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506 P E R par celles de la lune; M. Euler, M. Clairaut, M.
d’Alembert, M. de la Grange, ont perfeftionné cette
théorie. M. Euler a calculé les inégalités de faturne ,
dans une piece qui a remporté le prix de l’académie
en 1748. M. Euler, M. Clairaut & M. d’Alembert
ont calculé celles de la terre, j ’ai examiné moi-même
celles de mars & de venus ( Mém. acad. tyS8 , iy(do
& lySi )', qui le l'ont trouvées affez confidérables
-pour mériter d’être employées dans les calculs agronomiques,
& celles de mercure, dans les Mém. di
tyyu Les inégalités de jupiter ont été calculées par
M. Euler , dans la piece qui fut couronnée en 1751
( Recueil des pieces qui ont remporté Les prix , i. F U ) ,
6c enfuiie par M. Mayer. M. Wargentin en a fait
ufage dans la table de jupiter, qui par-U fe font
trouvées beaucoup plus exaéles , de même que celles
des fatellites. Les perturbations des latelliies de jupiter
ont été dilcutées par M. de la Grange , dans
une piece qui a remporté le prix à l’académie, &
parM. Bailly, dans un ouvrage particulier; mais
tous ces calculs peuvent être refaits avec plus de
détail & plus de précifion , lorfqu’on aura per-
feftionné davantage , & les données fur lefquelles
le calcul eft fondé , & les méthodes analytiques par
lefquelles on parvient au réfulrat. On trouvera les
principes élémentaires dans mon Jfîronomie , & les
calculs plus détaillés dans les ouvrages que j’ai cités,
dans les Recherches fur le fyllcme du monde par M.
d’Alembert, dans la Théorie des cometesdeM. Clai-
raut. ( M. DE LA La n d e . )
§ PERVENCHE, v e n c h e , {Bot. Jard.) en
latin ptrvinca , vinca , chanioedaphne , &C. en anglois
perwincle J en allemand Jungriin y Jiungrün ou winter-
grim.
* Caractère générique.
Des parois intérieures d’un très-petit calice permanent,
découpé en cinq fegmens très-étroits Sc
longs , fort un tube alongé & évafé qui fe divife en
cinq parties : ces parties , en fe rabattant horizontalement
, forment par leurs plis un pentagone à l’orî-
fîce de la fleur; elles font courbées d’un coté, droites
de l’autre , obtufes & comme coupées par les bouts ;
le tube eft velu par le bas : c’ell en cet endroit que
font attachées à fa paroi intérieure cinq étamines,
dont les pédicules font plats & figurés en cinq ; elles
portent des fommets obtus chargés de poils brillans ;
au centre on apperçoit le fommet du fiyle ; il eft
pentagonal, à bords rabattus , & chargé de poils
argentés ; l’endroit où il repofe eft plat comme la
tête d’un clou; le ftyle eft attaché au milieu des
deux embryons fitués au fond du calice, & n’y tient
quetrès-foiblement. Ces deux embryons font oblongs
& terminés en pointe : a leurs côtés fe trouvent deux
mamelons obtus : les deux parties de l’embryon deviennent
deux filiques longues, fillonnées, courbées
dans le même fens , & quelquefois en fens contraire ;
elles demeurent fixées au fond du calice , dont elles
s’élancent en divergeant fiirun angle très-aigu. Elles
contiennent des femences longues, ovales, creufées
d’un fillon fuivant leur longueur.
Efpeces,
1. Grande pervenche à feuilles ovales cordiformes,
attachées par de longs pétioles.
Pervinca maxima foliis ovato-cordatis y peiiolis
longioribus. Hort. Colomb.
Broad leav'd perwincle.
Variétés.
a Grande pervenche à fleur blanche.
b. Grande pervenche à feuilles panachées.
2. Pervenche rampante à feuilles oblong-ovaies.
P E R Pervinca repens foliis oblongo-ovatis, Hort. Coiomh.
Common perwincle.
