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9^8 T A I d’étoffe de Tôle , à fleurs d’or ou d’argent, d’étoffe
Il y a déjà long-tenis qu , on n , a r•i en ch. ange- av 1„ erl-
feniiel de l'habit complet trançois; les modes s’exercent
leulement lur les acceffoires, comme liir les
boutons parcmens , les pattes , la taille , les
p'.is, é-v- les boutons gros , petits , plats , élevés ;
le paremens ouverts, termés, en bottes, en amadis,
b.iiits, bas, amples , étroits ; les pattes en long, en
travers, en biais, droites, contournées ; la taille
ha'.itc, baffe ; les balques longues, courtes, avec
plus ou moins de plis, 6'c. La mode d’attacher des
jarretières à la culotte pour la l'errer lotis le genou
n’eff pas tort ancienne; précédemment on rotiloit
les bas avec la culotte fur le genou.
T ailleor de corps. Le corps eft une efpece
de ciiiraffe de baleine , formée de fix jiieces , deux
devants, B / , p lu n J u X X ^ du T u ’dUur ^ dans
le D iB io n . raif. des S i le n c e s , Ôcc. deux derrières C 6',
& deux épauieties D D . Le corps ell compofé de
canevas ou de toile jaune qui tait le deflus, de bou-
gran deffous , de baleine entre deux , 6c enfin de
toile de Lyon ou de futaine qui eff la doublure. On
recouvre le deffus de telie étoffé qu’on veut ; on
peut aulli ne le point recotivrir.
Il fe fait des corps de deux efpeces , des corps
fermés &: des corps ouverts. Le corps fermé, /,
eft celui dont les deux devants tiennent enlemblc.
Au corps ouvert, Jig. a , iL font léparés. Aux corps
fermés , on ne met qu’un bulc cn-dedans ; on met
aux corps ouverts deux bulcs, 7 & S , planche
X X I I I , un à chaque devant.
Le corps couvert, c’eÜ-à-dire celui qu’on recouvre
de quelque étoffe , peut être fermé ou ouvert,
plein ou à dcmi-balcine. Il en eft de meme du corps
picjuc, qu’on ne recouvre point , & qu’on nomme
p iq u é e parce que toutes les piquiires ou coutures
qui enferment les baleines font apparentes , au lieu
qu’ elles font cachées par l’étoffe qui recouvre le
corps couvert. On appelle hafqucs du corps les grandes
entailles E E , j ig . / , planche X X , que l’on fait
au bas des derrières pour la liberté des hanches.
Prendre la rnefure. Elle fe prend avec une mefure
de papier à laquelle on fait des hoches, comme on
l’a dit ci- devant du ta illeu r d’habits. La Jîg. 6 , p la n che
X X I I , & fon explication fuffifent pour faire
comprendre la manière de prendre exaéfement la
mefure d’un corps, nous y renvoyons ic icéfeur.
Coupe & premier travail du corps^ Le tailleur doit
avoir nombre de modèles ou patrons de papier pris,
fur différentes groffeurs & grandeurs pour le guider
dans fon travail. On voit de ces patrons planches
X X I & X X I I .
Quand le tailleur a cholfi dans Tes patrons celui
qui approche le plus de fa mefure , il prend fuffi-
famment de bougran pour les pieces qu’il va con-
flruire ; il le mouille légèrement en fecouant deffus
fes doigts trempés dans de l’eau , le plie en double,
y paffe le carreau. Pour coller les doubles enfemble,
pofe fon patron defl'us, paffe encore légèrement le
carreau pour coller le patron au bougran, porte fa
melure fur le tout, & trace en la fiiivant exaélement
avec de la craie. Il taille enfuitc le corps, obfervant
de le couper de deux doigts plus étroit en-bas que
la mefure , parce qu’il mettra par la fuite un gouffet
ou élargiffure aux hanches , afin de leur donner du
jeu , 8c d’empêcher que le corps ne bîelTe en cet
endroit. Voye^^ Jig. y , planche X X I I . Cette élargiffure
regagnera ce qu’il aura retranché fur fa mefure,
& elle eft d’autant plus néceffaire que les hanches
des femmes font plus greffes.
