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■ furent réparés par les largelTes de ce prince. U dépouilla
fes maifons de plalfance des orncmens les
plus précieux, pour en embellir les temples & les
batimens publics. Les ravages de la pefte défolerent
Rome de Htalie, il employa les fecours de la religion
& des hommes pour en arrêter le cours. Il fournit
«ramitement aux malades tous les rcmedes qui pou-
voient les l'oulager. Les délateurs qui jufqu’alors
avoient été accrédités, tombèrent dans l’infamie;
les uns furent battus de verges dans la place publique,
les autres furent exiles dans des îles mal faines,
afin de purger la terre de ceux qui en troubloient
l’harmonie. Sa clémence ingénieufe lui fit rechercher
la dignité de grand pontife qui défendoit de fe louil-
1er du fang humain: il ne ]>rononça depuis aucun
arrêt de mort, & quoiqu’il s’offrît plulieurs occa-
fions de fe défaire de fes ennemis, il protefta qu’il
almoit mieux périr que punir. Deux patriciens furent
convaincus d’avoir afpiré à l’empire, il fe contenta
de les "faire avertir de fe défifter de leur entre-
prife, en leur remontrant que c’etoient les dieux &
les defiins qui difpofoienî des empires. Dès qu’il fut
inftruit de leur repentir, il les invita à fouper avec
lu i, & le lendemain il les mena au combat de gladiateurs,
où les ayant fait afleoir à côté de lui, il
leur remit les glaives des combattans pour efiayer
s’ils oferoient en faire ufage contre lui. Tant de confiance
lui gagna tous les coeurs ; il n’eut qu’un ennemi,
ce fut Domiîien Ton frere qui lui tendit plulieurs embûches,
6c qui follicita les armées à la révolte. Au
lieu de l’en punir, il le déclara fon fu ccelfeurSc fon
collègue , & l’ayant entretenu en fecret, il le conjura,
les larmes aux yeux, d’avoir pour lui un retour
fraternel. II aÜoit pour prendre quelque delalTement
dans le pays desSabins, lorfque fur fa route il fut
attaqué d’une fievre qui le mit au tombeau , dans le
même village où fon pere croit mort. Avant de rendre
le dernier foupir, il lança fes regards vers le ciel
en fe plaignant des dieux qui l’enlevoientdansle midi
de fa vie. Il fut pleuré comme un pere par le peuple
& le fénat : il n’avoit que quarante-deux ans, dont il
en avoit régné deux & près de trois mois. On l’ac-
eufa d’avoir eu commerce avec la femme de fon
frere nommée D om itïa ; mais elle j ura qu’elle n’avoit
jamais commis d’aduliere avec lui: on crut devoir
l’en croire fur fa parole, d’autant plus que cette
femme effrontée aimoit à grofîîr Ja Ji/fe de l'es amans
adultérés. (T—jv,^
TITYRINE, ( M ujïq . in(îr. des anciens- ) efpece
de flûte des anciens , faite de rofeau , comme le dit
Athénée, liv . D e ip n o f. il paroît que c’eft la même
que letity rion, dont U eft fait mention à VanicU
Flû t e , ( Xitté/-ât.)dans le D i c l . raif. des Sciences^ & c.
( F . D . C. )
T L
ÏLOUNPOUNPAN, ( fo r te d’inftrument
des Siamois ; c’eft une efpece de tambour de bafque
de la grandeur des nôtres , mais garni de peau des
deux côtés, comme un véritable tambour; de chaque
côté du bois pend une balle de plomb au bout
d’un cordon; cet inltrument a un manche qu’on roule
entre les mains, comme le moulinet d’une chocolatière
, & par ce mouvement les balles frappent les
peaux, / ''oy ei la f io , , z de la planche l l l . du L u th .
S uppl. ( F . T). C. )
T O
TO C C A T E , {Mujeque. ) efpece de prélude que
joue rorganiile d’imagination, avant de commencer
le motet ou le chant qu’il doit jouer. La toccaie ne
doit point avoir de cadence parfaite au milieu, mais
elle doit être toute compofée d’imitations ; ce mot
T O N
vient de l’italien toccan^ toucher , apparemment
parce que le muficien touche fon infiniment pour
l’ellayer. On a àts toccaies imprimées, qui ne font
pref'que autre chofe que des petites fupucs. {F. D.C.')
