfe. Louis Vil & l’empereur
Frédéric Barberouflé s’y trouvèrent ; mais i’ab-
fence du pape Alexandre III rendit ces conférences
infruclueuf'es.
En 1512 les députés de François I & ceux de
Marguerite d’Autriche, gouvernante des Pays-Bas,
y arrivèrent. La neutralité entre les deux Bourgognes
, époque glorieufe pour la ville de Saint-Jean-
dc-Lôrie , devant laquelle vinrent échouer les infra-
éfeurs de cette treve qui avoit été religieufement
obfervée pendant cent quatorze ans. En eflét le général
Galas afiiegea en vain avec une armée de
plus de foixante mille hommes & une nombreufe artillerie
, cette place , où il fit breche , & qui n’étoit
défendue que par fes habitans & une foible garnifon
de cent cinquante foldats qui parloient de fe rendre,
la regardant comme incapable de défenfe : mais
Pierre des Granges & Pierre Lapre , échevins ,
maîtres des clefs & des portes , leur déclarèrent
qu’ils pouvoient faire leur capitulation , & qu’eux
feuls fe défendroienr.
Le Bege commença le 25 oélobre 1636 : la ville
efTiiya deux rudes alTauts, i'e défendit vaillamment,
& força Galas à fe retirer le 3 novembre.
Ce fait mémorable eB trop peu célébré t on en
auroit inBruit notre enfance , s’il fe fut paffé , il y a
deux mille ans, dans la Grece.
Jérôme Jolyclerc, l’un des capitaines de la ville,
les Boil'ot, Martenne , Vaudrey , Pouflis, Thou-
lourge , Delettre , Robin , fe diBinguerent parmi
les bourgeois. Louis X U l, touché de la bravoure
des habitans, accorda à cette ville l’exemption des
tailles <U de franc-fief. Elle jouit encore de ces privileges.
Les lettres-patentes , dans lefquelles le roi donne
lui-mcnte la valeur & la fidélité des citoyens de
Sain t-J ean -d e -Lone pour exemple à tous les François
, furent prefentées au parlement par Charles
Fevret , illuBre auteur du Traité de L'abus.
L’hiBoiredu fiege fur écrite par l’abbé de Chemes,
citoyen de cette ville, prel'qiie contemporain. Le
grand Condé permit qu’elle lui fut dédiée. Eileailoit
être imprimée, lorlque le feu ^xit dans la niaifon de
S A I
l’imprimeur. Le manuferit autographe fut fauve &
fe trouve dans le cabinet de M. Jolyclerc , avocat à
Lyon , delcendant du capitaine Jolyclerc dont on a
parié. Il a aulfi le plaidoyer de Charles Fevret piece
pleine de gravité , de gcnérofité & d’éloquenVe
Le favant Philibert de la Mare a écrit l’hiBoirê de
la guerre de Bourgogne de 1636 , en latin, d’un
Byle cligne du fiecle d’AuguBe. L’ouvrage eft intitulé
Commentarius de belLo Burg-iridico : le fiege de
S a in t-J ean -de-Lon e y tient une place très-honorable
M. Boilot , profcfléur en runiverfité de Dijon*
& M. l'abbé Vaudrey, doyen des familiers de
Jean-de-Laone,i[v\\ joint à l’efprlt de fon état le goût
de la littérature , donnèrent un abrégé court, mais
bien écrit , de l’hiBoire de ce fiege , imprimé en
1736 , a l’occafion des fêtes de l’année féculaire de
cet événement.
Don Edmond Martenne , favant bénédiêlin , né à
Saint-Jean dc-Lône en 1654, a fait une mention di-
Binguée de ce fiege dans fon F o ) age littéraire , /. /
P ' '9 3 ' Ce religieux , plus recommandable encore
par la modeBie & fa piété , que par fon érudition ,
eB mort à Saint-Germain-des-Prés en 1739.
M. Bcguillet, notaire des états à D ijon, a publié
en 2 vol. 177^ » ^ Hijîoire des guerres des deux Bourgognes.,
& a décrit fort au long le fiege de Saint-Jean-
de-Làne. On attend la fuite de cette hifioire intéref-
lante promile en 6 vol. Enfin M. DuBieux vient de
faire imprimer à Paris , in-%o, 1774, un drame en
proie, Les trois héros François., ou Le fu g e de
S t - je a n de-Làne. Foye^ ci-devant LA Nivelle. '(C.J
SAINT-JUST-DE-LUSSAC, H ijl. L iu . )
paroiBe près de Broiiage en Sainionge, où naquit
Jean Ogier de Gombaud , l’un des premiers de
l’acadcmie Françoife , très-eBimé de la reine Marie
de Mcdicis, qui lui fit une penfion de 1200 ecus;
mais les guerres civiles firent qu’il n’en fur pas payé
long-iems : aulfi difoit-il, dans fon épitaphe de Malherbe
:
ÎL efî mort pauvre , & moi j e vis comme U efî mort.
