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Los bcncfician-os ctolont ainli appelles, parce
qu’ils s’ctolem a\'aucos par la taveur ou les bien-
taits des tri'tims.
Les tonein'S de livres tenoient les livres de
comice.
C)n noinmoit armures doubles ceux c]ul avoient
doux r.itions, & qui ctoient habiles dans rdenme ;
ix: armures (impies ceux qui n'en avoient qu’une.
Les merurcurs ctoient ceux qui meiuroiont an
pied dans les camps le terrein où les l'oldats de-
\oicut drelTer leurs tentes, & qui tailoicnt les lo-
gemens dans les gtirnilons.
On dilHnguoit chez les Romains les colliers doubles
& les colliers lîmples. Ils portoient les uns &
les autres un collier d’or malht, qui ctoit la rcconi-
pcni'e d’une valeur éprouvée. Ils appelloicnt oo/Z/LYi
doubles ceux qui prenoient deux rations , & colliers
limples ceux qui n'en recevoient qu’une. 11 y avoit
aiidi, par rapport aux rations , des candidats doubles
éc des candidats limples. Ils ctoient lur les
rangs pour être avancés.
Les travailleurs étoient obliges aux travaux, Sc
à tous les l’ervices de l'armce.
Anciennement la réglé ctoit que le premier prince
de la légion pafl'àt de droit an centurionat du primi-
pile. \'oyez préfet de la lésion , ptéfet des camps &
préfet des ouvriers.
L’enl'eigne commune de toute la légion étoit
l’aigle, & celle de chaque cohorte un dragon porté
par les dragonaires.
La cavalerie avoit fes turmes.^uy.T
Pour voir comment les Romains rangeoient une
armée en bataille , nous prendrons pour exemple
une légion , dont la difpolîtion fervira pour en ranger
plulîeiirs eni'emble.
On plaçoit la cavalerie furies ailes : l’infanterie
commençoit à fe former par la première cohorte à
la droite; la fécondé fe plaçoit de luite en ligne ;
la trolfieme occupoit le centre ; la quatrième fe
rangeoit à côté ; la cinquième la iiiivoit & fermoir
la gauche de la première ligne. Les ordinaires , les
autres officiers, & tous les foldats qui combattoîent
dans cette première ligne , devant & autour des en-
feignes, s’appelloient le corps des princes.To\x% pe-
famment armés , ils avoient des cuirafles complet-
tes , des grèves de fer , des boucliers , de grandes
Sc de petites épées, cinq fléchés plombées dans la
concavité de leur bouclier, pour les lancer à la première
charge , & deux armes de je t , une grande
qui étoit le javelot, & une petite qui étoit le demi
javelot ou dard.
Le javelot étoit compofé d’un fer triangulaire de
neuf pouces de long fur une hampe de cinq pieds
& demi. On exerçoit particuliérement les foldats à
lancer cette arme , parce qu’étant bien jetcce , elle
perçoit également les cuiraffes des cavaliers èc
les boucliers des fantalTins.
Le demi-javelot avoit un fer triangulaire de cinq
pouces fur une hampe de trois pieds demi.
La fécondé ligne où étoient les hajîaires ^ étoit armée
comme celle des princes , & fe formoit à la
droite par la fixieme cohorte ; la feptieme fe plaçoit
de fuite ; la huitième occupoit le centre : elle
ctoit fuivie de la huitième, & la dixième formoit
toujours la gauche. Derrière ces deux lignes on
plaçoit les férentaires les légèrement armés ou
efcarmoucheurs ; les éculToncs qui étoient armés
d’écus ou grands boucliers, de fléchés plombées ,
d’epées 6c d’armes de jet : les archers armés de
cafques,de cuiraffes, d'épées, d’arcs 6c de fléchés
: les frondeurs qui jettoient des pierres avec
la fronde ou le fufHbale , 6c les tragulaires qui ti-
roient des fléchés avec les arbalètes.