TOMBEREAU é l’/iivier qui fe charge lui-méme ,
(^Méchanique.') Cette machine 4 , planche 1.
Méchanique. Suppl.') ^ qui efl de l’invention de M.
Duguet, cfl compolée des pieces fuivantes.
^ B efl le cofi're d’un tombereau ordinaire , dont
l’ailTieu Z) efl emboîté dans le moyeu, de maniéré
qu’il ne forme pour ainfi dire qu’une feule piece
avec la roue : ce même aifiieu porte deux autres
roues plus petites qui ont chacune deux chevilles,
dont on va voir l’uiage.
Il y a fur le devant du tombereau un autre aifficu
H l qui lui elt parallèle, dans le milieu duquel eft
attache le manche de la cuiller L ; à fes extrémités
font deux leviers Af que les chevilles Z’ , 6c de
petites roues font mouvoir, de maniéré que lorf*
que les leviers font dans la direclion D P , le manche
de la cuiller prend la direélion Z, P ; on conçoit ai-
lément que les chevilles ne mordant point fur les
leviers , la cuiller tombe par ion propre poids ;
comme leur direélionde part ôr d'autre efl parallèle,
6c que les leviers correfpondcnr t-xaélement avec
elles , tous deux agiflent de concert pour faire l’ouvrage.
Le char ainfi conflruit, on y attele un cheval, que
l’on fait avancer ou reculer ; les leviers baifi'ent, la
cuiller le leve & fe vuide elle même dans le tombereau
; on doit la placer de façon qifeiie fe préfente
toujours de Iront, 6c il convient même pour en accélérer
l’effet, de rendre le gravier le plus meuble qu’il
eft poffible pour qu’elle le pénétré plus aifément.
Les boueurs & les maçons peuvent fe fervir utilement
de cette machine. Article extrait des papiers
Anglais.
T ON DU QUART , ( Mujique. ) c’eft ainfi que les
organilles 6c miificiens d’églife ont appellé le plagai
du mode mineur, qui s’arrête & finit fur la dominante
au lieu de tomber fur la tonique; ce nom de
ton du quan lui vient de eeque telle eft fpccialeinent
la modulation du quatrième ton dans le plain-chant.
TON G, ( Luth. ) infiniment de mufique des Siamois
; c’eft une efpece de bouteille de terre , qui au
lieu de fond eft garnie d’une peau attachée au goulot
avec divers cordons : on tient le long de la main gauche
, & on le frappe de teins en tems du poing droit ;
cet inflrument fert d’accompagnement à la voix.
Quelques-uns appellent aiilTi clong le long. Foye^fig.
14 , planche 1II. du Luth. Suppl. ( F. D. C. )
* TONNELIER, Art médian.) Quoique dans
le texte du Diet. raif. des Sciences^ &c. & dans ce
Supplément on ne cite aucune planche pour l’art du
Tonnelieron en trouve pourtant huit dans le tome X
des planches ; elles repréfentent tous les outils nécef-
faires à ce métier, 6i prefque toutes les efpeces
d ouvrages que font les tonneliers avec un détail
luffifant fur les procédés; c’eft ainfi que pliifieurs
autres articles font compicttés par les figures 6c leur
explication , quoique le texte n’en faffe pas toujours
mention.
§ TONNERRE, f. m, {^Fhyjique.) Voye^ CONDUCTEUR
, Él e c t r ic it é , Feu é l e c t r iq u e .
T o n n e r r e , Dielionnaire raif. des Sciences y 6c c .
C ’eft une vérité reconnue aujourd’hui par tous les
phyficiens , que la matière qui s’enfîa.mme dans les
nuages, qui produit les éclairs 6c la foudre , n’eft
autre chofe que le feu éleélrique : le célébré Franklin
en a réuni les preuves dans fa cinquième lettre fur
l ’éleélricitc. Foyci^ OEuvres de M. Franklin , traduites
de C Anglais par M. Barbeu Dubourg.
On favoit il y a long-tems que les pointes avoient
T O N
la propriété de tirer de beaucoup plus loin que les
corps moufles, le fluide éledlrique des conduéleurs
de nos machines.