Cependant le chancelier Séguier le gratifia d’une
penfion fur le fceau.
Maynard fait bien de l’honneur à ce poète dans
ces deux vers d’un fonnet qu’il lui adrelTe ;
Gombaud ., L'honneur du P ind c & ledierne héritier
D e ces illujlres morts dont le / av o ir nous guide.
mais le févere Boileau en parle différemment en fon
A r c poétique , chant 4 ;
E t Gombaud tant v anté garde encor Les boutiques.
il mourut à Paris en 1666, âge de près de cent ans.
Scs épigrammes parurent en 1657. Voyez Paru,
Franc, de M. du Tillet, p . o S y . (G.)
SAINT-LEGER de Foucheret, { G i o g r .) pa-
roiffe du Morvand, bailliage de Saulieii, diocel’e
d’Aiitun, entre Saulieii & Avalon, dont i 2 hameaux
dépendent; ce qui peut former 185 feux & 700
commiinians.
ün trouve dans cette paroifle une mine de mica
ou poudre d’o r , découverte il y a 30 ans, exploitée
& enfuite abandonnée. On débite beaucoup
de cette poudre dans les villes voifines, pour fé-
cher l’écriture.
Mais ce village eB fur-tout diBingué pour avoir
donné naiffance au célébré SebaBien Lepretre de
Vauban , B bien caraélérifé par ce vers de la Heii-
riade :
C e f l Faiib an : c’e / P ami des vernis & des arts.
Il fut élevé comme Henri IV parmi les payfans,
prit chez M. de Fontaines, prieur de Saint-Jean à
Semur, les premiers clémens de la géométrie, porta
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les armes à 17 ans dans le régiment de Condc,
compagnie d’Arcenai, enfuite dans celui de la Ferté,
& s’éleva de fimple foldat au grade de maréchal de
france.
C’eB le feul homme de guerre, dit Fontenelle,
pour qui la paix ait été aulfi laborieufe que la guerre
même ; il a réparé 300 places anciennes, ôc en a
fait 33 neuves; il a conduit 53 lieges, dont 30 fous
les yeux du ro i, & s’eB trouvé à 140 adions de
vigueur.
C ’étoit un romain qu’il fembloit que notre fiecle
éüt dérobé aux plus heureux tems de la république ;
il acheva fa glorieufe carrière à Paris en 1707, honore
des regrets de Louis XIV , des officiers & des
favans. Son corps fut porté en la terre de Bazoche
en Nivernois, oà il avoit placé 4 canons, donnés
par le grand dauphin , après la prif'e de Philisbourg
en 1688 ; récompenle vraiment militaire , privilege
unique qui convenoit au pere de tant de places
fortes.
Outre fa D im e royaLcy imprimée in - a j . & in - \ r ,
nous avons de lui 12 volumes manuferits intitulés
mes O ijlv e té s ; s’il étoit poffible que fes idées s’exé-
ciiiaffent, i^sO i/tv e iè s leroient plus utiles que fes
travaux.
La maifon très-fimple, qui fut le berceau de ce
grand homme, fubliBe encore à S oint-Leger elle
cB occupée par un f'abotrier : en la voyant, tranf-
porté d’admiration, j’euffe voulu pour la diBinguer
des autres graver ce vers fur la porte ;
Has Ma g n u s parvas coluit Faubantius cedes.
( G . )
S.4 INT-MARTIN du P u y , {G c o g .H i / . L i n . )
paroiffe de l’Autunois fur les confins de la Bourgogne
du Nivernois , où naquit Gabriel Madelenet
ou Magdelenet ; Menage s’eB trompé en le croyant
champenois. Ilfut reçu avocatà Paris, & ie cardinal
de Richelieu l’honora de la charge de fon interprété
royal en latin, avec une penfion de 1500
livres ; l'on poème fur la prife de la Rochelle lui
en valut un autre de 700 livres. Balzac dilôit qu’il
faifoit des vers latins comme Horace, & des fran-
çois comme du Morein, poète très-niépril'able. Selon
Pierre Petit, auteur de fon éloge, à la tête de fon
recueil de poèfies , il avoit plus d’art que de génie.
Bailler affure qu’il avoit fait une heureufe alliance
des vertus morales &L poétiques, ce qui eB rare.
Nicolas Bourbon , grand poète & d’un goût difficile ,
s'écria la premiere fois qu’il vit de les vers, ubi
tandiu latuifli? Où avezvous été fi long-tems caché ?
Son recueil de poèfies latines fut imprime après fa
mort chez Cramoifi en 1662, & depuis chez Barbou
avec celles de Sautel en 1725.
Ce poète mourut en 1661 , âgé de 71 ans, à Auxerre
, dont M. Lebeuf le dit originaire, & fut
inhume à Notre-Dame La d’Hors , où Jean Made-
lenec, l’on neveu,lieutenant aupréfidial d’Auxerre ,
lui fit ériger une épitaphe : on lit ces mors . . . .
cardinaLiurn Perronii^ Richelii & Ma'^arini Jludium
fovit. Doèti omnes coluere , quantusporro vir qui tantos
habuil Mufarurn fuarurn fautores ! &c. Voyez BihL.
des auteurs de Bourgogne , torn. Il, Parnajje françois
de M. du Tillet. (G.)
