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queiU'rile S: hors d’âge d’avoir des enfans, elle conçut
6c niit au monde un /ils au tcms que Dieu lui
avolt marque. Sara le nourrit elle-mcme, Si confondra,
par (on exemple, au jugement de Dieu,
toutes les meres q ui, pour Je délivrer d’une alfiduitc
oui les "éne, perveitifl'ent l'ordre du créateur, en
rehi/ant à leurs enfans un lait dont il ne remplit
leurs inammelles qu’afin qu’elles les en nournllcnt.
Lorlque l’enfant fut un peu grand , S\iru ayant vu le
fils d’Agar qui le maltraitait en jouant avec lui, obtint
d’Abraham qu’Agar 6c fon fils l'ortiroient de la
maifon, parce qu'Ilmaél ne devoir point être héritier
avec liaac. Gc/z. x x j . 10. Abraham eut quelque
peine à s’y réfoudre ; mais Dieu lui ayant fait con-
noître que c’éioit ia vulonté , il fit ce que Sara de-
nianJolt. Cette rigueur que Sara exerça envers Agar
& fon fils , l’oidre que Dieu donne à Abraham de
s’y conformer, la maniéré donc il l’exécute, l’abandon
où il lai/Tc une mere 6C Ion ills, tous ces dehors
fi choquans coiivreni un rf'yi*ere que Jaint Pau! nous
a développé dans on E p ù re a u x G a laa s . L’apôtre
nous fait voir lian^ vS'iiM 6c Agar, les deux alliances,
dont la premiere établie lui le mont de Sma, 6c qui
n’enfante que deselclaves, ell figurée par Agar;
la nouvelle, repr^teuién par , ne fait que des
enfans libres. G a i. iv . 24. L’Ecriture ne nous apprend
plus rien de i'/mi juiqu'à la mori, arrivée quelques
années après la fameufe épreuve que Dieu fit de la
foi d’Abraham, en lui comniandani de lui immoler
Ifaac. EÜe étoit âgée de i i y ans, & mourut à Arbé,
depuis appelle Hîbron, Abraham qui étoit à Berfa-
bce, vint à Hébron jiour pleurer l'a femme, & il
l’enterra dans un champ qu’il avoir acheté d’Ephron
l’Amorrhéen. Il y avolt dans ce champ une caverne
dont il fit un fcpulcre pour lui & ia famille. (+ )
SARA A , Upn^ ( Giog r. fa c r ie . ) ville de Juda qui
fut bâtie ou fortifiée par Roboam. 11 y avoit une
autre ville de ce nom dans la tribu de Dan, où naquit
Samfon ; cette derniere n’étoit pas loin d’Eflhaol.
F u it urminus pojjeffconis ejus Saraa G E jlh a o l. J o f u î ,
x i x . 4 1 . Ses habitans s appelloient S a ra lu s . (-|-)
§ SARAGOSSE ou SARAGOCE, ( Géographie. )
en latin, Ctc/lzrêa ^ u g u jîa o u Ciefar-Augujia ;
pagnol, Zara<go^a , ville d’Efpagne, capitale du
royaume d’Aragon, fur l’Ebre , à la jonclion avec le
Galleguo 6c la Guerva ; elle eft à 1 1 lieues communes
d’Efpagne au nord-efi de Cataiaïud, à 11 de Ta-
racone , à 16 de Lérida , à 21 au lud-ouell de Pam-
pehine,à 40 au couchant de Barcelone, à 58 au
nord-efi de Madrid.
Cette ville efi grande &c belle , fes rues longues
ÔC larges, mais tiês-mal-propres & mal pavées. La
plus belle & la plus large ell celle que l’on nomme
Cal/c fanta o u Calls del C o jfo , & c ’eftle lieu ordinaire
oil les perfonnes de diftinflion vont fe promener en
voiture. On compte dans Sarago^e 14 grandes pa-
roi/Tes & 3 petites, 33 couvens d'hommes 6c i 3 de
femmes, ôc environ 15000 habitans : on y trouve
au/Tiun riche hôpital. L’églife cathédrale efi luperbe,
mais irrégulièrement bâtie. L’églife collégiale de Notre
Dame du Pilier efi la plus remarquable de toutes;
on y voit une image miraculeufequia donné fon nom
à l’églilé. Cette image efi très-petite , pre/qu’entiére-
ment couverte d’ornemens précieux , 6c élevée fort
haut fur une colonne de jafpe très-fin. Le nombre pref-
que infini de lampes d’argent 6c de cierges qui brillent
continuellement dans la chapelle où cette image efi
placée, éblouit comme le ioleil loriqu’on veut la
confidérer attentivement, 6c la réverbération que
caufent les dorures, les pierres précieufes 6c les
luflres d’or qui brillent de toutes parts, augmente
encore beaucoup cette éblouiffante clarté, de maniéré
que l’on ne pent pas toujours appercevoir
l’image. Parmi les couvens, celui des Francilcains
S A R
eft un des plus remarquables, à caufe de fa belle
églife. L’archevêque de a 50000 ducatsde
revenus annuels ; il a pour lutlragans les évêques de
Huefca,de Barbafiro, de Xaca , deTarazona, d’Al-
baraciu 6c de Teruel. L’univcrfité fut fondée en
1-474,6c confirmée en 1478. Philippe V a fait con-
firuire une citadelle autour du palais de l’inquifition.
