lî' flî 564 R A F
1 !
Il t s
i.î I P
fciilpciit donner. Mais R a c h d \ ç priacl’cpouferBaîa
i'a (ervantc , afin qu’elle lui donnât desenfans. Jacob
prit donc Bala ,& il en eut deux fils , que Ra che l
appelia D a n & h'ephtalî. Le Seigneur le fouvint enhn
de R a c h e l, il l’exauça , il la rendit féconde : elle accoucha
(l’un Hls qu’elle nomma J o j lp k ^ ^ elleaioutn:
f ) ie u veuille me donner un f é co n d f i s . Cependant
Jacob ayant pris le deHcin de retourner dans la terre
de Canaan , partit à l’inlçu de Laban , & emmena
avec lui fes femmes & Tes enfans. Rachel en s’en allant
déroba les idoles de fon pere , & les emporta lans
rien dire à perfonne ; car quoiqu’on pùt^exculer fon
vol par les pieufes intentions qui le lui taifoient
commettre , & qu’elle crût faire un bien en volant
à ion pere l’objet de (on idolâtrie, elle connoifloit
trop l’exafte jullice de Jacob , Ion averfton de tout
ce qui paroilloit confrai"e à la probité , pour croire
qu’il pur approuver une chofe injulfe par clle-mcme.
Liiban ayant appris la fuite de fon gendre , courut
apres lui , & l’atteignit lepîjoiirs a[>rès irr les montagnes
de Galaad. Entr’autres reproches qu'il lui fit,
il le plaig'dr du vol de les dieux ; mais Jacob qm igno-
roit ce qu’avoit fait R a c h e l , coni'entu que celui qui
en (croit coupable tût mis à mort. Laban fe mit donc
à chercher dans tomes les rentes , entra dans.celle
de Rachel ou\ avoir caché ces idoles fous le bât d'un
chameau, s’etoit atTife defl'us. s’cxcuia de
ce qu’elle nefelevoit point ucwTtt lui,parce qu'elle
fetrouvoit incommodée, èc elle rendit airdî inutiles
les recherches de Ion pere. I! pouvoit le taire que
R a ch e l fût rccllemem incommodée , & rien ne nous
oblige de dire qu’elle mentit dans cette occafion.
Cependant Jacob, j'près avoir paflé le torrent de
Jabock , alla d’abord à Salem , puis à Slchem , &
de-là à Béthel ; & étant arrivé près l'Ephrata ou
Bethléc-m , Rachel y fut furprîfe par les douleurs de
l ’enfantement , elle accoucha d’un fils qu’elle
nomma B én on i , le fils de ma douleur ; 8e le pere
l’appulla Benjam in , le fils de ma vieillelTe. RacluL
mourut dans cette opération , Si fut enterrée fur le
chemin qui conduit à Ephrata , oii Jacob lui éleva
un monument qui a lubliÜé pendant plufieurs fiecles :
Gen. XXXV. 20. ün montre encore aujourd’hui une
c-fpece de dôme foutenu fur qua're piliers quarrés
qui forment autant d’arcades , & l'on prétend que
c’cil le tombeau érigé à R a ch e l par Jacob ; mais
comme ce monument ell encore tout entier , i l eft
cliÆcile de croire que ce foit le meme qui fut érige
parce patriarche, (-h)
R ALLER, V. a. On dit de ceux qui ne
f.jvent pas jouer du violon, ou de tout autre inifru-
ment à archet, qu'ils raclent , parce qu’eiîéélive-
inent üs en tirent un fon aigre Si délagréable ,
reiTemblant à celuique l’on produit en raclant quelque
cho(é de luir. Il y a même ue bons joueurs de violon
o f \ raclent un peu quand ils jouent fort; c’cll un
défaut qu’on doit éviter avec (oin. ( F . D . C. )
RACLEUR , ( l^iujiq. ) c.'ltii qui racle en jouant
du violon. Ün du p<,j clérifion d’un mauvais mufi-
cien , c’éfJ un lacUiir de boyaux, (/ù D C.~)
RADLBERG, (6 ’éogr. ) châtc.m , ville & bailliage
d'AUemagre , nans le cercle de la haute Saxe ,
Si rlans la Miii.ie, v e r s ’a Rnhcme. La ville députe
aux ctat> du pays, & le bailhage comprend avec
vii.gi-rrois vi'u,ges, les eaux minérales appcUées
jhtj^uflns Brunn , d.cüLiverres en 1717, 8c la mai-
fon de ch.ifTe 5.- de plai'ance des électeurs de Saxe ,
appellee L u i j s n l t ; . { D G .'j
R.ADZ^N ou REUEN , ( Géoor. ) ville de la
Prude occideiKidc , ciaiv- ■ " jiays de Culm. Elle eft
ornee ou munie d’un chat' au , qui l’a jadis fouvent
expofée aux hop reur'-de 1.' ':v'’ rte. C‘eft d’ailleurs
le i’ege d’un trii;p;nai de i.;di..er f D .G . ' )
R ÀbAXiS, f ^ ‘J l. mod. ) c’cll-û-dire infidcles.
