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Le coUege de Laon doit une partie de fa fondation
à Guy°, doyen de Laon. Le deuxieme fondateur
fut, en 1313 > Raoul de PreHe , clerc du roi
•Philippe’ le Bel, mort en 1331 , d’où le college a
pris le nom de Prefle , bourg du Soiflbnnois.
Celui de Beauvais doit fon origine à J. de Dor-
ïiians , évêque de Beauvais , cardinal, chancelier
de France , q u i, en 1370 , fonda les bourfiers qui
dévoient être de la paroiffe de Dormans , ou des
villages du diocefe de SoilTons , & leur afiîgna 4
folsparifis par femaine. Son neveu & Ion fuccefleur.
Milles de Dormans , acheva la chapelle dédiée en
1382 , & indicua quatre chapelains. Il y a eu un
chancelier de France du même nom.
Jean Nolin , procureur de ce college , augmenta ,
en 1501 , les fondations de deux bourfiers & d'un
chapelain, qui dévoient être de la ville de Com-
piegne. C ’eft le college qui a eu tant de réputation
fous les excellens principaux Rollin & Coffin.
Le cardinal Pierre d’Ailly a fondé une chaire au
college de Navarre. L’argent qu’il a lailTé pour
acheter des livres , & le logement des théologiens
qu’il a fait conftruire , l’ont fait regarder comme le
fécond fondateur. Il naquit à Compiegne en 1350,
profefla la théologie à Navarre en 1386, oii il eut
pour difciples Gerlbn, Clémengis, Gilles Deschamps
, & mourut en 1415. H a été nommé VaigU
des doâeurs & U jliau des héréjies. C ’ell lui qui ht
établir, par Boniface IX , un théologal dans toutes
les églifes épifcopales.
N’oublions pas Adrien Balllet, favant & judicieux
critique, qui a purgé les vies des faims du merveilleux
& du fabuleux.
Claude Caperonier, né à Mondidier, profelTeur
en langue grecque au colLge royal.
D. Luc d’Achery , favant bénédiftin.
Le pocte Vadé, né à Ham , mort en 1757.
Antoine de la Place , né à Calais.
François Malclef, auteur d’une grammaire hébraïque,
étolt d’Amiens (C, )
Picardie {Canal de) Lettre de M . de Voltaire
fur le canal de Picardie, conJlruU par M. Laurent.
« Je favois , monfieur , il y a long-tems, que vous
aviez fait des prodiges de méchanique ; mais j’avoue
que j’ignorois, dans ma chaumière & dans mes
déferts, que vous travaillafliez aéluellement, par
ordre du roi , aux canaux qui vont enrichir la
Flandre & la Picardie. Je remercie la nature qui
nous épargne les neiges cette année : je fuis aveugle
quand la neige couvre nos montagnes; je n’aurois
pu voir les plans que vous avez bien voulu m’envoyer
: j’en fuis aufll furpris que reconnoilTant.
Votre canal fouierrein fur-tout ell un chef-d’oeuvre
inoui. Boileau difoit à Louis XIV , dans le beau
fiecle du goût :
J'entends déjà frémir les deux mers étonnées ,
De fe voir réunir au pied des Pyrénées.
Lorfqiie fon fucceffeur aura fait exécuter tous
fes projets, les mers ne s’étonneront plus de rien ;
elles feront très-accoutumées aux prodiges.
Je trouve qu’on fe faifoit un peu trop valoir dans
le fiecle paflé, quolqu’avec julHce , & qu’on ne
fe fait peut-être pas alTez valoir dans celui-ci. Je
connois le poëme de l’empereur de la Chine , &
i’ignorois les canaux navigables de Louis X V .
Vous avez raifon de me dire , monfieur, que je
m’intérefle à tous les arts &aux objets du commerce.
Tous les goûts à-la-fois font entrés dans mon amt.
Quoiqu’oftogénaire, j’ai établi des fabriques dans
ma foliiude fauvage. J’ai d’excellens artifles qui ont
envoyé de leurs ouvrages en RufTie & en Turquie ;
& fl j’étois plus jeune , je ne défefpérerois pas de
P I E fournir la cour de Pékin du fond de mon hameau
Siiiffe.
