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ranima pat fa valeur martiale , & il s’en fiûvit une
vlcloire coinplette. En mémoire d’une aéUon aufli
éclatante, ie grand fultan ordonna qu’on fe fervi-
roit de ccf étendarc dans fes armées ; on en a depuis
porté de fcmblables devant les chefs des troupes,
& il y a en Turquie des hachas à une , deux &C
trois q u a u s . ( G . D . L . T. )
QUILANDO , {Luth? ) infiniment qui fert de
baflé dans la mufique des habitans du Congo. C ’ell
une fort grande calebalTe de deux empans & demi
de long , large par le fond, & très-étroite au fom-
met, à-peu-près comme une bouteille. Cette cale-
bade ell percée en échelle , & l’on racle deflus avec
un bâton. Le qiàlando cll une eipece de kajjuto.
V o y t i K a s s u t o , {Luth.') S u p p l. { F .D .C . )
§ QUINGEY , {Gco§r.^ petite ville de la Franche-
Comrc, chef-lieu d'un bailliage , entre Befançon ôc
Arbois , Dole & Oi nans, à quatre lieues de Befan-
çon, fur la Louve. C ’eil la patrie de Guy de Bourgogne
, cinquième fils du comte Guillaume I , dit Têct
h a rd ie , archevêque de Vienne , & élu pape à Cluni
en 1119. tous le nom de Callixte I I , après la mort
de Gelale II. Ce fut un des plus favans & des plus
pieux pontifes du xiU fiecle. L’abbé Siiger & Pierre
le Vénérable diient qu’également honoré des ])etits
& des grands, Callixte fe rendit recommandable par
la pureté de fes moeurs « par fon zele & fa fermeté :
'mais il faut convenir qu’il poiifi'a trop loin l’indifcré-
tion de fon zele dans l’affaire desinvellitures à l’égard
de l’empereur Henri V , fon parent. Une fiegea que
cinq ans & dix mois, étant mort en 1 1 14. Son coeur
fut apporté à Cîteaux , & mis dans une châfTe derrière
l’autel, où l’on voit cette infeription fimpie &
énergique : E c c e h ic eji cor nobiU D . C a l l ix ù papcc.
On n’a de ce pape Bourguignon que des décrets , des
lettres & quelques difeours qui annoncent beaucoup
d’érudition. On voit encore les tours & les ruines
du château où il étoit né : c’efi de-là qu’on dit en
proverbe dans la Comté , le pape de Q_uingey.
C ’efi dans ce bailliage & à une lieue de cette ville,
qu’on trouve les grottes d'Ofelles , dont M. de Beaumont
, intendant, a fait élargir l’entrée , d’où l’on
arrive à trois l'allés fucceflivement, jufqu’à une plus
grande, formée , pour ainfi dire, d’une feule piece
de roc v if , dont la voûte plate peut avoir i pieds
dans fa plus grande longueur fur 70 de largeur.
Le plafond de cette grande falle n’a guere plus de 8
ou 9 pieds d’élévation : le fol efi un fable très-délié ,
luifanr & fec. Elle préfente dans fes extrémités plu-
fieurs efpeces de buffets & des maniérés d’orchefire.
A l’exirêmitc efi une efpece de lac de 20 pieds
de diamètre, fi profond, qu’on prétend que deux
boulets avec fept mille bralfes de cordes n’ont pu
atteindre le fond de ce gouffre.
Les décorations font l’efTet d’un fuc pétrifiant qui
s’agglutine, ôc qui forme par concrétion les choies
les plus bizarres les plus extraordinaires.
Ici ce font des colonnes ornées de tour ce que la
patience & la fingularité du goût gothique a pu inventer
de plus délicat & de plus fingulier, 6c que
l’on diroit faites exprès pour loutenir la voûte. Les
unes ont des chapiteaux d’un volume énorme, à proportion
du fût ÔC de la bafe; d’autres ont une bafe
très-maflivç & un petit chapiteau, de forte que les
mies paroifi'ent avoir forti de terre , & les autres
avoir'été formées de la voûte qu’elles foutiennent.
Là ce font des alcôves, des réduits , des cabinets,
des tables', des autels , des tombeaux , des ftatues ,
des trophées, des fêlions, des fruits, des fleurs,
enfin tout ce que l’on peut s’imaginer.
