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& les diftances de l;i Uine an foleil. L'aftrolabe dont
Copernic donne !a defeription , ctoic compoie clc fix
cercles , tant que mobiles. Mais depuis que
Tycho-Hrahé eut tau contlruire une multitude de
grands 6e beaux inlirumens , les plus ingénieux &C
les pins commodes , on a fait très-peu d’ufige de
ces divcifes eipcees d’allrolabes.
Planifpherc fe dit aulfi des cartes céleftes qui repre-
fentent les conPellations de tout le c ie l, projettees
fur le plan de l’écliptique, ou fur le plan de l’éq'ua-
teur. Tels Ibnr ceux de Senex en Angleterre , & de
Jvobeit de Vaugondy en France, C artes
CÉLESTPS , Suppl. ( A/. DK LA LAND E . )
PLANT, ) C e terme a plufieurs fignications.
Du plant,(ont de jeunes plantes, ou même de
jeunes arbres, en état d’etre déplacés de l’endroit oit
leur font venues les premieres racines. Il eit défendu
d'arracher du plant d’arbres dans les forets.
2. On nomme plant ou complant d'arbres, une ef-
pacc planté d’arbres avec fymmetrie , comme font
les avenues , quinconces, bofquets, &c.
3. Fiant fe dit d’une pépinière d’arbriheaux plantés
i'ur plufieurs lignes en parallèles, (-f)
§ PLANTATION, (^Bot. Jard.') Nous entendons
par ce mot tantôt un terrein planté , & tantôt
Tart de planter les arbres. En traitant cet article lous
CCS deux points de vue, nous croyons ne devoir pas
nous occuper , dans la premiere partie , des plantations
qui n’ont trait qu'au jardinage d’agrément : les
ligures fur ielquclles on les peut tracer , font fi di-
verfes ; elles dépendent tellement du caprice de la
mode , du goût du propriétaire , de Tefpace & de
la figure du terrein, qu’il feroit auiïi impofublc d’entrer
dans tous ces détails, qu’il feroit ridicule de
]>rctendre les ramener à un archétype commun.
Nous nous femmes contentés , dans (art. Bo sq u e t ,
Suppl, auquel nous renvoyons le lefleur, de donner à
cet égard une idée générale ,prife de l’imitation de la
belle nature , des fources du plaifir , & du charme
(]uc tous les hommes trouvent dans la variété : idée
plus propre à émouvoir l’imagination,qu’à la guider
impérieufement; idée qui n’ert pas un plan, mais
qui peut fervir à i’amateur pour en tracer un qui lui
plaiie.
Nous ne parleronsmcme ici des allées extérieures,
que pour les blâmer : ces allées fomptueufes qui en-
vahlfTent une partie du domaine de Tagricultiire ,
annoncent, par leurs dimenfions impofantes & l’élévation
de leur nef, le faite & la magnih'cence du
chateau où elles conduifent, & du maître qui Tha-
bite. S'il ell vrai que la population augmente comme
la maffe de la fiibfiftancc, combien d'hommes ces
vaftes terreins perdus ne laiffent-ils pas dans le
néant ? Toutes nos idées auront pour objet le plus
grand nombre des hommes. Le propriétaire aifé qui
veut embellir foil habitation champêtre , mérite aulH
nos regards ; mais les grands & les riches ne trouveront
fans nous que trop de moyens d’étouffer ,
fous des allées, les dons utiles de la terre , & de
multiplier , dans les parcs Ôc les forêts , les fauves
qui défolent les moiltons.
Plantez des bois nouveaux ; repeuplez les parties
dégradées des anciens ; delfmez les prairies avec des
filets de frêne : que les rnilî'eaux coulent fous les
voûtes des platanes & des peupliers ; que ces arbres
fe penchent fur les bords des étangs & des rivieres;
couvrez jufqu’aux marais d’aunaies & de lauffaies ;
couronnez les côieaux d’ormes & de noyers; que
les pins & les ceclres bravent les orages fur la pente
des montagnes ; ornez les rochers & les collines
arides de genévriers, de buis, d’ifs &: de noifettiers ;
que des vergers abondans bordent les vallons ; dif-
perfez çà & là , dans les campagnes, les poiriers &
P L A pommiers à cidre, & les fruitiers les plus agrefîesdont
le fruit eft bon à cuire ; voilà les plantations vci ita-
blcment utiles.
