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B c a rn : au deuxieme de gueules aux chaînes (Vor, pofecs
■ on croix ^fautoir, doubic-orle , une émeraude au centre ,
q u i e l l de N a v a r r e : au troifume écartelé en jautoir ^
a ux premier d" quatrième d'or à quatre pals de gueules,
q u i e ft d ’A ra g on j aux deuxieme & troifeme d'argent à
l'ai'de de labié , q u i e lt de S ic ile : au quatrième 6* der-
nier quartier, £ a^itr àlabande componnéc d'argent 6* de
gueules accotée de deux fleurs de lis / o r ,q u i e ftd ’E v r eu x .
Sur-li-tout de gueules frété de f i x lances d'or, les claires-
voies remplies chacune d'un éeufon de même. Su r -le -
t o u t - du - to u t ; d'aqur à une f.eur de Us d'or.
Ç G .D .L .T . )
§ SURMONTÉ , KE, adj. {terme de B la fon .') fe
du des falces, chevrons, jumelles ou autres pièces
de longueur de l’écu , qui étant au-deflbus de leur
pofition ordinaire, font accompagnes en chef de
quelque animal ou meuble.
Bazan de Flamanville, en Normandie; ^ a it tr d
d eu x jum elle s d'argent fiirmontées d 'u n lion léopardé
de même , couronné iS' lampaffé d'or. (G . Z ) . L . T.)
SUS ANNE, l y s , (^HijLJdcrée') fille d’Helcias &
femme de Joakim , de la tribu de Juda, eft célébré
dans l ’Ecriture par fon amour pour la chafteté. Elle
demeuroit à Babylone avec fon mari, qui éteit le
plus riche & le plus confidérable de ceux de fa nation
, & ils y avoient fans doute été tranfportés par
Nabuchodonofor en même temsque Daniel. Quoique
les Juifs fe regardafi'ent comme captifs dans
ce pays , parce qu’ils étoient fous une domination
étrangère, ils y vivoient cependant dans une grande
liberté , avec le pouvoir d’acquérir des fonds, de
fe gouverner lelon leurs loix , & d’avoir des juges
de leur nation pour régler leurs différends. C ’eil ce
que l’on remarque dans Thiftoire de S u fm n e , dont il
eft dit, que le mari étoit le premier d’entre les Juifs,
chez lequel les juges du peuple alloient très-fou-
vent , & où fe rendoient tous ceux qui avoient quelque
affaire à juger. Les charmes de Sufanne qui étoit
parfaitement belle > firent naître une paffion violente
& criminelle dans le coeur de deux vieillards
qui étoient alors juges d’ifraè'l, & leur amour s’étant
fortifié par l’habitude qu’ils avoient de voir
Sufanne fe promener dans le jardin de fon mari,
quand le peuple étoit retiré, ils ne furent plus maîtres
d’eux-mêmes , & fe livrèrent à tout l’excès
de leur folle ardeur ; ces deux vieillards corrompus
, rougirent long-tems de fe découvrir l’un à
l’autre la plaie honteufe de leur coeur, mais enfin
ils franchirent les barrières de la pudeur, & fe communiquèrent
le feu dont ils brûloient, pour concerter
enfemble les moyens de furprendre Sufanne
feule dans fon jardin. Ils s’y cachèrent donc un
jou r, & cette venueufe femme y étant entrée,
voulut fe baigner, parce qu’il faifoit fort chaud,
& envoya fes femmes chercher ce qui lui étoit
nécelfaire. Les deux vieillards profitant de l’occa-
fion, coururent à elle, lui déclarèrent leur paffion
déteftable , & la menacèrent, fi elle ne fe rendoit
à leurs defirs, de dépofer publiquement qu’ils l’a-
voient furprife en adultéré avec un jeune homme.
Suj'anne réduite à être opprimée par la plus atroce
calomnie fi elle refufolt de confentir à l’infâme pro-
pofition de ces méchans, ou à donner la mort à fon
ame fi elle fe livroit à leur ardeur impudique, s’é-
levoit par la foi au-deffus des fentimens de la nature,
& ne connoilfant d’autre malheur que celui de pécher
contre fon Dieu , elle fe détermina à fouffrir
le déshonneur public pour conferver fon ame pure :
l ’amour des vieillards fe changea auffi-tôt en fureur
, 6c fe livrant au plus noir excès de méchanceté
, ils devinrent les aceufateurs de celle qu’ils
aimoient éperdument, & la chargèrent publiquement
du crime d’adultere qu’ elle n’avoit pas voulu
commettre. Le lendemain le peuple étant à l'ordi-
SUS
naire chez Joakim, les deux vieillards citèrent 5 «-
fa n n e , qui vint accompagnée de toute fa famille.