Variétés.
a Pervenche commune à fleur blanche.
b Pervenche commune à fleur nuancée de blanc 8c
de bleu.
c Pervenche commune à feuilles panachées de blanc.
3. Pervenche à'feuilles étroites & petites. Pervenche
à fleur violette.
Pervinca foliis angußis, minimis. Hort. Colomb.
Variétés.
a Pervenche à feuilles panachées de jaune, ù fleurs
d’un bleu purpurin.
b Pervenche à fleur double violette.
Cette derniere variété en offre encore d’autres.
Certains auteurs ont tranl'crit la pervenche à fleur
bleue double, & la pervenche à fleur double variée :
celle-ci fe trouve dans le nombre des individus
meme des coulans de notre derniere variété b. A
l’égard de l’autre, je ne l’ai jamais vue. La pervenche,
commune panachée de blanc , n’a jamais fleuri dans
nos jardins, où elle eft depuis dix ans.
4. Pervenche à feuilles oblong-ovales très-enrleres,
dont le tube des fleurs eft très-long , à tige rameufe,
ligneufe 6c droite. Pervenche de Madagafcar à fleur
rofe.
Pervinca foliis oblongo-ovatis integerrimisy tubo florls
longißirno , caulc ramofo y fruticofo, Mlll.
Il paroît d’abord affez difficile d’affigner aux pervenches
d’Europe leur véritable place fur l’échelle
végétale , à l’exception de la première efpece dont
les tiges s’élèvent avant de retomber; on ne lespren-
droit d’abord que pour d’humbles herbes qui rampent
contre terre ; mais, fi l’on obferve que leurs
liges , pour grêles qu’elles foient, ne laiffent pas de
fubfifterpendant l’hiver, & de durer meme plufieurs
années ; alors , écartant toute idée prife de leur af-
pe£l & de leur figure, pour ne s’arrêter qu’à cette
marque vraiment caraftériftique, on n’hélite plus
à les ranger parmi les arbriffeaux : elles en occupent
à la vérité les derniers rangs , mais elles ne le cedent
en agrément à aucuns; leurs branches fouples qui
s’étendent au loin fur la furface de la terre, font
garnies d’une prodigieufe quantité de feuilles d’un
beau verd glacé, que le plus grand froid ne peut
ternir. Dès les plus foibles fourires du printems, elles
fe chargent de fleurs bleues, blanches 6c violettes
d’une vivacité charmante ; alors elles ornent le fond
des bois, le bas des coteaux qu’elles tapiffent ; elles
étendent leur natte fleurie fous les pas de l’amant
de la nature , lorfqu’il court furprendre fes premiers
regards , 6c la voir plus fraîche après fon réveil.
Un amateur des jardins en tire un grand parti pour
leur décoration ; il en forme des tapis dans les bof-
quets d’hiver & dans ceux duprintems; il en borde,
ii en feftonne les boulingrins ; il en garnit la terre
fous les maffifs 6c les grands arbres, en mêlant toujours
avec goût les différentes nuances de leurs
fleurs : il borde ces nattes fleuries des efpeces à
feuilles panachées qui tranchent, par leur bigarrure
, de la grande pervenche. Il forme des builTons
en foutenant fes rameaux contre des appuis ; il en
revêt même des pyramides en treillage, ou bien il
l’étend en petites paliffades y en l’attachant contre
un treillage ordinaire. Les fleurs de cette efpece &
de fes variétés fe fuccedent dans prefque tous les
mois : ainfi il n’y a pas un bofquet où la grande
pervenche ne doive trouver fa place ; elle croît naturellement
dans quelques vallons de l’Angleterre, &
fe trouve fponianée en d’autres parties de l’Europe.
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P E s
Il paroît qu’elle habite de préférence les lieux abrités
ou ombragés d’arbres verds ; car plufieurs de fes
branches périffent fous un froid afi'ez médiocre dans
les lieux expofés.