Qu’on ne perde jamais de vue les plus pauvres
babitans des camjiagnes ; c’efl en leur fciveur qu’il
faut multiplier les bois blancs qui croiffent vice, 6e
dont le prix ell a leur portée. A l’egard de nos forêts,
tout bon citoyen doit être frappé du danger qu’il y
auroit à les laiffer dans un état de dépériflemeni, &:
de la néceffiié de les repeupler & deles étendre,par
les beloins multipliés du luxe qui a augmenté prodi-
gieufement le nombre des cheminées. On von diminuer
fenfiblement la raaffe de nos bois depuis quelque
tems ; mais , ce qui les a prefque epuifés , c’cll
que, par une dérogation inexcufable aux loixfages
qui les régilîént, on a trop fouvent permis à des
dhfipateurs coupables d’en abattre de grandes par-
des ; ils n’ont pas été honteux de détruire en
un inlfam Touvrage des fiecles Si le patrimoine de
la polléricé , tandis qu’ils n’ont de leur vie rien créé
d’uiile , qu'ils ne laÛfent après leur mort nulle trace
féconde de leur exillence , & que leur nom ne doit
leur furvivre que dans les annales de la débauche êc
de la déprédation.
Les arbres dont les fruits font bons cuits ou
féchés , tels que les pruniers d’alteflé ou couet-
chiers , certaines poires & pommes jirocureroient
au peuple une nourriture faluhie & agréable ; le
cidre même , dans les pays de vignoble , s’il étoit à
bas prix , deviendroit pour les ouvriers une boiflbn
effentielle. C ’eft à ceux qui épuifent leurs forces par
le travail, qu’il faut une liqueur fermentée pour les
réparer , tandis qu’elle tue les voluptueux oififs.
Les plantations faites dans les marais 6: terres
abreuvées, ferviroient à les defîécher , & contri-
bueroient par-là & par la tranfpiration des feuilles
à la falubrité de Tair. Sur les montagnes elles arrê-
teroient les éboulemens par le tiffu des racines; elles
y augmenteroient Tépaiffeur du fol par la pourriture
l'ucceiTive des feuilles tombées, de Técorce , des
racines fiipérieures , des menus rameaux, é-c. Foye^
l'article A r b r e , Suppl.
Qu’un pere de famille veuille fe ménager une ref-
foiirce pourrétabliffement de fes enfnns , des plantations
à abattre lui fournlroient la fomme dont il
auroit befoin. On garde ordinairement fa vaiîTelle
d’argent dans cette vue , mais on y perd le prix de
la façon ; la valeur des arbres au contraire augmente
annuellement.
D ’ailleurs, combien de côtes pelées, où Therbe
courte & jaunie ne préfente à Tefprit que l’afped
affligeant de la ftérilité , q ui, couvertes de bulffons,
fi elles ne réyeilloientque foiblcment l’idéede l’abondance
, oifriroient au moins aux regards un lambris
fort agréable.
Quel plaifir de promener fes regards fur une campagne
qu’on a parée & enrichie , où Ton a étendu
de nouveaux fîtes, jette des maffes agréablement
interrompues ou grouppées, & dont la perfpeéHve
entièrement changée , offre en un mot un nouveau
payfage ! Quelle maniéré de peindre plus grande &:
plus latisfaifante 1 C’eft dans ce feus que le plaifir
eft utile. Qu’il eft doux celui que donne la campagne
I Lorique le coeur Ta fenti, la raifon le goûte
encore : c’eft qu’il eft lié aux befbins des hommes ;
c ’eft qu’il entretient ces douces émotions qui condiû-
fent à la vertu , ou ramènent vers elle. Moeurs
douces ! bonheur pur ! c’eft à la campagne, cette
première habitation de Thomme , qu’on eft fùr de
vous retrouver.