Apres toute cette armure légère, lestriaîres , ar-
R O M mes de boucliers , de calques, de cuirafl'es com-
plcttcs , de jambières do fer, de répee 6c du poignard
, de plombées, 6c de deux armes de je t , tbr-
moient une troilieme ligne. Fendant l’action, ils
demeiiroient Ijailîcsun genou en terre, afin que fi
les premières lignes ctoient battues, cette troupe
fraîche pût rétablir les affaires. Les porte-enfelgnes
quoique gens de i)ied , avoient des dcmi-cuirafics 6c
des calques couverts de peau d’ours avec le poil,
pour fe donner un air plus terrible.
Les centurions avoient des culrafi'cs complcttes
de grands bouchers, 6c des calques de ter comme
les tiiaires, avec cette différence , qu’ils portoient
leurs calques traverfés d’aigrettes argentées, pour
ctre facilement reconnus de leurs loldats.
Lorfqu’on engageoit une affaire , les deux premières
lignes ne bougeoient point, 6c les triaircs
demeuroient baiffés dans leurs places. Les légèrement
armes s’avançoient ii la tete de l’armée, 6c
chargeoient rennemi : s’ils pouvoient le mettre en
fuite, ils le pourluivoient ; niais s’ils ctoient obli-
gés de céder, ils fe retiroient derrière les pefam-
ment armes. Alors ceux-ci rejirenoientle combat,
6c combattoient d’abord de loin avec les armes de
je t , enfuitc de près , l’épce à la main ; 6c s’ils met-
toient en fuite l’ennemi, c’éroit a l’infanterie légère
6c à la cavalerie à le poiirfuivrc r pour eux , ils demeuroient
fermes, de crainte de fe rompre, &
que l’ennemi revenant tout à coup fur eux , ne
profitât de leur délordre.
De peur que dans la confufion mêlée, les foldats
ne vinffent à s’écarter de leurs camarades, chaque
cohorte avoit fes boucliers peints clift'éreniment
de ceux des autres. Outre cela, fur chaque bouclier
étoit écrit le nom du foldat, avec le numéro
de fa cohorte & de fa centurie.
Les Romains recherchoient dans les nouveaux
foldats l’art d’écrire par notes 6c de compter. Ils
n’employoienr point auffi leurs foldats à des fervi-
ces domefiiqiies, ni au foin des affaires privées,ne
jugeant pas convenable que les foldats de l’empereur
fifi'ent d’autre métier. Cependant les préfets,
les tribuns 6c même les autres officiers avoient à
leur dilpofition des foldats deftlnés à leur fervice
particulier; c’étoient des furnumeraires. Les foldats
en pied étoient pourtant obligés d’aller chercher 6c
d’apporter au camp le bois, le fourrage, lapaifie, &
c’eft de cette forte de fervice qu’on les appelloit
miinificts.
Les Romains avoient fagement établi que la moitié
des gratifications qu’on faifoit aux troupes, fût
mife en dépôt aux enfeignes, de peur que les foldats
ne les dlfTipaffent par la débauche 6c les folles dc-
penfes.
Par l ’ordre de la promotion , tous les foldats rou-
loient de cohorte en cohorte, de forte que de la première
, un foldat qu’on avançoit, paflbit tout d’un
coup à la dixième, où il prenoit un meilleur gracie.
Avec le tems, il remontoir par toutes les autres,
augmentant toujours de grade 6c d’appointement,
6c revenoit à la première.
Les inftrumens militaires de la légion ctoient la
' trompette, le cornet 6c la bitccine ou cor. La trompette
fonnoit la charge 6c la retraite ; les enfeignes
obéilToient au bruit du cornet qui ne donnoit que
pour elles ; c’ctoii encore la trompette qui fonnoit
lorfque les foldats, commandés pour quelque ouvrage
, fortoient fans enfeigne ; mais dans le tems
de l’aélion, les trompettes 6c les cornets fonnoient
enfemble.
La buccine ou cor appelloit à l’alTemblce ; c’étoit
une des marques du commandement : elle fonnoit
devant le général, 6c lorfqu’on puniffo’it de mort
des foldats, pour marquer que cette exécution le
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fiifoit par fon autorité. C ’étoit encore au fon de la
trompette qu’on montoit 6c qu’on delcencloit les
oarcies ordinaires, 6c les grandes gardes hors du
camp, qu’on alloit â l’ouvrage, 6c cju’on t'ailbit les
revues. C’etoient les cornets qui Ibnnoient pour
faire marcher les enfeignes 6c les faire arrêter.