SAINT-MARTIN-LE-BEAU , ( G é o g r . ) S . Mar-
tinus à B e llo , paroiffe fur le Cher près de Tours ,
ainfi nommée , non de la bataille que Charles Martel
y gagna contre les Sarrazins l’an 734, mais parce
que les Normands repoulîcs deTours, le izmai
841 , turent défaits en ce lieu.
ün y bâtit ime chapelle en l’honneur de faint
Martin, auquel on attribuoit cette vléloire. Il fe
donna encore une autre bataille à Noui, à la vue
de Saint-Mariin-Le-beau , le 12 août 1044 entre les
Angevins & les Champenois : ceux-ci y furent détails
par Geofroi, comte d’Anjou.
On trouve aux environs de Noui beaucoup de
tombeaux ; cette maifon & le château de la Bo'ur-
clailiere étoient au marquis de Dangeau, l’ami diî
Boileau. ( G.)
SAINT - MAUR - LES - FOSSÉS, ( Géogr. H iß .
A n tiq u ité s . ) bourg près de Parislùr la .Vlarne, s’ap-
pelloit autrefois F o fa Cæ ja r is, parce que Cefar y
établit & fortifia fon camp, lorfqu’il voulut mettre
le fiege devant Lutece. Il fut enfuite appelle Cafirum
Bagaudarum : parce que les Bagaudes, troupe de
pâtres 6c de laboureurs Gaulois, forcés par la dureté
des exaûions à prendre les armes pour fe délivrer
de la tyrannie, en avoient fait leur place
d’armes. LesriiBres transformés en foldats imitoient
par leurs ravages les fureurs des barbares : conduits
par Alianus Hz Amandus qui avoient ofé prendre
le titre d’AuguBes, ils affiegerent Auuin pendant
fept mois , fous Claude II, & s ’en rendirent maîtres.
Ils foutinrent un fiege dans leur fortereffe des foffés
contre Maximien; mais ils furent forcés, & leur
château rafé , dont le vainqueur ne laiffa fubfiBer
que les foffés.
Ce lieu faifoit partie d’abord de la forêt appelles
V ile tn ia , qui dans la fuite a été coupée, 6c dont le
nom s’eB infenfiblement changé en celui de Vincennes.
On y éleva dans la fuite un temple confacré
au dieuSilvain, ÖC un édifice pour les officiers de
ce temple qui fut qualifié college. L’infeription romaine
trouvée dans le lieu eB d’environ l’an 200
de J. C. On la voit dans le cabinet des antiques de
l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés, & a mérité
l’attention de D. Montfaucon, qui donna en 1734
à l’acadcmie des inferiptions, des remarques faites
à ce fujet : la voici telle que je l’ai lue en fept
lignes.
C ollegium.
SiLVANI. REST-
Ituerunt. M.
A urelius Aug.
Lib. Hilarus
ET Magnus. C ryp
TARIUS. CURATORES,
CeB-à-dire, felon cet ztiXioyi/ne., Marcus A u r e liu
s , affranchi d 'A u g u fle , & furnomrné H ila ru s &
Magnus C ryptarius , curateurs, ont rétabli le college de
S y lv a in , ou la fo c ié té & confrairie du dieu S y lv a in .
Ce mot rétabli annonce que le temple fubfiBoit anciennement.
Des chrétiens retirés en ce Heu y furent mis à
mort par Atiilaen 4 5 1 .Ufuard,dans Ion marcyrologe^
ne nous atranfmis que les noms de trois de ces martyrs,
Felix, Agoard & Aglibat.
Blidegifile, archidiacre de Paris, obtint de Clovis
II, la prefqu’ifle nommée CaßelHo le Fort ^ à caul'e
des foffés ; le reBe de la peninfule appellée la F a -
renne , où on a vu jufques clans le dernier fiecle , la
cave de S. Felix, y fut aulfi comprife ; il y bâtit
un monaBere fous le titre de la Sainte Vierge, de
S. Pierre & de S. Paul, fous la regle de S. Benoîr.
La chartre de Clovis II eB de la premiere année de
fon regne , & fignée de lui & de la reine Nanrhil, de
fa mere ÔC tutrice. S. Babolen, religieux de Liixeii
en fut le premier abbé , & mourut en 661 après
avoir gouverné les F o ß is 22 ans.
Sous Louis le Débonnaire, ce monaflere étoit
compté au nombre de ceux qui ne devoient.au roi
que des prières. L’abbé Benoiiaffiflédu comte Begon
réédifia au ixe fiecle l’eglife & le monaBere prefque
entièrement détruits ; Pepin, roi d’Aquitaine, dans
une chartreappelle cette mz\ior\de F o ßd tis en 836 ,
d’où depuis on a dit F oßacenßs ; mais la tranflation