L’audience royale d’Aragon a pour chefs le gouverneur,
le capitaine-général, 6c eft coinpofee de huit
confcillers, de quatre officiers dejufiiee, de deux
fifeaux ÔC d’un alquazil-major. Saragojfe contient
beaucoup de nobleffe, 6l le commerce que fait cette
ville eft très-confidérable. Les Phéniciens qui ont
jette les premiers fondemens de cette ville , la
nommoient les Romains y envoyèrent une
colonie fous l’empereur Augufte, ôc c’efipour cette
raifon qu’on l’appella Cajarea A u g u f îa , d’où eft
venu par corruption le nom qu’ elle porte aujourd’hui.
L’archiduc Charles remporta en 1710, près
de cette ville, une viéloire fur les troupes de Philippe
V. Saragojfe eft le lieu principal d’un diftrift
qui contient 105 bourgs ôc villages.
Le gouvernement de cette ville, foit politique,
folt judiciaire , eft bien différent de ce qu’il étoit
autrefois. Elle a un vice-roi, un capitaine-général
du royaume, ôc une audience royale qui décident de
tout. Il n’y a plus de grand jufticia d’Aragon. Il étoit
difficile de trouver une plus belle difpofition que
celle des loix de cette ville dans les tems antérieurs.
Tout y marquoit l’éminence d’une prudence Icgifla-
tive ; mais cette belle économie fut entièrement
changée en 1707, par l’abolition des privileges de
l’Aragon, que le roi réduifiten province du royaume
de Caftille, dont on lui donna les loix. La cour des
jurés ,femblable à celle de la Grande-Bretagne, Ôc
encore plus parfaite, a paffé à des régidors qui font
à la nomination du r o i , 6c qui ont pour chef un intendant
du prince en qui toute l’autorité réfide.
L’air eft fort pur 6c fort fain à Saragoÿe ; tous les
vivres y font en abondance Ôc à bon marché. On y
pafl'e l’Ebre à deux ponts , dont l’un eft de pierre ôc
l’autre de bois. Cette riviere fournit aux habitans de
l’eau, des denrées ôc du commerce ; elle y eft belle
ôc navigable : auffi les Carthaginois, les Grecs &
les P^omains la remontoient jufqu'à Saragojj'e. Elle
coule autour de la ville, de maniéré qu’elle en
baigne le pied des édifices en quelques endroits , ÔC
fes bords y font ornés d’un quai qui fert de promenade
aux habitans. Elle n avoit pas autrefois préci-
fément le même lit qu’elle a aujourd’hui : comme
elle caufoit de grands dégâts fur fa route , lorfqu’elle
venoit à s’enfler, on y a porté remede , en lui ouvrant
un cours avec tant de fuccès, que quelque débordement
qui lui furvienne , elle s’étend paifi-
blement fur le rivage qui eft de l’autre côté de la
ville; ÔC quoique le courant foit fort, à caufe de
tous les ruiffeaux qu’elle reçoit, elle ne fait aucun
ravage dans les vergers ôc les jardins de fon voill-
nage. (-{-)
SARBOURG, ( G éogr.') \i\]ç d’Allemagne , dans
le cercle du bas Rhin , ÔC dans l’éleéforat de Treves,
au bord de la Saar. C’eft de Rodolphe d’Hapsbourg
quelle tient fes franchifes; elle efl munie d’un château
très-fort, ÔC elle prèfide à un bailliage de 80
villages , châteaux ÔC couvens. D . G.~)
§ SARBRUCK. 0« SAARBRUCR, (G é o g r .)
ville d’Allemagne, dans le cercle du haut Rhin,ÔC
dans un comté de fon nom, au bord de la Saar. Con-
quife fur les François parles Impériaux en 1676,
elle fut alors démantelée Ôc réduite en cendres : depuis
ce tems-là on l’a rebâtie, mais fans la forlifi<^f^»
Ôc elle renferme aujourd’hui 200 maiJons, un chateau
de réfidence,une cglife luthérienne,& une reformée.
