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i'oiirce de ridicules, comme dans la fragéclle une
fource de patliciiqiie : clans celle-ci, c’ ell uncmere
qui va tuer l'on fils ; un fils qui vient de tuer fa
mere , & qui reconnoifi'cnt, l’une le crime qu’elle
alloit commettre , l’autre le crime qu’il a commis;
dans celle-là , c’ell un vieux jaloux qui, par erreur,
livre à fon rival la maîtreffe, Sc ne s’apperçoit de
fa méprife que lorrqu’il n’eft plus îems, comme
dans VEcole des maris; c'eft un jeune étourdi qui
ne reconnoîc l'on rival qu’après qu'il lui a confié
tout ce qu’il a fait, & tout ce qu'il veut faire pour
lui enlever fa maîtrelTe , comme dans l’Ecole des
femmes; c’eft un oncle & un neveu dont l’un veut
faire enfermer l’autre , & qui fe trouvent camarades
de troupe dans une comédie de Ibciété , comme
dans la Métromanie ; c’eli un fils diffipateur , &un
pere ufiirier, qui dans le préteur l’emprunteur
qu’ils cherchent réciproquement, fe rencontrent,
comme dans VAvare.
Ün fent combien la méprife qui précédé ces Te-
connoijfances, la furprife , l’étonnement, l'embarras,
la révolution qui les fuit, doivent contribuer à ce
qu'on irppelle le comique de fituation ; & fi à la re-
connoi(janxt des perlonnes on ajoute celle des chofes,
c’elf-à-dire , des bévues de des erreurs où le perlon-
nage ridicule ell tombé, des piégés où il s’ell laifl'é
prendre, on aura l’idée de prelque tous les moyens
q ui, dans la comédie , amènent les révolutions.
{M . Ma rm o s t e l . )
§ RECROISETTÉE , adj. f. ( terme de Blafon. )
fe dit d’une croix ou croifette, dont chaque branche
eft traverfée d’une autre branche. Voyei planche l î l ,
fg . )€ j ^ de Blafon ^ dans le DlH. raif. des Scien-
CiS , &c.
De Huon de Kerullac, de Kerbrat, en Bretagne ;
de gueules à cinq croifettes recroifettees d’argent , pofees
en Croix. ( G. D. L. T. )
§ REDüRTE , f. t. ( terme de Blafon. ) meuble
de i’écu qui repréfente une branche d’arbre effeuillée
, tortillée en plufieurs cercles l’un fur l’autre;
félon Ménage , l’étymologie de ce mot vient de
retorta , en changeant le premier t en d.
Nigry de la Redorte d’Üuveilian, à Touloufe ;
d'azur à trois redortes d’or , en trois pals , chacune de
quatre cercles. ( G. D. L. T. )
REDOUBLER , ( Muflq. ) R e d o u b l é ,
( Mufq. ) dans le Dicl. raif. des Sciences, &c.
Lorique l’on compofe à plus que trois parties, on
efl: fouvent obligé de redoubler un des intervalles,
pour éviter les quintes de les oéfaves , ou pour que
chaque partie ait un chant facile. Pour redoubler les
intervalles d’un accord , il faut en bien connoitre la
vraie ba[fe fondamentale. Nous verrons à l’article de
chaque intervalle s’il peut fe redoubler ôd comment.
REDRESSEUR , (^Chirurgie, ) machine
inventée par M. Levacher, maître en chirurgie à
Paris, qui l’a préfentée à la féance publique de l’académie
royale de chirurgie en 1764, & dont elle a
été accueillie avec beaucoup d’applaudiffemens ,
pour la curatron de la courbure de l’épine dans les
perfqnnes rachitiques. Cette machine réfulie de quatre
pièces principales ; favoir, d’une plaque , d’une
lige ou arbre fulpenfoire , d’une vis modératrice,
te d’un tour de tctc.