C ’eft un grand bien de pouvoir fe dire : Dieu a
créé les efpeces , niais je les ai multipliées ; la campagne
étoit nue , je l’ai rhabillée : le travail que j’ai
donné a fait vivre plufieurs familles : ce voyageur
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haraffe , c’eft à moi qu’il doit d’effuyer fon front
fous cet ombrage : mes enfans me béniront, quand
ils recueilleront les fruits des_ arbres plantés pour
eux ; le pauvre dira : il y avoit un homme jufte
bon qui a regardé fur moi & qui a foulage mes
befoins : la république me louera d’avoir augmenté
la fomme des biens premiers, des vrais biens. Je ne
mourrai pas tout entier ; je vivrai dans les bleds
plus élevés , dans les bois plus touffus, dans les
coeurs amendés. Que dis-je ? Thomme bon ne meurt
pas ; il vit autant que dure l’influence de fes bienfaits
; & ceux qu’on exerce à la campagne , fe propagent
à Tinfini. Douces réflexions ! de quels fenti-
mens délicieux vous me rcnipliffez ! Quel jour brillant
vous répandez fur mon avenir ! Que d’ombres
vous Otez à la mort ! Mon ame s’élève fans orgueil,
par la confcience de fa dignité : elle adore un Dieu
qu’elle defire & qu’elle imite : mon cxiftence s’ennoblit
& s’étend. Je comprens à préfent le fens de
ces paroles du chevalier de Jaucour : « Je mets les
» plantations aurangdes vertus, dit-il auwo^ Plant
a t io n , Dici. raif. des Sciences, &c. »> Que Ton
critique le matériel de cette phrafe, j’en ai faifi
l’efprit.
Nous allons nous occuper maintenant de Tart de
planter ; non pas de cet art fymmétrique qui a rapport
au jardinage d’agrément (yoy. l'an. Bosq u et ,
Suppl.') , mais de Tart de fixer , dans une nouvelle
fituation , des arbres arrachés d’un autre endroit, &
de leur procurer la végétation la plus fûre & la plus
prompte à Tégard de la bonne méthode d’arracher.
Foyet^ l'art. T r a n spl a n ta t io n , Suppl.
Comment donner des regies générales fur la plantation
, qui doit varier fuivant nombre de cas ? nous
effaierons pourtant de fixer & de claffer tellement
les plus effentielles de ces clrconftances, que nous
en tirerons au moins des principes capables de guider
le cultivateur dans la pratique.
La plantation comprend le tems de planter & la
maniéré de planter : le tems indique la faifon le
moment ; la maniéré eft relative à Tefpece d’arbre ,
à la qualité, à la profondeur, à la figure du fo l , au
climat &: à la faifon.
La faifon où l’on doit planter fe détermine par
l’état de la feve & la conftitution particulière de
i’efpece : que Ton confulte dans ce SuppUrnentVarticle
particulier de Tarbre qu’on veut planter.
Ce n’eft pas une regie générale qu’on doive planter
depuis que la feve a celfé jufqu’à ce qu’elle recommence
d’agir : plufieurs arbres toujours verds ,
& fur-tout leurs boutures (^Foyei^Variicle Bo u t u r
e , i'///y?/. ) , veulent être plantés, tandis que le
mouvement eft moyen; ce mouvement dépendant
de Tétat de Tatmofphere : c’eft cet état qui décide du
moment de planter.
Mais la faifon Scie moment de planter font encore
fournis au fol & au climat : fol fee, climat chaud ,
l’automne en general eft préférable : fol humide, climat
froid , c’eft le printems qu’on doit cholfir : ce
maximum fe modifiera fuivant que les deux termes
de la fuppofition varieront dans le fait.
La manière de planter dépend de Tefpece d’arbre
( Voyez l’article particulier de celui que vous vous
propofez de planter) ; mais nous avons dit qu’elle
dependoit encore de la qualité, de la profondeur,
& de la figure du fol, du climat & de la faifon.
De la qualité : dans les terres maigres &: pierreufes
on fera les trous fort larges; dans les terres très-
fertiles , il fuffira de leur donner les dimenfions ordinaires.