R A G
Les Turcs donnent ce noms aux Perfans qui fuivent
vuie interprétation de l’alcoran un peu différente de
la leur. On fait à quels excès fe porte , dans toutes
les religions, ce qu’on appelle Vc fpritde pa rti. Les
Turcs 6c les Perfans nous en offrent un exemple frappant.
Ccux-h\, quoiqu’ennemis des Chrétiens 8c des
Juifs, lont néanmoins perfuades, dans leurs faux
])rlncipes, que la clémence de Dieu peut s’étendre
fur ces nations infidèles ; mais ils (biuiennent qu’il
n’ y a point de miféricorde pour les R a fa x is
dont les crimes lont aux yeux de L)ieu , Ibixante
& dix fois plus abominables que ceux des autres.
(-f)
RaGAÜ ^fon ami ^ {Géogr. f i c r j ) grande plaine
où Nabuchodonolbr, ro id cN in lve , vainquit Ar-
phaxac!, roi des Medes : O h ù n u it eum in campo ma--
ono qui appellatiir Ra g a u circa Euphratern & Tigrim,
Judith , /. 6'. Les uns croient que Ragau elt un heu
près de la ville de Rages; lesaiures, que Ragau
eft mis pour E r a g u s , qui eff une partie du mont
Taurus, (-h)
RAGNIT, (^Geogr.j ville delà Lithuanie pruf-
fienne , lur ta riviere de Memel, avec un château
qui pafié pour l’un des j)lus anciens du pays t elle efl
entourée de (jaliffades, 8c j>ourvue de magafins,
auxquels les Rudes mirent le feu l’an 1757. C’efl
d’ailleurs le chef heu d'un bailliage fertile en chanvre
8c en Im, 8c peuplé de nombre d’émigrans,
foi tis du pays de Sahzbourg, pour caule de reli-
g'.on, ( D . G . )
RACjUEL , { H i f . j a e r f pere de Sara , proche
parent 8c ami deTobie le pere, demeuroit à Ecba-
tane oit il pofiédoir de grands biens. Tob. F i . u .
Rtzg'Wt’/avait donne la fille fept maris, que le démon
avoit tués: mais ayant conlenti, quoiqu’avec
peine , de la marierai! jeune Tobie , le Seigneur
conlerva ce dernier mari ; 8c R a g u e l, apres l’avoir
retenu quinze jours chez lui dans les Rfiins, lui
donna la moitié de fes biens , en lu! alTuraiu le reffe
après fa mort, 8c le renvoya, ( -f)
RAGUN , {G io g r .^ ville d’Allemagne , dans îe
cercle de haute-Saxe, 8c dans la principauté d’ Auhalt-
Deffau , fur la riviere de Mulda. Elle eff petite 8c
non fermée; mais fes environs font très fertile'. 8c
trcs-rlans. Elle fait partie du bailliage de Dcifau.
(O .G . )
RACUNDA , (Gfogr.) paroilTe de Suede, dans
le Nordland, 8c dans la Jemptie , remarquable par
la grande caîarafle qui porte l'on nom, 8c qui efl
formée par le fleuve appelle h id a l. ( Z>, G . )
§ RAGUSE, (^Géogr.) ville capitale de la république
de même nom, dans la Dalmarie , proche la
mer, à vingt fix lieues au nord-ouefl de Scutari,
avec un port défendu par un fort appellé S . Nicolas.
L’ancienne Ragufe a été bâtie long-tems avant la
naill'ance de Jefus-Chrifl. Elle a été enfuitc une colonie
romaine, 8c au me flecie les Scythes l’ont
détruite. De-là vient que c’efl aujourd’hui un petit
endroit. Anciennement elle s'appelloit Raufis ou
.• aujourd'hui IcsTurcs la nomment Pabrovika,
8c les Elclavons Dobronick . Son enceinte n’cfl pas
grande,mais elle ell bien bâtie. C’efl le flege de la république
, 8c d’un archevêque qui a fous lui les évêques
de Stagno , Trcbignc , Narente , Brazza, Rhi-
zana 8c Curzola. Son commerce efl confidcrable.