L’efpece n'^. 2 eft fort commune dans nos provinces
feptentrionales, où elle s’étend au pied des haies
qu’elle égaie par fes fleurs d’un fi beau bleu ; elle
diflère du n°. j par fes feuilles qui font plus larges
& plus grandes. L’efpece j porte une fleur violette
veloutée, aufîi belle qu’une oreille-d’ours ; elle
occupe des lieux plus ouverts , 6c fe place dans les
terres feches 6c pierreufes. La montagne , au haut
de laquelle on voit encore les ruines du château de
Hapsbourg , en eft couverte.
Les differentes variétés de ces efpeces dont nous
avons donné la notice , ont fans doute été obtenues
par la graine; mais les pervenches ne fructifient que
lorfqu’on les prefl'e en foule dans un lieu peu étendu.
En revanche elles fe multiplient abondamment d’elles-
mêmes par leurs branches rampantes q u i, comme
les coulans des fraifiers , prennent des racines de
chaque joint.
On détache ces coulans enracinés, 8c on les plante
clans tous les tems de l’année, hors le fore de l’hiver,
mais de préférence en avril 8c en feptembre , choi-
fiffant pour cette opération un tems pluvieux, 8c
fe réfervant d’arrofer le nouveau plant par les tems
fees jufqu’à parfaite reprife.
Comme la grande pervenche ne rampe pas autant
que les autres, il convient, lorfqu’on veut les multiplier
abondamment, d’en faire des marcottes qui
s’enracineront très-vîte fans aucun foin particulier.
Les feuilles de cette efpece font fix ou fept fois
aufii larges que celles des autres pervenches ; leur
verd eft plus frais 6c moins obfcur ; leur confillance
quoiqu’affez cpaiffe , l’eft moins que la leur, proportion
gardée ; elle eft auffi moins ferme , moins
feche 8c plus fucculente. Les fleurs font bien plus
grandes ; leur bleu a une foible nuance de violet
que n’a pas celui des fleurs de la pervenche commune.
Si toutes ces plantes le cedent en beauté à la pervenche
4 , elles ont par defi'us elle , pour l’agrément
de nos jardins, le mérite de réfifter à la rigueur
de nos hivers. Celle-ci, indigene descôtes brùfantes
de Madagafcar , ne peut même s’accommoder de
nos étés. Nous ne pouvons l’expofer à l’air qu’aux
jours les plus chauds de cette faifon : on eft contraint
de lui en taire paffer la plus grande partie fous des
caiffes virrees : l’hiver, elle demande le féjour d’une
ferre médiocrement mais conftamment échauffée ;
elle en fait un des plus beaux ornemens.
Elle s’élève fur une tige droite Ôc rameufe à la
hauteur de trois ou quatre pieds. Cette tige , tant
qu’elle eft jeune, eft fucculente , rougeâtre 8c articulée
; elle devient ligneufe en vieilliffant. Les joints
des branches font très-rapprochés ; leur écorce eft
purpurine ; elles font garnies de feuilles oblon<^-
ovales, entières, un peu charnues qui y font attachées
prefqye immédiatement. Les fleurs naiffent aux
joints folitaires fur de très-courts pétioles; leur tube
eft long 8c menu : les fegmens du pétale font recourbés
par le bout : le deffus de la fleur eft d’un rofe
animé plus brillant encore que celui de la fleur du
laurier-rofe :.le defl’ous eft d’une couleur de chair
P ÿ i elles fe fuccedent depuis février jufqu’en
ottobre. Les femences mùriffent en automne dans
-m fervent à multiplier ce charmant
arûrillcau qui reprend aufîi de boutures, 8c demande
ans la premiere éducation 8c fon régime, le même
traitement que les autres plantes des latitudes meri-
dionales. ( M. U Baron D E TsCHoUDI.)
PESANTEUR montagnes. (Phyf.)