De la profondeur : dans les fols très-profonds ,
vous donnerez à vos trous telle profondeur qu’il
vous plaira ; dans les fols minces, vous ne leur donnerez
que la profondeur du fo l, ce qui demande des
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attentions que nous détaillerons ci-après. Si le terrein
eft très-humide , il ne faut point fiire de trous,
il faut relever fur Içs racines miles à fleur de terre ,
des berges de fofflé ou des monticules applatis. Si la
terre eft trèS'feche, il faut faire les trous très-profonds
, & ne pas les combler tout-à-fait.
De la figure : fi le fol eft plat, les trous doivent
être moins profonds : fi le terrein eft en pente rapide
,^ils demandent beaucoup de profondeur : cette
profondeur doit varier encore relativement au climat
& a la faifon ; chauds , elle doit être confidérable ;
froids & fur-tout humides, il ne faut qu’une profondeur
moyenne.
En générf les trous trop profonds , creufes dans
le tuf, les lits de pierre & TargiUc , ne forment que
des cuviers où les eaux s’amalTent & croupiffl>nt;
du fond il s’élève des vapeurs qui occafionncnt la
pourriture des racines, & c’eft la caufe du peu de
fuccès de la plupart des plantations. Dans ces cas on
peut creufer des tranchées , fuivant la pente du terrein
, & leur donner affez de profondeur pour pouvoir
en extirper les pierres, le tuf 6c Targille. En
plantant dans ces tranchées, remplies aux deux tiers
ou environ, les arbres reufflront très-b'cn, parce
que les eaux furabondantes s’écouleront ; mais dans
ce cas, il faut avoir grande attention de donner au
fond des tranchées un plan bien égal.
Dans des trous d’une profondeur moyenne, on
peut encore trop enfoncer l ’arbre, & c’eft une très-
grande faute : les racines latérales fiipérieures, placées
trop bas, ne pourront s’étendre que dans la
mau'vaife terre que recouvre la première- couche
qui eft la meilleure, 6c dont elles ne profiteront pas;
il eft donc effentiel de les placer de maniéré qu’elles
puiffent au moins pénétrer par le milieu cette couche
fupérieure , qui dans bien des endroits n’eft pas
fortcpailTe.
Pour donneï à égard une idée générale qui
puifte fervir de principe , fuppofons u'-'' fol très-
mince, par exemple, d’un demi-pied; voyons qudle
feroit la meilleure méthode d’y plaiiiCr. Les raches
des arbres ne pouvant s’enfoncer ni fe noiirrirdans
le fond , il faut qu’elles pâturent en s’ètendînt ; il
convient donc de mettre entre les arbres d’autant
plus de diftance que ce fol eft plus mince. Ainfi les
frênes qui demandent dans les terres communes
vingt pieds d’intervalle, devroient ici en avoir quarante
, & peut-être foixante.
A cette diftance, faites des trous fort larges, mais
feulement d’un demi-pied de profondeur, c’eft-à-
dire , de celle du fol, plantez & comblez : à quatre
ou cinq pieds des bords des trous comblés, faites
des fofl'és de la profondeur du fo l, mais aft'ez larges
pour fournir ce qu’il faudra de terre , pour en ver- 1er de Tépaiffeur de fix pouces fur tout Tefpace qui
fe trouve compris entre le pied de votre arbre6c les
bords intérieurs devosfoffes. On fent affez l’avantage
de cette méthode : & cet exemple pris dans un
minimum fuffira pour guider le cultivateur intelligent
: il lui fera aifé d’adapter notre méthode aux
lois moins minces qu’il lui faudra hauffer pour les
planter avec fuccès.
Il nous refte à parler de la maniéré de préparer les
racines & les branches de Tarbre, de l’arranger dans
le trou, de le prémunir contre l’effort des vents
6c autres accidens qui pourroient Tébranler.
Pour pouvoir bien préparer un arbre, il faut qu’il
ait été bien arraché {^oyei (article T r a n s p l a n t a t
i o n . ) , il convient de couper le bout des racines
en bec de flûte, avec une ferpette bien tranchante ,
de forte que Taire de la coupure puifte s’appliquer
fur la terre : les racines fendues on les coupera au-
deffousdela fente : on laiffera aux racines d’autant
plus de longueur qu’elles feront plus groffes; fi les
£ ee i)