La plaque eff de cuivre poli, épaiffe d’une ligne,
taillée en forme d’une croix , dont deux bras font
lupérieurs & deux inférieurs , ayant dans la plus
grande étendue du bras, deux pouces, &: de hauteur
à-peu-près cinq. L’extrémité de chacun des bras eff
percée d’un trou en ecrou , qui a une ligne de diamètre.
pci face pofférieure qui doit toucher au corps
de baleine dont les enfans ufent d’habitude, ell un
tant foit peu concave; l’antérieure trcs-légérement
R E D convexe eft garnie fuivant une ligne verticale qui la
partageroiten deux portions égales, de trois douilles
pofees à diliance à-peii-prcs égale l’une de l’autre
& dont les deux fupérieures font quarrées, defti^
nées à recevoir la partie inférieure de l’arbre fuf
penfoire , & la troifieme eft en forme d’écrou deftiné
à recevoir la vis modératrice. Les trous des quatre
branches répondent chacun à un trou proportionné
à leur diamètre, qui fe trouve dans l’épaiffeur du
corps de baleine, dont l’enfant rachitique doit être
muni , t i qui n’a rien de particulier que ces quatre
trous , lefquels feront placés aux deux côtés poüé-
rieurs du corps, & partagés par la commiffure du
lacer. On place la plaque de maniéré que les trous
de i’un répondent exadement aux trous de l’autre •
&avec une vis d’un diamètre égal à celui des écrous*
on la fixe fur le milieu du corps de baleine , de la
même maniéré qu’une platine de fufil fur le coiqis
du fut de rinftrument. La tête des vis doit être en-
dedans du corps des baleines.
_ La tige ou arbre ftifpenibire eft de fer trempé
bien poli, fait en forme de faucille , dont le manche
quadrangiilaire ayant fix lignes de large fur deux
d’épailTeiir, eft haut de huit à dix pouces, plus ou
moins, fuivant que l’efpace compris depuis le milieu
du dos jiil'qu’à la nuque , eft plus ou moins confidé-
rable dans le liijet. Toute la partie courbe de cette
tige commence vers la foffette du cou, par une
courbure arrondie, & fa concavité fe moule à la
convexité de la tête. Elle a dans toute fon étendue
fix lignes de large & deux d’épaiffeur. Sa pointe qui
vient en-devant menace le front, & eft furmomée
par un petit ftilet de deux lignes de haut, qui doit
fervir de pivot, de la maniéré qu’il va être dit. Ainfi
le manche de la tige eft plat fur le devant & fur le
derrière, 6c la courbe l’eft fur les côt'és. La tige gliffe
librement dans les deux douilles fupérieures delà
plaque, & s’appuie fur la douille en écrou.
Le tour de tête eft une bande de cuir , de ruban
ou d’autre matière fouple 6c réfiftante , de deux
doigts de large , qui s’applique autour de la tête ,
comme les dames font leurs fontanges. A la partie
antérieure , au lieu d’un noeud , il y a une forte de
plaquette en huit de chiffre, dont les deux bandes
font triangulaires de la largeur de la bande , garnies
d’un double aiguillon. On la pofe fur le haut du coronal
en travers , de maniéré qu’en paffant les deux
chefs de la bande dans l’anfe qui lui répond , & en
abaiffantles aiguillons, le ferre-tête fe trouve fixé
comme par une double boucle. A la face inférieurede
ce huit de chiffre oudouble boucle, dans le milieu il
y a une petite éminence en forme de mammelon ,
laquelle eft percée dans fon milieu d’im trou borgne,
pour recevoir le petit ftilet qui furmonte l’ex-
trêmité antérieure ou bec de l’arbre fufpenfoire.
La vis modératrice eft faite de fer, greffe comme
une plume d’oie, 6c longue d’environ quatre à cinq
travers de doigt. La partie inférieure eft quarree ou
applatie en maniéré de trefle , fuivant qu’on veut la
monter, par le moyen de la main feulement, ou avec
une clef. On la paffe en tournant de gauche à droite
dans le trou de la douille en écrou par l’orifice inférieur
; & comme le pied de la tige appuie fur l’orifice
fupérieur, la vis en avançant leve do ncceffitc l’arbre
fufpenfoire. On lui donne le nom de vis modératrice^,
parce que c’eft elle qui modéré l’attraftion de
Ja tête en haut ; fuivant qu’on la fait avancer, la tête
fe leve ; fuivant qu’elle monte moins , la tête baiff?.
Voici la maniéré d’appliquer la machine.
Premièrement, on fixe la plaque fur le corps de
baleine, accommodé comme il vient d’être dit. On
paffe enfuite In tige dans les douilles fupérieures,
après avoir garni la tête d’un bonnet de laine, de
coton ou de velours. On ferre le tour de la tête, te
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leve la plaquette en-haut, pour faire paffer par-
rieflbus le bec de l’arbre fufpenfoire, & mettre le
ffilet dans le trou borgne de cette plaquette en forme
1, double boucle. Cela fait, la tète fe trouve fufpen-
rfue au bec de l’arbre. Or , pour la tenu dans cet clat
& la lever davantage, on engage la vis modératrice
dans fon écrou , & on la fait avancer jinqu a ce que
la tête foit fuffifamment tirée.