Vive la mémoire du grand Colbert qui fit naître
rindiifirie en France ,
E l priva nos voifins de ces tributs utiles ,
Que payait à leur art le luxe de nos villes.
BénilTons cet homme qui donna tant d’encoura-'
gemens au vrai génie , fans affoiblir les fentimens
que nous devons au duc de Sully, qui commença
le canal de Briare, ÔC qui aima plus l’agriculture
que les étoffes de foie.
Ilia debuit faccre & ijla non omittere.
Je défriche depuis long-tems une terre ingrate:
les hommes quelquefois le font encore plus ; mais
vous n’avez point fait un ingrat en m’envoyant le
plan de l’ouvrage le plus utile. J’ai l'honneur, &c. »
M. de la Condamine qui, étant à Saint-Quentin
en feptembre 1773 , montra au duc de Cumberland
le canal, que ce prince trouva un ouvrage admirable
6c digne des Romains , fit ce quatrain ;
L'homme depuis Noé s'ajfervifant les triers,
udvoit Ju rapprocher les bouts de l'univers.
Neptune étoit Joumis ; Platon devient traitable»
A la voix de Laurent la terre efè navigable.
Cet excellent ingénieur , qui ctoit chargé du
canal de Bourgogne projetté depuis Henri IV, vient
d’etre enlevé à la France & aux arts, par une mort
prématurée, en octobre 1773:1! éroit flamand. (C.)
PIECE, {Mujique.) ouvrage de mufique d’une certaine
étendue , quelquefois d’un feul morceau Sc
quelquefois de plufieurs,formant un enfcmble & un
tout fait pour être exécuté de fuite. Ainfi une ouverture
eff une piece., quoique compolce de trois
morceaux, & un opéra même eff une piece, quoique
divilé par affes. Mais outre cette acception générique
, le mot piece en a une plus particulière dans
la mufique intlrumcntale, leulemcnt pourcertains
inff rumens, rels que la viole & le clavecin. Par exemple
, on ne dit point une piece de violon , l’on dit une
fonate : 6c l’on ne dit guere une fonate de clavecin,
l’on dit une piece, (b')
PIECES HÉRALDIQUES , ( Blafon. ) * Jufqiies
ici les divifions & partitions de i’écu , ainfi que
les proportions des pieces héraldiques, ont été abandonnées
au caprice des blal'oiineurs, qui, faute de
fuivre aucune méthode régulière , ont fouvent
donné un air difforme tant à l’écu qu’à fes diver-
fes pieces , faifant celles-ci tantôt trop grandes &
tantôt trop petites. L’auteur de l’article qu’on va lire,
a lenti cette imperfeffion de la fcience héraldique,
6l a réuffi d’une maniéré auffl heureufe que favante,
à établir des proportions géométriques dont il ne fera
plus permis de s’écarter. Il commence par la conftru-
cHon de l’écu. *
Ecu ou éeufon. La largeur de l’ccu divifée en fept
parties égales, on en ajoute une huitième pour la
hauteur. On arrondit les angles d’en-bas d’une portion
de cercle dont le rayon eff d’une demi-partie ;
deux autres portions de cercle de même proportion,
au milieu de la ligne horizontale inférieure fe
joignent en dehors 6l forment la pointe. F o y e i Us
planches de Blafon de ce Supplément, pl. I.
P la n c h e r®. Opération. Premierefgare. Une ligne
horizontale tracée à volonté A , B , léra divifée en
deux également au point C.
On prend fur l’échelle 3 parties^ que l’on porte
de C en Z> & de C en E.
On ouvre le compas que l’on porte de A en F ,
enfuite de B en F , en traçant des portions de cercle ;
le point de fe£Hon F y répond au point C pour la
ligne perpendiculaire;on tire cette ligne de/’enC
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On prend avec le compas huit parties qui font la
longueur de l’échelle que l’on porte de Z) en U , en
traçant une portion de cercle, on fait la même opé-
îion de E en F ; on trace la ligne G H.
On prend fur l’échelle 3 parties 7 qui eff la longueur
de ô’ en D y de C en E que l’on porte de I en
& de / en H , qui donnent 7 parties de G en H y
de nicæe qu’il y a 7 parties de D en E.
