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Pt
I'liVn'il' ^■ '■ V.-â-i! <, II-
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moins cultiver & amender dans le fens des rangées
tme 'bande de terre de dix ou douze pieds de large.
On fair cjuc! ra\-age font l'iir \qspommiers certaines
.■ petites chenilles dont on ne peut voir les nids: du
fumier brûle au pied de.s arbres en avril , tems où
elles commencent d’éd orre, les tue par la tunice
cpaifl'e qui en fort ; quciquetois il lurvient dans le teins
de la fleur une roice froide fulvie de folcil, la fleur
fe ferme il y cclot un petit ver qui mange l’embryon.
Cet accident très-commun dans les provinces
•oit le printems ell; variable, y rend la récolte des
pommes tics-incertaine. Nous conleillons donc à
ceux qui e.n ont la commodité , de planter un certain
nombre des pommiers des elpeces les plus diÜin-
guées, contre lui mur à l’expofition du midi, oit
•nous favons par expérience que cet accident n’arrive
pas.
Les pommiers s’élèvent en demi-plein-vent, en
builîbn , en contr’efpalier & en pyramides, qu’on
appelle andi qutnouïlUs ; ils viennent bien mieux
•fous cette derniere forme que les poiriers, & font
un effet charmant lorfquc les pyramides font bien
:garnies du bas en haut. Sous toutes ces figures différentes
, le pommiers befûin qu’on le taille : fa taille
fuit les regies générales , les fautes n’y font pas de
grande confcquence & peuvent aifément fe réparer ;
•nous allons cependant rapporter ce qu’en dit Miller.
« Le principal, dit-il, ell de ne jamais raccourcir
.V aucune de leurs branches, à moins qu’on n’ait
» abfolument belbin de faire naître des bourgeons
pour remplir une place vuide ; car lorfqu’on fe
5) fert fouvent de la ferpette , elle ne fait que mul-
» tiplier des pouffes inutiles & prévenir leur fécon-
» dite ; de forte que la meilleure maniéré de gouver-
« ner ces arbres, eff de les vifiter trois ou quatre
» fois durant la faifon de la végétation, pour ôter
» avec la main toutes les jeunes pouffes qui fe trou-
» vent mal placées, attacher les autres contre
>» les treillis dans la pofition convenable là où
elles doivent reffer. Si l’on fe donne ces foins
» pendant l’été, on n’aura plus que très-peu dechofe
» à faire durant l'hiver. Comme on a attaché les
i> branches tandis qu’elles éioient fouples, on fera
» plus dans le cas d’ufer de force pour les faire
« joindre, au rifque de les rompre. La diftance
» qu’on doit mettre entre les branches des pommiers
doit être, à l’égard de ceux qui portent le plus
»> gros fruit, d’environ fept ou huit pouces, de
» cinq ou fx pour les pentes pommes ; tous lesporn-
» mien produifent leurs fruits lur des courfons , des
» éperons ou branches-crochets qu’on ne doit jamais
» couper, p'uifqu’ils demeurent fertiles pendant un
» grand nombre d’années ». >
Ceux qui voudront s’inffruire des regies générales
de la taille & de la maniéré de former les buif-
fons les quenouilles, confulteront M. de la Quin-
tynie ; ils ne fauroient trop lire le chapitre IV du premier
volume du Traite des arbres fruitiers de M. Duhamel
du Monceau ; la doélrine de la taille eff réduite
par principes & propofitions, & où l’on guide
par la main le cultivateur depuis le moment où
i’arbre eff planté jufqu’à celui où il a acquis fa per-
feéllon. ( M. U Baron d e Ts c h o u d i .')
§ P OM P E I I , ( (jéogr. ) Cette ancienne ville
enfevelie comme Herculanum , fous les cendres du
V efu v e, a été retrouvée comme elle par hazard,
près du f l e u v e p a r des payfans qui avoient
creufe pour tme plantation d’arbres.
C ’eft vers 175 ^ que l’on a commence les fouilles
plus faciles qu’à Herculanum. On a trouve en 1765
un petit temple entier, dont les colonnes font de
briques, revêtues de ftuc ; en voici l’infcripiion :
N. Popidius N. F, CeLftnus^ adem Ifidis terres motu
ionlapfam à fundaniinto S. P, reJiUiiiCfhanc decuriùnes
P O N
ob liberaûtatein cum ejfet annorum fexf. ordlnî fuo
gratis adlegenint. Ce qui prouve que l’on ne pou-
voit être décurion qu’à Ibixante ans.
