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des reliques de S. Maur de l’abbaye de Glanteull en
Anjou, ? i\ \ \ F o p s ç n 868 pendant les ravages des
Normands,fît prendre ilce monaftere le nom.de
Mnur. Les religieux, pour cvirerla férocité des Nor-
mands,fe réfugièrent avec le corps de leur S, patron
jufqu’en Bugey, dans la nouvelle abbaye de SeiiTel,
fondée prèsdu Rhône, par Aurelien,archevêquede
Lyon. Ils ne revinrent qu’après la paix faite
avec Rollon, chef des Normands; & l’abbaye fut
rebâtie en 911. S. Mayeul, abbé de Cluni, y mit
enfuite la réforme , ù la prierede Bouchard,comte
de Melun & de Corbeil, dont Odon écrivit la vie
en 1058 , que Seballien Boiiillarda traduite de imprimée
à la luite de fon hilîoire de Melun en 1618.
La chapelle de S. Nicolas tut érigée en cure par
Guillaume d'Auvergne , évêque de Paris en 1228.
S. Louis vint deux fois loger en cette abbaye en
1229 6c 1259; & il «n coûta pour fon féjour tix
vingt livres. Le duc de Bourgogne foupa aux Folfés
avec la reine en i 563. Le roi Charles V 6c l’empereur
Charles IV , fon oncle, vinrent en pèlerinage
û Sa in t-M au r en 1377. L’empereur, à la meffe,
donna à l’offrande 100 francs.
Sauvai dit qu’il y eut à Salnt-M aur un fort bail &
entretenu par les religieux durant les guerres des
Anglois 6c des Navarrois contre la France.
Jeande Callel, abbé de Saint-Mauryi\\s de Chrif-
tine de Pifan, fut chroniqueur de Louis XI. Le fond
<ie la chroniqueJcandaUufe ell de lui. Le favant Budee
avoit en 1520 une mailbn de campagne 6c une vigne
in Samrnauriiano pago,
Enfince monaftere, après avoir fubfiffé 900 ans,
eut un abbé commendataire au xvi*^ fiecle,enEtienne
de Poncher,évcque de Paris, qui le remit à ion neveu
François de Poncher., fon fuccefleur, mort en 1531.
Jean du Bellai, troifieme abbé, obtint de Clement
VII unebulledefécularifation en 1533, l’union
des biens de l’abbaye à la manfc épifcopale de Paris,
& l’éreéHon d’une collégiale. Le fameux François
Rabelais, un des neuf religieux fut fait chanoine, &
Jean du Bellai devint doyen.
Philemon - Louis Savary , chanoine de l’cglife
royale de Sa ln t-M au r ^ grand prédicateur, travailla
pendant trente ans à rédiger les mémoires fur le
commerce que lui fourniffoit fon frere Jacques Savary
des Brûlons. Ce font ces mémoires qui ont
Formé le D iü io n n a in univerfel du commerce , dont les
deux premiers volumes in-fo lio parurent en 172^
par fes foins, fept ans après la mort de fon frere. 11
mourut lui-même en 1727 âgé de 73 ans, laiffant
un troifieme volume pour lervir de fupplément,
lequel parut en 1730 ; il y en a eu une deuxieme
édition.
M. de Beaumont, archevêque de Paris , quatorzième
& dernier doyen de, S a in t-M a u r , a réuni en
2749 cette collégiale à celle de Saint Louis-dii-Lou-
vre;& les reliques de S. Maur & de S. Babolen furent
transférées à Saint-Germain-des-Prés, le 30 août
ij ')O .F 'o y . rHiJ lo ir ed eS , M a u r , abbé^ par D. Anfart,
hinéd. 1772 , in \ i .
Le prince de Condé a un magnifique château à
S a in t-M a u r -d is -F o f jis , dont les jardins font d’après
les deffeins de le Nôtre. (C .)
SAINT-MELOIR-DES-BOIS , ( Giog r. A n t iq . )
abbaye de bénédiftins, ù quelques lieues de Saint-
Malo, où a été tranfporrée une colonne milliaire ,
trouvée dans les environs. D. Lobineau qui l’a publiée
dans io n H ijl. de Bretagne ^ l’a prife pour un
autel. Voici ce qu’on lit deffus;
Imp. C æ. s .
A v o n 10 V i c t o r i n o P. F. P i...So.......O
L tU G .
