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petit que celui de Marcellus , pit's grand que celui
de Sationte , & pouvolt contenir 11400 fpeaateurs.
On y dilVmgue auiH Bâle connue avant le hecle.
' Strasbourg , Jr^entoratus , ne fut confidcrable que
vers la lin du 4= fiecle : elle avoir alors fon comte ,
& étoif la leule ville des Gaules où l’on fabriquoit
toutes fortes d’armes ; à Mâcon on faifoit des fléchés,
â Autun des cuira{Tes, à Treves des boucliers &:
des balifles : Strasbourg étoit un arfenal complet &
univerlel.
Strasbourg, vers l’an 407 , fut ravagée , détruite
même par les Vandales, ôc fes habitans tranfportés
en Allemagne. Saint Jérôme marque ce défaire dans
une de fes lettres,, écrite vers l’an 409 ; le deuxieme
deflruéleur fut Attila, en 451 ; un propréteur goii-
vernoit la Lyonnoife 6c la haute-Alfacc qui en failoit
partie ; la baffe-Alface étoit du dillriél du gouverneur
de la haute-Germanie , à laquelle elle étoit
jointe. Sous Conftantin , on partagea les provinces
en quatre préfeélures, qui fedivifoient en diocefes,
& les diocefes en plufieurs provinces : ainfi la Gaule
portoit le nom de d io cefe, 6c dépendoic d’un vicaire
du préfet, réûdent à Treves.
Avec les loix romaines , l’Alface reçut la religion
de fes vainqueurs, c’eft-à-dire , les dieux de toutes
les nations;car Rome étoit le centre du polythéifme:
les Vofges virent les facnfices de Mitra 6c d’Ifis,
on y érigea des autels de pierre, au lieu de ceux de
gazon qu’avoient connus les anciens ; on y adora
Hercule, Apollon, Vénus, Pallas, Mercure. Saint
Irenée ne lailTa pas fans inftruftion les cantons voi-
fins du Rhin ; il dit même que de fon tems l’évangile
étoit connu parmi les Celtes 6c les Germains.
Dans lesaflesdu concile de Cologne, on voit en
346 le nom d’un évêque A t Strasbourg ; du tems du
concile de Sardique, faim Servais étoit évêque de
Tongres.
Il eft fCirque les Francs fe rendirent maîtres de
l ’Alface, fous notre grand Clovis : conquête faite,
non immédiatement fur les Romains, mais fur les
Allemands, qui s’en étoient emparés dès les premieres
années du v® fiecle. Les Francs font venus d’au-
delà de l’Elbe, ils fe font répandus de proche en
proche dans la baffe-Germanie; avec le tems ils
ont paffé le Rhin, & fe font emparés des Gaules.
L’Alface fut comprife dans le royaume d’Auftra-
f ie ,6 c en 843 elle tomba en partage à Lothaire,
empereur 6c roi de Lorraine ; en 870 Louis le Germanique
en acquit la polTe/non, 6c la réunit à fon
royaume de Germanie.
Argintoratus fervoit d’entrepôt à la Gaule 6c à la
Germanie , diflinguée fur-tout par l’arfenal qu’on y
entretenôit ; les Allemands la ruinèrent au v® fiecle ;
6c à la place de ces ruines ils ne bâtirent que des
cabanes, étendant ainfi à la Gaule les ufages de leur
nation, car il n’y avoit point de villes au-delà du
Rhin ; les Allemands y vivoient par peuplades, ÔC
erroient çà 6c là. Les Francs , maîtres de l’Alface ,
fondèrent près A'Argenioraïus , Strasburgum, Strasbourg
y\>\co<\\.\t dans fes commencemens, mais au
VI® fiecle elle étoit déjà la capitale de l’Alface ; nos
rois y avoient un palais, l’enceinte étoit fort petite ;
mais Clovis fit la capitale de fon empire , dès l’an
508, de Paris, renfermée dans une île de la Seine,qui
n’avoit qu’environ 40 arpens de terre.
Nithard obferve que Louis le Germanique ôc
Charles-le-Chauve , s’étant trouvés à Strasbourg
pour faire une ligue contre Lothaire, leur frere aîné,
firent des tournois, c’efl-à-dire , des courfes , des
combats de lance : c’étoit en 842. ( C. )
§ STROMBOLI, {Géogr. H iß . mod.') c’eft près de
cette île que fe donna un combat naval qui dura dix
heures, entre la flotte de France, commandée par
S T Y
M. Duquefne, 6c celle de Hollande, fous les ordres
de l’amiral Ruyter , le 8 janvier 1676.