De ces deux principes on n’a pas tarde à tirer la
conféqucnce qu’il étoii poffible de produire une très-
forte électricité, en foutirant & conduifant à vo lonté
le feu éleêlrique des nuages jufqiies dans les
cabinets des phyficiens; c’eft ce qui a été confirmé
par rexpcrience au moyen des certs-volans éleélri-
ques, b irres fulminantes & autres appareils de ce
genre qu’on a muliipiiés dans les premiers momens
pour jouir d’un fpeêlacle aufli curieux, que l’on a
enfuite abandonnés à caufe des dangers auxquels iis
expofoient ceux qui s’en feroient trop ajjprochés ;
mais depuis on a fait une application bien plus heu-
reufe de la théorie confirmée par ces premières tentatives
: M. Franklin a propofé dès 1750, de fe
fervir de ce moyen pour préferver de la foudre les
édifices Sc les vaifTeaux ; les obfervations en ont
tellement afTiiré le fuccès , qu’il devient très-inté-
reffant aujourd’hui de mettre à la portée de tout le
monde la maniéré de conflruire ces conduéleurs ou
para-tonnerres. Je commencerai par refumer les principes,
je les appuierai fur quelques-unes des obfervations
les plus dccifives; j’indiquerai enfin la forme
la plus avantageufe des condiiêleurs deftinés à préferver,
6c les réglés qu’on a fuivles dans la conftru-
élion de ceux qui exift'ent.
Tous ceux qui ont quelque connoifTance des expériences
de réleélricité, favent que les pointes ont
la propriété de foiuirer continuement 6c fans explo-
fipn la matière éleélrique, même è une très-grande
diftance; que fi, apres avoir chargé un conduêleur
ifolé , on lui préfente une pointe, elle attire le fluide
fans qu’il paroifTe d'aigrettes, ÔC qu’il fe trouve
ccmplettement déchargé, au lieu qu’en lui préfen-
tant un corps moufîe, même de métal, il arrive que
quoiqu’à une moindre diftance, la matière pafTeavec
explofion , & que cependant le condudeiir n’eft pas
tout-à-fait déchargé.
Il n’eft plus permis d’ignorer encore que la matière
éleélrique cherche les métaux par préférence à
tous les autres corps, & que quand elle les atteint
elle s’écoule continuement en fuivant la direclion
qu’ils lui donnent ; de maniéré que s’ils la condiiitént
jufques dans l'eau ou dans la terre humide, ce fluide
fl terrible lorfqu'il eft concentré, fe diiperfe pailible-
ment 6c retrouve l’équilibre, dont la ceflation feule
faifoit tout le danger.
C ’eft fur CCS principes qu’eft fondée la théorie des
condufleui-s, dont on a rendu l’effet lénfible à volonté
par un appareil ingénieux , on forme une
eƒpece de maifon de quaire volets à charnières que
l’on fixe par un toit en pavillon, on place au centre
affez de poudre pour que fon explofion écarte les
volets, 6c donne l’image d’une maifon foudroyée ;
lorfque l’on porte l’aigrette éleélrique fur un fil de
fer qui aboutit fur la poudre, la même aiorette ou
une beaucoup plus fo.-te ne produit plus rien, fi l’on
a arme cette maifon d’un conduéleur en forme de
para-tonnerre.