Dans certaines pièces on voit des niches fingiihé-
rement ornées ; dans d’autres des figures grorefques
portées fur des efpeces de coni'oies ; des elpeces de
-buffets d’orgue, des chairesjtelles qu’on en voit dans
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nosegUfes ; mais fur-tout les voûtes font bizarrement
ornées de fufées, de pierres luifantes, fembla-
bles à ces glaçons qui pendent des gouttières pendant
riîiver. Toutes ces figures font blanches &
fragiles tant qu’on les lailfe dans la grotte ; mais ce
que l’on en a tiré devient grifâtre Sc fé durcit à l’air.
La matière de ces fortes de pétrifications efi tran-
fparente 6c brillante. Lorfqu’on frappe avec une
canne fur ces efpeces de fufees pétrifiées , elles rendent
différens fons, dont le retentillément forme une
harmonie qui n’elt pas moins lingulicre que cette
variété de forme dont on a parlé.
Ce fingulier fouterrain ne peut être mieux comparé
qu’à un fallon d’antiques & de raretés.
L’air y a fi peu de jeu, que la fumée des flambeaux
qu’on y porte refie lùfi>enduc , immobile à l’endroit
où elle efi ; & eu l’obfervant au retour, on trouve
qu’elle a gardé l'a fituatîon 6c à-peu-près fa figure.
Il y a lieu de penfer que li l’on y dépofoit des
cadavres , ils s’y coiiferveroient fans corruption , &
ils fe petrifieroient, 6c qu’ainfi la fingularité des
momies d'Egypte fe renouvelleroit de nos jours ,
fans qu’il fût befoin de ces aromates précieux 6c de
ces bandelettes employées par les Egyptiens. ( C. )
§ b/QidE, Italiens appelloicnt
le quinque quitiiello.
Le quinque vocal exige encore plus de pafiîon que
le quatuor ; il efi plus difficile à faire , tant pour le
poète que pour le muficien : cependant il peut avoir
lieu. Il y a des accords diflbnans qui l'ont compofés
de cinq tons ; tels font l’accord de feptieme fuper-
fiue 6c de neuvième , accompagné de tierce, quinte
6c feptieme. D ’ailleurs la marche différente des parties
peut fournir cinq chants différens avec les accords
ordinaires, tant confonnans que diffonans.
Ce que l’on a dit du ^««î/rtorinfiriimental peut auffi
très-bien s’appliquer au quinque. {F . D. C. )
§ QUINT AINE , f. f. ( termede Blafon, ) meuble
qui repi'éfente un poteau où efi attaché un écuffon
que l'on fuppofe être mobile.
La quintaine étoit anciennement un ex’ercice milî-
taireque l’on faifoit à cheval, la lance à la main. On
venoit en courant furun bouclier attaché à un arbre;
fi la lance étoit rompue , on l'e trouvoit en défaut.
11 y en a qui prétendent que la quintaine a pris fon
nom du latin qiùntus , de ce que ces fortes de jeux
le faifoient de cinq ans en cinq ans ; d’autres difent
qu’un nommé Quintus en fut l’inventeur.
De Robert de Lezardieres , en Poitou ; d'argent â
trois quintaines de gueules. {G. D . L. T. )
§ QUINTE , {Mufiq.) Les Italiens 6c les Allemands
défendent non - feulement deux quintes de
fuite par un mouvement femblable 6c entre les
mêmes parties ( Q u in t e , {Mufiq.') Dictlonn.
raif. des Sciences , 6cc. ) , mais ils défendent de plus
les quintes cachées quand elles fe trouvent dans le
defl'us ; parce que , fi l’exécutant s’avifoit de remplir
le faut qui efi entre les deux notes , on entendrol*
deux quintes de fuite. Si les concertans obfervoient
bien exaélemeni la regie de ne jamais broder les
parties d’accompagnement, on pourroit mettre des
quintes cachées dans les parties de rcmplilTage, en
les évitant dans les parties obligées ;aiiiri les permet-
on dans les parties de viole & de bnfié-continue. On
peut même tolérer des quintes de fuite dans les parties
mitoyennes , quand la mufique efi à plufieiirs
parties , 6c que l’harmonie du deffus & de la bafîe-
continue étouffe le mauvais effet de ces quintes. F'oy»
à l’ârr.CONSONNANCE, {Mufiq.') Suppl, la railcm
qu’on peut donner de la défenfe de faire deitx quintes
de fuite.