Ce combat opiniâtre 6c fanglant ne fut pas déci-
fif : les vailTcaux du roi tirèrent plus de 35000 coups
de canon ; Ruyter fut obligé de dériver devant M.
Duquefne. ( C. )
STRUMSTRUM , ( L u th .) efpecede guitare des
Indiens; c’ efl ordinairement une moitié de citrouille,
couverte d’une petite planche mince, fur laquelle ils
tendent descordes. Voyei_ G u i t a r e (^L uth.) Suppl,
& f g . S , planche I I I de L u th . (^F, D . C . )
§ S T Y R A X , {^Jard. 5 or.)en latin , en an-
glois tht (lorax tree , en allemand Jîo/axbaum.
Caractère générique.
Un petit calice cylindrique d’une feule piece , &
divifé en cinq par le bord , foutient une fleur monopétale
, figurée en entonnoir, dont le tube eft petit
6c cylindrique, Ôd les bords découpés en cinq feg-
mens larges & obtus qui s’étendent ; dix ou douze
étamines formées en alêne, 6d terminées par des
fommets oblongs, font attachées circulairement à la
paroi intérieure du pétale ; elles environnent un
embryon arrondi qui repofe au fond , il eft furmonté
d’un feiil ftyle, couronné d’un ftygmate lacinié ;
l’embryon devient une baie arrondie , un peu charnue,
contenant deux noyaux qui renferment une
amande affez grofle ; ces noyaux font applatis d’un
côté U convexes de l’autre.
Efpeces.
S ty ra x à feuilles de coignaflier, en Provence, ali-
boufier.
S ty ra x fo l i i s mali cotonei. C. B . P .
h t j î y r a x s’élève à la hauteur de douze à quatorze
pieds ; fon écorce eft grife 6t unie ; fes feuilles arrondies
, entières , alternes 6c couvertes d’un duvet
blanchâtre par le defTous, & attachées par de courts
pétioles, relTemblent parfaitement à celles du coi-
gnaflîer à fruit rond ; des côtés de fes branches nom-
breufes & grêles , naiffent au printems fur des pédicules
rameux, des bouquets de cinq ou fix fleurs
blanches d’un effet fort agréable.
M. Duhamel du Monceau a trouvé d e s q u i
croifToient naturellement en Provence , près de la
Chartreufe de Montrien : on en a envoyé à M. de
Jufïïeu des fruits de la Louifiane , dont les noyaux
étoient plus petits que ceux duJ iy ra x de Provence ;
c’eft peut-être un autre efpece : cet arbre croît aufii
naturellement en Syrie 6c en Cilicie ; on le cultive
aux environs de Stanchir, 6c on l’y multiplie par
les marcottes. Un voyageur a écrit à M. Duhamel
qu’il avoit rencontré les fiy r a x en Ethiopie ; enfin
Miller affure qu’il croît fpontané aux environs de
Rome , danslaPaleftine & dans plufieurs des îles de
l’Archipel ; c’eft cet arbre qui fournit le ftorax folide
qu’on en tire par incifion, il eft d’une odeur forte ,
mais agréable ; on l’appelle auffi Jîorax caUmita
parce qu’on nous l’apporte dans des cannes creufes:
il nous vient de Turquie, mais fort altéré par des
mélanges qu’on y ajoute en fraude : pour être réputée
bonne , celte gomme-réfine doit être nette ,
moUaiTe , grafl'e, 6c d’une odeur agréable : on l’emploie
en médecine comme réfolutive ; on s’en fert
aufïï en qualité d’aromate. Les liquidambards four-
niffent une efpece de ftorax, qu’on appelle (lorax
liquide , 6c qui eft d’une couleur jaune ; on l’apporte
quelquefois d’Amérique en Angleterre, fous une
forme concrete ; il doit y avoir quelque différenca
entre celui que donne le liquidambar de Virginie»
6c celui qu’on tire du liquidambar d’Orient. Ces
baumes qui different fans doute du vrai ftorax par
leurs qualités, portent auffi quelquefois, fuivant
^ M.
S U A
M.^Cartheufer, le nom de liquidambart : \qs An-
glois écrivent liquidamber , ambre liquide.