()n exerçoit matin 6c loir les nouveaux loldats à
manier tonies fortes d’armes ; on obligeoit auffi les
viciiv, incine les mieux drcfiês , à faire les exercices
rétfémcnt une fois par jour. Les armures 6c généralement
tous les foldats, apprenoient lans ccife
les exercices de l’elcnme.
Les armes de la légion ctoient la balifie, au nombre
(le cinquante-cinq, 6c dix onagres, un par cohorte.
On jiortoit encore des canots laits d’une feule
piece de bois, 6c pour les lier enfemble, de grandes
cordes 6c quelquefois des chaînes de fer.Ces bateaux
couverts de madriers faifoient des ponts à la cavalerie
6c â l’infanterie, pour pafi'er les rivières. La légion
étoit auffi fournie de crocs de fer appelles loups,
6c de faux attachées h de longues perches , de
hoyaux, de bêches , de paies , de pioches, de hottes
6c de paniers, &c. Elle avoit à fa fuite un corps
d’ouvriers, avec tous les outils néceflaires pour la
coiiftruétiou des tortues , des mulcules , des béliers,
des galeries d’approche, des tours ambulantes, 6c
autres machines pour l’attaque des places.
L’armée ctoit compofée d’un certains nombre de
légions, de troupes auxiliaires, cavalerie 6c infanterie
, affemblées en un corps. Les Romains avoient
foin d’y maintenir la fanté, qu’elle ne manquât ni de
vivres ni de fourrage, 6c iur-tout de choifir pour
camper un lieu avantageux.
Les mefiires qu’ils prenoient pour donner bataille
étoient de ne point engager dans une affaire des gens
fatigués d’une longue marche, ni des chevaux qui
venoient défaire une courle; d’être bieninffruits de
ce que penfoient les foldats, 6i de la différer lorf-
■ que les vieux foldats témoignoient delà répugnance ;
de les haranguer pour ranimer leur courage.
Avant de mettre une armée en bataille, ils avoient
égard à trois chofes, au loleil, à la poulîîere 6c au
vent. Iis fe plaçoient donc de maniéré qu’ils euffent
le dos tourné à ces inconvéniens, 6c que l’ennemi
les eût en face. Leur réglé étoit de mettre en première
ligne les vieux loldats appelles princes , de
former la fécondé des hafiaires. Chaque homme occupant
trois pieds de front, ils formoient dans mille
pas de terrein un rang de 1666 foldats , pour qu’ils
ne fuffent pas trop ouverts , 6c qu’ils euffent en
même tems l’ailance de le lervir de leurs armes; ils
donnolent fix pieds d’intervalle d'un rang à l’autre,
pour laifferaux combattansla liberté de le porter en
avant 6c en arriéré , parce que les traits fe lancent
avec plus de force à l’aide du laiit 6c de la courle.
Ces deux lignes ctoient compolées de gens d’un
âge mûr, d’une expérience allurée , 6c tous pefam-
ment armés. Ils plaçaient enfuitc un troilieme corps
de gens trcs-légcrement armés, 6c des bons hommes
de trait , qu’on appelloit a n c i e n n e m e n t ;
fiuvolt un quatrième corps mêle de gens de bouclier
les plus lelles, des plus jeunes archers, 6c d ’autres
loldats drellé.s à Ce lervir adroitement de l’épieu 6c
des marriobarbules , autrement plombées : ce font
ceux qu’on nommoit légèrement armés. On faifoit
quelquefois un cinqiiiemecorps des carrobaliffaircs,
cics manubalillaires, des fulHbalaircs 6c des frondeurs
; on mettoit dans la même dalle ceux qui
n’avoient point de bouclier. C’étoient de jeunes
loldats lurnuméraires qui combattoient en lançant
des pierres â la main ou des dards.
