4 Ö N I E rétabliflement. Mithiidate porta fes plaintes au
fénat ; mais n’ayant pu en obitnir fatisfa^Hon , il
fe la procura les armes à la main. Il entra dans
la Byihinie dont il chafl'a pour la leconde fois
Niconude. Sylla vainqueur de Mithridate , Tobll-
gea de fe réconcilier avec lui, & de lui rendre fes
états. Nicomidi, pour reconnoître les fervices du
fénat , fit, en mourant, le peuple romain fou héritier.
( T~w. )
NIEDENSTEN, {Géogr.) petite ville des états
de Caflél , au bailliage de Gudensberg , dans la
Heffe inferieure , dans le cercle du haut Rhin,
en Allemagne. L’on y voit les ruines d’im chrueau
.jadis fort élevé; mais elle n’a d’ailleurs de remarquable
que Ion antiquité, laquelle remonte au teins
des Mattiens, l’un des plus anciens peuples de la
contrée. ( G. )
NIEDER-MUNSTER , {Gîogr.) état eedé-
^aftique d’Allemagne, k titre de principauté abbatiale,
de religion catholique, occupant ;\ la diete
de l’empire la treizième place parmi les prclatu-
res du Rhin, & la leptieme liir le banc des eede-
fiafliques du cercle de Bavière. CeR une abbaye
de filles nobles , fondée dans la ville de Ratisbonne
l’an 900, relevant pour le fpirituel de l’évêché de
cette ville , & jouifTant de la protedion de l’électeur
de Bavière. Les chanoineffes n’en font pas
cloîtrées, & elles peuvent en foriir pour fe marier.
( Z>. G.')
NIELLE , f. f. ( ruJUq. Agricult. Maladies
des <^rains. ) La nielle proprement dite , que les laboureurs
nomment bled noir Sifumée^ ii(lilago,ful:oo,
eft une maladie interne du grain en herbe , qui attaque
fpécialement l’ép i, le brille entièrement pour
n’y laiffer que le fu t , comme s’il avoit paflé au feu,
& réduit le grain & fes enveloppes en une poufüere
noire, femblable à la fuie , fuügo, d’où les Italiens
ont fait leur mot fUiggine, pour défigner cette maladie
: elle a conferve parmi nous le nom de nielle ,
de ntbuUy nuilla^ parce que les anciens en attri-
buoient fauffement l’origine aux brouillards, qui
occadonnent la rouille & la brfilure. M. Deflande ,
dans fes obfervations fur la maniéré de coniérver les
grains, dit que quand les années font trop pluvieu-
fes, & qu’il tombe f'ouvent de cette efpece de brouillard
gras, que les laboureurs ôc les jardiniers nomment
nielle , tous les grains dégénèrent ; mais la
nielle proprement dite , dont il eR ici queftion , a
une tout autre origine , puifque c’eR une maladie
interne , qui fe manifeRe avant que les bleds n’aient
épié. Il eR furprenant que le Dicî. raif. dts Sciences ^
&c. n’ait fait aucune mention de celte maladie des
grains, & que le mot nielle ne s’y trouve pas. Je vais
fa décrire, en abrégeant ce qu'en dit M. Gledirfch ,
botaniRe allemand , dans un excellent ouvrage qu’il
a fait fur ce fujet, & qui eR inféré dans les Mémoires
de l’académie de Berlin : je fuis d’autant plusdifpofc
à adopter fa théorie fur l’origine de la nielle ^ que
bien long-tems avant d’avoir lu l’extrait de fon ouvrage
, j’attribuois moi-môme la nielle à la meme
caufe, comme on le peur voir dans mon ouvrage
latin fur les principes phyfiques de l’agriculture &
de la végétation , imprimé en 1768, 6i dans ma
diflértation fur l’ergot.
