. il
■! NT:
Iji, ! i, I f 1
22.4 . P A L
ctoUces ontÀ.c produites par les débris de la char-
pente oiTcuie de cct animal, qui ont formé les cavités
où fe font depuis moulées ces pierres. On fera
moir.s fi’.rpris du nombre que i’on trouve de ces
pierres, lorlqu'on l'aura qu’un l'eul palmier marin
contient près de vingt-lix znille vertébrés, nombre
d'articulations prodigieux, & qui doit donner à cct
animal une grande fouplelle, favorable pour cxccu-
ler les mouvemens nécefl'aircs pour s’emparer de fa
proie. M. Guettard apprit, lors de la ledture de Ton
mémoire , que M. EÜis , de la fociété de Londres ,
avoit reçu im animal du meme genre, quoique différent
à beaucoup d’égards, qui avoir été pêche dans
les mers du Groenland, à une très-grande profondeur:
il ic rangeoit au nombre des étoiles de mer ,
connues fous le nom de tete de medufe. Que de con-
jedlures differentes n’avoit-on pas données fur l’origine
de ces corps foifiles! conjeftures qui font devenues
plus vraifcmblablcs lorfqu’on a confulté l’ob-
Yervation, & que rinfpecHon feule de l’animal même
a changées en certitude.
.L’auteur de VHifioire de racadémic de Paris ob-
ferve très-bien , dans l’extrait qu'il a donné du mémoire
curieux de M. Guettard , pour l’année 175 5,
de dont nous avons tiré cet anicle; ilobferve,dis-je,
que c’eft le fort ordinaire de toutes les queflions
phyfiques : on dlfpute , tant qu’on ne fait qu’imaginer
; i’obfervation feule peut lever les doutes êc
conduire à la vérité, (-f-)
Palmier DE Mo n t a g n e , ifro A , ^ a t.y
eft un fruit de rAmerique , long & couvert de plu-
fieurs écailles brunâtres, un peu fcmblables à la
pomme de pin , de difF.;rcntes figures & grandeurs,
renfermant une chair qu’on mange avec plaifir. Les
Américains ^uicheUe papodl : l'arbre qui
le produit pouffe d’une feule racine deux ou trois
troncs qui portent des feuilles longues, étroites
épaiffes comme celles de l’iris, mais beaucoup plus
grandes. Ses fleurs font en rofes , difpofées par
grappes. On fait avec les feuilles de ce palmier un fil
ti è^-dclic, très-fort, &L propre à fabriquer de la toile.
PALMISTE, ( 2 oo/c^.) cfpcce d’écureuil, (-p)
P a lm is t e , {Ornitholog.) On donne ce nom à
une efpece de merle de l’Amérique équinoxiale,
parce qu’il fait fon nid fur les palmiers. M. Briflon en
indique deux qui paroiffent n’ètre que des variétés
d’une même efpece. L’olivâtre eft la couleur dominante
du plumage fur la face fupérieure ; l’inférieure
efl cendrée ; la tête efl noire fur le devant avec fix
taches blanches, dont deux fur le front, une au-
deffus & une au-deffous de chaque oeil. Conf. BrifT.-
Ornit. t.ll^p.7,01 &feq. (-O-)
§ PALMYRE, ( Géogr. arec. Jlntlquilcs.') Ce que
l’on a à dire de Palmyre le réduit à l’état où l’on trouva
les ruines de cette ville en 1751. La curiofité du
lefteur eft trop grande pour en demeurer là, ÔC les
refies de cette ville font trop intéreffans pour ne le
pas porter à rechercher ce qu’elle a été , quand &
par qui elle a été fondée ;d’où vient qu’elle fe trouve
fituéefi hnguliérement, & féparée du refte du genre
humain par un défert inhabitable ; 8c quelle a dû être
la fource des richelTes ncceffaires pour fournir à fa
magnificence.
Il efl étonnant que î’hifloire falTe fi peu mention
de Darbeck 8c de Palmyre, deux villes qui font peut-
être ce qui nous refie de plus furprenant de la magnificence
des anciens. Ce filence de l’hifloire efl
inflriiélif, & nous apprend qu’il y a dailS l’antiquité
des périodes qui nous font caches. Et les refies de
Darbeck 8c de Palmyre fubfiflent encore pour conter,
pourainfi dire, eux-mêmes leur hifloire.
