If
* ’I, f
3 8 4 P I Q
prét'crable à toute autre,parce qu’elle U empêche pas
le foUlat de porter l'on tulll, & qu’il a une longue
baïonnette qui lui lert d cpce. Nous_ croyons pourtant
que dans une mêlée elle neferoît pas tort maniable
ni trop folide, à caufe de la longueur. Nous
%'oudrions donc qu’en adoptant la hampe creul'e de
lapin, on la raccourcît de quelques pieds pourpou-
voir lui donner plus de grofleur, 6c rendre cette
arme d’un meilleurtifage.
Le nombre des piques qui, autrefois étoit confi-
dérable, diminua à mefure que les armes h teu fe
multiplièrent. Dans les armées de M. deTurenne ôc
du grand Condé , il n’y en avoir plus qu’un tiers :
lorfque Louis XIV , par l’avis de M. de Vauban, les
ht fupprimer , le nombre en avoit été réduit a un
cinquième. L’ulàge étoit de les placer au centre du
front de chaque bataillon, mais cette difpolltion
étoit alfurément très-délavantageufe; & il ell aflez
étonnant qu’elle ait été l'uivie conllamment par nos
plus grands généraux, fi capables de la varier, comme
avoit fait Montécucuüi à la bataille de Saint-
Gothard, avec tant de fuccès.
M. de Puyfégur, qui a blâmé avec julle raifon
cette ancienne dirpolitlon , préféré de placer les
piques au centre de la hauteur des bataillons ; mais
de cette maniéré la pique perd une partie de fon
avantage qui, tant qu’on n’en vient point aux coups
de main, confifte dans la longueur : engagée entre
plufieurs rangs, elle devient enibarraüante 6c lans
mouvement.
Le chevalier de Folard trouve qu’un cinquième
de piques par bataillon el1: fufïfant. Dans les corps
qui compofent fa colonne , il mêle les piquiers alternativement
avec les fufiliers, au premier rang de
chaque feûion , 6c
fur les deux premieres files des
ailes. Il en ufe ainli, fans doute pour remédier au
grand défaut de la p iq u e , de n’être plus une arme
quand on en a gagné le fort, quoique fa pertuifane
foit en quelque forte exempte de ce defaut ; c’efl la
cinquième dlfpofition de Montécucullifur le mélange
de la moufqueterie & des piquiers.
Bottée plaçant les piques devant ou derrière les
fufiliers , ne décide rien.
M. de Mefnil Durand ne veut qu’un feptleme de
piques, qu’il placeroit volontiers, dit-il, toutes aux
premiers rangs de la pléfion, attendu que lepiquier,
de la maniéré dont il propofe de l’armer, ne crain-
droli plus qu’on lui gagnât le fort. Cette formation
eft la même que la troifieme de Montécuculli, &
nous paroîî la plus avantageufe; nous en avons dit
tontes les raifons.
Enfin M. de Saxe , qui met fes bataillons â quatre
de hauteur, place fes piquiers aux deux derniers
rangs. On retrouve dans cette dlfpofuion , quoique
la même que celle dont Montécuculli fe trouva fi
bien à Saint-Gothard, une partie des défauts de celle
du maréchal de Puyfégur. Il eft vrai, comme l'ob-
ferve l’auteur des Rêveries, que de cette maniéré on
évite l’inconvénient de mettregenou en terre ; mais
la nccefTité de ce mouvement, lorfque les piquiers
font au premier rang , n’eft point une raifon li défavorable
à cet arrangement, pullqu’il ne s’agit point
de tirer en attaquant de l’infanterie; 6c qu’au cas
contraire , s’il arrive qu’au moment qu’on fera mettre
genou en terre, l’ennemi vienne à faire fa décharge,
il perd évidemment une grande partie de
c
fon feu.6 Au furpliis, nous avons communiqué le
moyen que nous avons trouve pour remédier à tous
les défauts de la p iq ue, 6c à ceux des différentes dif-
pofitions dont il vient d’être queflion, faire voir
comment il eff pofîibie, avec une feule arme, de
conférver la même quantité de feu qui eft fi fort ;\ la
mode aujourd’hui, de fuppléer la p iq u e , de la raccourcir
ou de la fupprimer, fuivani toutes les cir-
P I S
confiances qu’on voudra fuppofer. ( F o y e i dans ce
Supplémenc l ’article FuSlL-PlQUE. (il/, D . L.