Au bord oppol'é de la riviere, vis^tV-vis àç
S A T
Sarbrnek , eft une autre ville qui communique avec
elle par un pont, ôc que l’on appelle Sain t-J ean.
Celle-ci qui eft entourée de murs ÔC de foffés, eft
de la meme grandeur ; mais des deux églifes qu’elle
contient, l'une eft aux catholiques ôc l’autre aux
proteftans. Quant au comté de Sarbruck , il eft aux
frontières de la Lorraine, du pays de Deux-Ponts
ôc de divers autres territoires. Il appartient à la
maifon de Na/fau-Ufingen, 6c comprend avec les
deux villes ci-deffus, une commanderie de l’ordre
Teutonique, l’abbaye de Waldegaft,& nombre de
villages. Il eft de la religion proteftante. Son fol eft
généralement fabionneux, cependant on en tire des
bois , du fer ÔC de la houille. ( D . G . )
SARICE , (G é o g r .) îledu canal de Saint-Georges ,
fur la côte de Normandie , mais fous la domination
de l’Angleterre , faifant^pariie du petit Archipel de
Jerfey , Guernefey , & c . Elle eft de fort peu d’étendue
; on n’y compte pas au-delà de 300 habitans,
Icfquels, à la vérité, trouvent juffifamment, dans
la bonté de fon fo l, de quoi pourvoir à leur fiibfi-
ftance. ( D . G . )
SARRANE, (M u j i q . in[îr. des a n c .) efpece de
flûte ancienne. À'qyc{ F l û t e , ( L i i t é r a t . ) D i c l.
raif. des S c ien c e s, ÔCC. ÔC F l Û TE , ( Miijîq, injîr. des
anc. ) Supplément.
Turnebe ( A dverf. Ub. X X V I I I ^ chap. ) veut
que le nom de cette flûte vienne de ce qu’elle ren-
doit un fon aigu ÔC femblable à celui d’une feie
(/ otib). D’autres veulent que le nom fa n a n t ne
foit que l’adjeftif farranus, farrana , ÔCc. qui fignifie
'Tynen. ( F . D . C . )
§ SATELLITES, (A ^ r o n o m .) Les révolutions
moyennes des f i t d l i t e s de jupiter, dont on trouve la
table dans le Z>Û?. raif. des Sciences, 6cc. fontaffeétees
ÔC troublées par toutes les inégalités qui dépendent
du mouvement de la terre, de celui de jupiter , ôc de
celui de chacun des fa teU itts qui eft dérangé par
tous les autres.
La premiere ÔC la plus grande inégalité qu’on ait
remarquée dans les révolutions desyûrt///rw,par rapport
au difqiie de jupiter , eft celle qui eft produite
par la parallaxe annuelle ; foit S le foleil ( f g . g ÿ ,
p l . d 'A (iron . dans ce S u p p l.) , I le centre de jupiter,
. 5 un fatelllte décrivant l’orbite .5 G / f , ôc en con-
jonélion fur la ligne des centres ou fur l’axe de
l’ombre I B , T le Heu de la terre , T / G le rayon
mené de la terre par le centre de jupiter , l’angle
T I S égal à l’angle B I G , eft la pa ra lla xe annuelle
de jup iter , qui peut aller à iz'^ : il /aut alors que le
f u d l i t c arrive de 5 en G , ôc parcoure 12'^ de fon
orbite , pour nous paroître en conjonction fur la
ligne T I G , quoique fa véritable conjonction ou
celle qui regie les éclipfes, foit arrivée au point B .
Ces 12 ^ font 1 25 ' de tems pour le p r em ie r fa td -
lu e de jupiter , 2 '' 50 ' , 5 4 4 ', ÔC 13 '' 24 ' pour
les trois autres. Telle eft la diff'érence qu’il peut y
avoir entre une conjonction vue de la terre ôc celle
qui eft vue du foleil, ôc qui décide des éclipfes des
fa uU ite s.
La plus grande inégalité qui ait Heu par rapport à
jupiter, ÔC qui a entré dans le calcul des éclipfes
eft celle qui vient de l’inégalité même de jupiter dans
l'on orbite , qui eft de 5 d 3 4 ', en voici une idée.