Tontes les pieces du corps étant ainfi taillées , on
les décolc , 8c l’on faufile chacune fur fon canevas ;
après quoi l’on prend la regie 8c le marquoir ^fig. 8y
T A I planche I I I , pour tracer à toutes les pieces ftir le
bougran des lignes en long , diftantes l’une de Vautre
, pour un corps plein de baleines , d’environ un
quart de pouce, fuivant les différentes direélions
que l’on voit y jig . S y p la nche X X I I .
Il s’agir maintenant de piquer toutes ces piecqs,
c’ ert-à-dire de faire une couture traverfant affez tout
le long de chaque trace ; cette couture fe fait à
arriere-point : par cette maniéré tous les intervalles
entre chaque deux coutures deviennent les gaines
des baleines dont on garnira le corps.
Ces baleines doivent être travaillées, ajuftées,
8c prêtes îl embalciner le corps : pour cet effet, on
prend le couteau à baleines,_/i'^'. â y planche du S u p p l.
avec lequel on les taille en long & en large , en les
aminciftant plus ou moins, felon qu’ilconvient pour
les places auxquelles on les deftine. Elles doivent
être égales de force dans les pieces correfpondantes,
füit du devant, foit du derrière, de peur que le corps
ne fe laiffe aller de travers ; il faut encore qu’elles
foient plus épailî'es 8c plus fortes fur les reins que
fur les côtés , plus fortes au milieu du devant, 8c
amincies en-haut devant 8c derrière.
Pour embaleiner le corps, on fait entrer chaque
baleine entre deux rangs de piquage , la pouffant
d’abord avec la main tant qu’il eft poffible , ôc en-
fiiite avec le pouflbir yjîg. c) , planche Î I I , du DI&..
ralf. des Sciences , 8cc. pour achever de l’enfoncer
julqu’au bout. On commence par les plus fortes, 8c
l’on finit par les plus foibles.
Lorfqne toutes les pieces du corps font embalei-
nées , on remploie à chacune le canevas fur le bougran
, pour l’y coudre bien ferme , gliffant pour cet
effet l’aiguille entre le bougran 8c les baleines. Après
quoi l’on coud les deux devants enfemble; on les
retourne tout de fuite à l’envers t fig- B , planche
X X I I , du D i c î . raif. des Sciences , 8cc. pour placer
8c coudre en-haut une ou deux baleines en travers
plus fortes aux bouts qu’au milieu.
On pofe la bande d’oeillets A chaque derrière.
Voyer^fig. 6 Cette bande d’ceillets eft une baleine
plus forte que les autres. On laiffe entre cette
baleine 8c les autres un efpace fuffifant pour y percer
les oeillets avec le poinçon.
Le tailleur affemblc Je corps en joignant les derrières
aux devants ; il attache les épaulettes 8c les
gotiffets, perce les oeillets ou petits trous deftinés
à paffer le haut, 6c repaffe tout le corps par Ven-
vers avec le carreau chaud , tant pour le rendre
uni que pour parvenir , les baleines étant chaudes
, à lui donner la forme 8c la rondeur qu’il doit
avoir.
Effa ye r le corps. II faut effayer le corps fur la
perlonne pour laquelle on le conftruit : de cet eft'ai
dépend la réufute de l’ouvrage. Lorfque le corps eft
mis 8c lacé, le tailleur en examine avec attention
toutes les parties pourvoir l’effet qu’ elles font, 8c
corriger enfuite les defauts qu’il appercevra. Il interrogera
la perfonne pour favoir fi le corps la gêne,
8c fera bien expliquer en quel endroit. Il marquera
avec de la craie tous les endroits où il y aura quelque
chofe à faire. II marquera auffi le lieu des palerons
ou épaules , qui font plus ou moins hautes clans
les différens fiijets pour renforcer cet endroit s’il
eft néceffaire. Enfin il ne négligera aucune desobfer-
vations requifes pour le mettre en état de donner
au corps toute la précifion de taille & toute la
grace qu’il doit avoir.
X ju f ie r le corps. Des que le corps eft effayé , on
le défaffemble par les côtés, on cicrache les épaulettes
, 8c l’on fe met à corriger les défauts que l’on
a remarqués. On rogne le clcffoiis des bras s’il eft
trop haut ; on en fait autant, s’il le faut, par devant
8c par derrière. On coupe un peu de la longueur
des
T A I des baleines par en-haut pour pouvoir les arrêter,
afin qu’elles ne percent pas ; on met des baleines
aux gouffers 8c aux bufes.