Elle efl bâtie alentour d'un golfe, ôc le fort S. Laurent
la défend aulFi-bien que le port. EJle ferait imprenable
fl le rocher Chiroma, fltuc dans la mer,
6c qui appartient aux Vénitiens, ctoit ibnifié. L’air
y eil fain, mais le fol flenie : c ’efl pourquoi les ha-
bilans tirent la pliis grande partie des nécelfités de
la vie des provinces turques adjacentes. Les ides
aux environs font toutes fertiles , gaies , bien peuplées,
ornées de belles villes, de fuperbes palais,
R A H
& de magnifiques jardins. cfi fort fujette aux
tremblerSens de terre qui lui om caillé plufieiirs fois
des pertes incroyables, entr’autres ceux de 1634
& 1667. Ce dernier tremblement fit périr 6000
perfonnes , & un grand incendie s’y étant joint, la
ville fut tellement ruinée , quelle ne put fe rétablir
de plus de lo ans.
Tout le monde fait que Ragufe cft une Res-petitc
république , fituce fur les côtes de la mer Adriatique.
Elle fait partie de la Dalmatie. Son gouvernement
eft formé fur le modele de celui de Vende.
Ainfi U eft entre les mains de la noblefl'e , qui cependant
cft fort diminuée. Le chef de la république
s’appelle reilcuT, & R change tous les mois ,
foit par la voie du ferutin, ou de maniérés différentes
par le fort. Durant fon adminiflration il
demeure au palais, & porte la robe ducale , c’efl-
à-dire , un long habit de loie à larges manches. Ses
appolntemens font de cinq ducats par mois ; mais
s’il efl un des p r e g a d i, qui jugent des affaires en
appel, ii reçoit un ducat par jour. Après lui vient
le confeildes dix , ilco n fig lio d û d ied . Dans le grand
confell, conftglio grande , entrent tous les gentilshommes
qui ont au-delà de 2,0 ans, 8c qui choifif-
fent les 60 qui compofent le confeil des pregadi.
Ces pregadi ont le département des affaires de guerre
8c de paix ; ils difpofeiit de toutes les charges,
reçoivent 8c envoient des ambafladeurs. Leur emploi
dure une année. Le petit confeil, iV conftgUeuo^
qui eft compofé de trente gentilshommes , a loin de
la police, du commerce; il adminiflre les revenus
publics, 8c juge dans les affaires d’appel qui font
de moindre importance. Cinq provifeurs confirment
à la pluralité des voix , tout ce que c:eux qui gouvernent,
ont fait. Dans les affaires civiles, 8c fur-
tout dans celles qui regardent les dettes, fix féna-
teurs ou confuls font la premiere inflance ; on en
appelle au college dés trente, & de celui ci encore
dans quelques cas au confeil. Il y a un juge
particulier pour les affaires criminelles. Trois perfonnes
prcfident au commerce de la laine. Cinq
confeillers de fanté ont pour objet de preferver la
ville des maladies contagieufes. Il y a quatre perfonnes
établies pour les péages, fur la douane 8c
la monnoie, & c . On dit que la république a eu autrefois
environ une tonne d’or de revenus. Comme
elle n’cfl pas alTez puilTante pour fe défendre d’elle-
même , elle s’ efl 'mife fous la proteéUon de plufleurs
puiflànces, 8c principalement fous celle de l’empereur
Turc. Le tribut qu’elle lui paie, y compris les
frais de l’ambaffade , députée tous les trois ans,
monte annuellement à zoooo fequins. Réciproquement
la république efl fort néceflairc aux Turcs,
qui par fon moyen, reçoivent toutes fortes de mar-
chandifes néceffaires, fur-tout des armes 8c des munitions
de guerre. Elle pouffe exceffiveincnt loin
les précautions qu’elle prend pour fa liberté : de-là
vient, par exemple, que les portes de Ragufe ne
font ouvertes que quelques heures par jour. Elle
profefl'e entièrement la religion catholique romaine,
permettant néanmoins des exercices publics de
pieté aux Arméniens 8: aux Mahometans. La langue
vulgaire des Ragufains crt l’efclavonne, mais ils parlent
aufli prefque tous I’italien. Leshabitans de l'état
bourgeois font prefque tous le négoce , ^ leurs ma-
nufailures font belles. U n’y a que le reéleur, les
nobl.>s8c les dodleurs qui puifl'ent porter des étoffes
foie. (-P)
R AG^V ALD , ( H ifl. de Suède. ) roi de Suede ,
fuccéd i vers l’an 1 100 à Ingo, qui fut empoifonné ,
parce qu’il ctoit le fléau des raéchans ; celui-ci fut