Suivant M. Duhamel les J iy ra x peuvent fubfifter
en plein air dans nos provinces froides; l’ombre ,
ajoute-t-il, leur eft fi dléntielle, qu’on ne peut
guère les élever qu’en les tenant fous de grands arbres;
mais nous objectons qu’il eft fenlibleau froid,
& qu’on ne peut guere trouver un emplacement
chaud dans les malTifs, les quinconces 6c les parcs.
Nous penfons en conféquence qu’il conviendroic de
le planter devant des haies d’arbres toujours verds
qui le parâffent du nord-nord-elt 6c nord-oueft, là
011 il fe trouveroit ombragé par quelques cedres de
Virginie ou arbres femblables , dont le feuillage
léger ne procure pas une mafle d’ombre trop épaifle.
Miller ne croit pas que les J iy ra x aient beloind’êrre
ombragés, puitqu’il preferit de les planter en efpa-
liercontre un mur expolé au midi, ëc delesy palilfer
comme des arbres fruitiers; il affure que dans une
pofition femblable, avec l’attention de les couvrir
de pailiaffonsparles plus grands froids, ils fleuriront
annuellement 6c donneront meme des fruits mûrs ;
les nôtres ne font pas encore affez forts pour les
planter à demeure, nous les tenons en pot, que nous
enterrons l’été au pied d’un mur expolé au levant.
Occupons-nous maintenant de l'on éducation ; il
faut tirer fes noyaux de Provence, 6c recommander
qu’on les envoie immédiatement après leur maturitc :
fi on les feme à la fin de l’été dans des pots emplis
de terre légère, qu'on mette ces pots fans délai
dans une couche commune , 6c qu’on les enterre
pendant Thlverdans une couche tempérée faite avec
du tan : les graines lèveront ordinairement dès le
commencement de la belle faifon ; qu’elles foient
levées ou non, il faut au mois d’avril placer ces pots
dans une couche ordinaire récente , les ombrager au
plus chaud du jour, 6c les arrofer convenablement;
à la fin de juin on ôtera ces pots de deflus la couche
pour les enterrer en plein air à une bonne expofi-
iion ; on les en tirera vers la mi-o£lobre pour les
mettre fous une bonne caifTe à vitrage, où ils paffe-
ront l’hiver : au printems on mettra chaque arbre
dans un pot particulier ; ces pots feront placés dans
une couche tempérée : en juin on les remettra en
plein air à quelque bon abri, pour les renfermer en
automne dans une couche vitrée, ce qu’on continuera
jufqu’à ce qu'ils foient affez forts pour être
plantés à demeure ; fi on en garde quelques-uns en
pots , ils n’auront befoin l’hiver que de l’abri d’une
bonne ferre commune ou de l’orangerie. ( M. U
Baron de T sC H O V D i . )
S U
SUANTE NILSON STURE, * S a eA .)
aclminifirateurenSuede. Jean, roi de Danemarck,
prctendoit à la couronne de Suede en vertu du
îraitc de Calmar & foutenoit les droits les armes
à la main. L’adminiftrateur Steenflure lui fermoit
lentrce du royaume. Jean excita fécrettement les
Ruffes à fe jeiter fur la Finlande ; on leur oppofa
line armée commandée par Suante N ilfo n Siure.
Ce général defeendoit d’une des plus anciennes familles
du Nord & dont le fang fe mêloit avec celui
des rois : fier de fa nobleffe, il refufa d’obéir à
Stcenllure : cet aclminiftrateur pouvoir l’accufer
d’mdocilité , mais il l’accufa de lâcheté de tra-
hîfon ; Suante N ilfo n “comparut devant le fénat
lan 14 9 7 ,1e juftifia, &: fit dépofer Steenflure
(voyc{ ce mot). Celui-ci fut cependant remonter au
faite des grandeurs dont il étoit tombé; mais il
mourut lan 1503 , & la nation lui nomma pour
luccefléur dans l’adminiftration, ce meme Suante
NUJoh- Sture. .Celui-ci fuivit Iç plan que fon en-
Tome l y .