§ PIQUÉ, PIQUÉE, adj. {^Mujique.') Les notes
piquées font des fuites de notes montant ou defeen-
dant diatoniquement, ou rebâtîtes fur le même dé-
gré ; fur chacune defquelles on met un point, quelquefois
un peu alongé pour indiquer qu’elles doivent
être marquées égales par des coups de langue
ou d’archet lecs & détachés, lâns retirer ou repouffer
l’archet, mais en le faifant paffer en frappant 6c
fautant fur la corde autant de fois qu’il y a de notes,
dans le même fens qu’on a commencé, (d')
Le piqué peut aulîi fe pratiquer très-bien avec les
inftrumens à vent, mais ü'eft difficile; parce que ,
ou Ton ne pointe pas allez les notes, ou bien on les
pointe avec dureté. ( F. D . C. )
PiiUTZ, (G 'é o g r.) bonne ville de la Poméranie
pruffienne, dans le cercle de haute Saxe, en Allemagne.
Elle donne fon nom à l’un des cercles & à l'un
des bailliages du pays, qui la confidere d’ailleurs
comme ayant été la première d’entre celles qu’il
renferme , où fe Ibient établis le dirlftianifme il y
a 7 à 8 liecles, 6c
la réformation il y en a deux. Elle
eftfituée au milieu de campagnes très-fertiles en grains
6i lur-tout en froment : elle en trafique afiidunient à
la ronde ; 6c par les avantages que lui donnent ainfi
la bonté de fon loi 6c le travail de fes habi!ans,etlea
toujours fu fe relever lâns retard, des malheurs oit la
guerre dcles incendies l’ont jettée à diverfes reprifes.
Elle eft le fiege d’une prévôté eccléfiaftique. (/?, 6‘.)
PIRNA , (^Géogr. ) Ville d’Allemagne, dans l’électorat
de Saxe , 6c dans le cercle de Mifnie fur l’Elbe,
c
6dont la navigation l’enrichit ; elle y embarque en-
tr’autres fes pierres de taille,recherchées dans toute
la baffe Allemagne. Elle fiege aux états du pays ; elle
a une furintendance eccléfiaftique fort étendue; elle
renferme elle-même trois églifes. Elle eft au pied ds
la fortereffe ruinée de Sonnenftein ; 6c elle prcfide à
un bailliage qui comprend avec elle dix villes 6c cenî
cinquante-neuf villages, au-delà de quarante terres
6c
féodales, avec le château de Konigftein, le plus
fort 6c le mieux approvifionné qu’il y ait peut-être
au monde. ( D , G . )
PIS A, ( Oéogr. aned) ville du Péloponefe dansl’E-
lide, fur la rive droite de l’Alphée , fut affez confidé-
rable pour donner fon nom à la contrée dans laquelle
elle étoit bâtie ; mais, dans une guerre qu’elle eut
contre les Eléens, elle fut prife ruinée, de maniéré
qu’il ne refla aucuns veftiges de fes murs ni de fes
édifices, 6c
le fol où elle avoit clé fut couvert de
vignes.
Des ruines de cette ville fe forma celle d’Olympie
qui eut aulîi le nom de P ifa , parce qu’elle en fut uès-
voifine, n’en étant féparée que par le fleuve. Elle fut
bâtie fur la rive gauche de l’Alphée, & devint très-
fameufe, tant par le temple 6c la ftatue de Jupiter
olympien cpie parles jeux qui fe célebroient tous
les quatre ans dans la plaine voifine, oit l’on voyoit
toute la Grece affemhlée.
Une colonie forlie de P if e , \ in t , félon Virgile ,
fonder la ville de PiJ'e dans V E tru rie .
....................A lp h a « ab origine P ifa ,
Urbs E triifc a foLo.
Cette ville bâtie fur l’Arno , devînt une république
puiffante dans le xiie fiecle partagea avec
Gênes 6c Venife le commerce de l’empire de la mer
Méditerranée, Pise, ra ij. des Sciences y
6cc, 6c Suppl. Géogr. de F irg . p. 2/9. (C.)