Soit A B F (fig. 60 ) l’orbite elliptique de jupiter,
S le foleil, F le foyer fupérieur de l’elliple ou
l’équant, autour duquel le mouvement de jupiter
eft fenfiblern ent uniforme , fuivant l’hypothefe elliptique
fimple ; foit un fa td liie K dans fon orbite
K H , 6c q ui, dans une période de jupiter , faffe un
nombre complet de révolutions péridioques ; lup-
pofons que jupiter ait fait le quart de fii révolution
en tems , c’eft-à-dire , que l’angle A F 5 qui exprime
l’anomaHe moyenne dans l’hypothefe c-lllptique
Tome IV ,
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fimpîe foit de 90°; le fa t e llit e doit auffi avoir achevé
le quart des révolutions périodiques qu’il peut
faire pendant une période de jupiter , ôc doit être
parvenu au point H , qui répond dans le ciel au
même point que le Heu moyen de jupiter ; mais le
fa te llite arrivera en k , oii fe fait la conjonCHon avec
jupiter, ôc fera écHpfe long-tems avant que d’être
arrivé en H ; la différence K H ou l’angle K B H ,
égal à 1 angle F B S , eft égal à l’cquaticn de l’orbite
de jupiter,c’eft-à-dire, 5 degrés 34'. Le premier
fa te llite Gmp\o\e 39' 25^3 les parcourir dans fort
orbite,le fécond i j, 19' i 3 ";le troifieme 2h 39' 4 1 " ;
lequatrieine.6’’ 12' 59'ÛTeile eft la quantitêdom les
éclipl'es doivent avancer au bout de trois ans • ôc
telle fut la premiere inégalité que M. Caffini apper-
çut ; mais il vit bientôt qu’elle étoit mêlée avec plu-
lieurs autres, quoique plus petites.
La fécondé inégalité eft l’équation de la lumière’,
qui eft de %' j " avec la petite équation de la lumière
de 2 ' 2 " , Ôc qui viennent du tems qu’il faut
à la lumière pour parvenir jufqu’à nous. Voyez
P r o p a g a t i o n fuc ceffîve de la lumière.
Les autres inégalités qui font particulières à chaque
fa te llite ne lont pas encore parfaitement connues.
M. Bailly , dans fon Efj'ai f u r la théorie des
f u e l l i i e s , publié en 1766 ; ôc M. de la Grange,
dans une belle differtation , qui a remporté le prix
de l’académie en 1766, ont tâché de les déterminer
par le calcul des actraélions réciproques des /û-
tillic is les uns fur les autres; il paroît quant à pré-
fent que toutes les inégalités fenfibles du premier
fa te llite font dues à I’aflion du fécond , mais que la
plus confidcrable de toutes e/t de 3 ' 30" de tems ,
comme l’avoit trouve M. Wargentin par les obfer-
vations , avec une période de 437 jours, qui ramené
les trois premicrs/ûr.’/ùÛBi à une même configuration
emr’eux Ôc par rapport au foleil.
Le fécond fa te llite eft celui qui a la plus forte
inégalité; l’excentricité de fon orbite peut bien y
entrer pour quelque chofe; cependant on approche
beaucoup de i’obfervation par l’équation feule de
16' 7 , dont la période eft de 437 jours 20^', ôC
qui paroît provenir de l’attraélion du premier ÔC
du troifieme fa t e lllu s . M, Bradley en indiqua le
premier cette période de 437 jours, en afi'urant
qu’elle ramenoit les erreurs des tables à-peu-près
dans le meme ordre ; il ajoutoit cependant que les
dernieres obfervations indiquoient encore une excentricité
dans cette orbite du le c o n à fa te llite .
t e U 'oilieme fa te llite ç û celui dont les inégalités
font les moins connues; il paroît qu’il y en a une
qui dépend de fon excentricité , ÔC d’autres qui dépendent
des attrapions du premier, du fécond Ôc:
du quatrième, tout cela fait environ 8' de tems en
plus ÔC en moins : mais on partage cette quantité
en plufieiirs équations, dont les périodes lont de
437 jours, de 12 J ans ôc de 14 , pour les ajufter
aux obfervations; du moins c’eft le parti qu’a pris
M. AVargentin dans fes nouvelles tables que j’ai
publiées dans mon A fr o n om ie en 1771.
L’inégalité du quatrième fa te llite qui va jufqu’à
1 *' de tems , ne dépend que de l’excentricitc de
fon orbite ; & les attraPions des autres fa t e ll lu s n’y
font pas fenfibles.
Les cclip/és des fate ttu e s de jupiter que les aftro-
nomes obfervent tous les jours font un des phénomènes
les plus importans pour l’afironomie 6c là
géographie : les cartes géographiques ont été per-
fèPionnces depuis un ficelé par le tecours des éclipfes
Aes, fa uU ite s plus qu’elles ne l’avoient été fans
cela par deux mille ans d’obfervations ôc de voya.,
ges ; je fiippofe qu’on ait obfervé une éclipl'e à 8h
à Paris, ôc qu’elle loit arrivée au Chili à 3 1' du matin
; on conclut qu’il y a 5^ de différence ou 75
A A a a a ij