Alors ces impofteurs mettant la main fur fa tête
affiirerent qu’ils l’avoient furprife dans fon jardia
avec un jeune homme qu’ils n’avoient pu arrêter
parce qu’il étoit plus fort qu’eux ; ainfi Sufanne
quoiqu’ionocente , acciifce par deux hommes de
poids 6c d’autorité qu’elle ne put ni reculer , ni
convaincre de faux, 6c n’ayant aucun moyen de
fe défendre, fe vit condamnée à mort par les termes
même de la loi : mais fon coeur étoit plein de
confiance en Dieu , 6c c’eft à lui qu’elle s’adrefla
pour oppofer fon témoignage à celui de fes calomniateurs
: Dieu exauça fa prière, 6c il fit voir dans
cette occafion éclatante que s’il laifi'e quelquefois
triompher la calomnie , ce n’ell ni par dillraéHon,
ni par impuilTance , mais par une profonde fagefle
qui le cache à nos yeux pour exercer notre foi. Il
fufeita le jeune Daniel pour faire triompher la
chafieté de Sufanne , 6c dévoiler la malice de fes
aceufateurs. Ce jeune homme, que Dieu avoir rempli
de fon efprit, eut le courage de fe récrier contre
le jugement qu’on venoit de porter. H parut
comme on menoit Sufanne au fuppllce, & perfuada
au peuple de retourner à l’examen : le peuple y
confenrit, 6c Daniel interrogeant féparément les
deux vieillards , les convainquit de faux par leur
propre bouche , en les faifant tomber en contra-
didion. Il leur demanda à chacun fous quel arbre
ils avoient S ufan ne avec le jeune homme,
6c Dieu les aveugla tellement, afin qu’ils fufient
condamnés par leur propre aveu, que l’un répondit
fous un yeufe, 6c l’autre fous un lentifque, au
lieu qu’ils auroient pu éluder la quefiion, endifant
qu’ils n’y avoient pas pris garde. Auffi-tôt tout le
peuple jetta un grand c r i , 6c bénit Dieu qui fauve
ceux qui efperent efi lui ; les deux vieillards convaincus
d’impofiure, fouffrirent, comme la loi l’or-
donnoit, le même fiipplice qu’ils avoient voulu
faire fouffrir à S u fa n n e , 6c furent lapidés : ainfi le
fang innocent fut fauve ; les calomniateurs furent
punis , & toute la famille de Sufa n ne rendit grâces
à Dieu de n’avoir pas permis qu’elle fuccombât
fous les traits de l’impollure. (-j-)
§ SUSE ou SUZE en Piémont, (Géogr. H if î.'f
Le pas de Su^e fut forcé par les François, commandés
par Louis X I I I , le cardinal de Richelieu,
les maréchaux de Créqui 6c de Baffompierre, le
6 Mars 1629. Cette aûion de vigueur fit prendre
i'ü^eoîi logea le roi, 6c lever le fiege de Cazal. (C.)
SUSENBERK 0« SEISSENBERG, (Uéo^r.) bourg
à marché d’Allemagne, dans le cercle d’Autriche,
6c dans la baffe Carniole , au bord de la riviere de
Gurk; ileft muni d’un château placé fur un roc fort
élevé, & il appartient à titre de feigneurie à la mal-
fon d’Auersperg. (D. G.')
§ SUSPENSION , (^Mufiq.") Les fu fp en fîon s chifi»
frees ne fe réduifent point toutes à des accords par
fuppofition , comme il e ü â à ikV a r t ic le S u s p e n s io n
{^Mufiq.') D i c l. raif. des Sciences, & c. De quel accord
par fuppofition dérivera-t-on l’accord de neuvième accompagnée
de fixte & quarte , qu’on trouve cependant
employé dans les pièces des meilleurs harmo-
nlfies ? On fera mieux d’abandonner entièrement
les accords par fuppofition ôc de s’en tenir uniquement
aux fu fp e n fo n s comme nous l’avons déjà dit à
{'article SUPPOSITION {M u fiq !) Suppl., 6c comme
nous le montrerons encore mieux à \'article S y s t è m
e {M if lq !) S u p p l, en expliquant celui de M. Kirn-
berger. { F . D . C )
S u s p e n s io n , {M éd . k g ! ) L’objet des rapports
dans la fu fp en fion ou l’étranglement, c’eft de décider
, 1“. fi un homme dont on examine le cadavre ;
a été pendu m o r t ou vivant, 1 ° , s’il s’eft étranglé
I !