C ’eff unechofe bien ffngviliere, dit M. de la Lande,
& bien curieufe, que de fe retrouver ainfi au milieu
d’un temple romain, bâti il y a 1700 ans, devant
les mêmes autels où ces maîtres du monde ont fa-
crifié, environne des mêmes murs, occupe des
mêmes objets; & d’y retrouver tout à la même
place , dans le même ordre, fans que la forme, la
matière, la fftuation de toutes les parties aient
éprouvé le moindre changement. Cette lave du
Vefuve a été un préfervatif heureux contre l’injure
du tems & le pillage des Barbares.
On remarque fans peine dans les bâtimens de
Pompeii beaucoup de laves pierreufes & vitrifiées,
dont eff pavée la voie Appienne , & qui prouvent
évidemment les éruptions plus anciennes que celle
de l’an 79. 11 y a dans les appartemens de Portici un vafe
antique de marbre de Paros trouvé dans ces ruines.
Il eff aufli beau par la forme que par le deffm d’une
fête de Bacchus, qui y eff repréfentée en bas-relief :
mais en général on n’y trouve pas autant de belles
chofes qu’à Herculanum.
Soixante travailleurs font occupés dans les fouilles :
cette découverte eff bien digne des foins que le
miniffere y a mis. Voyage d'un François en Italie ,
tome VU. (C. )
PONCTUER, v. a. ) C ’eff, en terme
de compofition, marquer les repos plus ou moins
parfaits, & divifer tellement les phrafes qu’on fente
par la modulation & par les cadences leurs com-
mencemens, leurs chûtes & leurs üaifons plus ou
moins grandes, comme on fent tout cela dans le
dtfeours, à l’aide de la ponéluation. (i")
J’ajouterai que ponüuer eff pour les phrafes
même , ce que phrafer eff pour la piece. Si vous
ne phrafez pas bien, votre morceau de mufiqueeft
confus ; ff vous phrafez bien & que vous ponciuiei
mal, vos phrafes font confufes ; enfin il fe peut que
vous phrafiez & ponciuie:^ bien , & que cependant
votre piece ail quelque chofe d’embarrafle & de
défagréable ; dans ce cas vous prononcerez mal
chaque partie de la mufique , quircpréfenie un mot
dans le difeours, ou vous ne diffinguez pas les
mots des uns des autres. ( F. D . C.)
PONS ÆRJKlUSy ( Géogr. anc.)cù. placé dans
Vîtinérairc de Bordeau.x àjerufalem, entre Nîmes
&L Arles, à douze milles au-delà de Nemaufns^ ôc à
huit en deçà ^Arelait. M. d’Anville fait paffer cette
voie à huit milles de Quart, ( de quarto lapide ) au
paffage d’un canal dérivé du Rhône depuis Beau-
caire , ôc qui fe rend dans l’étang d’Efcamandre ; ce
canal ancien faifant la féparation des diocefes de
Nîmes & d’Arles , quant au fpiritiiel. Sur le canal
eff un pont dont l’abord a été défendu du coté de
Nîmes, par un château nommé Bellegarde ; & depuis
le pont jufqu’à Arles, il y a 6000 toil'es qui
répondent aux huit milles de Yhinéraire,
Le nom de Pons Ærarius vient de ce qu’on y
ctoit affujeti à un péage , en paffant du territoiro
de Nemaufus dans celui ^Arelate. Not. de la G. pag. 0 2 3 . (C .)
P on s Dun is^ (_Géog. anc. ) eff marqué dans la
table Théodofienne fur la voie qui conduifoit de
Châlons à Befançon. En fuivant cette route, 011
rencontre le Doux près d’un lieu nomme Poutoux,
oîi l’on voit les ruines d’un pont de conffruftion
romaine. Quoique la diffance fbit marquée XIIL
dans la table, la trace du chemin fur le local ne fait
trouver depuis Châlons à Pontoux que onze lieues
gauloifes & demie. Not. de la G. p. 61G. (C. )
P ons S/IRAVI ^(^Gçog, anc.) eff place dans la
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Table Théodofienne,entreZ?fc:e^/2-7’^7^i ou Dieuze,&:
Taberno, Saverne. M. de Valois ik Cellariiis, trompes
par la fignification allemande du nom de Sar-
bruk , y traniportent le Pons - Saravi, dont la pofition
, & par les diffances & par la direétion de la
voie , ne peut convenir qu’à Sarbourg, parce
que Sarbriik fur la Sare eff à vingt lieues gauloifes
plus bas que Sarbourg. Not. de lu G. p. S2G. (C .)