Il appelle la nielle, ntcrojîs, d’un mot grec très-
expreffif, parce qu’en effet la nielle eR la mort ou
mortification des bleds; c’efl un des accidens les
plus communs & les plus fâcheux dans tout le régné
végétal ; toutes les plantes y font lujettes, & il le
manifeRe dans toutes les contrées , dans toutes les
faifons où les plantes végètent, dans tous les ter-
reins & dans toutes les expofitions. La nielle ^ félon
cet auteur, eR une efpece de carie du fuc végétal
vicié , qui attaque fpécialement les parties les plus
N I E tendres 6c les plus délicates des plantes. Qu’il n’y ait
aucune efpece de plante à l’abri de ce mal, c’eR ce
que la raif'on enfeigne, quand on réfléchit folide-
ment fur la Rrudlure organique de ces corps, & fur
les mouvemens naturels qui s’y exécutent; quand
la force intérieure ou l’extérieure de l’air ambiant,
élaRique , ou de l’air fixe qui fe débande , agit différemment
fur les flics prodigieufement fubtiiifés de
toutes les parties des plantes, & cela dans un tems
plus que dans un autre , fur-tout lors de l’extenfion
& de la produélion des fleurs , & des autres parties
les plus tendres 6c les plus délicates dans leur état
d’accroiflement, & que la nielle n’attaque plus volontiers
, que parce qu’elles font fpongieufes de pleines
de lue. La nielle s’étend même jufqu’aux fruits ,
dont elle détruit l’organifation intérieure; 6c fous ce
point de vue , ce lerolt elle qui produiroit la carie,
charbon ou boffe clans les grains de bled & de maïs ,
maladie particuliere dont je parlerai après celle-ci.
M. Gleditfch a obfervé de la nielle dans toutes les
plantes 5c dans toutes les parties des plantes ; mais
jemereRreins à la des plantes céréales , qui
eR l’objet de cet article.
nielle ( necrofis jioraUs, parce qu’elle ne fe
manifeRe ordinairement que dans l'epi ) attaque
toutes les efpeces de froment, d’orge & d’avoine;
le feigle y ell rarement fiijcr, par des raifons faciles
à découvrir pour un obfervateiir attentif de la nature
: j’en ai parlé à Wirtielt Ergot. M. Duhamel 6c
M. Tillet, qui ont fait tant de recherches fur les
maladies des grains , n’ont jamais pu trouver un feu!
épi de feigle niellé ; cependant Ginani, autre obfer-
vateur nuiVi exaR, prétend avoir trouvé plufieurs
épis de feigle niellés, pag. , 8S.
La nulle fe découvre dans le tems où toutes ces
plantes commencent à pouffer leurs tiges, après quoi
ia nielle devient toujours plus fenfibie , à mefure que
les bleds en queRion font fortir leurs épis en fleurs,
des feuilles qui leur fervoient de gaines ; mais le mal
vient prefque toujours de plus haut, caria nlells
attaque fiir-toiit celte partie fupérieure de la plan-
uile féniinale , que j’ai nommée plumula dans la
defeription anatomique du grain; tandis que cette
partie le développe dans le cours de la végétation
avec une délicaielfe extrême, le mal gagne iùccefli-
vement, & vient du fuc nourriflier gâté dans les
cotylédons, ce qui fait allez voir qu’on ne peut
l’attribuer , ni aux brouillards gras , ni aux rofées ,
quoique ce foir de-là qu'elle emprunte fon nom fran-
cois ; on la trouve indifféremment fur les bleds ,
l ’orge 6c l’avoine , foit qu’on les ait femés dans des
terres expofees à un air tout à-faii libre fur les hauteurs,
6c dans des contrées fablonneufes, vers le
midi 6c l’orient, foit qu’on les ait mis dans des terroirs
bas , humides , gras, argillcux & froids, au
feptentrion ou au couchant. On trouve ici une nielle
épaifle Ôc abondante tout près de quelques plantes
feulement quis’en reffentent ; 6c pIusloin,pointdu
tout. R.ien n’eR fixe ni certain à cet égard , on con-
jeélure feulement qu’il y a des années oiila nielle
plus abondante fur quelques terres que furlereRe;
mais il n’y a là-delTus aucun refuitat déterminé ; on
doit feulement obferver que fi les terres graffes &
fertiles paroiffent donner plus d’épis niellés que les
autres, c’eR que dès qu’une plante eR. attaquée de
ce mal, toutes les talles 6c tous les tuyaux qu’elle
pouffe y font également fujefs ; ôc comme les bleds
fallent bien plus dans ces fortes de terres que dans
celles qui font Rériîes , c’eR la raifon qui y faitpa-
roître la nielle plus abondante ; les terres même
qu’on fait porier tous les ans, ne font pas différentes
en cela des autres, malgré les préjugés contraires
des gens de la campagne. Souvent on trouve dans
l’cfpace d’une perche quarrée vingt à trente tiges de
I E froment ou d’orge gâtées par la nielle; en d’autres
tems on a de la peine à en raffembler, dans tout un
champ, une douzaine de tiges, éparfès de côté 6c
d’autre; cette inégalité fait voir qu’on ne peut en
attribuer la caufe aux différences de liuiations ôc de
bonté du terroir, à la température des faifons, ni à
d’autres caiifes femblables.