S U S
èü pendu lui-même, ou s’il Ta été par d’autres.
Tous les auteurs de mcdccine-lcgale , dont les
Ouvrages font parvenus jufqu’à nous, fe font bornés
à obferver fi l’homme dont ils examinoient le
cadavre , avoir été pendu mort ou vivant, prévenus
qu’il étoit des fcélerats afl'ez adroits pour éluder
les pouvfuites de la juftice en fubflituant des
marques de filicide à celles qui jjourroient déceler
leur alfaiTinat. Je ne connois que MM. Petit Sc Louis
qui aient porté leurs vues fur le fuicide Ik fur les
moyens de le difiinguer dans un homme pendu
Vivant.
11 efl utile 1°. de raffembler les fignes par lefquels
0:5 dilHngue fi un homme a été pendu mort ou v ivant
; parmi ces fignes , il en efl de douteux , il en
efi d’autres qui font décififs.
On obferve, felon les auteurs, dans ceux qui
ont cré pendus vivans, l’imprelfion de la corde autour
du cou, avec un cercle rouge, livide ou noir ;
la peau qui ell auprès de cette impreffion, cfl ridée,
raccornie, quelquefois excoriée; la face , les bras
& les épaules font livides; on voit auffi plufieurs
cqiiiniofes fur les dilférentes parties du corps, notamment
aux bras, à la poitrine, aux citiffes 6c autres
extrémités : la tête même 6c la poitrine font
ircs-lbuvent enflées au delà de leur état naturel,
on voit foriir par le nez &c par la bouche une écume
plus ou moins fanglante; la langue efl enflée , noire
ou livide , elle fort le plus fouvent hors de la bouche
; les yeux font tuméfiés , quelquefois à un
point exce/llf (telle efl l’obfervation de Chriflophe
Burgmann , qui vit fur le cadavre d’un pendu qui
avoit refié long-tems attaché au gibet, une chiite
des globes des yeux en forme de hernie qui def-
cendoit jufqiies fur la mâchoire) ; les paupières
gonflées à demi fermées, les levres livides,
tuméfiées, le corps roide , les doigts contraûés.
Gn trouve auffi le larynx fracaffé , ce qui arrive
lorfque l’impreffion de la corde a été faite fur cette
partie. On obferve dans d’autres la luxation ou la
iraélurc des premieres veriebres du cou ou le ti-
Taillement 6c l’extenlion de leurs ligamens, l’ex-
pulfion involontaire des urines 6c des matières fécales.
Fortunatus Fidelis exige l’ouverture de la poitrine
dans laquelle on trouve , dit-il, les poumons
farcis d’une écume comme purulente 6c même af-
fez ibuvent extravafation de fang. Q iiin imo adno-
taiiirn efi in hls virile membrum erigi ac te n d i, fortè
& feminis e flu v ium aliquandh contingere , non efl
ahfurduin , quod in epilepticis fieri notum efi ; afl in
jira n g u lalio n e fpafmuni fieri quis d u b ita t? Zacch.
Quæll. Med. Leg. Objervatumprestereà milites in acie
protiniis corifojfos , jacere tenta veretro. Cette même
oblervation efl confirmée par Valfalva , Morea-
gni, &c.
Il efl enfin quelques autres fignes rapportés par
les auteurs : mais outre qu’ils font moins intéreflans
que ceux-ci, ils paroifl'ent plutôt le fruit des fpé-
culations théoriques , que de la bonne obfervation
ou de l’expérience.
Que fi l’on n'apperçoit aucun de ces fignes , que
l'impreffion de la corde foit fans rougeur , noirceur
ou lividité, qu’il n’y ait ni plis, ni nigofités dans
les parties voifines, que le vifage ne l'oit ni tuméfié
ni livide, & c . on peut affurer politiveinent que la
perfonne dont on examine le cadavre, n’a pas été
pendue vivante.