L'Ecriture nous apprend que Salomon bâtitTacl-
çnor au défert, ôc Jol'ephe affure que c’ efl la même
P A L
ville que les Grecs 8c les Romains appellcrent dans
la fuite Palmyre, quoique les Syriens confervafTent
toujours le premiernora. Les Arabes du pays l’appellent
Tedtnor.
Les habitans afluels de Palmyre prétendent que
les ruines que l’on voit encore, lonî celles des ouvrages
de Salomon. Ils montrent le ferrail de ce roi,
fon haram, le tombeau d’une de l'es concubines favorites,
&c. Cependant les édifices que ce prince
a pu élever dans ce lieu ne flibfillenr plus,ôcjean
d'Antioche alTure que Nabuchodonofor dctriilfit .
cette ville , avant d’afiiéger Jérufalem.
On ne fauroit le perfiiader que des édifices dans
le goût de ceux de Palmyre foient antérieurs aux
tems que les Grves s’éiablirent dans la Syrie ; aiifïi
n’eflil pasfurjrrcnant qu'jl ne foit pas parle de cette
ville dans les relations des conquêtes que les Babyloniens
8c les Perfes firent de ce pays. La période
la plus propre pour faire des recherches au fujet
de Palmyre, femble être depuis la mort d'Alexandre,
julqu’au tems 011 la Syrie fut réduite en province
romaine. Scleucus Nicator fit bâtir im grand
nombre de villes, Sc il n’étoit pas pofiibie qu’on négligeât
une ville fituée aulîi commodément que Palmyre
: car comme elle lervoit de frontière du coté
des Parthes , elle dut être d’une grande importance
depuis qu’Arface , fondateur de cet empire , eut fait
prifonnier Séleucus CalÜnicus. Cela pourroit donner
lieu de croire que les édifices de Palmyre étoient
l’ouvrage de quelques-uns des Séicucides, fi cette
opinion étoit appuyée par leur hifloire ; mais bien
loin de l’être, on n’y trouve pas même le nom de
cette vide.
Ce fut Porripée qui fit la conquête de la Syrie,
mais on ne voit pas que l’hiftoire Romaine faffe
mention de cette ville , avant le tems de Marc-
Antoine, qui la voulut piller; mais les habitans
tranfporterent ce qu’iis avoient de plus précieux
au-delà de l ’Euphrate, dont ils défendirent le paf-
fage avec leurs archers. On peut conclure de ce fait
que les Palmyréniens étoient dans ce tems-là un
peuple riche , commerçant & libre ; mais depuis
quel tems polTédoient-ils ces avantages? c'eft ce
qu’on ignore.
Il efl probable que leurs richefTes & leur commerce
n’éioient point récens ; car il paroit par les
infcrlptions qu'en moins de quarante ans après,
leurs dépenfes 8i leur luxe étoientfi excefiifs, qu’il
falloir abfolument un fonds de richefTes confidérables
pour y fufiîre.
Pline a ramafl'é cq peu de lignes les circonflances
les plus frappantes de cette ville, excepté qu'il ne
dit mot de fes édifices. Palmyre, dit-il, efl remarquable
à caufe de fa fituation, jde fon riche terroir
& de fes ruilTeaux agréables. Elle efl environnée de
tous côtés d’un >alle défert fablonneux , qui la fé-
pare totalement du refie du monde, & elle a confervé
fon indépendance entre les deux grands empires de
Rome 8c des Parthes, dont le foin principal e f l,
iorfqu’ils font en guerre , de l’engager dans leur
intérêt. Elle efl éloignée de Séleucie , fur le Tigre ,
de trois cens trenie-fept milles; de la côte de la
Méditerranée, la plus proche, de deux cens ttois ; 5c de cent foixante-feize de Damas.