D r ey e r le corps. On dreffe le corps par l’envers ,
c’eft-d-dire que l’on y coud à demeure à point croifé
quelques baleines, comme on voit Jig. cq- On met
des droit-fils aux endroits qui fatiguent davantage ,
fig . 8 y afin que le corps ne fe déforme pas. On borde
le haut du devant avec une petite bande de bougran
fin. On coupe en biais une bande de toile qui
fe coud tout autour des hanches , au • deffus des
bufes, Jig. 8 , pour marquer ce qui s’appelle
le défaut du corps 8c le fortifier. Cette toile doit être
taiücc de façon que fon fil ne foit en biais que fur
le haut des hanches à l’endroit où fe trouve chaque
gouffet , afin de pouvoir leur prêter du
jeu ; mais fur le devant, elle doit être à droit-fil
pour empêcher que le corps ne fe lâche de cette
partie. On remplit de papier l’efpace en long, où
les oeillets étoient percés lors de l’effai pour le rendre
ferme ; on perce enfuite les oeillets au travers
du papier. On coud une ou deux baleines de travers
allant de l’épaulette aux épaulerons, 8 y
de maniéré qu’elles puiffent fervir à les contenir 8c
les applatir le plus'qu’il fera poftlble. Enfin on garnit
de papier ou de bougran, pour plus de folidité ,
non feulement le creux entre toutes les baleines,
mais aulîî un grand efpace marqué de points dans la
même figure que l’on coud bien ferme, piquant dans
toutes les lignes entre les baleines, paffant enfuite
des points de fil autour du haut des derrières , pour
en ferrer 6c affermir tous les bords. Il ne s’agit plus
blors que de mouiller toutes les pieces , 8c de les
repaffer au carreau bien chaud pour égalifer tout
l’ouvrage, ÔC donner à chaque forme la tournure
qu’elle doit avoir.
Affembler & terminer le corps. Toutes les pieces
font prêtes à être affemblées ôc coufues à demeure.
Si-tôt qu’elles font coufues , les oeillets du derrière
achevés , & que l’on a taillé l’étoffe qui doit faire la
couverture du corps, on coud à l’envers au milieu
du devant une bande de toile du haut en-bas pour
y placer le bufe ; elle fe nomme la poche du bufe y
8c par la même couture l’ouvrier pince le bas du
corps pour lui donner de la grace. En coufant les
devants aux derrières , il a eu foin de prendre les
bouts de droit-fils des hanches dans la couture. Il
pofe fie coud la couverture du deffus , coupe 8c met
la doublure , attache les épaulettes , met deux
agraffes par devant ôc autant par derrière pour tenir
les jupons plus bas devant 8c derrière que fur les
côtés : ce qui marque mieux la faille ; met aufti
des aiguillettes ou cordons fur les côtés pour y attacher
le jupon , pofe le bufe en fa place , ôc le corps
eft achevé.
Nous n’avons parlé que du corps fermé par devant.
Le corps ouvert fe conftruit de la même maniéré
, excepté qu’au lieu de coudre les deux devants
enfemble , on met â chacun fa bande d’oeillets, roye^
fig . y & 8 y planche X X y un rang d'oeillets fic un
bufe : les deux rangs d’oeillets fervant à lacer les
deux devants enfemble avec une ganfe ou un lacet
il la ducheffe. V o y e^ fig . x y planche X X y & fier ,
planche X X I K °
planche X X I I I fait voir des corps de différentes
efpeces : le grand corps de cour, ou de grand
habit de cour ,fig. 1 ; le corps pour les femmes qui
montent à cheval,/^. 2 ; corps pour les femmes
enceintes, fig. 3 ; corps de fille , fig. 4 ; corps de
garçon corps de garçon à fa premiere culotte,
y quoique communément les garçons ceffent
de porter un corps lorlqu’ils font en culotte. On
voit aufti, Jig. 4 & S y planche X X I V y le devant 8l ;
le derrière d un corfet fans baleine, avec les man-
Tome ’
T A M 929 à i s s . f i g . On le fait ordinairement de baCn
OU de toile. La conftruétion en eft facile à comprendre
après ce que nous avons dit de celle du corps
baleiné. ^
^ Le tailleur de corps fait encore quelques autres
pièces de l’habillement, comme bas de robe de cour
ou de grand habit yfig. 8 , planche X X I F ; jaquette
ou fourreau pour les garçons, fig . c, ; fanffe-robes
pour les filles,/^, l o & n , fur quoi l’on peut con-
luker du T ailleur , par M. de Garfauli , d’où
nous avons extrait tous les détails dans lefquels nous
fommes entrés.