Il faut obferver que la plupart de ces fignes, quoique
tres-pofitife pour prouver qu’un homme a été
pendu vivant, ne prouvent point le contraire par
leur abfence. Ainfi la lacération des cartilages du
larynx qui paroît affez décifive fur ce point, lorf-
qu’elle efl accompagnée de l’impreffion de la cor-
Tome IF k
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de , ne s’obferve pas dans tous les cas : puifqu’ort
peut étrangler un homme plein de vie , fans que
cette lacération ait lieu, pourvu que les fecoulfcs
ne foient pas confidérabîes 6c que la corde loir
placée en-dclTous ou au-deffus du larynx, Plufieurs
reflriéfions pareilles que je pourrois faire fur la
plupart de ces fignes, prouvent qu’ils ne doivent
être confidércs que collectivement ;& ce n’efl qu’à
la combinaifon de plufieurs d’entre eux qu’il appartient
d’établir quelque chofe de pofitif.
Les équimofes confidérabîes qu’on obferve fur
ceux qui ont été pendus vivans , peuvent erre confondues
avec celles qui furviennent quelquefois
après la môrt fur un cadavre, foit que par la pente
naturelle des humeurs le fang lé ramaffe dans quelque
partie déclive fur laquelle le cadavre auroit
repofé, Ibiî que par quelque vice intérieur ou quelque
maladie antécédente , il fe foit fait des taches
à lu peau. II paroit que lorfque l’équimofe a été
produite par une caufe extérieure 6c mécanique fur
le corps vivant , comme un coup, une chute, le
fang qui fe trouve ramaffé fous la peau efl concret,
fa couleur efl livide ou noire, 6>C les vaiffeaux d’oîi
il ell fort!, font déchirés 6c eontus. Si au contraire
cette équimofe provient de caufe interne, alors
comme il n’y a point lacération des vaiffeaux, mais
que la feule fluidité du lang l’a fait échapper par
leurs ouvertures , il efi: naturel de penfer qu’on
trouvera ce fang encore fluide, même long-tems
après fon extravafation. On peut encore obferver
avec Félix Plater que les équimofes qui proviennent
des coups ou lacérations des vaiffeaux , n’ont lieu
que dans les endroits du corps qui font expolés à
ces coups , au lieu que les taches qui tirent leur
origine d’une caufe interne , ont lieu dans toute
l’étendue du corps humain 6c dans les parties qui
paroiffent le plus à l’abri de violence extérieure.
Il me paroît que les équimofes qui fe forment
fur le corps d’un homme à l’inftant qu’on l’étrangle
, fe font avec rupture ou crevaffe des vaiffeaux
trop difiendus par le fang; cette extravafation efl
donc la même que celle qui arrive conféquemment
à un coup ; ce fang fera donc concret, comme je
l’ai dit ci-deffus ; les équimofes au contraire qui fe
font fur le cadavre , foit par la pente naturelle des
humeurs , foit par quelque coup ou froiffement
(comme il arriva au cadavre de Calas fils, fur la
poitrine duquel on remarqua dans la fuite une tache
qu’on n’avoit pas apperçue dans le premier examen),
ces équimofes , dis-je, font produites par un
fang diffous, ou pour mieux dire, par une fanie putréfiée
qu’il efi facile de diftinguer du vrai fang alors
concret.
Si le concours des fignes établit pofitlvement
qu’un homme a été étranglé vivant, le genre de
mort efi connu, 6>c l’on n’a que l’alternative du fuicide
6c de l’afTaffmat à décider. Dans ce cas il efl
permis de combiner toutes les indufiions , de rapprocher
les fignes commémoratifs ou antécédens ;
mais il faut apprécier tous ces moyens à leur jufie
valeur 6c ne leur ajouter que la foi qu’ils méritent.
Il femble que ce foit étendre le reffort du médecin
aux dépens de celui du juge ; les chofes qui
ont précédé, les circonfiances qui ont concouru,
ne font pas pour l’ordinaire foumifes au tribunal
des médecins & des chirurgiens, on exige d’eux
qu’ils examinent le fujet du délit 6c qu’ils faffent
part de leur décifion ou de leurs conjcêlures. Une
feule réflexion prouvera combien cet iifage efl
abnfifi
Dans tous les rapports dreffés par des médecins
6c des chirurgiens , on les voit décider qil’un cadavre
trouvé meffé, pendu ou noyé, a été pendu ,
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