Lefixicme corps qui failoit la iroificmc6c la dernière
ligne de l’armée,étoitcompofe des foldats les
plus fermes, armés de grands bouchers , 6c cuirai-
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fés de pied en cap , on appelloit trîairc',. li, :;t-
lendoient I’cvcneni'. nt du combat, 6c fe r'-poioicnt
lur leurs armes , ali;, (le tomber cnluiie plus vivement
lur l’ennemi avec des lorees ffaielies 6c entières.
L’infanterie mife en bataille , on plaçoit la cavalerie
lur les ailes, en (/ai-rvaur que toute la cavalerie
pelante, armée de cuiralies 6i de lances, touchât
immédiatement l’infanterie, 6c que la cavalerie légère
, compofée d’archers ou (h. cav: ’ ;crs non cui-
raffés , fiit alignée plus loin. lj> avoier.t toujours
derrière rnrinee un corps de rcierve , conipolé de
troupes d’élite.
Le premier général fe plaçoit or'.inairement à
l’aile droite, entre ht cavalerie 6c l’inianterie ; le
fécond au centre de I’jnfanterie pour la foutenir de
l’encourager. La gauche ctoit le pofie du troifieme
général.
Les Romains avoient fept fortes de difpofnions
pour combattre : la premiere ctoit celle du quarré
long à grand front ; la fecende , l’oblique ; la troifieme
étoit fembiable à la fécondé, mais differente
en ce que l’on engageoit le combat par fa gauche
contre la droite de rennemi. Dans la quatrième dif-
pofition , l’armée marchant en pleine bataille , iorf-
qu’eile ctoit à quatre ou cinq cens pas de l’ennemi,
on failoit doubler le pas aux deux ailes, laiffant le
centre en chemin, 6c on les portoit brufquement
contre celles de l’ennemi, lans lui donner le tems
de le reconnoitre.
La cinquième difpolîtion étoit fembiable à la
quatrième ; mais elle avoit cela de plus , que les légèrement
armés 6c les archers fe mettoient en premiere
ligne devant le centre pour le couvrir contre
les efforts de l’ennemi. La fixieme avoit beaucoup
de rapport avec la fécondé ; l’armée en bataille
s’approchantde l’ennemi, on attachoic brufquement
la droite à fa gauche, 6cl'on y engageoit le combat
avec ce qu’on avoit de meilleur en cavalerie 6c en
infanterie , pendant qu’on tenoit le relie do l’armée
éloigné de la droite des ennemis, 6c difpolé en long
comme un javelot qui le préfente de pointe.
La feptieme difpolîtion tiroit des avantages de la
fituation du terrein ; je veux dire qu'on appuyoit une
des ailes à lamer , à une riviere; 6c ayant difpofé
le relte de l’armée à l’ordinaire , on re.ni'orçoit l’aile
qui n’étoit point appuyée. On voit ces difpofitions
differentes fur la planche I. de la Taeh.jue des Romains,
Art. milit. dans ce Suppl.
Les B.omains fe fervoient pour prendre les plans
de tortues, de béliers, de faux, de mantelets, de
mufcules , de tours. Foycr^ tous ces mots à leurs
articles. Us employoient aulfi les mines.
Le peuple romain, dans les premiers rems, ne
mcîtoitdes flottes en mer que dans la néceilîtc d'une
guerre ; mais dans la fuite la république jugea à
propos d’avoir toujours des torces maritimes , pour
n’étre jamais prife au dépourvu. Il y avoit toujours
à Mifene 6c à Ravenne deux llottes equipces, 6:
montées chacune par une légion. On leur avoit at-
figné ces ports , afin qu’elles tulîem allez près pour
veiller à la garde de Rome , 6c qvt’elles puiient lame
voile l'ers toutes les parties du monde.
Le préfet de la flotte deMifene comniandolr dans
les mers de la Campanie , 6c celui de la flotte ce
Ravenne dans la mer Ionienne. Dix tribuns à la tete
d’autant de cohortes, obeiiloient à chacun de ces
deux officiers. Chaque bâtiment avoit encore Ion
capitaine , qui ctoit charge du loin de la man oeuvre,
6c d'exercer jonrnelleiucnt les timoniers , les rameurs
6c les loldats.
Us fe fervoient dans les combats de mer, non-
feulement de toutes les efpeces d'armes qu'une armée
de terre porte à une bataille , nuis encore de
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