Il paroît d’abord difficile de penfcrquefila pointe
conduarice eft capable de foutircr la matière d'un
nuage prochain , de diminuer ainfi fucceffivement la
maffe du fluide , elle foit encore afi'ezpuiffanre pour
attirer 6c enchaîner en même tems une quantité con-
fidérable du môme fluide, au moment où il eft lancé
de la nuée avec bruit 6i éclair ; mais toutes les
oblervations faites depuis quelque tems, prouvent
bien que Xa tonnerre quitte fa direélion pour fe porter
fur les matières métalliques ; elles font trop muln-
pliees 6c trop publiques pour les rappcllcr ici , je
n en citerai que trois de celles qui ont paru les plus
ueciüves. ^
T O N 949 On a vu \<i tonnerre tomber avec un bruit épouvantable
fur une maifon armée, fondre la pointe
QU conduêleur de la longueur de fix pouces, 6t Uiivre
après cela les barres de métal fans caufer aucun dom-
mage. Obfervanon de Phyfquedtz M. Rozier, torn,:
M. W. Maine ayant arme fa maifon d’une peinte
métallique , 6c n’ayant porté les barres conduélri-
ces qu’à trois pieds fous le terrein, ic tonnerre fe
jetta de préférence fur la verge éleélrique , il fuivit
I appareil préfervateur ; mais la mailere fulminante
accumulée à l’extrcmité inférieure fit explofion ; une
jîciriie laboura la fuperficie de la terre en manière de
lillon, il y fit des trous; une partie s’infinua entre
les briques des fondations 6c les fit fauter : cela nous
apprend , dit M. Franklin , à quoi on avoit manqué
principalement en ctablift'ant cetie verge; la piece
inférieure n’étant enfoncée que de trois pieds en
terre, n’étoit pas aft'ez longue peur parvenir ju'qu’à
l’eau ou jufqu’à une grande étendue de terrein affez
humide pour recevoir la quanilté de fluide ékéliiqae
qu’elle conduifbir. OEuvre de M. Franklin , rowe/ ,
Enfin j’ai obfervé moi-même en 1773 que le tonnerre
étant tombé fur le faîte d’une maifon à D jon ,
avoir marqué fa route fur un des côtés du toit, en
brifant 6c difperfant les tuiles, qu’il avoit fiuvi ajirè?
cela les chaîneaux de fer-blanc dans toute leur longueur
fans laiffer aucune trace; qu’il étoit defeendu
de même paifiblement le long du corps ou tuyau de
fer-blanc,de Ibrte que s’il eût été porte jiMqu’à la terre
humide, la matière éleélriqiie fe teroit infailliblement
dil'perfée fans bruit, mais ce tuyau fe termi-
noit à huit pieds au-deft'us du niveau de ta terre ; la
matière accumulée à fon extrémité fit explofion ,
fillonna profondément le mur , fe porta l -r le crampon
de la poulie d’un puits voifin, 6c fuivit après
cela la chaîne de métal jufqu’au ibnd de feau , fins
faire le moindre dégât ; la matière métallique eft
donc capable d’attirer 5 cde conduire le fluitic élcéiri-
que qui lui eft apporté par le tonnerre, lors mêxne
qu’elle n’eft pas en pointe ; à plus forte raifon dé-
terniincra-t-eile fa clireéHon lorfqu’on bu aura donné
cette forme , dont nous avons conftaté la puiffance ;
il n en faut pas davantage pour démontrer à tout
homme raifonnable la fureté & l'utilité des condu-
éleurs métalliques ou para-tonnerre.
On établit deux efpeces de conduéleurs, dont Ja
conftriiélion eft différente fuivant leur objet; le premier
ne fert abfolumem qu’à garantir de la foudre
c’eft le vkx\i7t\i\<Lpiira-torwene -, le fecond fert à faire
des oblervations fur l'eleélricité athmofphérique,
c’ell le condiiéleur ifoié : on verra qu’il eft ésalement
poffible de le conflruire de maniéré à en tirer le
même avantage que du fiinpie para-tonmrrc , quoiqu’on
ne doive l’approcher qu’avec beaucoup plus de
circonlpoêlion.
Pour conflniire le conduéleur para-tcnnerrc , il
fuffit d'élever fur l’édifice que l’on veut préferver ,
une barre de métal terminée en pointe, i! n’exige
ordinairement qu’une élévation de quinze à vin^t
pieds aii-deilus du faîte , à moins que la maifon qu’on
veut armer ne loit dominée, & dans ce cas on pofe
la barre métallique fur un mât ou perche de fapin
attachée à une des aiguilles de la charpente.
La pointe doit être très-fine ; 6c commela rouille
pouiTüir la détruire en peu de tems, il efl plus avantageux
de faire fonder à fon extrémité un morceau
de cuivre jaune , de la longueur d’environ cinq ou
fix pouces : on peur pour plus grande précaution la
faire dorer, ou mômeajulter un grain d’argent pur
qui termine cette pointe; les expériences de M,
Henley annoncent que c eft celui de tous les métaux
qui jouit de la plus grande force conduftrice, 6c qui
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