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racines fibrcufes font fraîcîies, ü n’cft pas befoin d’y
toucher i fi elles font dcfl'échces, il elt néceflaire de
les retrancher entièrement.
A l’egard de la maniéré de pni^)arer la tete de l’arbre
, plus les racines de l’arbre font longues & ro-
burtes; plus il ell traîchemen: arraché ; plus le fol
qu’on lui delline elî fertile; plus on peut lai iailTer
débranchés : ces circonltances favorables lui alfu-
rant avec une reprife facile un jet de feve aflez con-
fidérable pour nourrir fa tête : dans la ftippolirion
oppolce, il faut la lui trancher entièrement ; & entre
CCS deux extrC'ines, le cultivateur fe conduira d’apres
le principe fuivant les cas.
Il y a des efpeces d’arbres qui ne peuvent foufTrir
le retranchement do leur floche, pas meme celui du
bouton qui la termine: cette folution de continuité
dans leur hauteur, nuiroir extvcmemcnt à leur reprife
& à leurs progrès; & ce qui eil elVenîiel pour
les arbres qu’on deifine à la charpenterie , elle don-
neroit à leur tronc une mauvaife tournure : d’autres,
au contraire , ne poufTent jamais mieux Sz plus droit
que lorfqu'on leur a coupé la tête au-deffous des
branches latérales les plus bafîcs : on trouvera ces
exceptions aux articles particuliers de chaque arbre.
Du nombre de ceux qui veulent être plantés avec
leur fléché entière, il eu elf qui demandent le retranchement
des branches latérales les plus fortes :
cette opération doit fe faire d’avance dans la pépinière.
( l^oyei VarclcU PÉPîNIF.r e , Suppl. )
Les arbres préparés, les trous faits, lorfqu’on y
y a rejette ce qu’il faut de terre pour y aûeoir les
racines, il tant bien divifer cette terre avec la beche,
& la ferrer doucement avec le pied , afin qu’elle ne
s aftaiffe pas trop dans ia fuite ; cette attention elt
indilpenfable, c’ell parce qu’on la néglige qu’on voit
fl fouvent des arbres qui ianguilfent : lorfqu'on les
arrache, on ell tort étonné de les trouver beaucoup
trop enfonces, tandis qu’on ne les avojt vais qu’à
une profondeur convenable. Lorfque la racine eft
en place , :1 Uut la bien envelopper de la meilleure
terre fine qu on a a fa porté“ , la prefTer avec les
étendus contre les racines & entr’elles :
c’eltdans le mêmeinfîant qu’il fautaufli enfoncer le
tuteur, fi I arbre en a befoin , ayant foin de le fixer
entre deux racines éloignées ou du coté où il ns s’en
trouve point. Les tuteurs enfoncés bien folidement,
empochent l’arbre de defeendre plus bas qu’on ne
1 a mis, & c’efi un grand avantage ; lorfqu’on aura
jette environ un demi-pied de terre par-defl’us les
racines latérales fupérieures , on foulera légèrement
avec le pied : la plupart des jardiniers ne prennent
pas ccyte précaïuion , ils preffent riulement avec
leurs lemelies garr.iesde clous fur ces racines à peine
couvertes de terre , &: les écorchent ou les brifent
impitoyablement.
Dans les terres fecbes , dans les climats chauds,
dans tous les cas où il a fallu planter peu profondément,
il fera bon de jetter au-deffus du premier
liqde terre dont on aura recouvert les racines , de !a
iitiere, des rofeaux, des rognures de buis, (S-c:. Cette
précaution entretiendra la fraîcheur & aidera beaucoup
à la reprife :1e trou entièrement comblé, il clt
bon de mettre aiifli des couvertures fembîables autour
du pied de l’arbre. Dans les jardins on peut lé
fervir de gazons enlevés avec l’écobue, appliqués
fens-defîiis-delTous, Seexaéfementjoints enfemble,ns
feiont d un effet trcs-iitile & ne blefleront pas la vue.