On peut garantir les oreilles du tour de tete , en
coiffant aux endroits de cette piece de la machine
qui portent deffus , deux petites plaques de cuivre
ou de fer blanc , concaves, qui s ctablifieiit au-deflus
& au-deffous des oreilles. c . i ■ s, r
Les avantages de cette machine font clairs & ftnfibles
M, Levacher, qui en eft 1 inventeur, la déjà
employée vis-à-vis de plufieurs jeunes pedonnes
de l’iin Sr l’autre fexe , avec le fiicccsquil en alten-
doit. Mais quelque fuffifante qit elle ou pour le pre-
fent, 11 la corrige tous les jours, & la rend de plus
en plus commode &: fimple. ( P. )
Ré d u c t i o n , f. f. ( Uufquc. ) fuite de notes
defeendant diatoniquement : ce terme, non plus que
fon oppofé, àidumon, n’ eft guère en iifage que dans
le plain-chant, ( i ') , ,, . ,
« R é d u c t i o n , {M t i f iq m .) c’ctoit, en terme de
plain-chant, îranfpofer un ton oii il fe rencontroit
des b mois ou des diefes, en un ton où il ne s’en reiicontroit
point. On appelloit cette aaion riiullwm,
parce que dans le plain-chant tout ton oîi fe rencon-
iroient des b mois ou des ^ à la c le t, n’etoit qii un
des tons diatoniques tranfpolé ; ainfi, par exemple,
le ton rravec la tierce majeure, c’ eft-à-dire , avec
deux à la clef, devient par la rtduclion w majeur,
parce qu’elle n’étoît que le fon tranljjolé. La
réducHon fervoit pour voir fi l’on avoir bien place
les ou b mois à la clef, Ô£ dans le courant de la
piece. Aujourd’hui qu’il n’y a que deux modes ou
tons, te que par conféquent les femi-tons fe p.aeent
toujours de même , la reducîion eft inutile. ( F. 6.)
R é d u c t i o n , f. f ( Chymle. Mé tallurgie. ) V o y e i
T h l o g i s t i q u e , , , r ,
^ K É G A L E , (L u t h .) La figure de la qu on
îroii-ve 72®. 13 , planche 1 de Lu th, féconde f a i t e , dans
le D t c l. r a if des S c ie n c e s , t i c . eft celle du claque-
bois. La véritable régale fe trouve à la fig . 5 de la
' planche l E de Luth. S u p p l, qui eft conforme a la
defeription qu’en donne le D i c i . raifonné des S c ie n ce
s , &c. à Varticle R ÉG A LE ; ajoutons feulement à
cette defeription, que les bâtons qui compolent cet
ânftrument repofent fur des petits faifeeaux de paille,
fans cela Us ne réfonneroient point, parce que les
.vibrations feroient gênées. ( F. D, C. )
R é g a l e a v e n t , ( F k/Zi . ) A R e g a l e ,
( Mufiq. ) D ie t , r a if des Sciences , &c. on paroît confondre
la régale à vent avec le pofitif. La régale a vent
cil un inftmment compofé d’un feul jeu d anches
fans tuyaux, ou du moins avec des tuyaux très-
courts ; elle eft fi petite qu’on peut la pol'er fur une
table, & le fon en eft perçant t i criard. J ai trouve
«{uelque part le nom régale à v e n t , t l je crois que
c’eft le vrai nom de l’inftrumcnt dont je viens de parler,
pour le diftlnguer de la régale de bois. (F. D . C.)
REGLE, (^Afiron.') norma, conftellation méridionale
introduite par M. de la Caille (^coelum aufrale
flelliferum ) ; elle eft fituée avec l’équerre au-deHous
de la queue du feorpion. La principale étoile de cette
conftellation eft de cinquième grandeur, fon afeen-
fion droite étoit en 1750 de 143/ 3^^ ^
naifon de 34^ g ' auftrale ; ainfi elle eft vifible a
Paris. ( M . d e l a L a n d e . )
§ R E G L E de r o c îa v e , ( M u fq u e .) U faut remar-
q u e r q u ’au jourd’hui le compofiteur m e t q u e lq u e fois
f a dans l’échelle du m o d e mineur de la pour
fa^ , lui d onnant toujo urs l’accord de fixte ; dans le
Tome i E ,
R E G 93 fond c’eft une faute ; le ^ eft tro-p dur après le
f l , cela ne devient fupportable que lorfqu’une
phrafe harmonique fe termine lur f a , t l que la
phrafe fuivante recommence par/ô/:^ ; dans ce cas
on pourroit donner l’accord parfait au fa.