S A I
Le nom entier de Vlflorin, quifutreconm'i pendant
quelque temsdans la Gaule, eft P iav on iu s ViUori-
nus. ( C. )
SAINT-OUEN fur Seine y ( Céogr. ) paroiffe ^
une lieue 6c demie de Paris, 6>c maifon royale oit
mourut faint Ouen ^ évêque de Rouen, en 6S-- ■
fous Charles Martel on y bâtit une eglife , qui fu[
appellée capdla S . Audoeni, & depuis ceila S.
Hilduin , abbé de Saint-Denis, en faitiuen-
tion à l’an 862 : des moines de Marmoutier, auxquels
le comte Bunhard avoit donné en 1004 cette
chapelle, elle paffa aftx chanoines de Saint-Benoic
de Paris, qui étoient patrons de la cure en 1110.
La dédicace de Féglife fut faite en 1^38 parOlivier
évêque d’Angers , avec la pcrmiflîon du cardinal du
Bellay , évêque de Paris.
Les religieux de Saint-Denis venolent autrefois
en proceffion à cette églife , aux fêtes de Pâques 6c
de Pentecôte.
Catherine de Courtenay, héritière de rempereiu-
de Conffantinople, femme de Charles de V alois, y
mourut le 9 oâobre 1307. Le roi Phiiippe-le-Bel,
étant à Saim-Ouen en 13 i r , fit expédier aux Juifs
l’ordre de fortir du royaume.
Le comte de Valois, dans le partage de fes biens,
lalffa à l’on fils aîné , Philippe de Valois, qui régna
depuis, la maifon de Saint-Ouen^ qui appartient aux
rois de France fes delcendans ; il y avoit fait confiruire
une chapelle de laint Georges, dont il ne reffe plus
de vefiige qu’une croix de bois plantée proche les
murs d’un jardin , le fervice ayant été transféré à la
paroiffe ; le revenu en eff de plus de 800 livres. M.
le Tourneux, pieux auteur de \ A n n ie chrétienne, en
a été titulaire.
Le roi Jean , en établlffant Vordre de Vitoile pour
cinq cens chevaliers, voulut que le lieu de leur affem-
blée fût dans la noble maifon de S ain t-Ouen^ à la mi-
août. Dans la grande falle chacun avoit fes armes &
le timbre de fa famille au-deffus de fa place : la premiere
de leurs affemblées fe tint en 13 5 1 ; Charles ,
régent du royaume, aggrandit cette maifon en 13^8.
Le roi Jean , au fortir de Londres , y vint féjourner
en 1361. Charles V la donna au dauphin, depuis
Charles V I , en 1374, p ou r f o n esbatement. La reine
Ifabeau de Bavière avoit un hôtel h. S a in i-O u a i ^
qu’on appelloit Ÿhàteldes bergeries , 6c qu’elle lc<rua
à l’abbaye de Saint-Denis en 1431 , â la charge d’un
obit pour elle 6c fon mari. Louis, duc de Guyenne,
dauphin Viennois , y avoit aufiî un hôtel, qu’il avoit
acquis en 1410 , & qui revint à la couronne , étant
mort cinq ans après fans poftérité. Charles V III, en
1482, fit don aux religieux de Saint-Denis delà
noble maifon de Saint-Ouen , qui depuis ce tems oat
été feigneurs de la paroiffe ; ce qui pouvoir refier
de ce palais fut détruit dans le tems de la ligue en
15 90 : cette terre fut échangée en 1640 par Maurice
le Tellier, abbé de Saint-Denis, & cédée à Séraphin
Mauroy, confeiller d’état, intendant des finances.
Le nouveau feigneur, deux ans après, y fit établir
deux foires, 6c paver les rues du village ; i! peut y
avoir 130 feux & 600 habltans.
Les loeurs de la charité y font établies depuis
1651 , par les foins de Françoife de Launay, veuve
de Pierre Clouet garde du corps.
Le 1 1 oélobre 1414 , fix champions, trois Portugais
& trois Gafeons s’y battirent en champ de
bataille, en prcfence de Charles V I , de toute la
cour, dames, juges & autres; les Gafeons fortirent
viélorieux du combat. Foye{ le Beuf, dioc. de Paris,
tome I I . ( C.)