P on s S c^i LDIS , ( Géog. anc. ) V itinéraire d’Au-
tonin & la table Theod. l’indiquent entre Turnacuui
& Bugacum, T o u rn a it Bavay : c’eff l’Efcaut-
Pont entre Valenciennes k Coudé. Chiffîet rapporte
un diplôme d’un des Rois de la premier race , où
le Telonum de Ponte fuper flumen Scalt. paroit
convenable au lieu aftuel que défigne le paffage
d’une grande voie entre Bavay & Tournai. Not. de
la G. p. Ô2S. ( C).
PONT ( feres du ) Hiß. de Fr.tnce. Sur le déclin
de la deuxieme race , au commencement de la
troilicme, lorfque l’état tomba dans une efpece
d’anarchie, & que les grands, s’érigèrent en fbu-
verains , il n’y avoir plus de fûretc pour les voyageurs,
fur-tou tau paffage des rivières : non-feulement
ce lurent des exafUons violentes, mais des brigandages
; pour arrêter le délordre, des peifonnes
pieufes s’affocierent, formèrent des confraternités
qui devinrent un ordre religieux , l'ous le nom des
freres du Pont. La fin de leur inllitut étoit de donner
main-forte aux voyageurs , de bâtir des ponts , ou
d’établir des bacs j)our leur commodité, & de les
recevoir dans des hôpitaux , lur le bord des rivieres.
Leur premier ctabliffement fut en un endroit des
plus dangereux, nommé M a u p a s lur la Durance ,
dans l’cvcché de Cavaillon : 1 évêque les favorifa ,
& dans la luire ce ne fut plus Manpas, mais Bonpus.
De-là lortit laint Benezet, qui commença avec
fes freres le pont ci’Avignon de dix-huit arches,
long de 1340 pas, en 1176 , & achevé en 1188.
Sur la troitieme pile fut élevée une chapebe de
faint Nicolas , oii fut mis après fa mort BeneZv-t en
1 184, transféré depuis dans l’cgli.e des Ceiellins
en 1674. Quelques arches de ce pont fur<int démolies
par l’anti-pape Benoît X lll en 1383. Trois
autres tombèrent en i6 o i : les glaçons en 1670 en
empörterem d’autres ; la îroilieme pile du côté
d’Avignon s’eff toujours foutenue.
Les freres du Pont eu entreprirent un autre à
Saint-Saturnin du Port, maintenant Pont du Sainc-
E f p r i t , s’y établirent comme à Bonpas <k à
Avignon , en i 2Ö5. Cet ordre n’a pas été de durée :
dès l’an 1177 la maifon de Bonpas, qui vouloir
s’unir aux Templiers, fut donnée aux Hofpltaliers
de Saint-Jean de Jerulalem. L’hôpital du pont
d’Avignon fut uni en 1311 par Jean X X ll. à féglii'e
collegiale de faint .Agricole de la même ville : ceux
du pont du Saint Elprit entrèrent dans la cléricaturc,
& turent fccularil'és en 1511. Ils ont néanmoins
retenu l'habit blanc , afin de conferver , au moins,
lacoulcur de leur premier inffitut.£xvrai'r de l'hiß.dc
S , Berietet,par Magne Agrico!e.,à A ix / // 2; voy. journ,
de Trev. Févr. lyi z , Z’ - J '2. ( C .)
PONTAILLER JurSaone, (^Géogr.) j)etite ville
de Bourgogne à cinq lieues de D ijon, à l’eff, en lar.
PoniUiaciis, Pons Scif'us .• il y a deux paroifi'es, dont
1 une cft du diocefe de Dijon , l’autre de celui de
Belançon. Celle de Saint Maurice étoit au x . liecle
du comté d’Amous, i// comiiatu Anuiufenß, un des
quatre cantons de la Sequanie : mais à la fin du xi.
liecle , elle fe trouva dans le comté d’Auxonne, ÔC
du doyenné de Beze.
Les rois de la deuxieme race avoient un palais à
Pontailler : une chartre de la trente-quatricme année
du regne de Charles-le-Chauve, en faveur des églilès
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de LangresSr de Dijon, eff datée Pomiliaco Palatko
regis, en S76.