On ne fauroit diRinguer, félon M. Gleditfch, les
plantes mêlées , tant que les tiges n’ont pas fait leurs
jet.s, 6c que les épis avec leurs barbes ne font pas
Éortis de l’étui des feuilles ; la nielle demeure cachée
pendant ce teins-là dans l’intérieur de la plante , fans
fe trahir par aucun figue luipeét ; la figure , la grandeur,
la fitiiation, la couleur, l’odeur, le goût,
l’éclat 6c raccroiflement, demeurent, à l’égirddu
rcRe de la plante , frappée de nielle, dans un état
naturel & parfait, pareil à celui des autres; 6c la
nielle qui demeure cachée dans les petites parties les
plus tendres de la fleur, qui ne font pas encore développées
, n’eR pas capable, tant que les fleurs ne
font pas ouvertes, de troubler le mouvement régulier
& la filtration des fucs dans le grand corps entier
de la plante. Malgré les recherches multipliées de
M. Gleditfch , il n’a pu trouver aucun figue extérieur
qui piitluifairedifcerner, avant le développement
de l’épi,les plantes attaquées de cernai incurable.
J’ai cependant avancé dans ma Dißenation fur l'Ergot
, imprimée 6c diRribuée par ordre du gouvernement
, que l’on connoît long-tems avant le développement
des parties fexuelles, 6c lorf'que l’épi eR
encore dans le fourreau, ceux qui doivent être attaqués
de cette maladie, M. Lenoir,ancien patiffier à
Dijon , qui donna , il y a huit à dix ans , à M. Joly
de Fleury, un petit mémoire fur les caufes de la
6c du charbon, rapporte qu’un laboureur lui
dit qu’il connoiffoit, dès que les bleds ont trois ou
quatre fanes , les plantes tarées qui dévoient produire
des épis niellés ou charbonnés ; il lui fit remarquer
en effet que ces plantes avoient les fanes ondulées
, 6c qu’elles étoient d’un verd plus brun, plus
foncé , 6c moins luifant que les autres ; le fait confirma
l’obfervation, les plans remarqués prodmll-
rent tous des épis niellés ou charbonnes. Gmaiii
vient encore à l’appui de ces obfervations, il prétend
que dès le mois d’avril il eR allé de reconnoître les
plans fufpeéls, parce que la tige qui renferme l’épi
niellé dans fes enveloppes efl pïusgrolTeàcct endroit
que les liges faines, attendu que l ’épi niellé eR
contourné 6c plus gros que les autres , ce qu’il a
confirmé en ouvrant plufieurs de ces tiges. Spighe
fin gginofe erano piu groffe delle alire. .. On voit quelquefois
la tige fe gonfler au point de fe déchirer
en cer endroit, ft vede ordinariainente. . . j'quarciare
il gambo là dove era chiufa la fpigha délia filiggine
ufeire la mtdeßnia dal j'iio aßuccio e j'ollevarji, p. 8x
& 8c) : il prétend pag. C)q. , qu’on voit fortir
de tems à autre de la tige attaquée,qui renferme les
cpls niellés , une fumée legere qui fait élever la
liqueur du thermomètre : il ajoute au même endroit
que la maladie commence toujours à l'extérieur de
la plante , en quoi il fe trompe ; mais cette derniere
idée tenoit à l’explication de l'on lyRême furies caufes
de la nielle qui eft infoutenable : ainfi je n’en
parlerai plus.
Pour en revenir au fentiment particulier de M.
GleditCclî, en fuppofant avec lui, comme il eRvrai,
que des que les tiges principales font affedées, les
autres germes qui partent de la même plante, 6c
tous les tuyaux qui en procèdent les ont également;
il feroit difficile d’affirmer que les feuilles 6c autres
]>arties de la même plante, ne le reflèntent en rien
de l’ulcere gangreneux qui ronge les épis dans leurs
enveloppes, 6c qu’on ne peut découvrir aucun figue
extérieur qui l’annonce. M, Duhamel vient encore
N ï E 47 à l’appui de mon opinion ; il prétend, tome ƒ, vags
goS de fes Elcmens ^ que \a. nulle n’affede pas Véoî
leiil, 6c que loiice la plante s’en trouve lin peu affectée
quand elle a tait de grands progrès. M. Tillet
oblerve aufii que le haut de iatige des pieds nielles,
à un demi-pouce au-dellous de l ’épi, n’eR pas communément
bien droit; que li on coupe cette tige, à
deux ou trois lignes au-dcirous do i’cpi, on la trouve
entu-Temenr remplie de m celie, à la ditïérence des tiges
laines dont l’ouvenure eR grande en cet endroit.