S U 833
nemi lui avoit trace , s’oppofa au rétabliffement
de Cunion de Calmar ^ fit la guerre au roi Jean ,
^ 1 empêcha de ré gn e r, pour régner lui même
lous les titres modellcs de proteHcur &c A’admlaif-
trateur L e peuple le regarda comme le dcfcnfcur
de la hbertc publique ; il montra en effet des vues
plus droites , un patrioiifmc plus v é rita b le , nue
1 ambition deguûce de Steenfturc. Mais s’il av oit
plus do vertus que fon précléceffeur, il avoit moins
de ta len s, 6c la Su ede , fous fon adminiflnuion
éprouva de plus grands ravages que fous celle de
Steeniture. 11 mourut l’an 13 12 . (M . d e S ^ c v \
S U m O N C T iO N , f. f. {A r t . mUit. TaUique d l
forces.) Elle conliftoit chez les Grecs , à mertrè
les armées h la légère fous les ailes de la phalange
; ce qui donnoit à l’ordonnance Générale la
hgure d’une porte. {F o y . Jîg. 2 2 .) P L de l'A r e .
miUt. Tactique des G r e c s , S u p p l, F o y . Phalange
dans ce S uppl. { F )
§ SUBLIME, adj. & f, m. {B d k s -L c t tr e s . P o d
J t i J C e qu’on appelle le JlyU fublime appartient
aux grands o b je ts , à l ’effor le plus élevé des fen-
timens 6c des idées. Que l’expreffion réponde à
la hauteur de la p en fé e , elle en a la fublimité.
Siippolez donc aux penfées un haut degré d’élévation
: fi l’exprcffion eft ju fte , le ftyle eft fu -d i-
vie. Ss le mot le plus fimple eft auffi le plus clair
6c le plus (tnîihlQ , [ t fub lim e fora dans la fimpli-
a t é : ft le terme figuré embraffe mieux l’idé e'6 c
la prefente plus v iv em e n t, le fu b lim e fera dans l’i-
m ’ excep te D ieu meme
» {BoJ/uci) » ; voilà le fub lim e dans le fimple.
« Lùimyers alloit s’enfonçant dans les ténèbres de
>> 1 idolâtrie (id.) »; voilà fublime A^x\s le figuré.
Le rôle de C orn é lie 6c celui de Joad font dans
le f t y le /«W/otc; 6c pour fe monter à ce haut to n ,
il faut commencer par y élever fon amc. « Il n’y
» a point de ftyle fu b lim e , dit un philofophe de
» nos jours ; c’ eft la chofe qui doit l’être. Et com-
» ment le fty le pourroit-ii être fu b lim e fans elle
» ou p u is q u ’elle.^ » En e ffet, de grands mots 66
de pentes idées ne font jamais que de l’enflure. La
force de l’cxprcftion s’évanouit, fi la penfée eft trop
foible ou trop légère pour y donner prife.
Ventus ut amittit v ir e s , n if î rohore denfa
O c cu rn n t Jîlvæ , fp a tio d ifiifu s inani, (L u cret.)
D e c e jh b lim c conftant 6c foutenu qui peut réoncr
dans un poeme comme dans un morceau d’é loq
u en ce , on a y o iilu , en abufimr de quelques paf-
fages de Longin , diftinguer un fu b lim e inftantané
qiu frappe , dit-on , comme un éclair ; on prétend
même que c’eft là le caractère du vrai fu b lim e ,
6c que la rapidité lui eft fi n aturelle, qu’un mot
de plus 1 anoantiroit. On en cite quelques exemp
le s , que l’on ne ceft’e de rép é te r, comme le moi
de Medée , le qidil mouriit du vieil Horace , la
réponlé de Ponis , le blafphême d’Ajax , le fine
lu x de la Gencfe ; encore n’eft-on pas d’accord
fur l’importante queftion , ft tel ou tel de ces traits
t d fub lim e. Laiffons là ces difputes de mots. T o u t
ce qui porte nos idées au plus haut degré poftîble
d’étendue 6c d'élévation , tout ce qui fe làifit de
n o q e ame 6c l ’affeéle ft vivement que fa fenfibi-
lité réunie en un point laiffe toutes fes facultés
comme in te rdite s'& fufpendues ; tout c e la , d is-je ,
foît qu’il opéré fucceflivement ou fu b it em e n t e ft
fublime dans les chofes ; 6c le teul mérite du ftyle
eft de ne pas les afîoibiir, de ne pas nuire à l’eft’ct
qu’elles produiroient feu les, fi les âmes fe com-
muniqiioient làns l’entremlfe de la parole.
Hommes ad deos n u llâ re propiüs accédant quem
fa lu te hominibus dandd (C ic .) Il y a peu de pen-
lées plus fimplement exprimées , 6c certainement
N N n n u