Les tutetirs ont quelques inconvéniens , ils demandent
beaucoup de réparations : que leurs liens fe
détachent, ils font éprouver aux arbres un frottement
qui les écorche : fouvent ils fe pourriflent, fe
caflent en terre, & ne fi?rvent qu’à entraîner l’arbre :
un pieu fiche obliquement à une certaine difîance du
pied de I arbre, de dont on attache le bout avec un
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bon lien ^ de la moufle , par le milieu du tronc, e(l
d’un fort bon ufage. Les tuteurs deviennent inufiles
clans les clos, fi les arbres ont la grofléur & les pro-
portions convenables ( VarcicU Pépinière,
Suppl. ) ; des arbresainfi élevés, quoique plantés eu
r.ale campagne , n’auront befoin le plus fouvent que
d etre environnés de fortes baguettes, qu’on fichera
autour du pied, en les entremêlant d’épines : ces
baguettes & ces épines ramaflees en faifeeau , & liées
contre le tronc avec de fortes hares le loutiendronr
luflifamment. Il n’y a point de cas où il ne faille bien
garnir d’epmes le pied des arbres que l’on plante fur
Us chemins, 6c dans tousles lieux que fréquentent
les befliaux. ^
En Suifle on forme une défenfe admirable autour
des arbres, & qui_ n’elt pas fort difpendieufe : on
plante à quelque diflance du pied trois pieux forts,
de la hauteur d’environ quatre pieds hors de terre ;
on cloue après trois traverfes, une en bas , une au
milieu, & une en haut : cette défenfe efl fur-tout
excellente pour les arbres dont on borde les chemins
parce qu’elle efl la feule qui puiffe les garantir
du choc des voitures.
Les pl^niaiiom de petits arbres & de buiflbns
c.ont On forme des bois, ou des repeuplemens de
b ois, ou des remifes, exigent abfolument qu’on les
entoure de foffes 6c de haies. Foyc^ VankU Haie
Suppl, é M, U Baron DE TSCUOUDI . ) *
Pla n t a t io n s , ( Comm. ) Les Anglois ont ainfi
appedü les colonies, fondées principalement pour la
culture ; 6c ils ont iiommsplanuurs, les colons qui
les cultivent. ^
î-e gouvernement de la Grande-Bretagne , dans la
vue de porter des ctabliffemens fi utiles à leur plus
grande perfeclion, a établi pour les régir un confeil
appellé confeil de commerce des plantations. Il efi com-
pofé de huit membres, qui décident fur toos les objets
qui peuvent intéreffer ces colonies, 6c qui rédigent
les réglemensneceflaires pour leur amélioration.
Qiaque colonie a fes députés charges de repréfenter
à ce confeil , ce qui peut intereffer le bien de leurs
colonies relpeâives. L’état florilîknt où fe trouvent
er^Amérique les plantations des Angiois, annonce
aiiez les avantages d’une pareille commiflion. (-}-)
§ PLANTE, {Botan. méch.) Gefner, médecin
SuiHc, efi le premier qui ait apperçu qu’il convenoit
de chercher les différences caraûcrifiiques des plantes.^
plutôt dans les parties de la fruclification que
dans les feuilies ; mni.s il efi mort avant d’avoir pu
former une méthode felon ce plan.
Cæfalpin, profefléur en médecine dans l’univer-
fitede Pile, & enfuite premier médecin du pape Clément
VIH, difoit que c’étoit avec raifon qu’on avoic
établi plufieurs genres de/i/rf/zrw fur la firuaure des
fiuits, puifque la nature n’emploie pour la production
d’aucune autre partie des pLinccs un aiiflî grai;d
nombre de pieces différentes. Cet auteur, qui efi le
premier qui ait jette les fondemens d’une méthode
par les parties de la fructification, commence par fé-
parer les arbres bc les arbrifleaiix d’avec les herbes :
il divife enfuite, loi ties arbres, foit les herbes cnplii-
lieiirs bandes, qu’il fubdivife encore pour en former
qui nze ciafles.Quandonfaitattention à l’état oit ia botanique
ctoit de fon rems, & qu’en confcquence 011
vient a examiner (a méthode, on y reconnoît un el-
prit vafie qui a fu furmonîer de grandes difficultés
pour jetter les premiers fondemens de toutes les
méthodes que l’on a vu paroître dans la fuite. Il faut
avouer qu’il a laiffé ce germe précieux encore bien
conjus ; c’efi: par cette raifon que nous ne nous y
arrêterons pas plus long-tems.