SAINT-PAPOUL, (Géogr. ) Pappulum, Pappo-
lum, S. PapuLi Fanum , ville de France, en Languedoc,
dans le Lauragiiais , doit fon origine à une
ancienne abbaye, qui fut érigée en évêché par Jean
S A I
X X II, en 1317. Bernard de la Tour, abbé, en rut
le premier évêque. Le chapitre ne fut fécularifé
qu’eri 1670 -par Clément X : ce fiege a été rempli
par fept cardinaux.
L ’abbaye droit fon nom de celui de Saint-Papoul,
martyr, compagnon de faint Saturnin. Le diocefe
ne comprend que 56 paroiffes. (C. )
SAINT'PAULIEN , ott P a u l i a n , (pGéogr. Antiquités.')
petite ville d’Auvergne , diocefe du Puy ,
éleédon de Biioude. M. l ’abbé le Beuf croit que c’eft
l’ancienne Rueffio ou Rueffium, ou Reveffio, capitale
des peuples Vellavi, & fiege de l’évêché de ce peuple.
Saint Evode , évêque de Rueffium, txi transféra
le fiege au v i ' fiecle à Anis ou Anicium, Puy en
Velay : depuis on appella Ruefjlum Civicas Ftiula ,
pour la difiinguer de la nouvelle ville à'Anifi ; en-
i'uite elle prit le nom de Saint-Paulien, d’un de fes
anciens évêques , qui y eft honoré comme l’apôtre
du pays 6c qui y a été inhumé : comme le nombre
de fes habitans diminuoit à mefure que la ville du
Puy s’augmentoit, on commença à la démolir , 6c
â enlever les pierres & les marbres vers le ix® fiecle.
Lorlque la nouvelle ville eut befoin de fe fortifier
contre les Normands, on y tranfporta beaucoup
de débris des temples, des tombeaux & des
autres antiquités : Polignac, Podemniacum, qui n’en
eft qu’à une lieue, en aura eu fa part ; de là peut-
être l’infeription qu’on y Ht ;
T i . C l a u d iu s C æ s . A u g . G e r m a n i c u s .
P o n t . M a x . T r i b . p o t e s t . V . I m p .
XI. P. P. Coss . IlII.
On découvre de tems en tems à Saint-Paulien des
médailles 6c des petites figures de bronze des anciennes
divinités , 6c quelques inferiptions. Foyei le
tome X I I des Mémoires de i'acad. des inferiptions,
page 240 , éd. in-rz, i~~o. ( C. )
SAINT-POL-DE-LÉON 0« L é o n , ( Géogr.
J-lijl. Litt. ) Legio , ville épifcopale de la baffe-Brera-
gne, capitale du Léonais; une des premieres baronnies
de la province, poffédée depuis long-tems par les ducs
de Rohan , qui à caufe de cette vicomté ont droit
de préfider alternativement aux états de Bretagne ,
avec le duc de la Tremouilie , baron de Vitré.
Paul ou Pol Aurélien , dans le vi® fiecle, fut le
fondateur & le premier évêque de cette ville ce
qui l’a fait appeller depuis Saint-Paul ou Pal-de-
Léon : il y établit le fiege des Ofimiens, peuples de
l'Armorique.
Equinard Baron , qui profeffa le droit à Bourges
avec beaucoup de réputation, & duquel nous avons
un Commentaire fur les inßhuts de Jußinien , étoit natif
de Léon, & mourut à Bourges en i 554 > âi’ é de
5 5ans. (C .)
^ SAINT-PONS DETOMMIERES, (Géogr. ) ville
épifcopale du bas-Languedoc, doit fon commencement
à une abbaye de l’ordre de faiif^ Benoît, fondée
en 93Ö, fous le regne de Louis d’Outremer, par
Raymond Pons , premier comte de Touloul'e : elle
fat érigée en évêché par Jean XXII en 1318. Le
chapitre ne fut fécularifé qu’en 1615 j>ar Paul V.
Samc-Pons çfi la douzième ville qui envoie fon
premierconfui aux états de la province, outre un
autre député.
Salyetat, Olargnes, Ceffenon, Cru fy, Olonzac,
la Liyiniere 6c Angles , font les villes du diocefe qui
env^oient par tour un député diocefain.
Ce diocefe eft couvert de montagnes où l’on
nourrit des beftiaux, & où l’on recueille très-peu
de bled. ( C. )
S AINT-R FMI, ( Géogr, Antiq. Hiß. Litt, ) Caßruni
ouFanum S. RernigU^ ville de Provence, diocefe
d Avignon, parlement d’Aix , recette de Tarafeon.