aflaffmc, parce qu’ il étoit méchant lui-même. (iJf. d e
S j c y . )
RAHAB, largeur y (^Hijî.facrc e.j habitante de Je-
R .A 5 '
riclio , qui reçut chez elle & cacha les eipions que
Joliié envoyoit pour reconnoître la ville. Le tca e
hébreu porte Z o n a c h , qui fignifie femme de mau-
vaile v ie , n ie r eir ix , ou hôtellerie, hofp tia. Celte
diflérente fignilication du meme mot a donné lieu
à plufleurs interprétés de juftifier 8c de la
regarder fimplement comme une femme qui logeoit
chez elle des étrangers, ris ajoutent d’ailleurs qu’il
n’efl guere probable que Salmon , prince de la tribu
deJuda, eiit voulu epoufer Rahab^di elle eût été
acculée d’avoir fait un métier infâme, ni que les
eipions fe fuffent retirés chez une courîifaniie, dont
les délbrdrcs auroient dû leur infpirer de l’horreur;
mais les autres en plus grand nombre , fé fondant
fur l’autorité des Septante, fur S. Paul 8c S, Jacques,
& tous les peres, foutienncnt que le mot hébreu l i gnifie
une femme débauchée. Quoi qu’il en foit, les
eipions de Jolûc étant entrés chez elle, on en donna
avis auffi tôt au roi de Jéricho , c|ui envoya dire
à Rahab de les lui livrer. Cette femme les cacha
promptement au haut de fa maîfon dans les bottes
de lin , & répondit qu’à la vérité ces hommes
étoient venus chez elle, mais qu’ils étoient fortis
pendant qu’on fermoit les portes de la ville, & que
lion voLiloit courir après eux, on pourroit les atteindre.
Les envoyés du roi la crurent, & fortirent de
la ville pour pourfiiivic les deux efpions. Cependant,
Rahab monta au lieu oii ils étoient cachés,
& leur fit promettre avec ferment, que lorfque les
Il'raclitcs feroient maîtres de Jéricho que Dieu leur
avoit livré, ils uferoient de miféricorde envers elle
& toute fa famille. Les efpions lui jurèrent qu’elle
feroit épargnée, elle , fa famille, & tous ceux qu’elle
affembleroit dans là malfon , 8c convinrent qu’elle
mettroit pour flgnal à une de fes fenêtres un cordon
d’écarlate. Après cela elle les defcendit avec une
corde par la fenêtre de fa maifon, qui étoit lur les
murs de la ville , & leur indiqua le chemin^ qu’ils
dévoient tenir pour n’ être point rencontrés par
ceux qu’on avoit envoyés à leur pourfuite. Les
efpions ayant fuivi exactement tout ce qu’elle leur
avoit dit, revinrent au bout de trois jours vers Jo-
fué, à qui ils apprirent le fervîce que Rahab leur
avoit rendu, 8c les promeffes qu’ils lui avoient faites.
Jofuc tint la parole qu'ils lui avoient donnée, l’excepta
avec toute famaifonderanatheme qu’il prononça
contre tout le refle de la ville. Rahab époufa Salmon,
prince de Juda, de qui elle eut Booz. Ce
dernier fut pere d’Obed, 8c celui-ci d’ifaie , de qui
naquit David. AInfiJefus-Chrifl a voulu defeendre
de cette Chanancenne. S. Paul ÔC S. Jacques, en fai-
fant l’éloge de la foi de R a h a b , nous avertiffent
que fon hifloire , méprifable en apparence , cache
quelque chofe de grand, qui eft l’ouvrage du S. E l-
prit. C'eft par la f o i . , dit le premier , ç;/e Rahab,
celte femme de mauvaife vie , ayant J 'auvt Us ejpions
de Jofué^ qu elle avoit reçus che:^ e lle , ne fu t p o int enveloppée
dans la ruine des incrédules. Heb. \ I . g i . Et
S. Jacques voulant prouver que la foi doit ctrcaccom-
paanée des oeuvres, cite l’exemple de cette étrangère:
Rahab., cette femme de mauvaife v u , ne fu t-e lle
p as ju f î f é e p a r le s muvres, en recevant ckii_ elle Us
efpions de J o fu c , & les renvoyant p a r un autre chemin
.> U . a i . Alnfi à la faveur de cette lumière, nous
voyons dans cette hifloire, au menfonge près qui
ne peut être exeufé , une oeuvre étonnante de la
miiéricorde de Dieu , 8c dans cette femme la figiire
de l’eglife fauvée des gentils par le veiiiable Joins.
R a h a b , de la race maiidite de Chanaan , d'une \ ille
coniiamnéeùranathéme, d’une profeflion infâme ,
efl feule choifie pour obtenir miiéricorde c'efl
ainfi que les gentils, qui n avoient aucun droit aux
dons de Dieu, qui étoient entièrement Icparés de
la fociété d’ifraél, qui étoient étrangcis ù l’égard
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