On arrondit les angles Dy E par des portions de
cercle dont le rayon eff de 7 partie ; 6l par deux autres
portions de cercle de femblables proportions on
fait ht pointe extérieurement fous la lettre C.
En traçant les lignes ponâuées (*) G H y D E ;
D G yE Hy on a la hauteur & la largeur de l’écu, lef-
quelles lignes , mifes à l’encre, donnent la forme de
récit en lignes pleines U, H y D , E.
Pieces honorables. Ces pieces ionx ainfi nommées ,
parce qu’ elles font les premieres qui ont été mifes en
■ iifage dans l’art du blafon ; elles font au nombre de
fept, 6l ont chacune 1 parties de 7 de la largeur de
l’écu.
figure. Le chef qui repréfente le cnfque de l’homme
de guerre, occupe z parties au haut de l’écu ; on
prend cette niefure fur l’échelle ; on porte les z parties
àe A en B y àe C en D ; on tire la ligne B D ,
il reffe 6 parties pour le champ de chaque côté, 6c
7 partie de plus vers la pointe.
figure. La fafee repréfente l’écharpe de l’ancien
chevalier pofée autour du corps, elle fe met au milieu
de l’écu horizontalement pour la déterminer,
on trace une ligne horizontale A B , qui partage
l’écu en deux , en maniéré de coupé. On prend fur
l’échelle une partie que l’on porte de A en U, de A
en E y àe B en D , de Z en F , la fafee fe trouve
avoir en largeur de 6' en £ , de Z) en F , z parties ;
le champ a 3 parties au deffus, autant en-bas 6c
7 partie de plus vers la pointe.
figure. Le pal qui eff une marque de jurifdiftion
des feigneurs eff mis perpendiculairement dans l’écu,
on trace une ligne perpendiculaire 5 , on prend
fur l’échelle une partie que l’on porte de A en C, de
A en Z> , de -F en Z , de Z en F; on tire les lignes
E C y F D ; le pal a z parties, & les côtés qui rem-
pliffent le champ, fe trouvent avoir chacun z parties
y
7.
5^- figure. La croix qui déugne les voyages faits
en terre fainte du tems des croifades occupe par fes
branches la hauteur & la largeur de l’écu ; pour
en avoir les dimenfions, on trace deux lignes, une
perpendiculaire A B , l’autre horizontale C D , qui
lecroifentau centre & partagent l’efpace en quatre
également dans le lens du parti & du coupé ; on
prend fur l’échelle y i partie que l’on porte à eA en , ly
de A en L (\e B en M de B en A/, de C en £ de
C en Cr, de Z> en £ , de D en H. Les branches de
la croix ont deux parties de largeur 6c chaque canton
a z parties 7 de large 6c 3 parties de hauteur.
figure. La bande qui eff l’écharpe de l’ancien
chevalier lur l’épaule fe pofe diagonalemcnt fur
l’écu , 6c fes proportions fe prennent par une diagonale
Z , de l’angle dextre à l’angle feneffre oppofé
de haut en bas. On prend fur l’échelle i partie que
l’on porte de en C, de en £ , de Z en Z>, de
Z en £ ; on tire les lignes C D y E F y 6c cette bande
le trouve avoir 2 parties de largeur.
7‘ figure. Le chevron repréfente, fclon certains
{ ) Ees lignes ponff nées fur les planches f les dcüuis, tsc on les efface lorfquc l’on ae tfroarcté a ule csr aliygonne sf uàr iencre. ^
miOerne faiigiuroreit qpuu en ela d loonnngeure àu rl aD li gynEe ;- dm ,.Biis , ppluosn fufnuec el idgen e!a hporreizqounetmaleen
te lel ffc tperiéuchifiec., plus la perpendiculaire tracée géométriLes
grolTesJignes des fix planches marquent les ombres des
Çords des éculToiis 6c desj?«.«^ ou figures qui s’y trouvent.