^ 1 or^n e IV, en raifon iijverfe du c^rré dfis
P E S 307 diftances, nous apprend que les corps doivent pefer
moins à mefiire qu’on s’éleve au-delfus du niveau de
la mer, 6c l’expérience a juftifié la théorie. M. Bou-
guer trouva fous l’équateur que la longueur du pendule
à fécondés, qui cioiî de 36 pouces 7 lignes z i
au niveau de la mer, dimimioit d’un tiers de ligne
à Quito, élevé de 1466 toifes au-deffis dunivcaude
la mer, 8c de o lig. ^2 ou plus d’une demi-ligne fur
le lommetde Pichincha. Au mois d’août 1737 , la
longiieLir du pendule fimple y éroit de 36 pouces 6
lignes 6 9 ,8c la pefanttur moindre de ; il eft vrai
qu’elle auroit dû diminuer de ^ , fuivant la théorie
de l’attraélion; mais la difpofuion des lieux eft
caule de cette différence, comme nous allons l’expliquer.
_ün a prétendu, en 17 7 1 , que par des expériences
faites dans les Alpes, on avoit trouvé que la pefan-
teur éx.o\t plus grande au fommet des Alpes que dans
le fond des vallées ; M. le Sage, correfpondant de
lacadémie à Geneve, a déco\ivert que c’éioit une
impofture, quoique cesprétendues expériencesaient
été imprimées plufieurs fois ( Voyei le Journal de
Phyfîqtu de M. l’abbé Rozier ) ; mais je fis voir dans
le Journal des Savans{2iCi\\i 1772), qu’en les fiippo-
fant réelles (dcje les croyois telles alors), il ne s’en-
fifivoit rien contre la théorie générale de l’attraâion:
M. d’Alembert l’a fait voir également dans fes Opuf-
cules mathématiques.
Sans nous jettera cet egard dans des raifonnemens
nouveaux, il îuffit de voir les propofitions 70 6c 73 du
premier livre de Newton : il y démontre que tant
qu’il y a une portion du globe au-defl'us du corps attire,
la pefantenrQk moindre qu’elle ne feroit à la
derniere furface. Or des montagnes d’une très-grande
hauteur 8c d’une denfiré très-confidérabJe, font comme
une couche extérieure du globe terreftreparrap-
port à Tobfervatcur qui eft dans les vallées profondes.
M. Bouguer, dans fon Traité de la figure de la terrcy
publié en 1769, avoit aufii refolu d’avance ladiffi.
cuire dont il s’agit. Cette diminution , dit - i l , qua
foudre la pefanteur à mefiire que nous nous élevons
au-deiTusdu niveau de la mer, eft parfaitement conforme
à ce que nous favons d’ailleurs: nous pouvons
comparer à la pefanteur que nous examinons ici-bas
celle qui retient la lune dans fon orbite, ou qui l’oblige
à décrire continuellement un cercle autour de
nous. Ces deux forces font exaélement en raifon in-
verfe des carrés des diftances au centre de la terre.
Nous pouvons faire le même examen à l’égard des
planètes principales qui ont plufieurs fatellites, ou à
l’égard du foleil, vers lequel pefent routes les planètes
principales, ÔC nous trouverons toujours la loi
du carré. Mais pourquoi nos expériences nous donnent
elles donc conftamment un rapport qui n’y eft
pas tout-à-fait conforme? Nous nous trouverons
peut-être en état de réfoudre cette difficulté, continue
M. Bouguer, en remarquant que la Cordeliere
fur laquelle nous étions placés forme comme une efpece
de fécond fo l, 8c que ce doit être à certains
égards la même chofe que fi la furface de la terre
éroit portée à une plus grande hauteur, ou à une plus
grande diftance du centre. Dans ce fécond cas, la
pefanteur devient un peu plus grande ; car il eft naturel
de penfer qu’elle dépend de la groffeur des
maffes vers lefquelles fe fait la tendance. II y a donc
deux diverfes attentions à avoir lorfqu’il s’agit des
expériences fur le pendule ; ces expériences ont été
faites à une grande diftance de la terre, par confé-
quent la pefanteur a dû fe trouver un peu plus petite;
mais d’un autre côté, le grouppe de montagnes fur
lequel eft placé Quito 8c fur lequel eft élevé Pichincha,
8c tousles autres fommets auxquels ilfert com-
Oàe de pi^Qthe, doit produire à-peu-près le même effet
: • 4