Honoré Bouche & plufieurs autres auteurs ont cru
S A I 7 0 ]
qite celoit l’ancien Glanum'vWh iesSat'uns, dont
Ptolomée fait mention, & qui fe trouve nommée
dans Xlünimjn d’Antonin , dans la Table de Peiitin-
ger , dans Pline 8c dans Mêla ; mais ce Glanumétoit
lilue plus haut, an pied de la montagne , à mille
toiles de iaoir-/;«,;, 8cproche des momimens d'an-
tiqmte romaine qui fiibliftent encore aujourd’hui :
c eft un maulolee, à huit toifes trois pieds un ponce
de hauteur, bien confervé : il eft compofé de trois
parties; la premiere à rez-de-chaiiftée, eft iinebafe
qiiarree , chargée de bas-reliefs, mais fi effacés par
les injures des tems, qu’on n’y apperçoit plus mie
des vertiges de batailles, repréfentées légèrement
dans le deffin.
Au-deffus eft un bâtiment quatre, beaucoup plus
eleve, en manière de poriiques, 6c percé â jour
des quatre côtés par autant d’arcades, dontics angles,
en forme de pilaftres d’ordre Corinthien, font
cannelés «c chargés d’ornemens ; on y remarque
même à l’endroit de la clef, une tête ou efpece de
mafque, avec des guirlandes & des feuillages en
bas-rehefs fur les ceintres. Sur la premiere frife on
lit une courte infeription en lettres majufcules, la
plupart initiales :
Se x . L. m . Jultæ L. c . F. Pa r e n t ib l ' s su is .
Piufieurs favans ont cherché à l’expliquer : M. Mo-
re.aii de Maiiroiir en a donné en 1719 cette explication
; il altribue ce monument à un S'exclus, de la
fam'iWe d e Calas Sextius Calvlnus, le fondateur de
la ville d’Aix en 630. Le C. L. par Calas Lucius ,
L. M. par Maritus: la voici entlere, felon ce favant.
Ca'ius Sext'tus Lucius Maritus Julhc 'incomparab'tüs
curavlt fieriparennbus fu'is. Voyei Mém. de I’acad. des
inferiptions, tome Fil.
Tout proche font les refies d’un bel arc de triomphe
, compofé d’une feule arcade , mais fans inferip-
tion, orné feulement au-dehors de figures en bas-
reliefs quirepréfentent des prifonniers ou des captifs.
Cet arc de triomphe eft grave dar.'S les Antiquités du
Pere de Montfaucon, tome I F du SuppUmeni, ch. 4 ,
pageyS. ^cye^aiilfi le tome F de P Antiquité expliquée
, premiere partie , page i^z,
La ville de Saint-Remi contient environ 600 mai-
fons & 4600 âmes. La collégiale de Saint Martin a
été fondée par le pape Jean XXII.
C ’eft la patrie de Michel Noftradamus, auteur des
Centuries, habile médecin & fameux aftrologue , né
en 1503 , & mort à Salon 1 566 : on fait le cas que
les rois Henri II & Charles IXfaifoient de cet homme
fingulier; le premier voulut le vo ir , lui donna
200 cens d’o r , & l’envoya vifiter les princes fes
fils à Blois. Charles IX , en paffant par Saint-Remi
lui donna aufii des marques publiques de fon
eftime.
Jean Noftradamus, frere de Michel, & auteur
des Fies des anciens poètes Provençaux, dits Troubadours,
ctoit né également à Saint-Remi.
Ces Noftradamus étoient iffus d'une famille autrefois
Juive, & que Michel Noftradamus préten-
doit lui-même être de la tribu d’Ifi'achar : c’efi pour
cela qu’il appliquoil ces paroles des Paralipomenes,
/. /, f/z. / 2 , V. j2 , defiliis quoque Ijfachar, viri eru-
diti qui noverant Jîngula tempora.
C’eft encore la patrie du favant & laborieux abbé
Expilli, tréforier de Tarafeon , qui a enrichi la république
des lettres de pliifieiirs ouvrages géographiques
: fon Manuel eft entre les mains de tour le
monde ; fon grand D ic î. des Gaules & de la France
lui fait beaucoup d’fionneiir; il n’eft pas exaft en
bien des articles , & i! enfle trop la population. On
ne fait pourquoi le public ne jouit pas encore des
deux derniers volumes , quoiqu’ils foient imprimés
depuis deux ans. Mémoins pris fur Us lieux. ( C, )