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auteurs , une barrière de lice des anciens tournois ,
felon d’autres, l’éperon du chevalier;il eff formé de
deux pieces qui fe joignent en pointe au haut de
l’écu, & s’étendent l’une à l’angle dextre, l’autre à
l’angle feneffre vers le bas. Pour en avoir les proportions,
011 trace une perpendiculaire Z, on prend
I partie fur l’échelle que l’on porte de A en C ; en-
fuite on prend fur la même échelle 6 parties cjue l’on
porte de Z> en ƒ , de £ en U ; on tire les lignes F C ,
C G ; on prend enfuite z parties que l’on porte de Z
en H y de F en N , de M en H , de G en O . On tire
les lignes N H, H O , 6c \e chevron fe trouve déter-
miné, chaque branche ayant z parties de large.
fig ure, f e faïuoir en forme de croix de Saint-
André,étoitanciennementim cordon couvert d’une
riche étoffe, attaché à la felle d’un cheval ; il fetvoit
d’étrier pour monter deffus ; les dimenfions de cette
piece fe trouvent en traçant deux lignes diagonales,
l’une à dextre y^Z, l’autre à feneffre C Z); on prend
fur l’échelle i partie que l’on porte de A en £, de
A en F y de Z en U, de Z en H , de C en 7 , de C
en K y de Z> en Z, de Z) en M ; on tire les lignes
£0 , Q G ; F P , R H ; L P , O I ; M R y Q K ; c h z ^
que branche de fautoir a z parties en largeur.
Planche II. Pieces honorables en nombre. fig.
Chef fous un autre chef. Quand il y a deux chefs
dans un écu , on donne à chacun 1 partie 7 des 7
parties en largeur. On prend fur I’cchelle i partie 7
que l’on porte de en Z , de Z en Z , de Z) en £*
de £ en F. On trace les lignes Z £, Z£, & les
deux chefs ont enfemble 3 parties des S de la hauteur
; il reffe 5 parties pour le champ.
fig. Lorfqu’il y a deux fafees , la hauteur de
l’ccu , qui eff toujours de 8 parties, étant divifée en
cinq efpaces égaux , chacun fe trouve avoir i par-
tie^ 7^.
On n’a point coté les trois efpaces qui forment
le champ de l’écu , pour mieux dlftinguer les deux
fafees , 6c pareillement les pieces héraldiques qui
fuivent.
- i ‘ " fig- Trois fafees occupent chacune 1 partie-l.
En diviiànt la hauteur de l’écu en fept efpaces égaux ,
les trois efpaces cotés font les fafees ; les autres
font le champ.
i2.‘fig. Deux pals. On en a les proportions, en
dlvifant la largeur de l’écu , qui eff toujours de 7
parties en cinq efpaces égaux ; ils ont chacun i partie
7. Les deux efpaces cotés font les pals ; les autres
efpaces font le champ.
'3 ‘ fig ’ Trois pals. Leurs proportions fe trouvent
en divifant la largeur del’ccu en fept efpaces égaux;
ils ont chacun i partie. Le fécond , le quatrième
6c le fixieme efpaces font les pals ; les quatre autres
font le champ.
‘ 4^ fig . Deux bandes fe déterminent fur l’écu ,
par une ligne tracée de l’angle dextre du haut à
l’angle feneffre oppofé du bas A E ; 6c fur cette
ligne , avec le compas , on a les proportions , en
prenant i partie fur l’échelle, que l’on porte de A en
B y 6c de A en Z, de £ en Z), de £ en £. Cette
opération donne un efpace de z parties , que l’on
porte par deux parallèles vers l’angle feneffre du
haut de l’écu , 6c par deux autres parallèles vers
l’angle dextre du bas.
iS ‘ fig . Trois bandes fe déterminent de la même
maniéré par une ligne diagonale de l’angle dextre du
haut de l’écu à l’angle feneffre oppofé £, en portant
■7 de partie de y^/ en Z , de en Z, de £ en Z>, de
E en F ; ce qui forme un efpace d’une partie 7 de
Z en Z, de Z> en £, qui, étant porté trois fois en
haut 6c autant en bas par des parallèles , les bandes
fe trouvent déterminées par des efpaces, tant pleins
que VLiides.
iS c f ig . Pour tracer deux chevrons j on tire une