Fabius Coliimna, d’une illufire famille d’ Italie, fie
voir (onHiftoire desplanits., publiée en 16 t6, une
grande fagacité dans l’établilTemeat qu’il fit des genr
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res : il a foin d’avertir qu’il ne compte pour rien les
feuilles, & qu'il ne confidere que les parties de la
fructification: malheureiilenient il y joignoit la faveur
des planas, qui ne peut fournir que des carac-
leres très incertains.
Le célébré Cafpard Bauhin incHnoit pour qu’on
établît les genres fur les vertus des plantes. Je me garderai
bien de blâmer ceux qui ont donné des Traités
des plantes uj'udLes rangées félon leurs ditféremes vertus
; ces ouvrages font très-utiles pour la pratique de
de la médecine ; mais iis ne peuvent abfolument être
d’aucune milité pour conduire à la parfaite con-
nolfl'ance des plantes : outre que les propriétés
des plantes font quelquefois incertaines , celles
qui font les mieux confiatées ne fe montrent point au
dehors. Rien ne m’indique, en voyant un pavot,
qu’il a une qualité narcotique ; le fené, la rhubarbe ,
la feammonée , ces plantes ne mamfeficnt point leur
vertu purgative : d’ailleurs, une meme plante peut
avoir plufieurs propriétés, foit pour la médecine,
foit pour les arts ; dans ce cas il efi embarraffant
de décider dans quelle claffe il convient de la ranger.
Cette idée refioit neanmoins tellement inculquée
dans l’efprir des botaniftes, que les méthodes
n’ont fait aucun progrès jufqu’au tems de Moriflbn,
médecin Ecoflbis , qui fut retenu en France par S.
A. R, Gafton, duc d'Orléans.
Méthode de M. Morijjon, Ce médecin qui connoif-
foit très-bien les ouvrages de Cæfalpin 6c de Co-
lumna, a donné une méthode de botanique bien
moins imparfaite que fes prédéceffeurs. Le but de
Moriflbn étant d’établir une méthode parles fruits ,
il a range toutes les plantes en dix - huit clafTes, <lo:it
trois font defiinées pourlesarbres, les arbrifièaux 6c
les arbufies, 6c les cpiinze autres pour le« herbes : je
ne parlerai que des trois premières.
C lasse I. Des arbres. Il divife cette claffe en dix
feefions.
Seclion I. Les conifères : le pin, le fapin, le mélèze
,1e cyprès, le thuya, l’aulne, letulipier, le bouleau.
II. Les glandiferes : le chêne, le chêne verd.
ill. Les miciferes : le noyer, le noifetiier, le pl-
fiachier, le laurier, le hêtre, le châtaignier.
IV- Les pruniferes : le prunier, l'abricotier, le pêcher,
l ’amandier, le jujubier, le cerifier, le micocoulier,
l’azedarach, l’olivier, VeUagnus, le laurier
cerife.
V. Les pomlferes : le pommier , le poirier, lecoi-
enaflier, le forbier cultivé, l'oranger, le grenadier,
Vanona , le figuier.
VI. Les bâcciferes ; i®. qui n’ont qu’une amande :
]eIentifque,lemolle, le laurier faffafras, l’if; 1". qui
ont deux amandes : la bourdaine ; 3'’ . qui ont trois
amandes : le genevrier ; 4°. qui ont quatre amandes:
le houx ; 5^. qui ont un nombre indaemilné d’amandes
: le mûrier, l’arboulier, le forbier, l'alizier.
Vil. Les filiqueux : i^. dont les feuilles font fim-
plcs 6c uniques : le gaînier; 1®. ceux qui ont les
feuilles compolées de deux folioles.... {a) 3'’ . qui
ont les feuilles compofees de trois folioles : le bois
puant ; 4®. qui ont les feuilles compofees de quatre
folioles. Nous ne connoiflbns qu’un cytife à quatre
feuilles, qui n’efi point dans Moriflbn ; 5^. qui ont
les feuilles compolées d’un nombre indéterminé de
folioles : le gleditlia , le pfeiido-acacia , Vacacia.
VlH. Ceux qui portent des fruits garnis d’une membrane;
l’érable, le charme.l’orme, le tilleul, le frêne.
IX. Ceux dont les fleurs ou les fruits font accompagnes
(l’une efpece de coton ou de ouate : la platane
,^le peuplier, le faille.
. Ceux qui ne peuvent pas fe rapporter aux fec-
tions ci deffus.