PISAY, PtsEY, PISÉ, {Arch'ueU. Maçon.') Bâtir eri
p ifé , c’eft faire les murs d’une maiion avec une qualité
particulière de terre que l’on rend dure 6c
corn-
pa£le ; les fondations font en pierres 6c
s’élèvent
jufqu’à deux pieds au - deffus du pavé, pour mettre
le
P I S
le p ifé à l’abri de rhumidité. M. Goiffon, des académies
de Lyon 6c de Metz, a fait \ a tt du M açon p i-
c
fe u 6r , in -1 2 de pages, chez le Jay 1772 ; oit les
opérations de cette bâtiffe commune dans le Lyon-
nois 6c la Breffe, font expliquées avec clarté 6c faga-
cité. La terre doit être naturelle, unpeugraveleule;
on voit des maifons ainfi conftruites depuis un fiecle :
l’iifage en eft bon dans les pays où l’on manque de
pierres 6c de briques. On fit à Paris,il y a un fiecle,
des maifons moulées ; on en voit une rue de Grenelle
fauxbourg falnt-Germain vis-à-vis l’abbaye de Pan-
themont, que les ouvriers appellolent par dérifion
V hôtel des p la ira s , nom qu’il a toujours retenu qui
6c
fubfifte depuis plus de 80 ans. Mere. F r. J u ille t 7772,
p a g .S x .
M. le curé de Varenne-Saint-Loup, près de Châ-
lons , eft très-intelligent dans cette partie, & en a
fait conftruire plufieurs maifons dans fon village. Il
a même compofé un petit ouvrage fur cette matière,
qu’il'm’a lu en 1769, qui mcriterolt l’imprelTion.
11 vient d’être nommé curé deGivray, petite ville
en Châlonois , & s’appelle A/o/znV/or. (C.)
§ PISE, (^Géogr, anc. & m od .') ville de 1500O
âmes , à vingt lieues de Florence, fur l’Arno , une
des plus anciennes de l’Italie, fondée, felon Strabon,
par des Arcadiens fortis de la ville de P fe fur le
fleuve Alphée, où étoit le temple de Jupiter Olympien.
Cette belle origine eft chantée par Virgile,
Æ n. l. X , V. rp5.
Denis d’Halicarnaffe en fait une mention honorable
, comme une des douze principales villes
6c
d’Etrurie.
Tite-Llve (/.ATI.) nous apprend que le conful
Bebius y paflâ l’hiver, & en fit une colonie romaine ;
elle eft appellee dans les deux décrets célébrés du
fénat de P iß , faits à l’honneur de Caïus & de Lucius,
neveux à'Aug\.\{\.Q,coloniaobfeqiiens P ifu n a ,
P fe , à la chiite de l’empire, devint république ,
& maîtreffe de la mer au onzième fiecle.
En 1030, des Pifans s’emparèrent de Carthage,
prirent le roi prifonnier, 6c l’envoyerent au pape
qui l’obligea de fe faire baptifer.
Ils reçurent chez eux les papes Gelafe III Innocent
II, fuyant les perfécuiions ; mais leur ville
ayant été prife par les Florentins en 1509, ils perdirent
la liberté , & furent fournis à la domination
des Médicis. Ce fut là le terme de la grandeur 6c
de la profpérité de P f e , où l’on comptoir alors
150 mille habitans.
Au Campo-Santo eft le tombeau de Matteus
Curtius, par Michel-Ange ; celui de Dexio, célébré
jurifconfulte , 6c celui du comte Algarotti, mort
à P fe en 1764, après avoir fait long-tems les délices
de la cour du roi de Pruffe.
Le jardin botanique en face de Tobfervatoire,
fut fondé par Ferdinand de Médicis, en 1587.
L’univerfité fort ancienne a été rendue célébré
par Accurfe , Bartole 6l Cefalpin.
P fe eft la patrie du pape Eugene III, difciple de
S. Bernard ; de Laurent Berti, auguftln, grand théologien,
mort en 1766; de Brogiani, excellent ana-
tomifte; du doûeur Gatti, fi connu par fes fuccès
pour l’inoculation. M. le marquis deTanucci, premier
mlnlftre de Naples , étoit profeffeur en droit
6c
^ P f e , lorfque don Carlos l’appella à Naples. Le
doûeur Vannuchi, de l’académie des liifcriptions de
Paris, bon poète, eft auffi de P fe . (C .)