Remarquez qu’on peut faire fuccéder une quinte-
•faiiffe ou une faiiffe-^/««re à une quinte jufie? niaiS
plutôt en defeendant qu’en montant.
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La quinte., quoique la plus parfaite des confon-
nanccs après i’oélave, efi pourtant réellement diffo-
nante dans les cas fuivans.
1'«'. Dans tout accord de grande-fixte onde fixte-
q u in te , car c’efi fondamentalement une feptieme ;
.aulH la prépare - t - on fouvent, 6c la fau ve-t-on
toujours.
Lorfcju’cllc efi une fufpenfion de la quarte ,
dans l’accord de fixte-quarte renverCé de l’accord
p.irfait , ou une fufpenfion de la fixte dans l’accord
de lixte renverfé du parfait. Dans ce dernier cas elle
fe fauve en montant à la fixte. Ces deux fufpcnfions
fe pratiquent afi’ez rarement.
La quinte conl'onnante peut toujours fe redoubler
dans un accord ; on peut même redoubler (ans (cru-
pule la ^w'«re-faü(fe , parce quelle efi cenfée julle,
niais jamais la {a\\9iCt-quint:.
Les Italiens emploient la (/t^û-ve-ruperfiiie aiifrc-
nient que les François. Chez les premiers l’accord
de //;/ûirr-fuperfliie n’efi autre chofe que l’accord
parfait majeur avec la quinte diéfée accidentellement
; auffi font-ils monter la baffe fondamentale de
quarte , comme après un accord parfait majeur. On
en trouve la preuve dans la Jig. .‘ÿ de la X I F ‘ planche
de Mufi.jtic dans le D icL raif. des Sciences , Src. oii à
l’accord de ^y/n/tr^-fiiperflue fur Vnt fucccdc l’accord
de fixte-quarte dérivé de l ’accord parfait d e ü n
fait auifi fuccéder l’accord même de f i à celui de
çüffi/c-fupcrflue fur Vut. { F , D . C.')
§ QUINTE ,'f . f. {M u fiq . & Luth. ) efi auffi ie
nom qu’on donne en France a cette partie infiru-
meniale de remphfiage qu’en Italie on ajipeüe vio la.
Le nom de cette partie a paflé à l’infirument qui la
joue. (.V)
QUINTEFEUILLE, f. î . {terme de B la fo n . ) O tm
à cinq fleurons arrondis , ayant chacun une pointe ,
& dont ie centre efi percé en rond, de maniéré que
l’on voit le champ de l’écu à travers.
Seront de Kerfelix, en Bretagne ; d'or à trois quln-
tcfeuilles de fable.
Dupieffiis de Châtillon de Nonant , au Maine;
d'argent à trois quintefcuiUcs de gueules. {G . D . L . T . )
QUINTER , V. n. ( Mufique. ) c’etoit chez nos
anciens mufleiens ,une manière de procéder dans le
déchant ou contre-point pl'uîütparquintesquepar
quartes. C’efi ce qu’ils appelloienî aulfi dans leur latin
, diapentijfare. Mûris s’étend fort au long furies
regies convenables pour ^ai/i^erou quarter à propos.
{ S )
§ QUITO , ( G io g r .) capitale d’une grande province
du même nom qui faifoit autrefois partie de
rempire des Yncas , 6c qui efi incorporée à ce que
les El'pagnols appellent l e royaume. Au centre
de la zone torride , fous l’équateur meme on jouit
fans ceffie de tous les charmes du priiuems. La clo'u-
ceur de l’air , l’égalité des jours 6c des nuits , font
trouver mille délices dans un pays que le l'oleil em-
braffe d’une ceinture de feu. On le préfère au climat
des zones tempérées, oii le changement deslaifons
fait éprouver des fenfations trop oppofées, pour
n’etre pas fàclteufes par leur inégalité même. La nature
femble avoir réuni fous la ligne qui couvre
tant de mers èc fl peu de terre , un concours de cho-
fes qui fervent à tcnipé^'er l’ardeur du folcildans
un climat qui efi pour ainfi dire un foyer de réfle-
xion pour fes feux ; l’élévation du globe dans cetie
fomniitc de fa fphere , le volflnage des montagnes
d’une hauteur, d’une cfendiic immenfes, 6c toujours
couvertes de neiges ; des vents continuels qui rafraî-
chifl'em les campagnestoute l’année en interrompant
l’aêlivitc des rayons perpendiculaires de la chaleur.