M. 1 iilet en conclut cpi’il y a uu engorgement dans
le haut de la tige des pieds niellés. Tous ces déran-
gemens dans l’organilâtion intérieure, ne peuvent
manquer d’affeiRer dès le commencement le reRe
de la plante avant qu’elle ait épié , 6c d’altérer fa
couleur, ainfi que M. Lenoir l’a oblerve, d’après
le laboureur qui lui en fit faire la remarque.
Quoiqu’il en foit de cette remarque, qui peut
être importante pour l’hiRoire de la nielle , ,M. Gle-
ditlch ayant traniplamé plufieurs tiges gâiées qui
avoient des rejetions 6c de nouveaux germes, elles
reprirent à l’ombre ; 6c en ayant coupé quelques-
unes jufqu’aiix deux derniers noeuds, celles-ci pro-
duifirenides pges nouvelles , qui turent également
infedees, meme après avoir été féparées de la more
plante. L’habile oblervatcur a fuivi, avec l’aiicntion
ia plus fcrupuleufe, les progrès de la nielle dans ces
marcottes féparées, 6c il a toujours vu les parties
de la fleur endommagées les premieres; il paroît
qu’il s’eR convaincu en même tems, par diverfes
îranfplanrations , qu’il eR impofîîbie de tirer d’une
plante enniellée des germes lains des épis parfaits
, quoique Ginani dife expreffément le contraire
; la jflupart des rejetions tranfplantés n’étoient
pas même vifibies lors de la tranfpîantation, ce qui
donne lieu de croire que c’eR la moelle qui eR enniellée
, 6c que c’eR avec les filets qui Ibnent de la
moelle que la nielle iQ répand dans les autres pai tias
de la plante, 6c julquesclans les plus petits germes,
où elle fait des progrès plus ou moins lents , 6c fe
développe avec plus ou moins de force, tantôt
dans une partie, tantôt dans une autre; par là on
peut rendre raifon de la différence qui fe trouve
dans les épis gâtés parla nielle : les uns font entièrement
morts 6c noirs , au lieu que dans d'autres il n’y
a que les pointes extérieures qui foient enniellées :
dans d’autres la moitié inférieure etl morte, 6c celle
d en-haut dans ion ctat de perteéfion ; mais dans tous
les cas , les fleurs qui font les parties les plus délicates
font toujours les premieres attaquées, 6c tellement
de imites parla nielle, qu 011 ne peut diRin t>'uer
leur figure , leur grandeur, leur nombre , 6c la proportion
de leurs parties, 6c qu’elles le trouvent
réduites en paquets informes de pouffiere noire ou
de fuie. Les enveloppes des fleurs {invoiucra ttlumie)
réfiRent plus long-tems à la nielle que cellcs-ci,
parce que ces enveloppes ont des fibres 6c des canaux
, dont ta force 6c la flexibilité font plus grandes,
6c peuvent réfiRer bien plus lo.ng-tems à une fenv-
blable corruption, d’autant puisqu’elles tirent leur
principale nounitiire des deux écorces , au lieu que
les étamines 6c les piRils reçoivent la leur de la
moelle , 6c font tous remplis de petits vaillVaux
d’une extrême molleffe 6cpleins de fucs. ce qui ne
leur permet pas de réfiRer à l’irnpuHion rapide Ôc
véhémente des fucs endurcis 6c épaiflis, à la force
avec laquelle ils s’étendent, aux obRruéfions qui en
réfultent, &c. cela fair que dès que les éiamines 6c
les piRilscommencent à prendre leur accroirfement
ils crevent ail'ément, de façon que les autres fucs
extravafés 6c croupîffant dans la texture celiuleufe
fe fondent en quelque forte en une corruption
prompte ÔC forte,ÔC deviennent enniellées; ou ce qui
eR la meme chofe, il enréfulte une mort complette.