§ TAMBOUR, {L u th l) Les nations negres ont
aufti des tambours qui font ordinairement des troncs
d’arbres creufés & couverts du côté de l’ouverture
d’une peau de chevre ou de brebis bien tendue.
Quelquefois les negres ne fe fervent que de leurs
doigts pour faire refonner leurs tambours y mais le
plus fouvent ils emploient deux bâtons â tête ronde
, degroffeur inégale, & d’un bois fort dur U
fort pefant. C e s tambours different en longueur 6c
en diamètre , pour mettre de la variété dans les
tons. Quelques peuples negres ne fe fervent que
d’une baguette qu’ils tiennent de la main droite,
tandis qu ils frappent aufti le tambour du poing gauche
, ou fimplement des doigts de cette main.
L e tambour du royaume de Juida approche affez
des nôtres , car la peau qui couvre le feul côté ouvert
eft liée avec une corde d’ofier , qu’on peur tendre
par le moyen de petites chevilles de bois : il
eft encore entouré d’une piece de coton ou d’autre
étoffe, comme nos tymballes , & on le porte au
col à l’aide d’une écharpe. Voye^ fig. 20 , p la n . I I I ,
du Lu th. S uppl.
Le roi de Juida fe fert dans fa mufique d’une
forte de tymbale,qui n’eft qu’un tambour y comme
celui dont on vient de parler , mais beaucoup plus
grand, & qui eft fufpendu au plancher. Chaque
tymbalier n’a qu’un inftrumenr.
Les femmes de Juida ont aufti une forte de tambour
qui leur eft particulière ; c’eft un pot de
terre rond, d ’un pied de diamètre, avec une ouverture
de moindre largeur, laquelle «ft bordée
d’un cercle de la hauteur d’un pouce. Cette ouverture
eft couverte d’im parchemin, ou d’une
peau bien préparée. Celle qui joue de cet inftru-
ment, s’accroupit â terre vis-à-vis, & frappe le pot
de la main droite avec une baguette . tandis que de
la mam gauche elle frappe Je parchemin avec les
doigts. V o y e i la fig . 22 de la p la n e . I I I . du Lu th,
S uppl.
^ V o y e i encore un tambour Aes negres de la côte
d Cxy fig. /3 , p lane, I I I . du Luth. S u p p l, fouvent aufti
le tambour eft ouvert du côté oppofé à la peau, &c
ils le polènt par terre au lieu de le lufpendre au col.
Les negres ont auffi une force de tambour n e
reffemble pas mal au tambour de Provence: il eft
long d’environ une aune fur 20 pouces de diamètre
au fommet, mais il diminue vers le fond ; on
le bat d'une feule baguette tenue.de la main gauche.
^ o y e i f ig . ly y p lane, ni. du Luth. S u p p l. Ôn leur
attribue encore une forte de petit tambour .lu'ils
tiennent fous le bras gauche, frappant deJlus des
doigts de cette même main,8it d’un bâton courbé de
la droite , ils accompagnent cet inftrumenc de leurs
voix , ou plutôt de leurs hurlemens.
Les negres de la côte d’Or ont encore un autre
tambour; il reft'emble afîcz à une horloge de fable;
il eft petit fie garni de chaînes de fer. n oy er
U Jig. 2/ de la p lane. I I I , du Luth. S uppl.
Je mets ici au nombre des tambours un inftru-
ment à pereuflion des negres , dont je n’ai pas
trouvé le nom propre. C ’eft un panier d’olier dç
la forme d’une bouteille de 7 à 8 pouces de diame-
B B B b b b
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