L’univers entier n’oflriroit point de féjour plus
agréable que le territoire de fi tant d’avantages
n’étolcnt balancés par des ingonvéaiens inévita-
Tomc l y .
Q U I 5 6 .
bics , dans un pays où la terre , en équilibre fur fon
contre de gravité , femble participer également aux
lorrcnsde bien & de mal que la nature verfe fur 1er
humains.
A une heure ou deux heures après midi , tems où
finit une matinée prefque toujours belle, les vapeurs
commencent à s’élever, i’air fe couvre de fombres
nuages qui fe convertiilont bientôt en orages. Tout
reluit, tout paroît embràfc du feu des éclairs. Le
tonnerre fait retentir les montagnes avec un fracas
épouvantable : il s y joint iou\ ont d’aflVeux trem-
blemens : quelquefois l’uniformité de cette alternative
efi un pou changée. Si ce changement vient à
rendre le teins confiant pendant quinze jours, foit
de pluie , (oit de folcil ardent, la confternation efi
univerfeile , l'excès de l’btimidité ruine les femences,
& la Icchereflé produit des maladies dangereufes.
Mais hormis ces contrerems qui font affez rares,
le climat de Q u ito efi un des jikis fains. L’air y efi
généralement 11 pur , qu’on n’y cdnnoît pas ces in-
ledes degoûtans qui affligent la plupart des provinces
de l’Amérique ; quoique le libertinage 6c la
négligence y rendent les maladies vénériennes prefque
générales , on s’en reflent peu : ceux qui ont hérité
de cette contagion ou qui l’ont méritée , viellif-
feni également fans danger & fans incommodité.
La fertilité du terroir ré[)ond à tant d’avamagos;
rhumidité & l’aélion du folell étant continuelles &
toujours fiiffil'antespoiir déveiojiper les germes , on
a continuellement (ous les yeux l’agréable tableau
des trois faifons de l’année ; à melure que l’herbe
leche , U en revient d’autre , & l’émail des prairies
efi à peine tombé , qu’on le voit renaître. Les arbres
font (ans ceffe couverts de feuilles vertes , ornes de
fleursodoriféranîes, fanscefl'e chargés de fruits dont
les couleurs, la forme & la beauté varient partons
les dégrcs de développement qui vont de la naiffance
à la maturité. Les grains s’élèvent dansla memepro-
greffiion d'une fécondité toujours renalffante. On
voit d’un feul coup d oeil germer les femences nouvelles
, d’autres grandir 6èfe hérifl'erd’épis, d’autres
jaunir, d’autres enfin tomber fous la faux du moif-
(oiineur. Toute l’année (£ paffe àlerner 6c à recueillir
dans l’enceinte d’un même champ ou du même horizon.
Cette variété confiante dépend de la fmiaiion des
montagnes, des collines , des plaines 6c des vallées.
L’abondance du bled , du maïs, du fucre, des
troupeaux , de toutes les denrées , 6c le bas prix où
les tient néceffairement l’impoifibilité de îesexporrer,
ont plongé dans la plus grande oifiveté, clans les plus
grands excès, la province entière, fur - tout la capitale.
Q u ito conquis par les Efpagnols en 1534 , & bâti
fur le penchant de la célébré montagne de Pichincha
dans les cordillieres , peut avoir cinquante mille habitans
tons livrés à une débauche honteuie 6c habituelle.
Le jeu remplit les intervalles ; cette paflion
efi fi générale ,que les perlonnes les plus confidera-
bles y ruinent leurs affaires ,que ceux d’un moindre
rang y perdent leurs habits, Les habits même de leurs
femmes. L’ivrognerie dont on ne foupçonnerolc
pas une nation naturellement fifübie , comble la me-
fure du défordre. Les fortunes n’etant ]>as afl'ez con-
lidérables pourpermettre les excès du vin qui vient
de fort loin , on fe livre avec fureur au m a té , liqueur
compofée de l’herbe du Paraguai, de fucre, de citron
6c de fleurs odoriférantes. On joint avec protufion
à cette boiflbn, l’eau-de-vie de ('acre qui efi fort commune.
Les plus pauvres metis , les Indiens, le peu
qu’il y a de noirs dans un pays fi éloigné des mers,
noient leur raiion dans le chicha.
La métropole ne ceffe d’aceufer cette dépravation
de moeurs 6c la mifere qu’elle engendre , d’avoir
fait tomber les mines d’or êc d’argent qu’on exploita
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