(.;) Nous terminerons point d arbres qui puilTecpita sr ’édleesv epro iennt sp lleesin fee ftieirornes. où il n^’y a
P L A 405 C lasse II. Des arbré^caux. II la divife en fept
ferions. ‘
Section I. Des arbriffeaux conifères.
H. Les miciferes ; le nez coupé, le fiirax.
in. Les pruniferes : l’amandier nain , le cornouiller
mâle.
IV. Les bacciferes : i qui ns contiennent qu’une
aniande : le languin , U viorne , l’aubier, le fumac ,
le bois getiîi, lefuftet, le cafia-paëtica, \q gale , le
chionanthus2°. qui contiennent deux amandes: le
trocfnc, repine-vinette, le chamateerajas; 3'", qui renferment
trois fémences: le fabinier, l’alaterne , le
buis, le charnælea- tricoccos .,V empetrurn, le flircau le
porte-chapeau , le jafminoïdes, le nerprun ; 4®. qui
renferment quatre femences ; le bonnet de prêtre ,,
le grewia, le vitex ; 5°. qui renferment un nombre
indéterminé de femences: le myrthe, leneJîlier, le
vitis-idtsay le rofier, (e grofeil’er.
V. A fleurs légumineufes : le genêt, le fparùum ,
le cytife, le colutea , le barba-Jovis.
VI. A fruits capfulaires ; ceux qui font à deux
loges : le lÜas ; 2°. ceux qui ont quatre loges : le
ringji; 3®. ceu.v qui ont cinq loges : le cifle ; 4'’. ceux
qui ont un nombre indéterminé de loges: \zjpirxa ,
le corlaria, la bruyère.
VII. Ceux dont les fleurs ou les fruits fontaccom-
])agfîcs d’une efpece de coton ou de ouate : le petit
faille, le tamarifque , le ncrion.
C lasse III. Des fous arbrijfeaux ou arbufes. Il les
divife en trois feclions, qui ne comprennent que des
plante.^ farmenteuf'es.
Secicon I. Ceux qui ont des mains : la vigne, une
cfpcce de bignonia, le fmilax.
II. Ceux qui grimpent par leurs rameaux : le peri^
clymenum, le ja/min, le dulcamara y le câprier, la
clématite.
lil. Ceux qui s’attachent par des racines : le lierre.
Naia. Notre auteur s’écarte de fa méthode lorf-
qu il torme des ferions par les feuilles : il s'en écarte
encore plus lorfqu'il traite des herbes, pu'ifqu’il a recours
pour les fous-divifions, tantôt au nombre d^s
pétales ou à leur couleur, 6c tantôt à la forme des
racines : il fait même une diltinéfion des plantes qui
donnent du lait ; mais nous n’entrerons point dans
CCS détails.
On trouve dans le Dicl, raif. des Sciences y Ans &
Métiers, une notice fuffi'ante des méthodes de R a y ,
do Tournefort de M. Linné ; nous y renvoyons le
kaeu r.
Méthode de Magnol. Je ne puis néanmoins me cîlf-
penfer de dire quelque chofe de la méthode de M.a-
gnol, célébré (M-ofefl'eur de botanique à Montpellier.
Cette méthode n’eft, à la vérité, qu’une ébauche
qu’il n’a pu conduire à fa perfection : on ne l’a publiée
qu’après fa mort, 6c telle qu’on l’avoit trouvée dans
fes papiers ; mais il ne conviendrolt pas de ne rien
dire d’une méthode qui efi établie fur des principes
très-difforens de toutes les autres.
I! difiingue deux efpeces de caùces ; l’un extérieur
qui enveloppe êclbutient la fleur, & qui efi le calice
proprement du ; l’autre forte de calice, qu'il nomme
intérieur, efi le péricarpe ou le fruit : ainfi, fuivant
cette idée, toutes les plantes ont ou un calice extérieur,
ou un calice intérieur, ou tous les deux en-
femblc. Cette confidération a engagé Magnol à tirer
fes principales divifions de cette feule circonfiance
qui lui fournit trois clafl’es ; lavoir :
C lasse I. Les plantes qui n'ont que le calice extérieur,
caLyx externus tantum.
C lasse U. Les qui n’ont que e calice intérieur,
calyx initrnus tanthm.
C lasse III- Les plantes qui ont un calice extérieur
6c un calice intérieur, calyx inurnus & externusfmul.
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