Pontailler^ OÙ paffoit une vole romaine, & Oii
Ion trouverai pied du Müntardon beaucoup de médailles
6c de veltiges d’antiquités, étoit autrefois con-
lidérable, à caule du pallàge fréquenté fur la Saône.
Mais depuis le x iv . fiecle li a été attaqué, pris , ravagé
& brûlé plulieurs fois: le château fut ruiné fous
Phllippe-le-Bel, 0111301.
Les gafeons & les bretons réunis faccagerent
cette ville en 1365. Les grandes compagnies achevèrent
fa ruine en 1 3 6 6 ,6c incendièrent fix villages
voiiins : les écorcheurs le pillèrent en 1444.
La ville commençoit à fe relever deles ruines,
lorfque le general Galas , qui mit tout à feu &c à
faug le long de la Saône , la prit & la brûla en 1636.
Il fut conffatc par un procès-verbal du 15 février
1637 , qu’il ne reffoit à Pontailler, à Saint-Eloi 6cà
Saint-Jean , que vingt-deux habitans ; que toutes les
niaifous avoient été incendiées, excepté une feule
de Saint-Jean, les cloches fondues, l’horloge détruite,
les ponts 6c le moulin bannal ren\ erfes.
Il n’eff plus étonnant que cette petite ville foit
réduite aujourd’hui à 180 feux, compris les faux-
bourgs ; trois foires y entretiennent le commerce ,
qui eff en grains 6c en bétrdl, légumes , fers, bois &:
foin. . . .
François Coquet, fils d’un notaire de Pontailler ,
mérita la confiance de Henri IV, qui le fit controleur
général de la maifon, 6c confeiiler d’état. Ce fut en
là confidcration que ce prince prit Pontailler fous fa
fauve-garde en 1595. Jacques Coquet, fon frere,
fut aufli confeiiler d’état, 6c Ga."pard devint contrôleur
gcn:.ral de la maifon du comte de Solfions.
Mém. cornm. par M. Royer ^ avocat à Pontailler ^ qui
cultive les lettres. ( C )
§ PONTARLltR, {Géngr.) villedela Franche-
Comté fur le Doux , près de la Siiiffe , appellee anciennement
Pons Arleti., Pontarlia , Pons ArUat y
Pontellie y Ponterlier. M. Drotz , avocat de cette
ville, depuis confeiiler au parlement de Befançon,
6c fecrétaire de l’académie , a fait voir dans un ouvrage
lavant fur Thiftoire de t'a patrie , publié en
1760 , que YAriarica 6c VAbiolicu des Itinéraires no
convenoient point par les diffances à Pontarlier.
Il eff certain que du tems de Céfar, la route de
l’Helvétie par les gorges rie Pontarlier, n’etoit pas
encore ouverte ; mais elle le fut fous Auguffe, fous
lequel vivoit Strabon , qui en ]>arle : c’eff à cette
époque, lans doute, que le paffage devenant fréquenté,
il s’y forma peu-à-peu une habitation qui
dut s’accroître beaucoup , lorlque les Bourguignons
furent appelles pour garder les frontières d’ltalie,
placés le long du Mont-Jura , où cioient les palTages
principaux entre Bâle 6c Genève. Poniarlier a été
divilé en deux bourgs jufqu’au Xiv. ficcle; l’ im por-
toit le nom Ao Pontarlier y l’autre de Morictix, plus
anciennement de Mareul ou de Morcul ; une rue de
l'intérieur de la ville eff encore appellée de Morieux.
Dès le teins du roi Gontran , au vi.fiecle,les moines
de Saint Bcnigne de Dijon avoient un hofjnce à Pon-
tarlicry que la chronique de Saint Benigue appelle
Pontem Anic. Les lires de Salins 6c de Joux croient
proteCfeurs de Pontarlier, dont une chartre de 1 246
appelle les bourgeois chevaliers & barons.
En 11Û5 il y avoit un châtelain nommé Guy ,
prépofé par le comte de Bourgogne : en 1180,
Üiton , comte de Bourgogne, acquit un fonds à Pon-
tariier y 6c [)crmif quatre ans après aux Auguffins de
s’y établir, leur affignant un lieu lur la rive du Doux
pour édifier un leu 6* feryir Dell-.
On voit par trois Chartres de 1 178 , 1 188, 1189
qu’il y avoit beaucoup de gentilshommes en cette
ville au x ii. fiecle; la maifon deSamt-Morlsy étoit