PISISTRATE, { H iß . d elà Grere.) defeendant de
Codrus, fe mit à la tête de la fa£Hon oppofee à celle
de Megaclès qui dominolt dans Athènes. Les îémoig-
nagesqu’il avoitdonnés de fa valeuràlaconquêtede
rifle de Salamine, l’avoient rendu cher à fa nation
dont il ambitionna de devenir le tyran, Refpeèlé par
fo m e I F , •
P I S 385 le privilège de fa naiffance, autant que chéri par fes
maniérés affables 6c populaires, il fe fervit de fou
éloquence naturelle pour éblouir les Athéniens fur
leurs véritables intérêts. Il defeendit au plus bas artifice
pour préparer fa puiflânee. Solon fut le feul qui
.pénétra fes deffeins ambitieux. P flfira te s’étant fait
lui-même une bleffure, fe fit porter tout fanglani
dans un char fur la place publique , où il expofa au
peuple affemblé que c’étoit en défendant fes intérêts
quil avoit couru le danger de perdre la vie. Les
Athéniens attendris fur fon fort l’autonfcrent à prendre
cinquante gardes pour veiller fur fes jours ; 6c
ce
fut avec ces fatellites mercénalres qu’il devint le
premier tyran de fa patrie : mais il ne jouit pas d’abord
paifiblement de fon ufurpation ; une faétion
puiffante l’obligea de quitter Athenes où fes partifans
préparèrent fon retour. Ils apofterent une femme
qui avoit la figure 6c
tous les attributs de Minerve.
Elle parut montée fur un char magnifique au milieu
d’Athenes, 6c annonçant que Minerve alloic ramener
P/yÿra« triomphant. Le peuple, ftiperflirieux, crut
que c’étoit un avertiffement de la divinité ; 6c le tyran
fut rétablit fans obftacles. Quelque tenis après ce
peuple inconftant l’obligea de fe retirer dans l’île
d’Eubée avec fa famille, 6c apres onze ans d’exil, il
rentra dans Athenes en vainqueur irrité. Ce fut dans
le fang de fes ennemis qu’il cimenta fa puiffance.
Après qu’il eut immolé tous les rivaux de fon pouvoir,
il fit oublier fes cruautés par la douceur de fon
gouvernement. Il donna l’exemple de l’obéiffance
auxloix ; moins roi que premier citoyen , il effaça
c
6par fon équité la honte de fon ufurpation. La facilité
avec laquelle il s’énonçoit, lui fervit à faire oublier
aux Athéniens la perte de leur liberté. Quand il n’eut
plus d’ennemis, ni de rivaux, il goûta les douceurs
de la familiarité, & fe montra fi populaire, que Solon
avoit coutume de dire qu’il eût été le meilleur
citoyen d’Athenes, s’il n’en avoit pas été le tyran.
Dans un feftin qu’il donnoit aux Athéniens, un des
convives dans l’ivreffe, lança contre lui d’ameres in-
veélives ; au lieu de s’en venger, il répondit froidement
, un homme ivre ne doit pas plus exciter ma
colere, que fi quelque aveugle m’eut heurté. Les fol-
dats, avant lui, n’avoient d’autre falalre que leur
butin;il ordonna qu’ilsferoient entretenus & nourris
aux dépens du tréfor public. Il fupprima le fpeâa-
cle des mendians par une jufte répartition des biens.'
Chaque citoyen eut un fonds de terre dans les campagnes
de l’Attique. Il valoit mieux, difoit-il, enrichir
l’état que d’accumuler les richeffes dans une
feule ville pour en entretenir le fafte. Ce fut lui qui
infpira aux Athéniens le goût des lettres, en les
gratifiant des ouvrages d’Homere, qui jufqu’alors
avoient été épars Si fans ordre dans la Grece. Il fonda
une académie qu’il enrichit d’une bibliothèque. Enfin
après avoir joui pendant 33 ans d’une feuveraineté
ufurpee, il tranfmit fa puiÜ'ance à fes enfans. (T"—A’)
§ PISTACHIER, {B o t.J a rd .') en latin p iflacia ;
en anglois turbentine-iree , p ijîac h ia -n u i and m a jlick -
iree, en allemand terpentinbamn ,pijlacienbaum .
Caractère générique.
6c
Les fleurs mâles 6c les fleurs femelles font portée#
par des individus différens : les premières font dif-
pofées en chatons lâches & épars ; elles confiftent en
un petit calice à cinq pointes en cinq petites étamines
terminées par des fommets ovales, droits 6t
quadranguîaires : les fleurs femelles ont un petit calice
divifé'en trois, qui porte un gros embryon ovale,
furmonté de trois ftyles recourbés que couronnent
de gros ftigmates rigides. L’embryon devient un fruit
fec ou une noix qui renferme une femence ovale ôc
unie.
Nous raffemblons fous ce genre les térébinîhes,
Ccc
i
5:1