Palmyre, dans fon état florifl'ant, ne pouvolt que
répondre à cette defeription ; la fituation en efl
belle, étant au pied d’une chaîne de montagnes, à
l’occident, & s’élevant un peu au-deiTus du niveau
d’une plained’unevafleétendue, qu’elle commande
à l’orient. Ces montagnes étoient couvertes de quantité
de monumens fcinebres, dontplufieursfubfifient
encore prefque entiers, & ont un air toiit-à-fait
vénérable. Ce qui refie du terroir efl extrêmement
fertile , 8c les eaux font fort claires; les roches dont
elles
P A L P A L 2 2 5
elles découlent, font tout près de la ville, & d’une
hauteur qui les rend l'ufcepnbles de toute forte de
direélions ; 8c elles coulent toujours plus abondamment
en été qu’ciî hiver. Ce que Prolomce appelle
la rlvicre de Palmyre, n’étoit, je crois , autre, choie
eue ces ruifîèaux réunis, dont le couranuefl encore
aujourd’hui affez rapide dans les endroits oîi leur
ancien lit n’a pas etc détruit; car on leur en avoit
fait un de pierre , au lieu qu’aujourd’hui, faute de
cette précaution, elle ell bientôt imblbee par le
fable. Les montagnes, 8c apparemment une grande
partie du défert , étoient autrefois couvertes de
palmiers, mais il n’y en a plus dans le pays.
Les autres particularités que Pline rapporte de la
fituation de cette ville , au milieu d’un vallc défert,
qui la répare totalement du refie du monde, de fon
indépendance , de fon amitié recherchée par les
Parthes 8c par les Romains, font autant de circonflances
qui caraélcril'cnt Palmyre. Ce qu’il lui donne
de diflance de Séleucie, de Damas 8c de la Méditerranée,
efl pafTablement exaél, quoiqu’elle ne
foie pas lout-à-fait fi éloignée de ces lieux.
On n’apprend rien de Palmyre, ni dans l’expédition
de Trajan, ni dans celle d’Adrien, dans cette
partie de l’Orient, quoiqu’ils aient dû pafferpar cette
ville ou bien près. Etienne rapporte qu’Adrien la fit
réparer , 8c qu’il la nomma AdrianopU.
On caraélérife Palmyre de colonie Romaine , fur
l.a monnoie de Caracalla ; Sc Ulpien nous apprend
qu’elle l’étoit de droit Italique. On trouve dans les
infcrlptions qu’elle fe joignit à Alexandre-Sévere,
dans fon ex{>édiiion contre les Perfes : on n’en entend
plus parler )ufqu’à GaUien ; mais fous ce régné
Palmyre figure dans rhifloire de ce tems-là , 8c
éprouve en peu d’années les plus grandes vicifiiui-
des de la fortune. ( Foyer^ pour ce qui concerne cettt
ville , fous le régné de Zénobie, Carûcle Pa lm y r e ,
dans le Di^. raif. des Sciences , ÔCc. )
Les refies magnifiques des édifices que Dioclétien
fit élever à Rome , à Spalatro 8c à Palmyre, prouve
que l’architeélure florifî'oiî encore fous le régné de
cet empereur, quoique le chevalier Temple prétende
le contraire.
La premiere légion Illyrienne fut en quartier à
Palmyre, vers l’an 400 de jefus-Chrifl ; niais il pa-
roît incertain que cette ville ait continué fans interruption
d’avoir une garnifon Romaine ; car Procope
marque que Juflinien fit réparer Palmyre, qui avoit
été prefque abandonnée pendant quelque tems, 8c
qu’il lui fournit de l’eau pour l’ufage de la garnifon
qu’ily laifî'a. Il y a Heu de croire que ces réparations-
là fe firent moins pour orner la ville , que pour la
fortifier.
Il n’ell guère pofiibie de favolr ce qui efl arrivé
à Palmyre depuis Mahomet ; il paroît par les chan-
gemens faits au temple du Soleil, qu’elle a fervi de
place forte : ces changemens, de même que le château
qui efl fur la montagne, ne fauroient avoir
plus de cinq ou fix cens ans d’ancienneté. ( Voye{^
le plan de Palmyre dans les planches d'antiquités de ce
Suppl. Planche l des ruines de Palmyre. )
Des auteurs Arabes , qui parlent de Palmyre,
Abulfécla , prince de Sarmate , ville qui n’en efl pas
fort éloignée, & qui écrivoit vers l’an 1311 , efl
l’unique qui mérite d’être cité ; il fait mention très-
fucclnêlement de fa fituation , de fon terroir , de fes
palmiers, de les figuiers, des colonnes anciennes
qu’on y v o yo it, de Ion mur 8c de fon château ; mais
il y a toute apparence qu’il ignoroit le nom grec de
cette v ille, car il ne l’appelle que Tedmor. Quelques-
uns de ceux qui ont le mieux écrit de la Géographie
ancienne, & qvù favoient en gros l’hifloire de Pal-
myrc, paroifTent en avoir entièrement ignoré les
ruines. On les coimoifToit fi peu avant la fin du der-
Tome IF ,
nier fiecle, que fi on n’en eût enij)loyé les matérinu.x
H fortifier la place , on fauroit aujourd’hui à peine
que Palmyre a exifté : exemple frappant du fort
précaire auquel fontfujets les jiliisgrands inonuraens
de l’indullrie 8c de la puilTance humaine.