Lorfque la fécondé note du mode majeur eft entre
la tonique te la médiante , ou qu’elle monte fur
la médiante, ou defeend fur la tonique , elle porte
l’accord de 6®, comme il eft dit dans le Dicl. raif. des
Sciences, tcc. ou plutôt celui de petite fixte majeure ;
mais lorfque la baffe ne va pas par degré conjoints ,
cette note peut auffi porter l’accord parfait tierce
mineure.
La quarte du mode majeur ou mineur n’a Tac-'
cord de fixte-quinte qu’autant qu’elle monte à la
dominante ; fi elle va par degrés disjoints, ou def-
cend fur la médiante , il faut lui donner l’accord
parfait majeur ou mineur. Remarque?, encore que
quand cette quarte eftfuivie de la dominante , vo\is
pouvez lui donner indifféremment l’accord parfait,
majeur ou mineur fuivant le mode ; l’accord de fixte-
quinte, ou celui de fi.xte, car ces trois accords ne
l'ont que le même, oii l’on a retranché tantôt la
fixte , tantôt la quinte.
La fixte du mode majeur ou mineur, doit encore
porter l’accord parfait (mineur en majeur, & majeur
en mineur ) lorfque cette fixte va à la fécondé du
mode , 6c que celle-ci porte l’accord parfait, ou de
feptieme. La même fixte peut auffi porter indifféremment
l'accord parfait, ou celui de fixte quand
elle retourne à la tonique.
M. Rouffeau me permettra maintenant d’expofer
mon fentiment fur l’accord de fixte fur la fixieme
note du ton ou mode : accord qu’il trouve fautif par
les raifons qu’il rapporte dans le Dicî. raifonné des
Sciences, &c.
II eft évident que notre échelle diatonique u t ,
re , mi, fa , fol, la , f i , ut, eft compoféc de deux
tétracordes disjoints entièrement femblables ; ces
deux tétracordes {ont, u t ,r e , mi, fa ; tc fo f la ^
Ji y ut ; fi le premier eft en ut majeur , néceffaire-
ment le fécond eft en fo l majeur. Cela étant, la B. F.
de notre échelle doit être de droit en ui te en fol majeurs.
Mais il faut trouver un moyen de joindre ces
deux tétracordes disjoints, fans cela le chant ou
l’échelle finit fur le /à , & il faut faire un faut d’im
ton pour parvenir au fo l où commence le fécond
tétracorde , femblable en tout au premier. Ce moyen
ne peut confifter qu’à éviter dans la B. F. du fécond
tétracorde tout fon contraire au mode d’ui; il faut
donc au lieu de l’accord de dominante tonique, re,
fa ^ ,la , 72?, dans lequel on n’a pasbefoin de préparer
la 7* ut, prendre l’accord de fimple dominante re ,
fa , la , ut ; d’où l’accord de fixte fur le la eft ren-
verlc en omettant le re.
En defeendant l’échelle diatonique , on peut très-
bien laiffer l’accord de petite fixte majeure fur le la ,
parce que le fa naturel quiluccede au fol efface l’im-
preftion du mode de fol, Audi voit-on fouvent pa-
roître un fa '^ en ut majeur , fans que pour cela la
piece paft'c dans le mode do fo l, parce qu’un fa kj
efface bientôt l’impreftion de ce mode.
Une preuve , au refte , que la force de la modulation
peut bien faire pafferun accord de dominante
fimple , pour un accord de dominante tonique , tc
rendra la non préparée tolérable avec la tierce
mineure; c’eft que cette force de modulation fait
bien paffer l’accord f i, re, fa , où la quinte eft fauffe,
pour un accord parfait. (F. Z>. C .)
REGLES,f. f. ( Bellcs-Lcitrcs. ) Dans les lettres &
dans les arts, !esr«g/wfont les leçons de l’expérience,
le rélultat de l’oblervation lur ce qui doit plaire ou
déplaire.
II y a un inftinfl pour tous les arts, & cet inftinêl
^ F F f f