Tout ce qu’on apprend des auteurs au fujet des
edifices de cette ville , c’efl qu’ils ont été réparés
parj Adrien, par Aurélien , par Juflinien 8c par
Dioclétien.
On peut aifément diftinguer à Palmyre les ruines
de deux périodes, fort dilTérens de l’antiquité; le
dépérifTement des plus anciennes, qui font des décombres
tout purs, font l’ouvrage graduel du tems ;
les moins anciennes portent des marques de violence.
Il y a une plus grande identité dans rarchiteêlure
de Palmyre qu’on n’en remarque à Rome, à Athènes
& dans les autres grandes villes, où les ruines montrent
évidemment différens âges , autant par la di-
verfité de leur maniéré, que par leurs différens
dégrés de dépérifTement. C’ell à leur flmplicité & à
leur utilité qu’on reconnoît à Rome les édifices qui
ont été faits durant la république ; au lieu que ceux
qui ont été élevés par les empereurs , font remarquables
par les ornemens. Il n’eft pas moins aife de
diftinguer à Athènes l’ancien ordre dorique fimple
uni du corinthien d’un fiecle pofléiieur ; mais à
Palmyre on ne fauroit tracer un progrès aulfi vifible
de l’art 8c des maniérés de l’architedliire, & les édifices
les plus ruinés femblcnt devoir leur dépérifi'e-
ment plutôt à des matériaux moins bons, ou à une
violence accidentelle , qu’à une plus grande antiquité.
Il efl vrai que les monumens funèbres qui font
hors de la ville , ont en-dehors un air de firoplicité
bien différent du goût général de tous les autres édifices
; ce qui, joint à leur forme finguliere , fait
croire d’abord que ce font des ouvrages du pays, antérieurs
à Tintroduftion des arts grecs : mais ils ont
en-dedans les mêmes ornemens que les autres édifices.
Il efl remarquable qu’à l’exception de quatre
demi-colonnes ioniques, clans le temple du Soleil,
8c deux dans un des maufolces , tout le refte efl de
l’ordre corinthien, orné de beautés frappantes, mais
qui ne font pas fans défauts vifibles.
On remarque dans la diverfitc des ruines qu’on
trouve en parcouraml’Oricnt, que chacun des trois
ordres grecs a eu fon période à la mode. Les plus
anciens édifices ont été doriques; à cet ordre a fuc-
cédé l’ionique qui femble avoir été l’ordre favori,
non feulement dans l’Ionie, mais par toute l’Afie
mineure, le pays de la bonne architedlure dans le
tems de la plus grande perfeélion de cet art. Enftnte
le corinthien ell venu en vogue, 8c la plupart des
édifices de cet ordre qu’il y a dans la Grece , fem-
blent poftérieurs à l’établilTement des Romains dans
ce pays-là. Après cela a paru le compofite, accompagné
de toutes fes bizarreries, Sc alors on facrlfia
entièrement les proportions à la parure & à la multiplicité
mal entendue des ornemens.
On peut fixer la date des édifices àe Palmyre après
l’âge le plus heureux des beaux-arts. On voit par
celle des infcrlptions, qu’il n’y en a point de plus
ancienne que la naifTance de Jefus-Chrlft, 8c qu’il ne
s’en trouve aucune fi tard que la deftruéHon de la
ville par Aurélien, à l’exception d’une latine qui
fait mention de Dioclétien.
Deux des maufolées, qui font encore prefque
entiers, ont fur leur façade des infcrlptions très-
lifibles , dont Tune nous informe que Jamblichus,
fils de Mocinius , fit bâtir ce monument, pour fer-
vir de fépulture à lui 8c à fa famille , l’année 3 14 ,
qui répond à la trolfieme année de Jefus-Chrift ; 8c
l’autre, qu’Elabélus Manaïus le fit bâtir l’an4 14 ,
F f